Val-d’Oise (département du)

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LE VAL-D’OISE: structures géographiques de base

département au nord-ouest de l’Île-de-France, créé en 1964 à partir de l’ancienne Seine-et-Oise. Il s’étend sur 1 250 km2; il est limitrophe des régions de Picardie (Oise), Haute-Normandie (Eure-et-Loir), ainsi que des Yvelines, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne, soit au total 6 autres départements. Il est divisé en 185 communes, dont la taille moyenne est nettement inférieure à la moyenne nationale. Ces communes forment 39 cantons, répartis entre trois arrondissements: Argenteuil, Sarcelles (naguère Montmorency) et Pontoise. La préfecture est à Pontoise, commune intégrée à la ville nouvelle de Cergy-Pontoise.

Le département est également partagé entre cinq communautés d’agglomération (Cergy-Pontoise, Val-de-France autour de Sarcelles, Argenteuil-Bezons, Vallée de Montmorency, Val et Forêt autour de Franconville, Ermont et Eaubonne) et treize communautés de communes. Il n’a pas encore de pays officiel, mais le conseil général fait état de six «territoires» aux contours indécis: Vallée de Montmorency, Rives de Seine, Agglomération de Cergy-Pontoise, Pays de France, Plaine de France le plus oriental et, le plus étendu à l’ouest, Vexin français.

Il compte neuf députés, huit UMP et un socialiste; et cinq sénateurs, dont 2 UMP, deux socialistes et un communiste. Le conseil général est divisé; jadis continûment dirigé par la droite, il avait, depuis les élections de 2008, 20 élus de gauche, 18 de droite et un non-inscrit (venant de la droite); il est présidé par Didier Arnal, socialiste, élu de Sarcelles-Sud-Ouest, ancien adjoint au maire de Sarcelles et ancien député; mais l’élection partielle de septembre 2009 a fait passer à droite le canton d’Argenteuil-Est, ce qui rend la majorité présidentielle fragile: 19 gauche, 19 droite (UVO, Union pour le Val-d’Oise), un non-inscrit.

Le territoire départemental s’étire de la vallée de l’Epte à l’aéroport de Roissy, soit 70 km, sur une largeur qui n’excède 25 km qu’à la hauteur d’Argenteuil, grâce à la pointe que dessine la commune de Bezons. Il touche trois fois au cours de la Seine côté sud: à Argenteuil et Bezons; à La Frette et Herblay; et tout en aval de Vétheuil à La Roche-Guyon. Même le confluent de la Seine et de l’Oise à Conflans lui échappe au profit des Yvelines.

Son espace est très dissymétrique. D’un côté, la préfecture et la ville nouvelle de Cergy-Pontoise sont sensiblement au milieu du territoire; elles laissent à l’ouest le vaste domaine rural du plateau du Vexin français, presque entièrement dans le parc régional de ce nom et dépourvu de véritable agglomération urbaine, alors que la partie orientale est très largement urbanisée.

D’un autre point de vue, dans ce secteur oriental, la partie le plus méridionale du département, entre Gonesse et Herblay, est d’urbanisation continue sur 6 à 10 km de profondeur, en fragment de la deuxième couronne des banlieues parisiennes. Au-delà, l’habitat est discontinu, jalonné par des agglomérations espacées telles Louvres, Luzarches, Persan et Beaumont, L’Isle-Adam et Parmain, Méry et Auvers, et bien entendu l’ensemble de Cergy-Pontoise, et par des couloirs de peuplement sur les radiales. Entre celles-ci, subsistent des espaces agricoles et forestiers (forêts de Montmorency, de L’Isle-Adam, de Carnelle). Les plus étendus forment les deux territoires dits Pays de France et Plaine de France, dénominations que l’on retrouve plus à l’est en Seine-et-Marne. Une partie du nord-est du département est incluse dans le parc régional Oise-Pays de France.

Les principales radiales sont celle du couloir vers le Nord (A 1, N 17, voie ferrée), flanquée de zones d’activité et de l’aéroport de Roissy; l’axe de la N 1, de l’A 16 et de la voie ferrée de Persan par Montsoult; un axe secondaire par la Vallée de Montmorency, Bessancourt et Méry-Auvers, consolidé par l’A 115; le grand faisceau A 15-N 14 vers Pontoise et Rouen, qui court sur le plateau du Vexin après Pontoise.

Les espaces agricoles ne sont pas négligeables: par le Vexin et la plaine de France, le Val-d’Oise appartient à la ceinture de grande agriculture du Bassin Parisien, menée par de grosses fermes de céréales et cultures industrielles, solidement subventionnées. Si les terres non agricoles occupent un tiers de la surface, et les bois un cinquième (23 000 ha), presque la moitié, sur environ 58 000 ha, est travaillée par 400 à 500 exploitations. Leur produit annuel atteint environ 120 M€, et chacune reçoit plus de 40 000 euros d’aides (22 M€ ensemble), une moyenne très supérieure à la moyenne nationale (18 000 €). Les produits végétaux forment les 9/10 du produit total: en valeur, 30% pour les fruits et légumes, 26% pour les céréales (33 000 ha, 200 000 t de blé), 10% pour les betteraves (500 000 t), 4% pour l’aviculture.

Ce n’est évidemment pas là l’essentiel. Le Val-d’Oise a un large éventail d’activités, de la batellerie de l’Oise à l’aéroport de Roissy (qu’il partage toutefois avec deux autres départements), de nombreuses zones d’activité commerciales et industrielles et une Université (Cergy-Pontoise), et même le premier casino de France à Enghien. Son produit annuel est d’environ 30 milliards d’euros (2005). C’est le plus faible des départements de la région, non seulement dans l’absolu, mais aussi relativement: 25 500 euros par habitant, 69 590 par emploi, c’est très supérieur à la moyenne française et en dessous de la moyenne régionale, et même moins qu’en Seine-Saint-Denis.

Le Val-d’Oise a son contingent de communes principalement résidentielles, surtout dans l’axe de la «vallée de Montmorency»; et sa part de quartiers pauvres, dont bon nombre classés en zones urbaines sensibles. Le transfert de l’une des sous-préfectures de Montmorency à Sarcelles n’était pas tout à fait étranger au souci de retrouver une certaine maîtrise dans l’urbanisation. Parallèlement, le Val-d’Oise est celui des départements d’Île-de-France où l’espérance de vie est la plus courte, l’un des deux qui a le plus de ménages non imposés (38%) et le plus bas revenu fiscal (24 350 euros par ménage), mais il compte toutefois moins de rmistes que la moyenne régionale.

La population du département croît à un rythme assez soutenu (+7‰ annuellement) grâce à l’excédent de naissances (15,4‰) sur les décès (5,9‰) alors que les sorties l’emportent sur les entrées (solde migratoire de -3‰); il a ainsi gagné 67 500 hab. de 1999 à 2006. La population (de plus de 15 ans) se divise en 184 000 employés (20%), 170 000 inactifs (étudiants, chômeurs, sans profession, 19%); 163 000 retraités (18%), 159 000 membres des professions intermédiaires (17%), 118 000 entrepreneurs, cadres et membres des professions libérales (13%) et 113 000 ouvriers (12%). Le taux de chômage est d’environ 11,4% (66 000 personnes). La mobilité quotidienne est intense: 82% des personnes actives travaillent dans une autre commune que celle où elles résident, dont 48% hors du département.

La communauté de communes du Haut Val d’Oise est un groupement intercommunal du Val-d’Oise associant 6 communes et 27 800 hab.; le siège est à Beaumont-sur-Oise.