Yvelines

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département de l’Île-de-France au sud-ouest de la région, 2 284km2. Il est limitrophe des départements de l’Eure et de l’Eure-et-Loir et, dans la région, du Val-d’Oise, des Hauts-de-Seine et de l’Essonne. Le nom vient de l’ancienne forêt des Yvelines, qui serait lui-même issu d’un silva aquilina (forêt avec des eaux), à moins que ce latin ne soit venu d’un nom plus ancien; la racine ive se retrouve en plusieurs lieux et dans le nom de l’Yvette pour désigner des lieux d’eau. Le département n’a été créé qu’en 1964, à partir de l’ancien département de Seine-et-Oise, dont il représente la partie occidentale et dont il a conservé le numéro minéralogique (78).

Il a pour préfecture Versailles, et sous-préfectures Mantes-la-Jolie, Rambouillet et Saint-Germain-en-Laye. Il est divisé en 37 cantons et 262 communes. Une partie des communes sont regroupées en treize communautés de communes et deux communautés d’agglomération; celle de Mantes-en-Yvelines et celle de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui correspond à l’une des villes nouvelles de la région parisienne. Aucun pays officiel n’a encore été constitué. Le conseil général a une majorité de droite; il est présidé par Alain Schmitz, élu de Versailles-Nord, UMP, qui fut sénateur quelques mois en remplacement de Gérard Larcher.

Le département reste en forte croissance démographique: il avait 854 400 hab. en 1968, a dépassé le million au début des années 1970 (1 082 000 hab. en 1975, atteint 1 307 000 hab. en 1990 et 1 354 000 en 1999. Sa population municipale a été fixée à 1 396 000 hab. en 2006 — sa population totale à 1 421 000. Toutefois, le rythme d’accroissement, qui a pu atteindre 1,4% par an entre 1975 et 1982, est descendu à 0,4% par an et s’y maintient; cette croissance est entièrement due à l’excédent de naissances sur les décès (+0,8%), car le solde migratoire est négatif: il part plus d’habitants qu’il n’en vient de l’extérieur (solde de -0,4% par an). En 2006, seuls 7% des habitants résidaient dans un autre département de la région cinq ans auparavant, 5% dans un autre département français. Dans son ensemble, le département appartient aux «belles banlieues» de la moitié occidentale de l’Île-de-France, dans le prolongement des Hauts-de-Seine, mais avec plus de diversité compte tenu de son étendue.

Situé au centre du Bassin Parisien, le département est traversé au nord par la Seine, qui s’encaisse dans les plateaux. Ceux-ci forment des niveaux étagés aux sols sableux ou limoneux selon les lieux. Le plateau supérieur, vers 160-170 m, correspond à la couche de calcaire de Beauce (aquitanien), assez continue au sud mais qui se fragmente en buttes et langues de plateaux au centre et au nord, souvent alignées selon une direction tectonique générale ESE-ONO; le plateau inférieur, vers 100-130 m, est soutenu par la couche de calcaire sannoisien au centre, lutétien au nord. Les vallées sont encaissées dans ces plateaux; deux d’entre elles coulent du sud au nord vers la Seine (la Mauldre et la Vaucouleurs), la partie sud-est étant drainée en direction de l’ESE par l’Yvette et la Bière, la partie sud-ouest vers l’Eure.

Le cours de la Seine structure la partie septentrionale du département, où passent l’autoroute de Normandie et les voies ferrées vers la Basse-Seine. La Seine ne laisse au nord qu’une petite fraction du Vexin français autour de Meulan et Limay. Bourgeoisement peuplées à l’est du côté du Vésinet et de Saint-Germain-en-Laye, ses rives ont reçu quelques implantations industrielles lourdes, surtout les deux usines PSA de Poissy et Renault de Flins: une fraction de la vallée est ouvrière et inclut plusieurs quartiers marqués par des problèmes sociaux, «zones urbaines sensibles» et même zones franches urbaines.

Au nord-est du département, Versailles et Saint-Germain-en-Laye animent des banlieues qui restent très vertes et donc attractives en raison de la présence des forêts de Laye, de Marly, d’Arcy ou autres, et qui associent grands ensembles, vastes lotissements de pavillons et centres commerciaux ambitieux, ainsi que de fort nombreux terrains de golf. Au sud-ouest de Versailles, la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines a créé un nouveau pôle, qui a fixé des emplois industriels et de bureau, des centres universitaires et de recherche, visant à se souder aux pôles essonnais de Saclay et d’Orsay.

Un fragment de troisième ceinture s’est dessiné un peu plus à l’ouest dans la vallée de la Mauldre et les cantons de Montfort-l’Amaury et Chevreuse, une partie de celui de Rambouillet: mais essentiellement résidentiel, dominé par les lotissements pavillonnaires et conservant de nombreux sites d’agrément pour la visite et les loisirs. Les franges occidentale et méridionale du département déploient des paysages plus agricoles, dont la plupart des villages déclinaient jusqu’en 1960, voire jusqu’en 1980, mais ont regagné des habitants et se garnissent de petits groupes de pavillons. Au sud de Rambouillet commence la Beauce; les paysages du Houdanais et du Mantois occidental sont un peu moins nus mais relèvent aussi des campagnes de grande agriculture, que la statistique agricole rattache au Drouais.

