Toulon

(180 640 Toulonnais, 4 284 ha dont 345 de bois) est la préfecture du département du Var, 77 km ESE de Marseille. Elle est située au fond d’une double rade: la Grande Rade est en arrière des caps Cépet (Saint-Mandrier) et de Carqueiranne (Le Pradet), et donne accès à la Petite Rade que protègent les pointes de l’Éguillette (La Seyne) et du Mourillon (partie est de la commune de Toulon). La ville elle-même est dominée par le mont Faron, qui monte à 542 m et valut en 1793 à Toulon de se nommer Port-la-Montagne.

Ce dispositif a très tôt fait de Toulon un port, puis une place forte maritime. Les Phéniciens avaient déjà repéré le site et Telo-Martius fut un port de galères romaines. Paradoxalement, l’insécurité de la Méditerranée réduisit Toulon à n’être qu’un modeste port de pêche au Moyen Âge, que le Turc Barberousse dévasta encore en 1543. C’est à partir du 17e siècle que Toulon devint une vraie base navale; la Tour Royale, la première darse et l’arsenal sous Henri IV, ensuite une série de fortifications tout autour des rades et sur le mont Faron. Avec les galères vint aussi le bagne.

Au 19e siècle, Toulon servit de port de base aux conquêtes coloniales. Si la flotte de guerre s’y saborda le 27 novembre 1942 au moment où les Allemands envahirent la «zone non occupée», les géostratégies de l’après-guerre ont accordé à Toulon la prééminence dans les ports français, et concentré sur elle l’essentiel de la flotte militaire, avec les porte-avions et les sous-marins nucléaire d’attaque, formant la Force d’action navale. L’arsenal, étendu sur 252 ha, est devenu le premier en France; le groupe des Écoles du Commissariat assure la formation. Les principales entreprises sont celles de l’arsenal: Naval Group ex-DCNS (Direction des Constructions navales, 2 120 sal.), réparation navale Cegelec (180 sal.), explosifs Pyroalliance (70 sal.).

Tous les autres établissements notables sont du secteur tertiaire et propres à toute grande ville: dans la finance et la gestion, Caisse d’Epargne (170 sal.), Crédit Lyonnais (70 sal.), gestion immobilière Office Public de l’Habitat (310 sal.), Foncia (65 sal.), CDC Habitat (60 sal.); dans la distribution, hyper Carrefour (290 sal.) et supermarché Carrefour (50 sal.), Centre Leclerc (50 sal.), Intermarché (55 et 50 sal.), Brico Dépôt (70 sal.). Dans les services, EdF (145 sal.) et Enedis (270 sal.), GRDF (65 sal.); Office intercommunal de Tourisme (70 sal.); informatique Flag (50 sal); aide à domicile Bel Age Service (100 sal.), Domicordia (100 sal.), Toulon Services Merci+ (75 sal.), Les Enfants de Chloé (Family sphere, 60 sal.) et Domusvie (60 sal.); formation d’adultes Icadémie (75 sal.): travail temporaire Manpower (320 sal.), Domino Missions (120 sal.), Forum Interim (85 sal.), Elices (85 sal.), Adequat (80 sal.), Littoral Interim (75 sal.), SNC Actual (70 sal.), Inter Interim (65 sal.), 2JM (55 sal.) et Interim Nation (50 sal.); nettoyage MNL (65 sal.);Transports (Pizzomo, 200 sal.), gardiennage Tamaris (240 sal.); constructions Azur Med (110 sal.) traitement des eaux Eaux et Ozone (Générale des Eaux, 80 sal.); transports urbains RMTT (820 sal.); La Poste (280 sal.); Opéra de Toulon (125 sal.), Rugby Club Toulonnais (110 sal.).

C’est que, à sa fonction historique et majeure, Toulon a pu ajouter bien d’autres activités. À l’instar de Brest ou de Cherbourg, elle n’avait pas été désignée comme préfecture de département, fonction jugée incompatible avec celle de préfecture maritime: elle a obtenu finalement ce titre en 1974, ce qui a considérablement augmenté les effectifs de l’administration. Elle a reçu en 1968 ses premières implantations d’enseignement supérieur, formant en 1979 une université, rebaptisée Université du Sud Toulon-Var en 2004. Installée principalement en banlieue Est, où elle occupe 35 ha à cheval sur la limite de La Garde et La Valette-du-Var, cette université a un peu plus de 10 000 étudiants et 800 salariés; elle est polyvalente, à l’exception toutefois des études médicales qui restent concentrées à Marseille, et dispose d’une antenne à Draguignan; son IUT offre sept filières et son Institut Ingémédia forme aux techniques de la communication.

Toulon a 10 collèges publics et 5 privés, 7 lycées publics dont 3 professionnels, 2 lycées privés et 2 lycées professionnels privés. La ville est dotée d’un centre hospitalier (1 000 lits), de l’Hôpital privé Toulon-Hyères (390 sal.), d’un Institut Héliomarin (190 sal.), des cliniques Saint-Jean (250 sal., 150 lits), Saint-Michel (130 sal., 90 lits), Saint-Roch (70 sal., 40 lits), l’Arthémise (55 sal., 36 lits), plus l’hôpital d’instruction des armées; plusieurs maisons de retraite dont les Pléiades (100 sal., Korian Saint-François (60 sal.), les Amandiers de la Ressence (60 sal.), ND de la Paix (90 sal.), Renaissance Mayol (60 sal.), Bastide Bonnetières (60 sal), l’Amirauté (55 sal.).

