Sèvres

24 100 hab. (Sévriens) dont 340 à part, 391 ha, chef-lieu de canton des Hauts-de-Seine dans l’arrondissement de Boulogne-Billancourt, au sud-ouest de celle-ci de l’autre côté du pont de Sèvres. Elle fut jadis le port de Versailles et a reçu sa première manufacture de porcelaine en 1756. Le centre-ville est à 1 500 m de la rive gauche de la Seine, dans le grand vallon du ru de Marivel où se glissent la D 910, ex-N 10, et les deux voies ferrées vers Versailles. Celle qui vient de Montparnasse, dite rive gauche, donne à la commune, non loin du centre, la gare de Sèvres-Rive Gauche. L’autre, issue de Saint-Lazare, sort en tunnel du parc de Saint-Cloud et offre au nord-ouest la gare de Sèvres-Ville d’Avray. Du pont de Sèvres sort aussi la N 118, équipée en voie rapide, qui monte vite sur le plateau au sud.

Le territoire communal est entouré de bois et a un dessin compliqué. Au nord, la limite longe le parc de Sceaux sur le coteau Brancas; au sud-ouest, elle envoie une longue queue forestière sur la crête où se prolonge le bois des Fausses Reposes et où le relief monte à 168 m. En revanche, la limite s’arrête très vite dans le grand vallon du Marivel qu’occupe en amont Chaville, et dont le ruisseau est depuis longtemps entièrement recouvert. Vers le sud, les pentes et le rebord du plateau de Meudon sont boisés, et l’urbanisation des Bruyères est en clairière sur le plateau, cernée par les bois de Chaville et de Meudon et traversée par la N 118.

Les abords du pont de Sèvres sont occupés par un vaste lacis d’interconnexions routières. Une petite extension de la commune vers le nord-est dans le parc de Saint-Cloud abrite la Manufacture nationale de Sèvres et le Musée de la Céramique, fondé en 1812; elle se prolonge le long de la Seine vers l’aval en englobant la base nautique de l’ancienne île Monsieur; tandis que, au sud-est, le parc de Brimborion met à part le quartier de même nom, qui jouxte Meudon et accueille notamment le Collège arménien dans un bâtiment du début du 19e s., et l’ancienne manufacture des Cristaux de la Reine. Le tramway de Bezons à Issy (T2), qui longe la Seine, s’arrête aux stations du Musée de Sèvres près du pont, et de Brimborion mais déjà dans Meudon.

Sèvres est divisée en seize quartiers. Trois partagent l’ensemble de Bruyères au sud. Quatre autres sont sur la retombée du plateau de Meudon: Ernest-Renan et Châtaigneraie vers le haut, Beau Site-Pommerets et Binettes au pied. Le fond de vallée, le long de l’axe principal, est divisé en cinq quartiers: Danton-Gabriel Péri à l’ouest, Manufacture-Brimborion en bord de Seine, trois autres dans l’intervalle, au centre-ville et le long de la Grand-Rue; Brancas-Fontenelles et Brancas-Beauregard longent le parc de Saint-Cloud au nord; Monesse et Croix-Bosset ferment la ville à l’ouest.

Sèvres a un collège public et un lycée public, un collège privé, un hôpital intercommunal de 130 lits, un institut médico-éducatif. Le centre culturel du SEL a été aménagé dans un ancien pavillon de marché Baltard. Le Centre international d’études pédagogiques a succédé à l’ancienne École normale supérieure de jeunes filles créée en 1881 dans la manufacture de porcelaine désaffectée. À l’angle nord-ouest de la commune, la maison des Jardies, qui fut fréquentée par Balzac, Corot et Gambetta, abrite un musée Gambetta. Le pavillon de Breteuil, occupé par le Bureau international des poids et mesures et qui abrite l’ancien étalon du mètre en platine, est l’ancien pavillon du Mail, à l’entrée du parc de Saint-Cloud sur la Grande-Rue, près de la nouvelle manufacture nationale de porcelaine.

Celle-ci est toujours en activité, dans les locaux construits en 1875 près de la Seine; elle emploie 150 personnes à la production et à la formation. Les autres entreprises relèvent surtout du secteur tertiaire à l’exception des perfusions Fresenius Kabi (100-200 sal.); elles réunissent un établissement de recherche-développement du groupe pharmaceutique MDS Pharma (100-200 sal.), l’ingénierie Arcadis (100-200 sal.), l’informatique Compuware (100-200 sal.), la BNP (100-200 sal.), le commerce de gros SFCE (100-200 sal.), les publicités Pages Jaunes (1 000-2 000 sal.) et Circular Provente (100-200 sal.), la gestion d’autoroutes Cofiroute (100-200 sal.), le nettoyage Novasol (200-500 sal.).

La commune avait déjà 5 000 hab. vers 1950, 8 200 en 1901: elle est montée à 15 500 en 1936, 30 100 en 1962, et croît lentement depuis. Dirigée par le Parti communiste avant 1983, la municipalité l’est depuis par la droite; le maire est François Kosciusko-Morizet, UMP, ingénieur, également conseiller général. Le canton correspond à la commune.