contrée des Alpes du Nord correspondant au bassin de la haute Isère et faisant ainsi pendant à la Maurienne qui est plus au sud, de l’autre côté du massif de la Vanoise. Le nom vient de l’ancienne appellation de Moûtiers, qui faisait figure de chef-lieu et se nommait Darentasia, évêché dès le 5e s. La Tarentaise fut peuplée par la tribu des Ceutrons, submergés ensuite par les Allobroges. Le relief monte jusqu’à 3 852 m à la Grande Casse au-dessus de Pralognan. L’ensemble se divise en fait en deux grands bassins: celui de l’Isère proprement dite, allongé, qui va jusqu’à Tignes par Bourg-Saint-Maurice et qui atteint donc la frontière italienne; celui des Dorons, plus interne et plus au sud, qui s’enfonce en Vanoise. Une voie ferrée va d’Albertville jusqu’à Bourg-Saint-Maurice; les seules sorties routières en montagne passent par les cols du Petit-Saint-Bernard (2 188 m), frontalier, et de l’Iseran (2 764 m), intérieur, tous deux fermés en hiver. Un pays Tarentaise-Vanoise, doté d’un contrat de territoire, a son siège à Moûtiers; il groupe 43 communes, peuplées de 48 000 hab. en 1999, étendu sur 1 705 km2, et correspond aux cantons de Moûtiers, Bozel, Aime et Bourg-Saint-Maurice. La population croît: elle était de 39 000 hab. en 1975 et a probablement dépassé le cap des 50 000. Les deux principaux centres sont Bourg-Saint-Maurice et Moûtiers, le premier, plus en amont et moins ancien, l’emportant nettement sur le second par le nombre d’habitants (7 600 contre 4 000). Cela tient en partie au déploiement des stations de sports de neige et d’estivage, Bourg desservant les grands ensembles de Tignes-Val-d’Isère (Espace Killy), des Arcs et de La Plagne (Paradiski), tandis que Moûtiers donne surtout accès aux stations de Courchevel-Pralognan, des Trois Vallées (avec Méribel, Val Thorens et Les Ménuires) et de Valmorel. Le pays se flatte de proposer quelque 390 000 «lits touristiques» sur les 575 000 de Savoie, et d’assurer annuellement 14,5 millions de nuitées (sur 20,5 en Savoie), dont 1 million à des touristes étrangers, la moitié de ceux-ci venant des Îles Britanniques; le recensement de 1999 y comptait 58 000 résidences secondaires pour 20 000 résidences principales. Les communes contenant des stations de sports d’hiver totalisent 26 000 emplois salariés du secteur privé sur un total de 30 000 pour la Tarentaise; les remontées mécaniques apportent plus de 350 M. La Tarentaise compte aussi 20 centrales hydroélectriques, totalisant une puissance de 1 580 MW et une production annuelle de 5 600 GWh; il reste quelques usines notables autour de Moûtiers, environ 200 exploitations agricoles professionnelles, et deux stations thermales, Brides-les-Bains et La Léchère. Un intéressant diagnostic de territoire est accessible sur le site http://www.tarentaise-vanoise.fr/fr/pdf/Diagnostic%20Tarentaise%20Vanoise.pdf La race bovine tarentaise ou mieux tarine est constituée d’animaux de belle robe fauve, rustiques; les troupeaux pratiquent l’alternance saisonnière étable-alpage (remues) et servent à la production de lait pour la tomme et l’emmental de savoie (igp), surtout le beaufort et la tome des bauges (aoc). La race est contrôlée depuis 1974 par l’Upra (Unité de sélection et de promotion de la race bovine tarentaise), qui siège à Saint-Baldoph. |