Le port civil de Toulon voit passer un million de passagers par an, et un million de tonnes de marchandises, et la ville utilise l’aéroport international d’Hyères, qui voit passer près de 650 000 passagers par an. Toulon a cherché également à participer au développement des loisirs et des activités balnéaires, bien que celles-ci soient surtout le privilège de ses banlieues. Elle offre les ports de plaisance de la Vieille Darse (650 places) et Saint-Louis (quelques places), un opéra-théâtre de 1862, une salle de spectacle Zénith et un palais des Congrès, plusieurs musées: mémorial du débarquement, musée des arts asiatiques, musée national de la marine, maison de la Photographie et musée de la Figurine, musée du Vieux Toulon, muséum d’histoire naturelle, musée d’art de Toulon et hôtel des Arts, musée naval de la Tour Royale. Elle organise fêtes et festivals, notamment de musique et du film maritime et d’exploration. Jadis glorieux, son club de rugby ambitionne de revenir au premier plan; un nouveau complexe sportif Jauréguiberry vient d’être ouvert à l’ouest de la ville.

Le vieux centre-ville médiéval se distingue encore sous la forme d’un petit rectangle perpendiculaire au quai du vieux port, qui conserve l’hôtel de ville, les halles et la cathédrale des 17e-18e s. Puis la ville a été agrandie au 17e s. et enclose d’une enceinte à la Vauban, entourant largement le vieux centre et le port primitif, créé en 1589, l’actuelle Darse Vieille. Habitations et commerces se sont d’abord concentrés à l’ouest du vieux noyau; la préfecture maritime, le palais des Congrès, la faculté de droit, le centre commercial Mayol, l’opéra ont trouvé place tout autour. La grande place de la Liberté, centre animé de l’agglomération actuelle, en marque l’angle nord-ouest; la place d’Armes et le musée maritime sont à l’angle sud-ouest. L’arsenal ancien s’étend à l’ouest du centre-ville le long de la darse Vauban de 1679; il a reçu en 1738 une monumentale porte. Les quartiers du 19e s. se sont étendus au nord et à l’ouest, dans un quadrillage régulier de rues, où se dispersent palais de justice, musées, le grand jardin Alexandre 1er et, au-delà, hôpital et quartier maritime. La voie ferrée a fixé au nord la grande esplanade des boulevards; dans ce qui restait d’espace militaire entre ces boulevards et, plus au nord, l’enceinte à redans entourée de jardins, ont pris place récemment la préfecture, le Zénith et l’espace culturel des Lices. L’hôtel du département est juste à l’est mais hors les murs.

Les installations maritimes ont ensuite été considérablement agrandies, surtout vers l’ouest en direction de La Seyne, jusqu’au fort de Malbousquet, autour des darses de Castigneau (1852) et de Missiessy (1862) et un peu au sud-est par l’arsenal du Mourillon; au bout de la pointe du Mourillon trône la Tour Royale de 1524, ronde et basse, qui marque l’entrée de la Petite Rade. Le fort Saint-Louis de 1699 est un peu à l’est et garde un petit port; la péninsule du Mourillon offre quelques plages et criques.

L’espace urbanisé couvre toute la plaine et les basses pentes et ne se distingue pas de celui des banlieues. Au nord, les pentes du mont Faron sont raides, mais les villas s’y accrochent. Une route de crête accessible au prix de vigoureux lacets et un téléphérique donnent accès au sommet, d’où la vue sur Toulon, la rade et les îles d’Hyères est magnifique. Le relief est couronné de cinq forts et l’on peut y voir le mémorial-musée Beaumont du Débarquement de 1944 dans une tour de 1845 et une fauverie, une table d’orientation. La commune possède aussi l’ubac du mont Faron, qui s’est peuplé de villas au nord-ouest dans le quartier de l’Ubac, qui se prolonge au nord par les habitations du Revest-les-Eaux. Juste à l’ouest s’enfonce la vallée du Las, qui descend droit vers le SSO et débouche dans la Petite Rade près des chantiers de la Seyne. La commune s’étend encore assez loin à l’ouest du Las dans des quartiers de villas, sous le relief du Cap Gros qui monte à 576 m, donc plus haut que mont Faron; l’escarpement du Baou de Quatre Heures y sert de site d’escalade; un peu en dessous se tiennent le vieux village et l’ancien fort des Pomets.

Toulon a eu 30 000 hab. en 1820, 45 000 dès 1841 et 85 000 en 1861; puis elle a connu un creux vers 70 000 dans les années 1880, avant de reprendre une forte croissance: 102 000 en 1901, 150 000 en 1936. Sa population a culminé à 182 000 hab. en 1975 et a diminué jusqu’en 1999, mais a augmenté de 14 200 hab. ensuite. L’arrondissement a 581 500 hab., 32 communes. Toulon est le siège de la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée qui rassemble 12 communes (439 000 hab.)

Quatre nouveaux cantons portent le nom de Toulon; le 3e ajoute Le Revest-les-Eaux et La Valette-du-Var à une fraction de la commune de Toulon, les trois autres se limitent à une fraction de Toulon. Ils totalisent 191 200 hab.

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