Sud (province du)

l’une des trois provinces de Nouvelle-Calédonie et de loin la plus peuplée et la plus «européenne». Elle occupe le sud de la Grande-Terre jusqu’à Thio incluse à l’est et la moitié sud de Poya à l’ouest; elle inclut l’île des Pins et, au total, comprend 13 communes. Seules Thio et Yaté sont sur la côte au vent. La surface des terres est de 673 480 ha, dont 59 879 ha de terres coutumières tenues par 51 tribus formant trois districts coutumiers et 6,5% de la population. Celle-ci n’était que de 33 400 hab., en 1956. Elle est montée à 86 700 en 1976, 134 500 en 1996 et 164 200 en 2004, parmi lesquels 44% d’Européens, 26% seulement de Mélanésiens (Kanak), 13% de Wallisiens-Futuniens, 3,6% de Tahitiens, 3,2% d’Indonésiens, 2,1% de Vietnamiens.

En dépit de la présence de la capitale, la densité de population n’est que de 23 hab./km2; il est vrai que la province inclut des montagnes, notamment le haut massif du Humboldt, et des étendues presque désertes dans la commune de Yaté, la plus étendue du pays au sud-est. La population est moins jeune que dans les autres provinces: 35% des habitants ont moins de 20 ans, l’âge moyen est de 31,0 ans. La province enregistre 25 400 élèves dans les écoles primaires, 13 100 dans 26 collèges et 6 000 dans 6 lycées, plus 5 500 dans 10 lycées professionnels, et la totalité des 3 600 étudiants dans quatre «établissements» d’enseignement supérieur. Sur 36 300 «établissements», 9 700 relèvent de l’immobilier et des services aux entreprises, 9 600 des services publics, 5 400 du bâtiment, 3 500 du commerce, 2 900 de l’agriculture et 2 100 de l’industrie, 1 400 des transports et télécommunications, 820 de l’hôtellerie et 520 de la pêche.

La province, de loin la mieux équipée des trois, a 7 musées, 3 cinémas, 13 bibliothèques et 8 centres culturels. Elle envoie 32 représentants sur 54 au Congrès (59%, pour 71% de la population totale). Son assemblée provinciale, située à Nouméa près du port de plaisance, est composée de 40 membres (dont les 32 membres du Congrès) dont, depuis les élections de 2009, 36 anti-indépendantistes (29 élus aussi au Congrès) et, pour la première fois, quatre indépendantistes du FLNKS (dont trois également au Congrès); la majorité comprend 15 élus du Rassemblement-UMP, 11 de Calédonie Ensemble, 7 d’Avenir Ensemble, 1 du Mouvement de la Diversité et 2 du RPC dont J. Lafleur. Le président est Henri Martin, du groupe Avenir Ensemble, également maire de Païta. Il a succédé en 2009 à Philippe Gomès (Calédonie ensemble), fonctionnaire, né à Alger, qui avait lui-même succédé en 2004 à Jacques Lafleur, président depuis 1989, et qui est devenu président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Une partie des services administratifs et le représentant du haut-commissaire, sorte de sous-préfet, sont à La Foa, ville dont Ph. Gomès a été le maire de 1989 à 2008. La province possède 62% de la société mixte d’investissement Promosud, présidée par Pierre Bretegnier, élu du Rassemblement-UMP, chef d’administration retraité originaire du Maroc. Promosud porte les intérêts de la province dans les sociétés STCPI et SPMSC qui entrent dans le capital des opérations minières et industrielles d’Eramet-SLN et de Goro Nickel, ainsi que dans le domaine hôtelier, notamment avec la Société des Hôtels de Nouméa et ses hôtels Méridien de la pointe Mangin et de l’île des Pins; elle est aussi propriétaire du navire rapide Betico de 360 places qui fait la navette avec l’île des Pins en 2 h 15 et les Loyauté en 6 h (85 000 passagers par an).