Terre-Adélie

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territoire virtuel formé par un secteur du continent antarctique entre les méridiens 136°E et 142°E, jusqu’au pôle Sud, donc au sud de l’Australie, et d’une surface théorique de 432 000 km2. En fait, la convention internationale sur l’Antarctique signée en 1959 empêche toute appropriation nationale du continent, considéré comme bien commun de l’humanité et où sont seulement tolérées des recherches et explorations sous la responsabilité des États signataires. Il en est ainsi de tous les secteurs en part de tarte que prétendaient se partager les États. Mais ceux-ci ont la pleine propriété de leurs bases scientifiques. En fait, la Terre-Adélie au sens strict est un simple rivage du continent, abordé par Dumont d’Urville en été 1840-1841, et qu’il a baptisé du prénom de son épouse.

Sur ce rivage longtemps oublié, situé sous le cercle polaire, la France a établi une première base de recherche en 1948, dénommée Port-Martin; elle a brûlé trois ans après et a été remplacée par la base Dumont-d’Urville, aménagée sur la petite île des Pétrels (66°40’S, 140°E), proche du rivage dans l’archipel de Pointe Géologie et face au débouché du glacier de l’Astrolabe. L’île n’a guère que 800 m sur 300; elle est dotée de tous les équipements de confort, de générateurs d’électricité et d’une unité de distillation de l’eau de mer, et peut recevoir une trentaine de personnes en hivernage, jusqu’à une centaine en été.

Les températures moyennes de janvier sont de l’ordre de - 1 °C, celles d’août de - 18 °C; les extrêmes mesurés ont été de + 19,1 °C et - 37,5 °C. La base est ravitaillée par l’Astrolabe cinq fois par an. Une tentative de construction d’un aérodrome au début des années 1990, contestée par Greenpeace, a avorté à la suite d’une tempête qui a détruit les premiers aménagements. Une base annexe a été aménagée au cap Prudhomme, sur le continent presque face à l’île, d’où partent les expéditions vers l’intérieur du continent.

Depuis 1993, une base continentale a commencé à être équipée en coopération avec l’Italie, hors du secteur de Terre-Adélie, par 75°06’S et 123°21’E, en un lieu dénommé Dôme C, parfois Concordia, où les températures moyennes estivales sont de - 25°C, les hivernales de - 50°C; elle a pour objectif l’étude la calotte glaciaire, très épaisse en ce lieu, de l’astronomie, de la chimie de l’air, du magnétisme et de la sismologie, de l’isolement extrême. Dôme C est à 10 jours de transport terrestre de la base Dumont-d’Urville (1 100 km), à 4 heures d’avion de la base italienne de la baie Terra Nova, qui est à 1 200 km. Formée de deux bâtiments circulaires de trois étages, posés sur pilotis à vérins pour compenser l’enfoncement dans la glace, dotée d’une centrale électrique et d’une unité de traitement des eaux, la base admet 15 personnes en hiver et 40 en été. On peut survoler virtuellement Concordia en avion sur le site http://www.institut-polaire.fr/ipev/video/video/survol_de_concordia_en_twin_otter