Saint-François

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De la pointe du Château à Saint-François, vers l’ouest; au fond à l’horizon s’étend la Grande-Terre (© RVRB)
De la pointe du Château à Saint-François, vers l’ouest; au fond à l’horizon s’étend la Grande-Terre (© RVRB)

13 600 hab. (Saint-Franciscains), 6 100 hab., commune de la Guadeloupe et canton dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre, à la pointe sud-est de Grande-Terre. La ville est à 34 km à l’est de Pointe-à-Pitre, sur la côte sud. Elle est entourée de bonnes plages. Elle ne dispose guère que d’un collège; mais elle est devenue un lieu d’accueil touristique de premier plan. Elle bénéficie d’un aérodrome international avec douane, doté d’une piste de 600 m (codes SFC/TFFC), réputé facile et commode pour l’apprentissage; tout près sont un golf international, le casino, une marina de 200 places et un petit port, d’où l’on atteint la Désirade; le port de pêche, en centre-ville, est très actif.

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Saint-François: la pointe du Château à l’extrémité orientale de la Grande-Terre; en face, l’île de la Désirade (© RVRB).
Saint-François: la pointe du Château à l’extrémité orientale de la Grande-Terre; en face, l’île de la Désirade (© RVRB).

Le casino, qui appartient au groupe Cogit, bénéficie d’un nouveau bâtiment moderne d’apparence «sino-indienne» (par Mike Parker) ouvert en 2008, et emploie une cinquantaine de salariés. La commune a une dizaine d’hôtels dont le Manganao (190 chambres, groupe Paladien de Nouvelles Frontières, plus de 200 salariés) à Bellevue, qui affiche à lui seul plus de 1 000 places, et la résidence de tourisme de luxe La Plantation (80 studios, près de 300 places) au bourg; mais plusieurs ont déjà fermé, comme en 2008 l’Anchorage à l’Anse des Rochers (350 chambres) et le Kalenda en 2007; certains ont été vendus en appartements. Une maison de la Noix de coco et une salle du Patrimoine sont ouvertes aux visiteurs.

La commune fut une terre de petits planteurs de coton, mais elle est passée à la canne à sucre au 19e siècle; elle a reçu bon nombre d’Hindous sous contrat après 1854 et le cimetière hindou à l’ouest du bourg se visite. Elle a en fait trois rivages. Celui du Vent, qui fait face au nord-est et aux houles, est peu fréquenté, si ce n’est au petit pèlerinage de la Baie Olive où se dresse une chapelle, au bout du chemin de la Croix. Celui du sud-ouest, qui va jusqu’à l’anse à la Barque, est un peu plus peuplé, avec quelques lotissements touristiques et de grands hôtels comme à l’anse et la pointe des Rochers et à Bellevue près de la pointe Gros Bœuf; plus proche du bourg, le quartier de Sèze y est plus étoffé et bénéficie de la plage des Raisins Clairs, avec centre et village de vacances.

À l’est de la ville, la longue pointe des Châteaux attire davantage par son étroitesse même, et ses anfractuosités; on y visite anses, anciennes salines, rochers et promontoires. L’anse du Mancenillier, proche du bourg, est bordée de villas balnéaires et du lotissement verdoyant de la Coulée; sur les hauteurs de Fond Caraïbe, vingt éoliennes ont été installées en 2002, d’une puissance totale de 4,4 MW (7 GWh/an). Kahouanne, plus à l’est et entre deux rivages, fait figure de petite station balnéaire, et une plage naturiste s’y cache à la pointe Tarare au nord-est. Au-delà, l’extrême pointe est étroite, inhabitée mais pittoresque et très fréquentée; la route donne accès aux étangs de la Grande et de la Petite Saline, et va jusqu’à l’anse des Châteaux. De celle-ci, l’on grimpe à pied sur le relief du morne Pavillon, où a été placée une table d’orientation.

Le territoire communal est étendu vers le nord; il englobe une partie des terroirs sucriers et horticoles, en direction du Moule. Il y est divisé entre plaine et bas plateau. Dans la plaine méridionale s’éparpillent les maisons des quartiers de la Simonière au nord-ouest, Belle Allée, Richeplaine, Cayenne, et Sainte-Marthe près du bourg. Le bas plateau vers 40-50 m la domine par un talus assez marqué sur lequel s’accrochent les maisons de Bragelogne; à sa surface s’étalent quelques gros hameaux comme Bois de Vipart, Pombiray ou Dubédou, et Desvarieux plus proche du bourg. L’espace agricole est de 2 000 ha dont 310 en canne et 480 en légumes, et intéresse 500 exploitations en tout, dont une centaine à temps complet (elles étaient plus de 300 en 1989) et 180 ouvriers agricoles sur 600 emplois agricoles; le cheptel est de 4 000 bovins.

La population de la commune est en augmentation sensible, en grande partie grâce au tourisme; elle était passée par un minimum de 5 600 habitants en 1974 et avait atteint 8 000 hab. en 1990, 10 700 en 1999. La position du bourg, le plus oriental de la Guadeloupe hors la Désirade, l’expose néanmoins plus que d’autres aux cyclones, qui l’ont gravement touché à plusieurs reprises, notamment en 1928. La commune totalise 3 500 emplois dont 2 500 sont occupés par des habitants, 2 000 autres habitants ayant un emploi hors de la commune, 1 800 étant au chômage (29%). Le revenu moyen est relativement élevé (16 200 €, 30% de ménages imposés). La commune accueille 1 200 résidences secondaires (15% du parc de logements). La municipalité est à droite; le maire est Laurent Bernier, UMP, également conseiller général.