Salpétrière-Austerlitz

quartier du 13e arrondissement de Paris, au nord-est. La place d’Italie en tient le coin sud-ouest, où se trouve la mairie du 13e; la limite occidentale est l’avenue des Gobelins, la limite nord suit le boulevard Saint-Marcel puis le début du boulevard des Hôpitaux, la limite sud le boulevard Vincent-Auriol. Le quartier donne à l’est sur la rive gauche de la Seine, que longe le quai d’Austerlitz et qui porte les ponts de Bercy à l’angle sud-est, Charles-de-Gaulle au centre, le viaduc du métro et le pont d’Austerlitz en aval. Il est traversé en diagonale par le boulevard de l’Hôpital, et du NNO au SSE par la rue Jeanne-d’Arc.

Toute la partie orientale du quartier est occupée par la gare d’Austerlitz, l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et le CHU de l’université Paris-VI. La gare est l’ancienne tête de ligne du Paris-Orléans des frères Pereire, ouverte en 1840 et reconstruite en 1867; elle a longtemps desservi les liaisons vers Toulouse et Bordeaux mais a perdu une grande partie de son trafic au profit de la gare Montparnasse et n’est pas raccordée à une ligne à grande vitesse. Elle voit passer 31 millions de voyageurs par an et dispose de 21 voies à quai; traversée par la ligne 5 du métro dans sa partie aérienne, terminus de la ligne 10, elle abrite aussi une gare du RER C.

Entre les voies ferrées et la Seine, une nouvelle opération d’urbanisme prolonge vers le nord l’opération Paris-Rive-Gauche qui se déploie au sud du pont de Bercy; elle comprend notamment une Cité de la Mode et du Design en bord de Seine, et de grandes surfaces de bureaux attribuées à la Caisse des dépôts et consignations, aux Caisses d’Épargne et à Natixis.

La Pitié-Salpêtrière est l’un des plus grands hôpitaux de Paris, avec 1 800 lits et 8 000 employés dont 1 700 en personnel médical. Le premier hôpital a été construit dans les années 1660 sur le site d’un dépôt de poudres et munitions, d’où le nom Salpêtrière; il était le plus grand hospice du monde en 1789, logeant dix mille personnes, dont une prison de 300 femmes. Il est précédé par le square Marie-Curie et offre chapelle et musée. Non loin sont l’hôpital des Gardiens de la Paix, créé en 1929 et rénové en 1999 (34 lits), un temple maçonnique et l’église Saint-Marcel, d’architecture moderne (1966) à clocher bas pyramidal.

Dans la partie occidentale du quartier, sur le boulevard de l’Hôpital, se tient l’École nationale supérieure d’Arts et Métiers (Ensam) de Paris, qui accueille 4 500 étudiants, forme un millier d’ingénieurs par an et emploie un millier de personnes. Un peu au nord, l’École nationale de Chimie physique et de biologie de Paris (ENCPB) est un lycée public (Gilles-de-Gennes) à forte partie d’enseignement supérieur (1 800 élèves dont 1 300 post-bac). La Maison des Sciences économiques de l’université Paris-1 abrite depuis 1998 des laboratoires et bibliothèques, boulevard de l’Hôpital. Quelques hauts immeubles ont été construits dans les années 1960, comme le Rubens-Watteau (58 m, 18 étages). Le quartier a aussi une église adventiste et l’église luthérienne de la Trinité. Il est desservi par les stations de métro Porte-d’Italie, Nationale, Chevaleret, Quai-de-la-Gare au sud, les Gobelins, Saint-Marcel, Gare-d’Austerlitz au nord, Campo-Formio au centre; et par le RER C de la Gare-d’Austerlitz.

Le nom de Saint-Marcel est celui d’un ancien village suburbain. Le boulevard Saint-Marcel a été ouvert en 1857 et nommé en 1864, sur 750 m entre le boulevard de l’Hôpital et l’avenue des Gobelins, au-delà de laquelle il est relayé par le boulevard Arago vers le sud-ouest, le boulevard de Port-Royal vers l’ONO. La station de métro Saint-Marcel de la ligne 5 est sur le boulevard de l’Hôpital, proche de l’église et d’une entrée de l’hôpital; elle date de 1906. Le boulevard de l’Hôpital va du bord de la Seine (pont d’Austerlitz) à la place d’Italie, sur 1 400 m; il longe les hôpitaux puis suit en partie l’ancienne enceinte de l’octroi (barrières d’Italie, d’Ivry et des Deux-Moulins).