Pyrénées-Orientales (département des)

département de la région Occitanie, préfecture Perpignan, sous-préfectures Céret et Prades. C’est le plus méridional de la France continentale. Il s’étend sur 4 116 km2, compte 474 400 hab., 226 communes. Celles-ci sont regroupées en 11 communautés de communes et une communauté d’agglomération (Perpignan). La population du département était de 392 800 hab. en 1999 et s’est donc accrue de 81 600 hab. (+21%) depuis. La progression est très sensible depuis 1954, mais elle n’avait pas connu de véritable creux auparavant. Le nombre d’habitants était de 230 300 en 1954; il est passé à 299 500 en 1975, 363 800 en 1990.

Le département a un tiers de sa surface en forêt, un tiers en surface agricole et un tiers d’autres (incultes et habitat); encore, sur les 144 000 ha utilisés, seuls 92 000 le sont-ils par les exploitations, le reste étant en terrains de parcours communs. C’est un grand département de tourisme, additionnant les avantages de la montagne, des sports d’hiver et du climatisme, du thermalisme, de la plage, de la côte rocheuse (Côte Vermeille), et d’un legs culturel tout à fait remarquable et d’une vie festive et culturelle originale, jusque dans la solidité du fonds culturel catalan et la revendication de catalanité. Tous les indicateurs de fréquentation mettent le département en seconde position dans la région après l’Hérault — mais évidemment en première pour les sports d’hiver.

Pour l’essentiel, le département correspond au territoire catalan intégré au royaume de France par le traité des Pyrénées de 1659, au sud de la frontière de 1258. Il associe des paysages extrêmement différents, même s’ils sont à peu près tous dans l’aire bioclimatique méditerranéenne. Le centre du peuplement est la plaine du Roussillon, autour de Perpignan. Elle-même juxtapose des terroirs distincts, de parties cultivées et irriguées (ribéral), de parties basses encore un peu salées autour des étangs (salanque), de terrasses caillouteuses à vignobles, de longues plages submergées par l’urbanisation balnéaire. L’ensemble forme l’une de ces huertas méditerranéennes, à population dense et cultures de valeur, et règlements stricts de l’utilisation de l’eau.

Cette plaine est encadrée de hauts reliefs. Au nord ils se limitent aux abords des Corbières calcaires, pittoresques mais assez arides, domaine des vins doux. Le reste appartient aux Pyrénées, dont la frontière suit la crête depuis l’Andorre, par les massifs successifs du Puigmal et des Albères, boisés et dépeuplés. Trois ensembles de peuplement et d’activités y ont pris place. Vers l’est, très étroitement liés à la plaine du Roussillon, sont les deux «vallées» parallèles du Conflent et du Vallespir, drainées par la Têt et le Tech et animées par les deux sous-préfectures, Prades et Céret: pays de cultures fruitières et de tourisme multiforme, le premier assez ouvert, le second plus sauvage, étroit et s’achevant en cul-de-sac.

Le troisième domaine est celui des hautes plaines de la Cerdagne et du Capcir, perchées à plus de 1 200 m et encadrées de splendides montagnes, hauts lieux des sports de neige et des cures d’altitude et réputées pour leur ensoleillement au point d’avoir attiré la recherche sur l’énergie solaire; elles s’ouvrent largement sur l’Espagne par Puigcerdá, et aussi sur l’Andorre et la région toulousaine par l’Ariège, sur l’Aude par les gorges.

L’élément majeur de structuration du département est le couloir de Salses au Perthus par Perpignan, tronçon de la grande diagonale européenne d’Andalousie au Rhône et au-delà, doublé par la façade littorale et sa Côte Vermeille que longent encore les trains. L’axe suborthogonal, qui dessert le département dans sa longueur, est celui de la vallée de la Têt qui croise le précédent au chef-lieu; il dessert le Conflent, passe par le col de la Perche et donne accès à la Cerdagne, à l’Andorre et à l’Ariège; il a pour originalité de conserver l’héroïque Train jaune de Villefranche-de-Conflent à Latour-de-Carol, qui rend d’appréciables services. Les autres liaisons qui se branchent sur ces deux axes inégaux sont mineures et d’intérêt local: du Capcir à Carcassonne par les gorges de l’Aude, de Perpignan à Limoux par l’agréable couloir du Fenouillèdes, de Céret à La Preste et au col d’Ares par le Vallespir.

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