Versailles

89 400 hab. dont 1 900 à part, 2 618 ha dont 755 de bois, préfecture des Yvelines, 20 km au sud-ouest de Paris. Elle a été créée avec le château, et son plan a été dessiné en fonction du château royal du 17e siècle, qui est à peu près au centre de la commune sur le bas plateau, vers 110 m, et dont la façade s’étire du NNE au SSO sur 300 m, prolongée au sud par l’Orangerie, au nord par le Théâtre. Le château et son parc sont classés au Patrimoine mondial de l’Humanité depuis 1979, pour 1 070 ha, et reçoivent plus de 5 millions de visiteurs par an: c’est de loin la plus forte fréquentation dans la région, hors de Paris et de Disneyland. La salle du Congrès est dans l’aile sud, la Galerie des Glaces dans la partie centrale côté parc.

La commune comprend trois parties principales. Le parc du château, dont les arbres ont beaucoup souffert de la tempête de décembre 1999, se déploie sur 815 ha à l’ouest du bâtiment, autour de la croisée d’eau du Grand Canal (1 650 m de long, 23 ha). Le Grand Trianon et le Petit Trianon, le Hameau de la Reine, le jardin anglais et leurs pièces d’eau sont du côté nord, ainsi que la Plaine de la Fontaine aux Crapauds; la Lanterne, la Ménagerie et le pavillon des Matelots sont du côté sud. Le château et ses annexes offrent plusieurs musées: le musée national du château, le musée des carrosses, le musée du Jeu de Paume, le Potager du Roi, le musée Lambinet et l’Osmothèque.

Au sud-ouest sont les serres et des installations de l’Institut de la Recherche agronomique (Inra). Au sud de la D 10, un ensemble d’entrepôts d’origine militaire (les Matelots) attribués au 5e régiment du génie et une gare de marchandises, plus les Mortemets, la pièce d’eau des Suisses et le Potager du Roi, avec une école d’horticulture. Les Mortemets sont une ancienne caserne, récemment transformée en centre d’hébergement d’urgence.

Le centre-ville est organisé en fonction de trois larges avenues qui partent de la place d’Armes à l’est du château: celle de Paris au centre, celle de Saint-Cloud au nord, celle de Sceaux au sud; mais la première va loin vers l’est, la dernière tourne court faute de place.

En effet, la partie méridionale de la commune monte sur le haut plateau à 180 m, couronné par les bois et le cimetière des Gonards, les bois Saint-Martin et du Cerf-Volant, et surtout contenant à l’ouest le vaste camp militaire de Satory.Le camp, héritier d’une ferme annexée par le roi au domaine de Versailles, devenu hippodrome au 19e s., puis camp d’internement et d’exécution pour de nombreux Communards en 1871, reçut ensuite un terrain d’aviation qui fut notamment le lieu des premiers exploits aériens de Clément Ader. Il héberge encore 5 000 personnes, militaires et membres de leurs familles, dont trois quarts au titre de la gendarmerie; une usine d’armement, un «pôle matériel» de l’armée de terre (1 200 employés), le premier groupement de blindés de la gendarmerie mobile (1er GBGM), la base du GIGN, un laboratoire spécialiste des transports, etc. La voie ferrée de Paris vers Chartres, Granville et Mantes contourne Versailles par le sud mais se glisse au pied du talus du haut plateau et passe ainsi à 1 000 m du château en rasant la pièce d’eau des Suisses. La rocade A 86 (ici N 286) court sur ce haut plateau et longe le camp de Satory côté nord.

L’habitat est dense en centre-ville à proximité du château. Les Petites Écuries côté sud et les Grandes Écuries côté nord (avec le musée des Carrosses) sont sur la place d’Armes au départ des trois avenues; les grandes institutions, préfecture, mairie, palais de justice, police, prison et trésorerie, voire poste et pompiers, sont juste derrière. Le quartier Saint-Louis et Grandchamp a été dessiné en grille régulière à l’emplacement de l’ancien village rasé, entre l’avenue de Sceaux et le coteau, et contient la cathédrale et la cité administrative; le quartier Notre-Dame, animé par le marché, lui répond au nord. Le boulevard de la Reine, d’ouest en est, structure cette partie septentrionale tout en rompant la belle ordonnance de la patte d’oie des trois grandes avenues; elle est longée par la voie ferrée en cul-de-sac qui porte les gares de Versailles Rive Droite et de Montreuil.

