Port (Le)

38 500 hab. (Portois) dont 330 à part, 1 662 ha, commune de la Réunion sur la côte sous le Vent, 20 km au SO de Saint-Denis. En 2006, elle a quitté l’arrondissement de Saint-Denis pour celui de Saint-Paul, bien plus proche. Elle est divisée en deux cantons. Le nombre des habitants stagne (38 700 en 1999) alors qu’il augmentait auparavant (34 800 hab. en 1990). Le territoire de la plus petite commune de l’île de la Réunion se limite aux atterrissements de la pointe des Galets, alimentée par la rivière du même nom qui vient du cirque de Mafate et fixe la limite sud de la commune.

La commune a été créée en 1895 à partir de La Possession, qui venait d’être détachée de Saint-Paul; elle avait alors environ 2 000 hab. Néanmoins, elle avait été l’un des tout premiers lieux d’établissement dans l’île, au milieu de la côte abritée. Elle possède le principal port de la Réunion, soutenu par une zone industrielle, l’ensemble portant le nom de Port Réunion. L’urbanisation s’est étendue autour du port et dans un village annexe de l’autre côté de la voie rapide, la Rivière des Galets. Le port se flatte d’être le troisième de France pour les conteneurs (193 000 evp), et le premier des îles de l’Océan Indien avec 3,9 Mt/an, plus de la moitié en conteneurs, 85% aux entrées et seulement 15% aux sorties.

L’essentiel de ces trafics se déploie désormais au nouveau port Est, créé en 1986 à 3 km à l’est du vieux port, proche de la zone industrielle et strictement commercial. Le port Est associe des terminaux spécialisés pour conteneurs (capacité de stockage de 8 000 evp), céréales (30 000 t de stockage, trafic annuel de 170 000 t), sucre (128 000 t de stockage), liquides (580 000 t de réservoirs d’hydrocarbures), bitumes (4 500 t de stock) et de vastes entrepôts; il comprend aussi le port de voyageurs de l’île, doté d’une gare maritime qui assure des liaisons avec Maurice, Madagascar et même Rodrigues: environ 25 000 passagers aux entrées et autant aux sorties, dont 9 000 pour les croisières (une trentaine par an).

Le port ancien (Ouest), ouvert en 1886 à la Pointe des Galets, abrite la base navale et le port militaire de la Réunion, qui se targue d’être le 3e de France, avec six navires et le Cross (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage). Il a aussi des bassins pour la plaisance (500 anneaux, le plus grand de l’île et le seul accueillant les gros bateaux) et pour la pêche (5 000 t/an, 35 navires de pêche au large et 8 pour la grande pêche australe aux légines et langoustes). La pointe des Galets abrite également une centrale électrique thermique à fioul, dotée de 10 moteurs Diesel d’une puissance totale de 125 MW (1971 à 1988), plus pour les productions de pointe trois turbines à combustion de 20 MW chacun (1989-1992); une autre turbine de 40 MW a été installée en 2002 à la Baie, au Port Est; la vieille centrale à Diesel doit être remplacée sur le nouveau site du Port-Est en 2010.

La commune du Port accueille d’assez nombreuses usines, dont la laiterie Sorelait du groupe Danone (30% des parts de marché de la Réunion), la chocolaterie Mascarin et l’usine d’aliments du bétail Proval-Sanders qui sont toutes deux au groupe GQF (Quartier Français), une usine de produits de la mer (crevettes et poissons) d’origine malgache Unima tournée vers Madagascar, ainsi que les sièges des grandes sociétés de travaux publics GTOI (Grands travaux de l’Océan Indien, 590 sal.) et SBTPC (Bourbon travaux publics construction, 640 sal.). Le Port a équipé un parc technologique TechnoPort consacré à l’image, où travaillent la société Pipangaï (200 sal.) créée en 1985 par A. Séraphine, deuxième producteur européen de dessins animés, l’Institut de l’Image de l’Océan Indien (formation), l’École supérieure des Beaux-Arts de la Réunion, également créée par A. Séraphine en 1991 et installée en 2003 dans de nouveaux locaux qu’elle partage avec l’École d’architecture.

Le Port est ainsi l’une des rares communes réunionnaises à compter beaucoup plus d’emplois (20 000) que d’habitants employés (9 000) car elle reçoit chaque jour de nombreux travailleurs extérieurs; son taux d’attraction est même le plus élevé de l’île. La ville offre à voir un Insectarium et un parc boisé de 17 ha avec pépinière et arboretum, et dispose de quatre collèges publics (ensemble 3 200 élèves), un lycée polyvalent et un lycée professionnel publics (ensemble 2 200 élèves), cinq cliniques dont une pour maladies mentales et deux établissements de rééducation; elle a aussi à la Plaine des Galets un centre pénitentiaire de 540 places, avec maison d’arrêt et centre de détention, sur un domaine de 35 ha où les détenus cultivent fruits et légumes.

Le Port fut, en raison de la densité de ses emplois portuaires et de ses industries, une ville ouvrière et un haut lieu du syndicalisme réunionnais; Paul Vergès en fut longtemps le maire. Son successeur depuis 1994 est Jean-Yves Langenier (Parti communiste réunionnais), directeur de foyer, également conseiller général du Port-1. Le Port est le siège de la communauté d’agglomération du Territoire de la Côte Ouest. Les zones d’aménagement concerté (Zac 1 et 2,) à l’est du centre-ville, sont en «zone urbaine sensible» et «zone de rénovation urbaine».