Paris-20e

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193 200 hab., 598 ha, arrondissement de l’est de Paris. Il va de la rue Belleville au nord au cours de Vincennes au sud et associe donc les portes des Lilas, de Ménilmontant, de Bagnolet, de Montreuil et de Vincennes. Il a été formé en 1860 en réunissant la moitié sud de la commune de Belleville, la quasi-totalité de celle de Charonne, une fraction de Saint-Mandé et, du côté du périphérique au nord-est, quelques terrains de Pantin (avant la création de la commune des Lilas) et Bagnolet. Ménilmontant, Saint-Fargeau et le Père-Lachaise font ainsi partie de l’arrondissement, dont le territoire accidenté fut jadis grand fournisseur de carrières de gypse et d’eau de source et qui a reçu de nombreuses industries après l’ouverture du chemin de fer de Petite Ceinture.

Sa limite occidentale suit la ligne des boulevards de Belleville, de Ménilmontant et de Charonne, sur le site de l’ancienne enceinte des Fermiers généraux qui fut celui de l’octroi de Paris. Il se rétrécit ainsi progressivement vers le sud. À l’est, il déborde légèrement du périphérique, jusqu’à atteindre la rue des Frères Fabien à la limite de Bagnolet. Il est traversé par la rue de Ménilmontant que prolonge la rue Saint-Fargeau, par l’avenue Gambetta d’où part, de la place Gambetta, la rue Belgrand vers la porte de Bagnolet, et au sud par les rues d’Avron et de Lagny.

Dans le sens nord-sud, il est traversé en son milieu par la longue rue des Pyrénées, qui croise l’avenue Gambetta place Gambetta. Il contient le cimetière du Père-Lachaise et, au nord-ouest, le parc de Belleville. Le boulevard des Maréchaux y porte les noms de Mortier au nord, Davout au sud; le périphérique est chargé d’un gros échangeur à la Porte de Bagnolet, d’où sort l’autoroute A 3. Toute la partie septentrionale est sur les hauteurs de Belleville-Bagnolet et sur les pentes qui descendent vers le sud.

L’arrondissement est divisé en sept quartiers: Belleville au nord-ouest et Télégraphe-Pelleport-Saint-Fargeau au nord-est, Amandiers au centre-nord-ouest et Gambetta au centre-nord-est; Père-Lachaise-Réunion au centre sud-ouest et Saint-Blaise au centre-sud-est; Plaine au sud. Il a été l’un des foyers populaires de la Commune de Paris en 1871, qui lui valut le surnom de «Colline Rouge», et il contient le Mur des Fédérés à la limite méridionale du Père-Lachaise.

L’arrondissement a douze collèges et 5 lycées publics, 11 théâtres et huit salles d spectacles. Il fut un haut lieu de l’industrie du bois, du meuble et du jouet jusque vers 1960, ainsi que des industries alimentaires et métallurgiques; le long des Grands Boulevards, s’étaient ouvertes à Belleville et Charonne de nombreuses guinguettes hors les murs dont le souvenir est maintenu par les références folkloriques à Belleville et Ménilmontant. Une zone urbaine sensible de 22 ha et 1 800 hab. a été délimitée au nord-ouest dans le quartier de Belleville, qui fait partie d’un plus grand ensemble de rénovation urbaine dénommé Belleville-Amandiers (37 200 hab.). Quatre autres secteurs sont l’objet d’un plan de rénovation: Saint-Blaise au sud-est (11 900 hab.), Fougères, Python-Duvernois (autour de la Porte de Bagnolet) et Porte de Montreuil au nord et au sud de l’ancienne Zone (13 500 hab. ensemble).

L’arrondissement avait 99 800 hab. en 1872; sa population a atteint un maximum en 1936 avec 208 100 hab.; descendue à 172 000 hab. en 1982, elle augmente depuis. Cela tient à un fort excédent de naissances sur les décès (+0,9% par an), alors que le solde migratoire n’est que très faiblement négatif (-0,1%); la population y est l’une des plus stables de Paris (2e pour le pourcentage de ménages qui étaient dans le même logement cinq ans avant). Le 20e est l’un des trois arrondissements les plus pauvres de Paris, et même celui qui a les plus bas revenus pour les ménages payant l’impôt (32 500 euros par an, moyenne parisienne 53 300); toutefois, le pourcentage de cadres et professions supérieures y est un peu moins bas que dans le 19e, ainsi que celui des diplômés de l’enseignement supérieur.

La majorité politique est à gauche; le maire a été le député Michel Charzat de 1995 à 2008; quoique tous deux socialistes, il a été battu en 2008 par Frédérique Calandra, militante des milieux associatifs et médiatrice, qui avait été désignée tête de liste de l’union de la gauche. L’arrondissement enregistre 76 300 emplois, alors que les résidants ayant un emploi sont au nombre de 91 600: c’est le taux de couverture le plus faible de Paris (75%); ces emplois sont parmi les moins qualifiés de la capitale, avec les deux autres arrondissements du nord-est (19e et 18e) et le 4e. La proportion de résidences secondaires y est la plus faible de Paris, celle des logements vacants l’une des deux plus faibles. Le potentiel hôtelier est modéré, avec 21 hôtels (1 200 chambres) dont aucun de luxe.

Si l’artisanat reste actif, les établissements de plus de 100 emplois sont peu nombreux. Se signalent une fabrique de matériel de distribution ECE (250 à 500 sal.), l’ingénierie Studec (100 à 200 sal.), la banque BNP (100 à 200 sal.), la gestion immobilière Logis Transports (100 à 200 sal.), les constructions Pradeau et Morin (100 à 200 sal.) et CMP (Construction Moderne Parisienne, 500 à 1 000 sal.), et surtout les nettoyages DMMS (1 000 à 2 000 sal.), Audacieuse (500 à 1 000 sal.), Essi Corail (200 à 500 sal.) et Essi Jade (200 à 500 sal.), Veolia (200 à 500 sal.), Maintenance Industrielle (200 à 500 sal.), Utile et Agréable (100 à 200 sal.), Action Technique ATN (200 à 500 sal.), Clean (100 à 200 sal.). EDF indique 100 à 200 emplois, la RATP 500 à 1 000, Air France 1 000 à 2 000 sur l’avenue périphérique Léon-Gaumont à la limite de Montreuil. Dans le commerce apparaissent le magasin du Printemps-Nation (200 à 500 sal.) sur le cours de Vincennes, deux Monoprix (100 à 200 sal. chacun); arts du spectacle Art Com (100 à 200 sal.), restauration L’Alsacienne (groupe Elior, 100 à 200 sal.).