5 600 hab. (Port-Louisiens), 4 424 ha, commune de la Guadeloupe dans le canton d’Anse-Bertrand, 8 km au SSO de celle-ci, qui n’en était jadis qu’une dépendance. Ce fut très tôt un port bien abrité et actif, ouvert aux échanges extérieurs et même «rade foraine» au 18e siècle: de juillet à octobre, tout navire pouvait y accoster et faire du commerce librement. Un port de pêche a été réaménagé dans le quartier du Zéphyr. La commune s’étend au sud de celle d’Anse-Bertrand, mais sans atteindre la côte orientale; la belle plage de l’anse du Souffleur est juste au nord du bourg. Au-delà s’étalent les mangroves; elles transforment en île la pointe d’Artigues qui dessine une avancée de la côte et conserve des restes d’une batterie et une chapelle. Les mangroves s’étendent aussi largement sur la côte méridionale, où la pointe Gris-Gris forme également une petite île. Le bourg est prolongé le long de la N 6 par les quartiers de Rodrigue, Fauvette, Pouzzole au nord-est, Barbotteau et Lalanne au sud-est. Juste à l’est sont les grandes installations de la sucrerie qui, juste à l’est du bourg, au hameau de Beauport, a fonctionné de 1863 à 1990, et occupait encore 2 000 ouvriers agricoles en 1965, avant de décliner; sa fermeture a été durement ressentie. Un centre de culture scientifique et technique du Pays de la Canne y a été aménagé en 2004 et le visiteur peut faire le tour du domaine en petit train, la Flèch Kan. La ravine Gaschet marque la limite méridionale de la commune; un barrage a créé le vaste lac de Gaschet, dont le plan d’eau d’une centaine d’hectares, ramifié, remonte la vallée entre les gros villages de Belin et Pelletan. La mise en eau date du début des années 1990; la création du lac a conduit à délimiter une zone d’intérêt ornithologique de 245 ha riche en foulques, grèbes, poules d’eau, etc. L’habitat s’étire le long de la N 8, rectiligne, et se prolonge au sud par celui de Beauplan. À l’extrême nord-est, le hameau de Bellevue prolonge sur le territoire de Port-Louis l’alignement du village-rue de Campêche, qui relève d’Anse-Bertrand. Au nord, le finage de Port-Louis monte sur le plateau d’Anse-Bertrand, s’élevant à 70 m. Le plateau est bordé par un talus d’une cinquantaine de mètres de commandement, nommé localement Montagne Vercine; l’îlet du Haut de la Montagne est au passage de la N 8, dans le prolongement du village-rue de Guéry (Anse-Bertrand). La canne à sucre a été tôt et massivement cultivée à Port-Louis, mais le grave séisme de 1843 et l’émancipation des esclaves ont réduit sa place. Port-Louis exploite 2 600 ha de terres agricoles dont 1 500 ha en canne à sucre, pour à peine une trentaine d’exploitations à temps complet, et n’a que 110 salariés agricoles; le cheptel se monte à 3 000 bovins. La population est en déclin depuis 20 ou 30 ans: elle avait frôlé 7 000 habitants en 1974; elle a perdu une soixantaine d’habitants de 1999 à 2006; un collège demeure. La commune reste plus agricole que touristique, en raison de son éloignement relatif; mais la pêche, le surf et la plongée, les maisons traditionnelles, le cimetière marin dont les tombes sont décorées de coquillages, attirent des visiteurs. Le taux de chômage est de 34%; la commune a un millier d’emplois; 1 400 de ses habitants ont un emploi, dont 630 sur place. Le revenu moyen est bas: 10 500 € par ménage, dont 18% seulement sont imposés. |