Saint-Jean-de-Maurienne

9 400 hab. (Saint-Jeanais) dont 470 à part, 1 151 ha dont 220 de bois, sous-préfecture du département de la Savoie, sur la rive gauche de l’Arc dans une petite plaine au confluent de l’Arvan, à 570 m. Sous le nom de Maurienna ou Maurogenna, elle était déjà connue au 6e siècle et reçut alors un évêché; elle fut et elle est restée la petite capitale de la Maurienne. Elle conserve une cathédrale des 12e et 15e s., construite sur une crypte préromane et flanquée d’un cloître du 15e s. L’ancien palais épiscopal, surtout du 18e s., contient plusieurs services publics, la bibliothèque municipale et le musée des costumes et des traditions populaires. La ville a deux autres musées, l’un consacré à la liqueur du Mont-Corbier, l’autre au couteau Opinel, inventé dans le canton. Elle dispose d’un collège public et d’un privé, d’un lycée professionnel public, d’un hôpital public de 120 lits médicaux (260 lits en tout); centre d’aide par le travail et institut médico-éducatif, centre pour alcooliques.

La première usine électrométallurgique est apparue en 1907 à l’initiative de la société Alais et Camargue, intégrée ensuite par Pechiney; elle subsiste sous la forme de la fabrique de fils et plaques d’aluminium Alcan et emploie 570 personnes; ateliers de métallerie Di Sante (45 sal.) et Trivero (30 sal.). Le génie thermique est représenté par Yvroud (Européenne des Fluides, au groupe GCC, 140 sal.), l’électronique par Finder Composants (45 sal.); emballages en bois PR2S (20 sal.); entreprises de bâtiment Truchet (60 sal.), Lacroix (40 sal.) et Sonzogni (35 sal.), travaux publics Martoia (50 sal.), installations électriques Clauser (30 sal.), nettoyage Brun (35 sal.) et Maurienne Services (25 sal.); gestion comptable Unicompta (30 sal.), Fiduralp (25 sal.) et Praz (20 sal.), publicité Alliance Réseaux (20 sal.), gestion d’installations sportives Prisme (25 sal.); supermarchés Géant Casino (70 sal.) et Champion (50 sal.), transports Dubois (30 sal.).

La ville a aussi des marchés du samedi, et un poste d’interconnexion électrique; les travaux de la nouvelle grande traversée ferroviaire des Alpes vont modifier sensiblement ses infrastructures et sa gare. La population communale, d’environ 3 000 hab. entre 1866 et 1906, a augmenté ensuite jusqu’à un maximum de 9 700 hab. (sdc) en 1975, puis a lentement diminué; elle a encore perdu 175 hab. de 1999 à 2005. Le maire est Roland Merloz, socialiste. Saint-Jean est à la fois le siège de la communauté de communes du Cœur de Maurienne (6 communes, 12 300 hab.), dont elle fait partie, et de la communauté de communes de l’Arvan, qui associe 8 petites communes voisines. L’unité urbaine Insee est donnée pour 9 800 hab., l’aire urbaine pour 13 300. L’arrondissement a 41 600 hab., 6 cantons, 62 communes, 197 602 ha.

Le canton a 15 700 hab., 16 communes, 35 641 ha dont 5 504 de bois; il est limitrophe des départements de l’Isère et des Hautes-Alpes. Il s’étend peu au nord de la vallée de l’Arc, plus largement au sud-ouest dans l’Arvan, qui forme un petit pays à part. Côté nord, la plus grande commune est Saint-Julien-Mont-Denis (1 700 Saint-Glenains et Saint-Glenainches, 3 404 ha dont 420 de bois); son centre est sur la rive droite de l’Arc à 5 km en amont du chef-lieu à 650 m, dominé par le haut versant abrupt de l’auge glaciaire et bénéficiant d’un accès autoroutier. En altitude se serrent plusieurs hameaux, au débouché d’un grand cirque couronné par le Perron des Encombres (2 825 m) et la Cime Noire (2 826 m). La commune, nommée Fontagneux en 1793, puis Saint-Julien, puis Saint-Julien-de-Maurienne, a changé de nom en 1965 en fusionnant avec Mont-Denis, village d’altitude au nord, qui n’avait plus que 75 hab. mais lui a apporté un finage étendu. La population communale avait culminé à près de 1 600 hab. en 1906 avant de descendre à 1 100 en 1936 et a augmenté jusqu’en 1990. Elle a perdu une cinquantaine d’habitants de 1990 à 1999, et autant de 1999 à 2006.

