Sartène (Sartè)

(3 360 Sartenais, 20 040 ha dont 8 927 de bois) est une sous-préfecture de Corse, 86 km au SSE d’Ajaccio, dans la communauté de communes du Sartenais Valinco Taravo. C’est l’une des plus anciennes villes de Corse, à la tête d’une grande piève; mais elle fut longtemps sous l’autorité de puissants seigneurs, les della Rocca, et de grands propriétaires fonciers formant la caste des Sgió; et, en dépit de l’étendue de son finage et de sa promotion au rang de sous-préfecture pour tout le Sud de la Corse, elle n’est jamais sortie de son statut de grosse bourgade.

La vieille ville, aux rues étroites et en escalier, se tient sur un promontoire à 305 m, dominant au nord et d’un peu loin la vallée du Rizzanese, mais dominé au sud-est par le monte Grosso (625 m). Elle s’achève au sud sur la place de la Libération, centre de la ville, bordée par l’église de granite du 18e siècle, et le palais des gouverneurs devenu hôtel de ville. La ville récente s’est développée vers le sud. À l’est, le grand musée départemental de préhistoire donne une idée de l’abondance des témoignages de l’occupation ancienne dans la région, notamment torréenne. Sartène a un hôpital local (58 lits), un collège public et le lycée agricole du Rizzanese; supermarché Prodis 2 (25 sal.). Exception parmi les petites villes corses, sa population a diminué de 210 hab. depuis 1999, en partie en raison de l’étendue de son territoire rural, dépourvu d’urbanisation balnéaire.

Son finage s’étale en effet sur 19 km N-S et 26 km E-O et culmine à 1 340 m à la pointe d’Ovace dans la montagne di Cagna, à l’est. Il entoure complètement celui de Giuncheto, au sud. Il atteint le rivage de la Méditerranée du cap d’Eccica à l’ouest au cap de Roccapina à l’est, donc sur 18 km de large, sans compter les nombreuses indentations: cala di Conca à l’ouest; cap de Senetosa surmonté d’une antique tour; golfe de Tizzano avec les ruines d’un fortin et le petit village de même nom, ancienne marina de Sartène devenu modeste station balnéaire; cap de Zivia dit aussi punta Lattoniccia; golfe, plage et pointe de Murtoli (hôtel Murtoli, 100 sal.); golfe de Roccapina avec la belle plage d’Erbaju au débouché de la vallée de l’Ortolo; et double cap de Roccapina, de part et d’autre d’une petite calanque. Le site de Roccapina est un des plus connus de Corse, mais non des plus fréquentés; il offre à la fois un chaos de boules de granite rose où l’imagination a fait voir un Lion de Roccapina, quelques ruines, une tour génoise. Les reliefs en arrière sont presque vides, mis à part le hameau de Serragia près de Roccapina, mais montrent plusieurs alignements de menhirs, surtout ceux de Stantari et Pagliaju, le plus grand de Méditerranée avec 258 mégalithes dont 3 statues-menhirs.

La partie septentrionale de la commune est accidentée par les ravins qui descendent vers le sud, ou vers le Rizzanese au nord. Le finage va jusqu’à la rive gauche de ce fleuve, que suit un moment la route d’Ajaccio. La route de Bonifacio évite les reliefs de la rude montagne di Cagna, en faisant un détour jusqu’en bord de mer par Roccapina. Ce finage cultive 159 ha de vignes et bénéficie de l’AOC vins-de-corse-sartène; le sartenese figure parmi les fromages traditionnels de la Corse, mais vient surtout des vallées du Taravo et du Rizzanese.

L’arrondissement a 41 000 hab., 43 communes, 178 900 ha. Le nouveau canton porte le nom de Sartenais Valinco Taravo; son bureau est Propriano.

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