Thiers

12 400 hab. (Thiernois) dont 400 à part, 4 449 ha dont 1 186 de bois, sous-préfecture du Puy-de-Dôme à 40 km ENE de Clermont-Ferrand. Ancienne Tigernum celte, la ville est en bordure de la Limagne mais a bénéficié des rapides de la Durolle. Elle s’étire au fond de sa vallée dont les eaux ont été à l’origine de la coutellerie, déjà une spécialité locale au 14e s. et qui n’a jamais cessé de fonder la réputation de la ville; celle-ci comptait encore 500 fabricants vers 1930, avec 12 000 salariés. La coutellerie, longtemps accompagnée d’autres spécialités (papeterie, cartes à jouer, tannerie) avait fini par l’emporter grâce à l’organisation et à l’activité des marchands, et au choix d’une production de qualité convenable mais au moindre prix et à une extrême division du travail.

La ville avait atteint 17 100 hab. en 1896. Sa population diminue depuis, et a encore perdu 1 600 hab. entre 1999 et 2008. Son bassin assure néanmoins une majorité de la coutellerie française, avec 2 500 salariés, et conserve environ 200 petites entreprises artisanales tout en ayant connu de nettes concentrations, et il s’est diversifié. Le premier groupe était Dasso (sociétés Couzon, Durol, etc.), mais il a dû être repris en 2001 par Feingold, a fortement réduit ses effectifs, et plusieurs de ses marques ont disparu. La vieille maison Rousselon (45 sal.) vise le haut de gamme, Therias-l’Économe soigne depuis 1919 une gamme diversifiée (55 sal.); quelques fabricants ont 20 à 40 salariés (Bargoin, Déglon, Desiage, Fischer-Castet, SCIP, CEC (groupe RGM), et d’autres sont descendus au-dessous de 20. La ville organise un Salon professionnel Coutellia et un festival du Couteau.

L’industrie a trouvé des relais dans la fonderie, dont le pays thiernois est le 3e bassin en France, avec Préciforge (110 sal.), Wichard (110 sal.), spécialiste d’accastillage et de couteaux de marine, Forginal (Roux et Lallement, 70 sal.), et de plus petits ateliers comme le laminage Coste (45 sal.); dans le décolletage avec Preciturn (140 sal.) qui a repris en 2009 Dapta, précédemment à Eurodec ex-Valfond (Union des Banques Suisses), qui eut jusqu’à 500 salariés; la robinetterie (Flowserve, 100 sal.), la boulonnerie (ITW CPM, 50 sal.), la tôlerie fine et le traitement de surfaces comme Serinox (fournitures de matériel ferroviaire en inox, 80 sal.), Papon Électroplastie (Sapec, 50 sal.), Gorce (25 sal.), le découpage (MJS, 25 sal.); ainsi que dans le façonnage des matières plastiques: manches de couteaux, emballages (CEP, 110 sal. en deux ateliers), voire l’emballage en bois (Parembal, 35 sal.). La société Brüggen (160 sal., d’origine allemande) est dans un tout autre domaine, la production de barres et flocons de céréales.

La plupart des grands ateliers sont maintenant dans les zones industrielles de la plaine, au pied de l’escarpement de faille qui limite le massif du Forez et fixe le site de la ville. Celui-ci, qui est classé, est étroit, mais il offre des terrasses et des points de vue, et a été enrichi en 1985 de grandes sculptures métalliques. Il était divisé entre la ville basse autour du Moûtier, le monastère des débuts, et la ville haute des barons, avec le château; nombreuses maisons anciennes, maison et musée des coutelliers et rue de la Coutellerie en ville, musée de l’Orangerie avec jardins, ensemble de jardins du château de la Chassaigne (15e-18e s.), où se voit aussi un cabinet de curiosités. En amont, une trentaine de «rouets» (anciens ateliers des émouleurs, affineurs de lames) sont entretenus et signalés et forment la vallée des Rouets; en aval, centre d’art contemporain (dans une ancienne usine au Creux de l’Enfer). En outre, espace de loisirs Iloa des Rives de Thiers dans la plaine, le long de la Dore en aval du confluent de la Durolle.

Thiers est aussi un centre tertiaire avec hôpital (124 lits), plusieurs lycées et collèges; un supermarché Carrefour (190sal.), un centre Leclerc (60 sal.), Intermarché (35 sal.); travail temporaire Adecco (80 sal.), gardiennage RGPS (35 sal.), transports Léonard (70 sal.) et Combronde (90 sal.); EDF-ERDF (50 sal.). La N 89 suit la vallée, l’A 72 l’accompagne sur le plateau; base ASF (45 sal.). Thiers avait près de 18 000 hab. vers 1900, et sa population diminue depuis, le mouvement s’étant accéléré après 1982; elle a perdu 1 600 hab. entre 1999 et 2008. Le conseil municipal a depuis très longtemps une majorité de gauche; après le règne du socialiste Maurice Adevah-Pœuf, il est dirigé depuis 2001 par Thierry Déglon (divers gauche, soutien de J.-P. Chevènement), entrepreneur de coutellerie. L’arrondissement a 57 200 hab. (56 300 en 1999), 6 cantons et 43 communes pour 86 581 ha. L’unité urbaine est donnée pour 14 200 hab., l’aire urbaine pour 18 700. La communauté de communes Thiers-Communauté associe 4 communes (15 900 hab.).

Le canton, qui est dans le Parc Livradois-Forez, a 14 000 hab. pour 3 communes et 8 915 ha dont 2 812 de bois. Les deux autres communes sont Dorat (700 hab., 1 726 ha dont 700 de bois) au nord-ouest au bord de la Dore, où est la tôlerie Rexo (65 sal.), et Escoutoux (1 300 hab., 2 740 ha dont 926 de bois) au sud, au pied du talus de faille; leurs populations augmentent depuis les années 1960 et chacune a gagné une centaine d’habitants après 1999. Le petit bassin d’industrie est prolongé en amont dans le canton de Saint-Rémy-sur-Durolle.