Saintes-Maries-de-la-Mer

(2 170 Saintois, 37 461 ha dont 680 de bois) est un ancien chef-lieu de canton des Bouches-du-Rhône dans la CA Arles-Crau-Camargue-Montagnette, en bord de mer au sud-ouest de la Camargue, à 40 km d’Arles. La commune se déploie sur plus de 30 km d’ouest en est et 15 km nord-sud. Le bourg est sur la côte au milieu du finage, un peu à l’est du débouché du Petit Rhône. Il est riverain des étangs des Launes (150 ha) au nord-ouest, des Gines au nord (160 ha), l’Impérial au nord-est, lui-même en continuité avec l’étang de Vaccarès par l’intermédiaire de l’étang de Malagroy.

Selon la légende, le lieu est réputé avoir accueilli Marie-Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé, ainsi que leur servante Sara, déportées depuis Jaffa, la première cheminant ensuite jusqu’à la Sainte-Baume. Le site accueillit un monastère, puis l’invention de reliques au 15e s. permit de lancer un pèlerinage, devenu dans les années 1840 spécifiquement un objet de culte des communautés gitanes. Autour de 1900, le marquis de Baroncelli, propriétaire foncier, relança l’élevage des taureaux et une «nation gardiane». Ces deux événements et le site ont conduit la commune à vivre essentiellement du tourisme. Le pèlerinage gitan de mai fait venir 8 000 à 10 000 personnes. Le village a une église fortifiée, un musée Baroncelli (histoire locale), un musée tsigane, des arènes. La SEMIS (70 sal.) est une société d’économie mixte qui gère les terrains de camping. La commune enregsitre 1 100 résidences secondaires (36% des logements), 1 600 places de camping et 770 chambres d’hôtel; elle accueille un établissement de thalassothérapie (GDS, 70 sal.) et a aménagé le port de plaisance de Port-Gardian (360 places); les manades se partagent le territoire, mais on y cultive aussi 41 ha de vignes.

À l’ouest du Petit Rhône, se déploie la Petite Camargue, où les étangs prennent plus de place que les terres. Le plus grands sont d’ouest en est ceux des Salants, de Malégal, de l’Arameau, de Monblancard et de Rolland, qui ensemble couvrent 1 980 ha; puis, à l’est d’une bande de terre continue et boisée, les étangs des Fourneaux (330 ha), de Cabri (65 ha) et d’Icard (110 ha). La seule traversée du Petit Rhône est tout au nord à Sylvéréal, d’où part le canal Saint-Jean qui fixe la limite occidentale de la commune et, par là même, celle de la région.

Le Petit Rhône coule entre deux larges bandes de terres où se sont installés de grands domaines et le château d’Avignon (18e s., avec parc), propriété du département, le château d’Astouin, le hameau des Cabanes de Cambon et plusieurs mas. Le centre d’information du Parc de Camargue et le parc ornithologique sont au Pont de Gau à 5 km NNO du bourg, au bord de l’étang de Gines. Un bac à câble et roues à aube d’une capacité de 8 voitures (ou deux camping-cars) permet la traversée du Petit Rhône au Sauvage, à la hauteur du Pont de Gau, à 4 km de l’embouchure (à vol d’oiseau); il relève du syndicat mixte qui a aussi en charge le bac, plus puissant, de Barcarin sur le Grand Rhône dans la commune d’Arles.

Toute la partie nord-est de la commune est occupée par l’étang de Vaccarès, qui mesure environ 6 400 ha et qu’elle englobe entièrement. Il est prolongé au sud-est par l’étang de Fournelet (400 ha), au sud par les étangs du Lion (400 ha), de la Dame (300 ha) et de Galabert (1 000 ha), au sud-ouest par les étangs de Malagroy (850 ha) et de l’Impérial (1 200 ha), proches du bourg des Saintes-Maries. Ces deux derniers forment la Réserve naturelle départementale des Impériaux; à côté, la Réserve nationale de Camargue associe l’étang de Vaccarès à un ensemble d’îles (les Rièges) et d’étangs, dont ceux de la Dame et du Lion, de Monro, du Boulin et des Batayolles (200 ha), à l’écart de toute route ou piste. Le phare de la Gacholle est au sud-est de cette réserve, près de l’étang de Galabert. Le domaine de Méjanes (17e au 20e s.) avec arènes et train touristique, acquis par la firme d’alcools Ricard en 1939, est juste au nord du Vaccarès, à la limite de la commune, que suit une route frôlant la rive nord de l’étang. La population communale atteignait 2 200 hab. en 1954 et a repris légèrement, après un creux à 2 000 en 1982, mais a reperdu 340 hab. depuis 1999.

Retour