Privas

9 600 hab. (Privadois) dont 520 à part, 1 214 ha, préfecture du département de l’Ardèche. La ville est dans la vallée de la petite Ouvèze, élargie en un bassin appelé plaine du Lac, et occupe l’interfluve entre l’Ouvèze et son affluent septentrional le Charalon, au-dessus duquel s’était établie la ville ancienne. Celle-ci occupe une ellipse de 450 m sur 220, entourée de boulevards; les anciennes murailles ont été incorporées dans les maisons. À l’extrémité orientale du grand axe se trouvait la place du marché (Mazel), où se dressent l’hôtel de ville (beffroi de 1940) et la préfecture; à l’autre extrémité, au-dessus du Charalon, l’ancien couvent des récollets est devenu lycée et abrite le musée de la Terre ardéchoise et un musée d’art religieux. À proximité se dresse la tour de Diane (15e-16e s.).

La ville était typiquement un lieu de contact entre haut et bas pays, comme entre terres granitiques et pays calcaires, et un actif lieu de marchés. Elle est très tôt devenue une place calviniste, ce qui lui a valu d’être ravagée par les troupes royales après un siège en 1629. Ses activités sont principalement tertiaires, dominées par le centre hospitalier (128 lits médicaux, 420 en tout) doublé par un gros hôpital psychiatrique, un lycée et un collège publics, deux lycées et un collège privés; théâtre et médiathèque.

Privas s’intitule «capitale mondiale du marron glacé et site remarquable du goût depuis 1994», et elle est une ville-porte du Parc régional des Monts d’Ardèche. La grande zone d’activités du Lac réunit 1 500 emplois. Les principales entreprises sont les Constructions électriques du Vivarais (215 sal.) qui fabrique des onduleurs et des cartes électroniques (groupe MGE-UPS); la brosserie Henri Savy (100 sal.), les colles et gélatines Bostik (TRL, 100 sal., groupe Total), les crèmes de marron et marrons glacés Clément Faugier (85 sal.), productions plus traditionnelles; les préfabriqués Delta (55 sal.) et les constructions Foullier (40 sal.); installations électriques AEI (Ardéchoise électrique industrielle, 35 sal.), maçonnerie Baconnier (30 sal.); nettoyage Dsn (150 sal.); Intermarché (40 sal.) et jardinerie Gamm Vert (50 sal.); transports de fonds Valence Fiduciaire (30 sal.), autocars Charrière (45 sal.).

La commune a eu 7 900 hab. en 1881, 6 400 en 1921 puis sa population a augmenté: 7 600 en 1954, 10 800 en 1975, mais diminue à nouveau depuis et a encore perdu 500 hab. de 1999 à 2005, ce qui l’amène à moins de 8 700 hab. sdc. Le maire est Yves Chastan, socialiste, également conseiller général, élu en 2006 après plus de 60 ans de municipalités de droite. L’unité urbaine Insee est donnée pour 14 700 hab., l’aire urbaine pour 20 800 hab., ce qui en ferait la 253e en France et la 4e dans son département, bien peu pour une préfecture. La communauté de communes de Privas, Rhône et Vallées siège en ville et groupe 16 communes (23 700 hab.). L’arrondissement a 118 000 hab., 11 cantons, 110 communes, 174 236 ha.

Le canton a 18 000 hab., 16 communes, 19 422 ha dont 4 639 de bois; il s’étend surtout sur le massif cristallin au nord de Privas et atteint le Coiron au sud. Au NE, il est traversé par la vallée encaissée de l’Eyrieux, au bord duquel se tiennent Les Ollières-sur-Eyrieux (810 Olliérois, 758 ha), 19 km NNE de Privas par la route et 7 km à vol d’oiseau, «station verte de vacances», qui a un transporteur (Moulin, 25 sal.) et a gagné 80 hab. de 1999 à 2006; et Dunières-sur-Eyrieux (330 Duniérois, 773 ha dont 317 de bois) 5 km en aval, au confluent de la Dunière qui vient du NO et s’enfonce dans de belles gorges, également en augmentation (+40 hab. de 1999 à 2005). Les Ollières est le siège de la communauté de communes d’Eyrieux aux Serres, qui groupe 10 membres (4 100 hab.).