Hermillon (530 Hermillonins et Hermilloninches, 1 406 ha dont 208 de bois) est au contraire un peu en aval de Saint-Jean, à 520 m, mais son territoire, bien qu’étroit, voisine avec celui de Saint-Julien et monte à 2 768 m à la pointe du Vallon; poudres d’aluminium Hermillon (30 sal.), transports Sofatrans (25 sal.). Tout à côté se perche à 700 m Le Châtel (140 Châtelains, 1 531 ha dont 360 de bois), orné des ruines d’un ancien château, et dont le territoire inclut le chalet de l’Alpettaz et monte à 2 730 m au Grand Coin. Sa population était descendue à 100 hab. en 1990 et augmente depuis (+33 hab. de 1999 à 2004); elle fut de 420 hab. en 1846. Montvernier (140 Vargnerins, 668 ha dont 277 de bois) est encore plus haut perché, à 800 m, accessible par une vertigineuse route aux 17 lacets serrés; elle a eu jusqu’à 530 hab. en 1846; via ferrata au-dessus.

Cette même route atteint à plus de 1 200 m Montpascal, puis le col du Chaussy (1 532 m) et atteint Bonvillard et Montaimont dans le canton de La Chambre. Le haut finage de Montpascal, hameau peuplé de 7 habitants en 1999, est curieusement rattaché depuis 1972 à celui de Pontamafrey qui, dans la vallée en aval de Saint-Jean à 500 m, tient le puissant verrou scié par l’Arc et dominé par l’escarpement de Teissonnières rive gauche. Les deux anciennes communes, fusionnées mais séparées par les territoires de Montvernier et du Châtel, forment la commune de Pontamafrey-Montpascal (360 Pontains, 1 159 ha dont 378 de bois); atelier de la Métallerie mauriennaise (25 sal.).

Deux communes au sud de l’Arc, en amont de Saint-Jean-de-Maurienne, tournent le dos à l’Arvan et se sont associées à la communauté de communes du chef-lieu. Villargondran (970 Gondranniens, 612 ha dont 211 de bois) est juste au SE de Saint-Jean; son village se tient en ombrée à 670 m; il a ouvert un musée de la Résistance. Une petite route aux nombreux lacets en part vers Albiez-le-Vieux; le plan d’eau des Oudins, au bord de l’Arc, est équipé pour les loisirs. La population communale avait jadis culminé à 670 hab. en 1901; elle augmente depuis les 470 hab. de 1936.

Montricher-Albanne (610 Montrichelains, 2 799 ha dont 981 de bois) associe plusieurs hameaux sur le grand et haut versant boisé qui domine l’Arc en ubac à l’est du canton, donnant à l’est sur la profonde vallée affluente de la Valloirette tout près de Saint-Michel-de-Maurienne; la mairie est à 1 215 m. Au bord de l’Arc, face à la gare de Saint-Julien-Mont-Denis, l’usine de silicium Inversil du groupe Alcan (ex-Pechiney, 160 sal.) est passée au groupe espagnol Ferropem; entreprise Sacmac d’articles de sport (50 sal.) et de gestion de la station des Karellis (100 sal.). La route d’accès prend en amont de Saint-Julien-Mont-Denis, passe par le hameau du Bochet puis Montricher et atteint celui des Karellis, où a été équipée une station de neige, dotée de 28 pistes de ski alpin et 13 remontées mécaniques. Albanne est un peu à l’écart, au sud-est, face au col du Télégraphe. La commune monte à 2 932 m à la Grande Chible. La fusion de Montricher, devenue Montricher-le Bochet en 1962, et de la commune d’Albanne, qui n’avait plus qu’une cinquantaine d’habitants, date de 1969. La commune a gagné 110 hab. de 1999 à 2005; elle a 270 résidences secondaires (140 résidences secondaires (230 résidences principales) en 2005.