Vienne (département de la)

département de la région Poitou-Charentes, au nord-est. La préfecture est Poitiers, les sous-préfectures sont Châtellerault et Montmorillon. Il est voisin des départements du Maine-et-Loire, de l’Indre-et-Loire, de l’Indre, de la Haute-Vienne, plus la Charente et les Deux-Sèvres. Il est divisé en traois arrondissements (Châtellerault, Montmorillon, Poitiers) et 274 communes, qui sont regroupées en 5 communautés de communes; une communautés d’agglomération (Châtellerault, une communauté urbaine (Poitiers). Les nouveaux cantons sont au nombre de 19.

La population du département est de 436 100 hab., pour 699 000 ha. Elle avait connu un maximum tardif au 19e siècle, à 344 600 hab. en 1891, avant de descendre à 303 100 en 1931. La remontée depuis la dernière guerre a été très régulière; la population a atteint 357 400 hab. en 1975, 380 000 en 1990, 399 000 en 1999. La croissance est presque entièrement due au solde migratoire (excédent des entrées sur les sorties).

Le territoire de la Vienne s’étend sur 6 990 km2, ce qui en fait le premier de la région, mais la Charente-Maritime est nettement plus peuplée et donc bien plus densément. La surface agricole y tient 488 000 ha, soit à peine 70% et les bois occupent 17%. Les terres labourables l’emportent largement (435 000 ha, dont 226 000 en céréales) et les productions végétales l’emportent sur les animales: 330 M€ sur un total de 520, le produit annuel agricole atteignant 650 M€ avec les subventions, pour une valeur ajoutée de 280 M€. La production est d’environ 1,3 Mt de céréales, 1,2 Mhl de lait de vache et 0,4 Mhl de lait de chèvre, et la Vienne a quelques vignes, fournissant 100 000 hl par an (moitié en vins blancs), à la limite du Saumurois (Saix) et dans le canton de Neuville-de-Poitou. La culture des melons s’est développée en Loudunais, au NO du département.

Le département de la Vienne appartient presque tout entier au grand Bassin Parisien; les paysages ouverts et céréaliers dominent largement dans toute la moitié septentrionale, qui se divise en petites «Beauces» sur des terrains calcaires assez souvent couverts de limons. Plus morcelé, le sud-ouest est également le domaine de petites plaines et bas plateaux céréaliers, mais où les affleurements de terres rouges introduisent des paysages de bois et de semi-bocages. Le sud-est du département mord sur le plateau de Basse-Marche, qui fait partie des terrains anciens du Massif Central à l’est de Montmorillon; mais il est bien plus largement marqué par les épandages de sables et argiles issus du Massif Central, qui en font une terre de brandes, c’est-à-dire à l’origine de landes (v. Brandes), et que l’on retrouve jusqu’à l’ouest de Poitiers dans les Petites Brandes. Toutefois, si le pays des Brandes, ou Montmorillonnais, est étendu, l’agriculture moderne y a défriché de larges espaces, également orientés vers les céréales et les oléagineux: il reste dépeuplé, mais il est loin d’être à l’abandon.

Les vallées du Clain, de la Vienne et de la Gartempe parcourent du sud au nord ces campagnes, apportant des couloirs de verdure et de villages où abondent les trésors de l’art des châteaux et des églises. Tous les environs de Poitiers, surtout au sud et à l’est, offrent des merveilles aux visiteurs, et sont irrigués de courants touristiques. De Poitiers jusqu’au-delà de Châtellerault, l’axe SSO-NNE du Clain puis de la Vienne a pris d’autres allures, formant un couloir urbanisé et industriel, agrémenté par le site exceptionnel du Futuroscope. Ce couloir est une fraction de la radiale Paris-Aquitaine, et c’est pourquoi il s’est développé activement, servant de structure majeure au département.

Les autres circulations sont surtout d’intérêt local, aucune grande diagonale ne traversant la Vienne; mais Poitiers a son étoile de routes à six branches: outre Paris et Bordeaux par Angoulême, les voies vers Niort et La Rochelle, vers Nantes, vers Limoges et vers Châteauroux; on peut même en trouver une septième vers Saumur et Angers par Loudun. Ce double dispositif en étoile poitevine et couloir vers Tours et Paris soutient le développement des services et l’activité générale du département qui, sans avoir l’attraction du Rochelais et la richesse du pays de Cognac, n’en a pas moins un bon comportement démographique et des résultats moyens par habitant et par emploi.

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