Le quartier de Clagny et Glatigny, beaucoup moins dense, dessine une avancée du territoire communal vers le nord; EdF-GdF y ont un centre de recherches à la Porte Verte. Le relief s’élève au nord-est dans les bois sur la butte de Picardie, où le carrefour des Fausses Reposes signale la limite de la commune. Les Petits Bois, Montreuil et la cité Moser sont des quartiers quelque peu désordonnés à l’est de la ville, juxtaposant pavillons et grands immeubles, petits parcs et bâtiments publics.Montreuil était un ancien village, intégré à la commune en 1790. Le quartier de Montauron, plus près du centre, se signale surtout par son château, son parc et les pièces d’eau de ses réservoirs.

Entre l’avenue de Paris et le coteau méridional, le sud-est de la ville est marqué par le quadrillage régulier du quartier de Porchefontaine et, plus près du centre, le secteur moins ordonné des Chantiers.La voie ferrée principale y offre les gares de Porchefontaine et de Versailles-Chantiers, plus Versailles Rive Gauche en cul-de-sac tout près de l’hôtel de ville.

Versailles a cinq collèges et cinq lycées publics dont un professionnel, trois collèges et quatre lycées privés, et une partie de l’université de Versailles-Saint-Quentin (USVQ); un centre hospitalier de 720 lits (680 médicaux), quatre cliniques de 140, 130, 80, 70 lits dont celle des Franciscaines (180 sal.) et la Polyclinique de Versailles (100 sal.), douze maisons de retraite; et plusieurs centres d’accueil pour handicapés.

Les principales entreprises sont les armements Nexter (ex-Giat) au camp de Satory (400 et 100 sal.), les ingénieries Aptus (390 sal.) et Ingedia (60 sal.), les composants électroniques FCI (200 sal.) et les connecteurs optoélectroniques Souriau (80 sal.), les ateliers de Citroën Sport (230 sal.), le traitement de données du groupe Renault (Renault Retail, 200 sal.). Dans le tertiaire et le bâtiment apparaissent la BNP (110 sal.), les organes de gestion immobilière Opievoy (Office public interdépartemental Essonne, Val-d’Oise, Yvelines, 500 sal.), Société anonyme d’HLM (80 sal.) et Sogemac (60 sal.), des magasins Monoprix (120 sal.) et Carrefour (70 sal.), un négoce de combustibles Sedep (80 sal.); nettoyages GSF (280 sal.), Mkdor (65 sal.) et MAM (60 sal.), gardiennage Onet (460 sal.); espaces verts Robert (90 sal.); distribution de chaleur Dalkia (1 140 sal.), traitement des eaux Sevesc (90 sal.), constructions L. Grosse (90 et 60 sal.) et Chapelle (65 sal.), transports par cars de la Versaillaise de Transports urbains (SVTU, groupe Phebus, 240 sal.); les hôtels Trianon Palace (200 sal., groupe Westin) et Pullmann (groupe Accor, 80 sal.).

Versailles avait 30 000 hab. au début du 19e s., 54 000 en 1900, 74 000 en 1936; sa population est montée jusqu’à 94 100 hab. en 1975 mais a sensiblement baissé depuis, du moins jusqu’en 1999. Le maire est François de Mazières, élu à la tête d’une liste de droite et du centre contre le candidat officiel de l’UMP soutenu par l’ancien maire Étienne Pinte, député UMP; il est inspecteur des finances et président de la Cité de l’architecture et du patrimoine. L’avenir du plateau de Satory, où l’ancienne équipe espérait installer un circuit de course de Formule 1, reste l’objet de débats.

