Vaucluse (département du)

département de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, au nord-ouest. Il a pour préfecture Avignon et pour sous-préfectures Apt et Carpentras. Peuplé de 561 500 hab., il occupe 3 567 km2, ce qui en fait le moins étendu de la région, et il est divisé en 17 cantons et 151 communes. Celles-ci sont regroupées en quatre communautés d’agglomération, autour d’Avignon, Carpentras, Cavaillon et Monteux, et 9 communautés de communes. Le département est voisin des deux régions du Languedoc-Roussillon et de Rhône-Alpes par les départements du Gard, de l’Ardèche et de la Drôme, ainsi que des Alpes-de-Haute-Provence et des Bouches-du-Rhône, et touche en pointe au Var sur la Durance près de Cadarache. Il comprend la plus grande partie du parc régional du Luberon.

La population du département a connu un premier maximum à 269 000 hab. en 1856, puis a diminué jusqu’en 1921 où elle était de 219 600 hab. Elle n’a pas cessé d’augmenter depuis, passant à 390 400 en 1975 et 499 700 hab. en 1999. Cette progression est principalement due aux nouveaux arrivants: le solde naturel se limite à 0,3% par an, le solde migratoire atteint 0,9% par an.

À l’origine, le nom désigne le val fermé (clos, Vallis Clausa au Moyen Âge) où s’est établi le village de Vaucluse et d’où sourd la célèbre résurgence de la Fontaine de Vaucluse, dont les eaux coulent sous le nom de la Sorgue. On nomme monts de Vaucluse les reliefs qui dominent ce site, entre Ventoux et Luberon, et limitent au sud le plateau de Vaucluse. Le département formé à partir du Comtat Venaissin et d’Avignon a reçu le nom du site dès son origine, ce qui a entraîné par la suite la commune à choisir le nom de Fontaine-de-Vaucluse pour s’en distinguer. Il existe une communauté de communes du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse, qui réunit 5 communes et 33 600 hab. et siège à L’Isle-sur-la-Sorgue, et une communauté d’agglomération Luberon Monts de Vaucluse (16 communes, 54 900 hab.) siégeant à Cavaillon.

Le territoire du Vaucluse a quelques étrangetés. D’abord, vieil héritage de la papauté du 14e siècle, il comporte un canton entier enclavé dans le département de la Drôme, celui de Valréas, à la tête d’une communauté de communes très élargie dans la Drôme. Ensuite, sa préfecture est à l’un des angles, limitrophe de deux autres départements, au point qu’une partie de ses habitants, et notamment des plus riches, réside à Villeneuve-lès-Avignon de l’autre côté du Rhône, dans une autre région; et que la communauté d’agglomération de la préfecture déborde largement dans le Gard. Enfin le Rhône lui-même n’y est pas un facteur d’urbanisation directe: hors de la préfecture, il n’a fixé aucune ville, sinon la modeste Bollène, associée à des aménagements dont l’essentiel est dans le département voisin, en Tricastin. Enfin, l’axe de la Durance sert de limite sud au département, le bassin de Cavaillon déborde sur sa rive gauche tandis que Pertuis et ses environs sont très attirés par Aix et Cadarache, Pertuis ayant adhéré à la Métropole d’Aix-Marseille-Provence. Et pourtant le Vaucluse a une certaine unité d’organisation: la riche plaine centrale comtadine, bien cultivée, aux productions de valeur et au paysage soigné, est encadrée de reliefs appréciés, voire de montagnes prestigieuses: mont Ventoux au nord-est, monts de Vaucluse au centre-est, Luberon au sud-est.

Ce dispositif naturel et le réseau de villes font apparaître une série de petits pays. Au nord-ouest, l’enclave de Valréas et les environs de Bollène forment deux unités bien caractérisées. Plus à l’est se distingue le pays Voconce, autour de Vaison-la-Romaine, avec la vallée de l’Ouvèze, ses vignobles, les Dentelles de Montmirail et l’accès au Ventoux. La plaine centrale du Comtat Venaissin se divise elle-même en pays d’Orange et pays de Carpentras.

Elle a pour annexe vers l’est le pays d’Apt, longue dépression entre Luberon et monts de Vaucluse, parcourue par la route qui relie Avignon à la Moyenne Durance et dont les versants portent ces beaux villages perchés, devenus célèbres depuis que quelques secteurs de la bourgeoisie parisienne en ont fait leur arrière-cour sous le nom de Luberon, souvent déformé en Lubéron; un nom à vrai dire impropre car, d’un côté, Gordes et Sénanque ne sont pas en Luberon, de l’autre côté le versant sud du Luberon est un tout autre pays, soigneusement cultivé et moins «parisien», organisé autour de Pertuis, La Motte-d’Aigues et Lourmarin, et qui, regardant vers le sud, tourne le dos au «Luberon» parisien. Vers l’est enfin, les plateaux de Vaucluse et d’Albion aux environs de Sault sont plus réservés, moins peuplés et moins fréquentés; l’armée en avait profité pour y établir des bases de lancement de missiles, désormais dépassées, ce qui contribue au délaissement.

Dans l’ensemble, le Vaucluse a le niveau social le plus bas de la région: dernier pour le revenu moyen par habitant, premier pour la proportion de pauvres avant même les Bouches-du-Rhône. L’industrie n’a qu’une place modérée, avec 15% des emplois. Le tourisme ajoute relativement peu: en dépit de festivals appréciés, le Vaucluse n’a ni les fréquentations estivales des départements littoraux ni le bénéfice des stations hivernales.

Néanoimns, le Vaucluse a d’assez remarquables résultats dans le domaine agricole. Il est le premier de Provence pour les vins, le raisin de table, les melons où la réputation de Cavaillon n’est plus à faire, et même pour les pommes; il est 2e pour les plantes à parfum, aromatiques et médicinales et fournit abondance de légumes, mais après les Bouches-du-Rhône. Les transports rapides de produits agricoles et l’excellente situation du Vaucluse sur le grand couloir de circulation rhodanien ont entraîné le développement de puissantes entreprises de commerce et de transport, par exemple avec le marché-gare d’Avignon et l’ensemble cavaillonnais de transports routiers, même si l’ouverture de l’autoroute directe de Nîmes à Aix par Arles et Salon a pu en détourner quelques trafics, notamment entre Espagne et Italie.

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