Sarcelles

59 300 hab. (Sarcellois) dont 610 à part, 845 ha, chef-lieu d’arrondissement et de canton du Val-d’Oise à 25 km ESE de la préfecture. La commune est bien connue pour ses grands blocs d’habitation, pionniers des «grands ensembles» des années 1950 et 1960, au point que jadis le terme de sarcellite avait été forgé dès 1961 pour désigner des formes de «maladie des grands ensembles», du moins vues par la presse parisienne. En fait, son contenu est complexe et son espace divisé. La N 16 traverse son territoire du sud au nord en dessinant une large courbe. Elle enserre ainsi une partie nord-ouest où domine l’habitat pavillonnaire, bordée d’espaces verts le long de la vallée du Petit Rosne, et ourlée au nord par le bois des Chardonnerets, sur les pentes méridionales de la butte d’Écouen. La vallée du Rosne est longée par une voie ferrée vers Persan-Beaumont, équipée d’une gare du Transilien à la limite de la commune, non loin du centre mais sur le territoire de Saint-Brice (Sarcelles-Saint-Brice).

Le centre-ville, avec la mairie, est au sein de ce premier ensemble de quartiers, et porte le nom de Village; il a une église classée, en partie du 12e s. Un centre de gérontologie est vers l’ouest; des immeubles collectifs sont au centre même, et dans le quartier des Rosiers au sud-ouest. À l’est de la N 16, le territoire de la commune s’élargit vers l’est; une grande zone industrielle, le parc de l’Escouvrier (60 ha, 3 000 emplois), qui s’achève au nord par une usine d’incinération et communique avec la zone d’activité des Tissonvilliers d’Arnouville-lès-Gonesse, flanque la N 16. Elle est relayée vers l’est par un espace encore vacant, formant la pointe nord-est de la commune.

Au sud de ces deux secteurs septentrionaux, s’étire d’ouest en est une assez large zone-tampon, associant dans la vallée du Rosne des espaces verts et des terrains de sports, divers équipements, et deux lotissements de pavillons à l’est, le Mont de Gif et le Haut du Roy. C’est au sud de cette bande qu’ont été construits, sur le bas plateau, les grands ensembles de barres et de tours, qui d’ailleurs se poursuivent à l’est dans la commune de Garges-lès-Gonesse. Ils sont organisés selon des rues parallèles est-ouest, et aérés par le parc Kennedy et les places de France et de Navarre. L’artère principale porte à la fois les noms du 8 Mai 1945 (à l’ouest) et de l’architecte Auguste Perret (à l’est).

Le premier ensemble créé, aux Lochères, à l’est, date de 1955. Les Lochères est «zone urbaine sensible» et «zone de rénovation urbaine» et forme une «zone franche urbaine» avec la Dame Blanche et la Muette de Garges-lès-Gonesse. En outre, plus au nord, les quartiers de Chantepie-les Rosiers et des Chardonnerettes sont également en «zone urbaine sensible». La voie ferrée Paris-Nord longe la limite orientale de la commune et y sert la gare du RER D Garges-Sarcelles. La N 1 borde l’angle sud-ouest de la commune. Un tramway sur pneus doit suivre la N 16 de Saint-Denis à Sarcelles en 2010.

La ville a une maison du Patrimoine, un musée naval; elle organise une biennale de la gravure, un festival de la photographie sociale. Elle est pourvue de six collèges et deux lycées publics, trois lycées privé et un hôpital privé de 230 lits (HPNP, 60 sal.) et de services de maternité HPNP (60 sal.), un institut médico-éducatif, un foyer pour handicapés, trois maisons de retraite dont Mapi (Medica, 90 sal.). Les établissements productifs sont peu nombreux: mécanique SECM-GT (75 sal.), matériel de travaux publics JCB (70 sal.), réseaux et canalisations Le Joint Interne (100 sal.), étanchéification Smac (130 sal.).

Le tertiaire est bien plus présent: services (secrétariat, traduction) en chirurgie du groupement HPNP (Hôpital Privé Nord Parisien, avec l’états-unien OMS Global Services, 220 sal.) et services pour les entreprises GPA-GPRT (100 sal.); gestion de retraites Aries (50 sal.); France Telecom (55 sal.); installations électriques Elale (110 sal.), recyclage de textiles Hersand (80 sal.); centre Leclerc (150 sal.), magasin de pièces détachées pour automobiles Morize (ADPI, 130 sal.), garage d’autobus Mercedes (Evobus, 250 sal.); gardiennage CEJO (50 sal.), nettoyages urbains Otus (Veolia, 250 sal.) et Sepur (80 sal.); travaux publics Gagneraud (55 sal.); publicité Adrexo (100 sal.).

Sarcelles a eu 2 000 hab. en 1881, 1 800 en 1911 et a atteint 7 000 hab. en 1936. Puis, de 8 400 hab. en 1954, sa population est brusquement passée à 35 800 en 1962, 51 700 en 1968; elle n’a que faiblement mais régulièrement progressé ensuite. La commune a été successivement dirigée par la droite, puis le parti communiste (H. Canacos, 1965-1983), à nouveau la droite (R. Lamontagne, RPR, 1983-1995), puis la gauche (D. Strauss-Kahn, socialiste, 1995-1997). Le maire actuel est François Pupponi, socialiste, également député, ancien directeur départemental des impôts et ancien conseiller général de Sarcelles-Nord-Est; il était l’adjoint de D. Strauss-Kahn quand celui-ci est devenu ministre. La commune est divisée depuis 1985 en 2 cantons, Nord-Est (29 600 hab.) et Sud-Ouest (29 700 hab.). L’arrondissement a 452 000 hab., 15 cantons, 61 communes, 36 433 ha.