L’arrondissement a 363 500 hab., 10 cantons, 19 communes, 16 521 ha. Les trois cantons de Versailles ont 107 200 hab., 6 communes, 5 577 ha. Celui de Versailles-Sud a cinq communes outre une partie de la ville. Les plus proches, Jouy-en-Josas et Buc, ont plus de 2 000 hab. Les Loges-en-Josas (1 500 Logeois, 248 ha) est située entre les deux précédentes; François Villon y naquit en 1431. Elle occupe un triangle du plateau du Hurepoix, entre la vallée de la Bièvre au nord et le vallon du Montbron qui se dirige vers Jouy-en-Josas au sud. Elle s’orne de la porte de Jouy par Hardouin-Mansart (17e s., maison forestière) et du bois de la Garenne des Loges au nord-ouest. Le château des Côtes (19e s.) au sud-est abrite un centre de cardiologie infantile pour 80 enfants et voisine avec 10 ha de pépinières. Une zone d’activités est ouverte à l’ouest à la Porte des Loges et la commune accueille un centre de recherches de L’Air Liquide (220 sal.). La commune n’a qu’une petite fraction de la vallée de la Bièvre, avec une moitié du hameau du Petit-Jouy, où est une gare du RER C. Elle avait 360 hab. en 1900, 600 hab. en 1962 et a poursuivi sa croissance, au moins jusqu’en 1999.

Toussus-le-Noble (850 Nobeltussois, 402 ha) est au sud-ouest des Loges à 7 km SSO de Versailles sur le plateau du Hurepoix vers 160 m et conserve une porte du domaine de Versailles (17e s.); au nord-est, sont la ferme et l’étang du Trou Salé et l’aqueduc de Saclay. L’aérodrome servit à l’origine (1907) à Esnault-Pelterie et Henri Farman; disposant de deux pistes en dur de 1 100 m, il est géré par Aéroports de Paris depuis 1946, limité aux avions de moins de 12 t mais équipé pour les vols de nuit et à faible visibilité (ILS) avec 40 hangars, huit compagnies d’avions-taxis et d’affaires et de nombreux utilisateurs privés, huit aéroclubs dont celui des IPSA (infirmières pilotes secouristes de l’air), et des écoles de formation sur avion et sur hélicoptère; il enregistre environ 100 000 mouvements par an (en diminution). La base aéronavale (Saman, 85 personnes), assortie d’un établissement technique (Etan) et du centre international de gestion des matériels Atlantic (Cigma), doit fermer en 2011. La commune accueille un magasin Nature et découvertes (100 sal.). Le village ancien était minuscule (80 hab. en 1911) et n’avait encore que 150 hab. en 1982; mais il est passé à 690 hab. dès 1990 en raison du développement du centre aérien, et poursuit sa progression.

Châteaufort (1 500 Castelfortains, 488 ha) est à l’extrême sud-ouest du canton, à 11 km SSO de Versailles, juché sur le rebord du plateau au-dessus de la vallée encaissée de la Mérantaise, qui descend vers l’Yvette. Son finage est étiré dans le sens nord-sud et englobe au sud le fond de vallée de la Mérantaise et ses deux versants boisés qui font partie de la forêt domaniale de Port-Royal. Du côté sud s’arrête juste au rebord du plateau, où se sont étalés les vastes lotissements de Cressely qui relèvent de Magny-les-Hameaux. Le versant gauche, exposé au sud, est déboisé et habité; ce coteau et le fond de vallée abritent des hameaux et les parcs des châteaux d’Orce (ou Ors) avec un moulin restauré et un pont-galerie, de la Geneste, du Gavois, qui sont à peu près tous du 19e s. Le domaine d’Ors est constitué en réserve naturelle régionale sur une dizaine d’hectares. Au nord, le plateau contient une partie de l’aérodrome de Toussus-le-Noble et la limite communale contourne le grand golf de Mérantais, également à Magny. La commune a aussi quelques traces des trois mottes féodales qui portèrent ses anciens châteaux forts effacés. Châteaufort est la seule commune du Parc régional de Haute Chevreuse dans les cantons de Versailles. De 1964 à 1969, elle avait été rattachée au département de l’Essonne. Elle accueille du côté de l’aérodrome le siège et une usine de la société Nortel Networks (équipements de télécommunications, 1 300 sal.), une usine des appareils téléphoniques Alcatel-Lucent (900 sal.), les constructions aéronautiques Héli-Union (100 sal.) et France Aviation (50 sal.), l’étanchéification Smac Acieroid (70 sal.). La commue avait 700 hab. en 1900, 560 en 1936 et sa population a crû depuis la guerre, surtout au cours des années 1980.