Le département est donc à la fois structuré et divisé selon les auréoles que dessine la distance à Paris, et selon les radiales qui partent de la capitale: une très puissante au nord, sur l’axe de la Seine, qui a introduit le plus de diversité, d’industrie lourde et de trafics; une très active aussi vers le sud-ouest par la N 10 et l’A 10, le corps de voies ferrées vers l’Ouest et le Sud-Ouest, mais dont l’effet d’attraction local s’arrête assez vite à Saint-Quentin-en-Yvelines et, au-delà, passe quelque peu en étrangère dans la Beauce; une troisième intermédiaire et plus discrète, marquée par la N 12 et la voie ferrée Paris-Granville, qui a surtout pour effet de faciliter les relations-domicile-travail, et donc l’expansion des lotissements «en pleine nature» aux abords septentrionaux de la forêt de Rambouillet, du côté de Plaisir, Neauphle, Pontchartrain, Montfort-l’Amaury, et jusqu’à Houdan.

Les statistiques du département doivent donc être interprétées en gardant à l’esprit ces différences. Elles montrent néanmoins qu’il est relativement peu ouvrier en dépit des usines de l’automobile (10% d’ouvriers dans la population de plus de 15 ans, 15% dans la population active employée), et qu’il a plus de cadres et «professions intermédiaires» que la moyenne (31% dans la population de plus de 15 ans, 51% dans la population active employée), la catégorie des employés étant assez faiblement représentée (28% de la population active); la part des retraités reste modérée (17% parmi les plus de 15 ans). Environ 79% des actifs travaillent dans une autre commune que celle qu’ils habitent, et même 40% dans un autre département — Paris et les Hauts-de-Seine principalement. L’habitat compte peu de résidences secondaires (2%). Le produit brut départemental fait des Yvelines le sixième département français avec 37 milliards d’euros par an, mais c’est aussi son classement par le nombre d’habitants. Il est plus intéressant d’observer que les Yvelines sont le quatrième par le produit annuel par habitant (27 000 euros) après Paris, les Hauts-de-Seine et le Rhône, le troisième pour le produit par emploi (69 700 euros), après Paris et les Hauts-de-Seine.

Le territoire des Yvelines compte 78 300 ha de forêts, soit 17% du territoire, plus que la moyenne française, ce qui résulte de la conservation d’anciens domaines de chasse royaux et seigneuriaux; il a 91 000 ha de terres arables (43% du territoire) et un peu moins d’un millier d’exploitations agricoles (650 professionnelles en 2007); la grande culture céréalière domine très largement: c’est à peine si l’on comptait en Yvelines une quarantaine d’exploitations maraîchères en 2000, une cinquantaine d’exploitations horticoles. Le département produit annuellement 850 000 t de blé et orge, 600 000 t de maïs, 750 000 t de betteraves. Le produit agricole annuel est d’environ 200 millions d’euros, dont plus de 100 viennent des céréales, 65 des légumes, fruits et fleurs.

Les bombements du sous-sol ont permis de définir et d’utiliser des réservoirs naturels où l’on stocke le gaz pour l’industrie et le chauffage: deux de ces réservoirs sont en service dans les Yvelines, sous Beynes et sous Saint-Illiers-la-Ville. Le nombre de sablières et gravières exploitées et de carrières de gypse et de pierre calcaire en activité a beaucoup diminué en revanche: les lacs laissés par les premières sont peu à peu convertis en bases de loisirs, et des secondes il ne reste plus guère que la grosse carrière de Guitrancourt; d’anciennes excavations servent à l’enfouissement de déchets; les carrières souterraines sont jadis devenues des champignonnières, mais cette activité à son tour a été à peu près entièrement abandonnée.

Le tourisme est favorisé par la proximité de Paris, l’abondance des forêts et des étangs, la présence des grands héritages des domaines royaux, principalement Versailles et Saint-Germain-en-Laye. Il est entretenu par l’abondance des terrains de golf, des sentiers de randonnée et une politique orientée vers le tourisme d’affaires; mais le département est l’avant-dernier de la région, devant l’Essonne, pour le nombre de chambres d’hôtel homologuées (7 700), et le dernier pour leur taux de croissance.

Deux intercommunalités prennent le nom des Yvelines au pluriel, la communauté de communes Cœur d’Yvelines, groupement intercommunal de sept communes du haut pays de la Mauldre, dont Beynes et Jouars-Pontchartrain (20 700 hab.), siégeant à Saint-Germain-de-la-Grange; la communauté de communes Contrée d’Ablis-Porte des Yvelines, groupement intercommunal de sept communes du nord des Yvelines siégeant à Ablis (7 100 hab., 12 684 ha). Une autre a préféré se référer à l’Yveline au singulier.