14 600 hab. (Ripagériens), 733 ha, chef-lieu de canton du département de la Loire dans l’arrondissement de Saint-Étienne, 22 km au NE de la préfecture dans le sillon du Jarez. La ville est au centre du sillon industriel de Saint-Étienne au Rhône. Elle fut en 1780 le terminus d’un canal allant jusqu’à Givors, puis de la première voie ferrée française de l’ère de la vapeur, proposée et concédée dès 1826, ouverte en 1830, prolongée en 1832 vers Saint-Étienne et confiée aux frères Seguin; Marc Seguin y expérimenta sa première locomotive dès 1830, mais la traction animale resta utilisée parallèlement durant quelques années. En 1844, le tronçon de Rive-de-Gier put enfin être mis en service, quand la puissance de la traction permit de franchir la rampe à l’ouest de Rive-de-Gier. La ville reste un site industriel, mais s’est beaucoup diversifiée. La principale usine était la verrerie Duralex; elle fabriquait des verres de table et de la vaisselle, en partage avec le site originel de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret) créé en 1927; mais son effectif a été réduit de 300 à 100 salariés. Ancienne propriété de Saint-Gobain cédée en 1994 au verrier italien Bormioli Rocco, elle a failli être arrêtée par celui-ci en 2003, puis a été reprise par ses cadres, ensuite par le turc Solmaz en 2005; elle a frôlé la liquidation en mars 2007, après de rudes combats syndicaux, a obtenu un nouveau sursis et finalement a fermé en janvier 2008. Il reste deux métalleries notables, l’une qui fabrique des mâts pour éclairage public en aluminium (Valmont, 65 sal., à un groupe états-unien), l’autre des moules métalliques pour la verrerie (Realisat, 45 sal.); fonderie de fonte Metover (20 sal.); négoce de métaux (Almet ex-Pechiney, 30 sal.). Bonnefous assure des transports frigorifiques (90 sal.); transports de fret Sntrg (60 sal.); supermarchés Champion (90 sal.) et Intermarché (35 sal.). La population de la ville est restée autour de 15 000 hab. depuis les années 1870; elle avait augmenté un peu avant 1975 (17 700 hab.) et régresse depuis, comme dans la plupart des villes du sillon du Jarez. Rive-de-Gier est équipée d’un centre hospitalier d’une centaine de lits, intégré désormais à celui de Saint-Chamond dans un ensemble du Pays de Gier, de deux collèges et deux lycées publics dont un professionnel, d’un collège-lycée professionnel privé. Le quartier de grands immeubles du Grand-Pont, sur la rive droite au sud-ouest de la commune, est classé en «zone urbaine sensible». Le canton a 26 500 hab., 10 communes, 9 111 ha dont 1 495 de bois; limitrophe du département du Rhône, il s’étend à peu près également des deux côtés du Gier, perpendiculairement à la vallée. C’est ainsi qu’il atteint 900 m d’altitude au But d’Arpin dans les monts du Lyonnais, au bout de la commune de Saint-Romain-en-Jarez (940 Saint-Romanaires, 1 696 ha dont 276 de bois), 10 km au NO du chef-lieu à 570 m. Le village est issu d’un prieuré bénédictin qui a laissé une intéressante église romane; la commune avait 1 200 hab. au milieu du 19e s., seulement 700 en 1975; sa population croît depuis, et a gagné 150 hab. de 1999 à 2005. Au sud-est, le relief monte à 955 m au crêt de Montvert, au bout des communes de Sainte-Croix-en-Jarez (350 Cartusiens, 1 205 ha dont 265 de bois) à 420 m et Pavezin (270 Pavezinois, 887 ha dont 332 de bois) à 610 m, qui occupent la partie méridionale, sur la retombée NE du mont Pilat, respectivement à 10 et 15 km de Rive-de-Gier dans le petit bassin du Couzon. Le village de Sainte-Croix tient tout entier dans une ancienne grosse chartreuse qui occupe un carré de deux hectares et arbore de hauts murs et quatre tours, ce qui lui vaut de figurer parmi les «plus beaux villages de France», le seul du département, et qui vaut à ses habitants leur nom. La commune a été créée en 1888, avec plus de 500 hab., sous le nom de Sainte-Croix, complété en 1923; elle s’est dépeuplée jusqu’en 1968 (270 hab.) puis a un peu repris, et gagné 50 hab. de 1999 à 2005. Pavezin a eu 1 200 hab. en 1846, 150 seulement en 1975. Saint-Joseph (1 600 Saint-Joséphois, 805 ha), juste au NE de Rive-de-Gier à 400 m, et un gros village résidentiel; la commune a été créée en 1867 avec 600 hab. et a surtout crû après 1950, avec le desserrement de l’habitat de Rive-de-Gier; entreprise de bâtiment Socotra (85 sal.), transports Liotier (45 sal.), autocars Grivolat-Matricon (25 sal.). Châteauneuf (1 500 hab., 1 365 ha dont 255 de bois), également en croissance (moins de 800 hab. avant 1975) jusqu’en 1999 mais étale depuis, est juste en aval de Rive-de-Gier, à la limite du département, et conserve une usine métallurgique Industeel du groupe Arcelor (tôles, 290 sal.); moules et modèles Rap (35 sal.), transports Rave (45 sal.). La cheminée des Étangs est une haute colonne hexagonale de plus de 108 m, élevée à la fin du 19e s. et entretenue. Saint-Martin-la-Plaine, juste au nord-ouest de Rive-de-Gier, croît également. Au-delà de Châteauneuf, le département projette encore néanmoins vers l’est une excroissance formée par les communes de Tartaras (680 Tartarinaires dont 80 à part, 391 ha) et Dargoire (410 Dargoriens, 192 ha), entre lesquelles fut exploité un filon de charbon jusqu’en 1947. Les deux villages sont un peu à l’écart de la route et, tournés vers le Rhône, ne font pas partie du syndicat du pays du Gier. Leur population croît depuis peu: Dargoire, ancienne bourgade médiévale qui a conservé une porte de ville et de vénérables maisons, était tombée à 111 hab. en 1968; moules et modèles Sovep (35 sal.), agencement de magasins Saga (40 sal.). Tartaras, qui bénéficie d’une maison familiale rurale et accueille le négoce de fruits et légumes Potato Masters (35 sal.), n’avait guère que 200 hab. dans les années 1950 et 1960 et a fait un bond sensible après 1990, gagnant encore une centaine d’habitants de 1999 à 2005. C’est le signe de leur appartenance au très grand Lyon plus qu’au sillon du Jarez, et aussi du desserrement de l’habitat de Rive-de-Gier. |