Yvetot

(12 400 Yvetotais, 747 ha) est un ancien chef-lieu de canton de Seine-Maritime dans l’arrondissement de Rouen, 36 km au NO de Rouen sur le plateau de Caux. La ville est sur le tracé de la N15 et de la voie ferrée du Havre (gare); elle est frôlée par l’A29, mais les accès en sont éloignés. Le nom de la ville, jadis écrit Ivetot, est volontiers attribué au même patronyme nordique qui a donné les Yves, mais il est très proche d’autres noms en Ive attribués à l’if; tot est un lieu habité. Elle a un collège et un lycée publics, un collège et un lycée privés, un hôpital local (20 lits) et une clinique chirurgicale (40 sal., 40 lits); un musée municipal des ivoires, un musée du Pays de Caux avec ferme et musée du lin; église moderne de 1956 à très grande verrière. Le manoir du Fay (1613), municipal, associe expositions, verger et jardins.

L’emploi industriel est diversifié mais relativement léger: réparation de matériels Ardatem (110 sal.), biscuiterie-pâtisserie Forchy (35 sal.), menuiserie et agencements Co-Jamet (25 sal.), édition du Courrier Cauchois (35 sal.). S’y ajoutent un centre commercial Leclerc (270 sal.), des magasins Bricopoint (30 sal.), U Express (25 sal.); lubrifiants Holdys (35 sal.); aide à domicile Bien à la Maison (105 sal.) et Atout Dom (20 sal.), transports par autocars Hangard (160 sal.), gestion d’HLM Logeal (150 sal.), Immobilier Tournié (25 sal.), La Poste (135 sal.); nettoyage SAP (30 sal.), plusieurs garages. Une partie notable de l’activité de l’agglomération, toutefois, est dans la commune voisine de Sainte-Marie-des-Chams (ci-après).

Yvetot a gagné 1 360 hab. depuis 1999. Elle est le siège de la communauté d’Yvetot Normandie (19 communes, 26 000 ha). L’unité urbaine d’Yvetot est donnée pour 15 400 hab. (4 communes), comme l’aire urbaine. Le nouveau canton d’Yvetot a 54 communes, 43 300 hab.

Yvetot, capitale de royaume ? Yvetot est restée célèbre par son roi, et la chanson qu’en fit Béranger en 1813… en visant Napoléon; puis l’opérette de Jacques Ibert (1928). «Il était un roi d’Yvetot Peu connu dans l’histoire, Se levant tard, se couchant tôt, Dormant fort bien sans gloire; Et couronné par Jeanneton D’un simple bonnet de coton, Dit-on […] Il faisait ses quatre repas Dans son palais de chaume, Et sur un âne, pas à pas, Parcourait son royaume. Joyeux, simple et croyant le bien […] Aux filles de bonnes maisons Comme il avait su plaire, Ses sujets avaient cent raisons De le nommer leur père […] Il n’agrandit point ses États, Fut un voisin commode, Et, modèle des potentats, Prit le plaisir pour code.» Une légende tenace a fait croire qu’un roi mérovingien aurait donné le titre de roi à l’un de ses vassaux, titulaire du fief d’Yvetot. Le titre a été porté en 1392 par le seigneur du lieu, profitant des désordres du royaume de France, puis par son fils, qui frappa même monnaie… et vendit le titre en 1401 à un chambellan de Charles VI; il fut ensuite utilisé périodiquement par ses successeurs, jusqu’en 1551; il y eut même un moment deux rois, se querellant la succession du fief.

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