Pranles (410 Pranlins, 2 949 ha dont 600 de bois), 12 km au nord de Privas à 600 m (4 km à vol d’oiseau), a une église romane et, au hameau du Bouschet, le musée du Vivarais protestant. Le village, dont le nom était alors écrit Pransles, a eu 1 800 hab. au milieu du 18e s.; sa population remonte très légèrement depuis 1975 (360 hab.). Lyas (530 Lyassois, 795 ha dont 405 de bois), à 575 m, plus proche de Privas, conserve l’ancien château fortifié du Livier.

Coux (1 500 Couxois, 1 202 ha) est un village perché au-dessus de l’Ouvèze juste à l’est de Privas, et qui complète son agglomération; vieux pont d’Ouvèze et, au nord, grottes de Jaubernie qui servirent de refuge aux protestants; la commune a eu plus de 1 500 hab. au milieu du 19e s., mais était descendue à 800 entre 1930 et 1970; elle croît depuis et a encore gagné une centaine d’habitants de 1999 à 2004. Flaviac (1 100 Flaviacois, 1 298 ha dont 388 de bois) un peu en aval sur l’Ouvèze, à 8 km à l’est de Privas, accueille une fabrique de matelas Simmons (95 sal.); sa population augmente un peu depuis le minimum de 780 hab. en 1962.

Au sud du canton, Alissas (1 100 Alissains, 1 243 ha dont 204 de bois), 4 km au SE de Privas, est en pays calcaire, entre Ouvèze et Payre; moulinage du Garel (50 sal.), fabrique de matelas (Ardéchoise, 40 sal.), charpentes Giraud Delay (30 sal.); centre commercial Hyper-U (110 sal.). De nombreuses carrières ont été exploitées entre Alissac et Chomérac, et certaines sont encore actives. Alissas n’avait plus que 480 hab. en 1975 et croît sensiblement; elle a gagné 120 hab. de 1999 à 2005. Freyssenet (50 hab., 954 ha), à 14 km au SO de Privas (7 à vol d’oiseau) est le seul village sur le plateau volcanique du Coiron près du col de Benas (795 m) sur la route vers Villeneuve-de-Berg; dans un profond vallon au NE de la commune, on découvre des grottes et le musée agricole de Verdus; site éolien de 5 mâts (10 MW).

Un peu au-dessus de l’Ouvèze mais rive gauche, 6 km à l’ouest de Privas, Saint-Priest (1 100 Saint-Priéroux, 1 915 ha dont 493 de bois) est à la tête d’une commune qui occupe tout le haut bassin de la rivière, atteignant à l’ouest les cols de l’Arénier (682 m) et de l’Escrinet (787 m) empruntés par la N 102 entre Privas et Aubenas. Des mines de fer furent activement exploitées dans la commune au 19e siècle, alimentant les hauts fourneaux des bords du Rhône; au SE du village au bord de l’Ouvèze, subsiste le château d’Entrevaux, d’où Richelieu mena le siège de Privas. Saint-Priest, qui eut 1 250 hab. en 1881, était descendue à moins de 500 hab. entre 1950 et 1970, mais a plus que doublé sa population depuis; elle a gagné 70 hab. de 1999 à 2005.

Veyras (1 500 Veyrassois, 776 ha dont 290 de bois), sur le massif ancien 4 km à l’ouest de Privas, est devenue une commune de banlieue, en croissance: elle n’avait que 400 hab. en 1936, 470 en 1962; elle a gagné 100 hab. de 1999 à 2004; la fabrique d’appareils de pesage Precia (175 sal.) de la société Escharavil y a été créée en 1950.

L’extrémité occidentale du canton est occupée par la commune de Gourdon (80 hab., 1 284 ha, à 600 m), dont l’habitat est dispersé et qui monte à 1 061 m au roc de Gourdon, d’où la vue est très étendue, ainsi que du col de Sarrasset juste au NO à 825 m; les deux sont dans le prolongement du Coiron et marqués par les formes volcaniques. Gourdon a eu plus de 700 hab. en 1846 et sa population a diminué jusqu’en 1999. Elle est le siège de la communauté de communes de la Roche de Gourdon (4 communes, 600 hab.).