Paris 5e arrondissement

Paris-5e

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63 400 hab. dont 700 à part, 254 ha, arrondissement du département et de la ville de Paris au sud de la Seine et proche du centre. Il est divisé en quatre quartiers qui se rejoignent à la place de la Contrescarpe: Sorbonne, Saint-Victor, Jardin-des-Plantes et Val-de-Grâce. Délimité au nord par la rive gauche de la Seine bordée par les quais Saint-Bernard, de la Tournelle, Montebello et Saint-Michel, au sud par la ceinture des boulevards de l’Hôpital, Saint-Marcel et de Port-Royal, il est longé à l’ouest par le boulevard Saint-Michel. Il englobe les hauteurs de la Montagne Sainte-Geneviève, couronnées par le Panthéon. En contrebas, la rue Monge suit la vallée de la Bièvre, depuis longtemps recouverte et intégrée au réseau des égouts. La rue de Bièvre, au nord-ouest du quartier Saint-Victor, indique l’ancien débouché de la rivière sur la Seine.

Cet ensemble est volontiers identifié à l’ancien Quartier Latin, autour de la Sorbonne et des grands lycées, et il concentrait en effet naguère l’essentiel de la vie universitaire parisienne. Mais la diffusion de l’enseignement supérieur en a éparpillé les sites dans Paris, alentour de Paris et au-delà, et l’arrondissement a perdu une grande partie de ses anciennes librairies et des éditeurs au profit de banals magasins de toutes sortes. Néanmoins, il lui reste un grand nombre d’étudiants, des institutions d’enseignement prestigieuses, et il avait attiré un grand nombre de laboratoires scientifiques du meilleur niveau, qui y sont un peu à l’étroit.

Il tire aussi une partie de son prestige des éléments antiques de Lutèce, dont il conserve des arènes et des thermes romains, des restes médiévaux de l’abbaye de Cluny, et de quelques lieux de caractère comme la rue Mouffetard et la Contrescape, la place Maubert et son marché, le Jardin des Plantes. Des restes d’anciennes murailles de Philippe-Auguste se voient sur l’enfilade des rues des Fossés-Saint-Bernard, de la Contrescarpe et des Fossés Saint-Jacques aux noms significatifs, et se poursuivent dans le 6e arrondissement par les rues Monsieur-le-Prince et Mazarine.

L’arrondissement a cinq collèges et cinq lycées publics dont deux polyvalents, trois établissements d’enseignement secondaire privés dont le collège Sévigné, des sites de sept universités différentes issues de la Sorbonne (Paris-1 à 7), de nombreuses bibliothèques, sept théâtres, deux cliniques, cinq centres médico-psychologiques.

Il n’a que peu d’entreprises privées de taille significative: laboratoire pharmaceutique Grimberg (100 à 200 sal.), informatique ERG IMG (100 à 200 sal.); éditions Dunod (100 à 200 sal.), Eyrolles (100 à 200 sal.) et Universal Music (250 à 500 sal.), négoces France-Télécom (500 à 1 000 sal.) et Au Vieux Campeur (100 à 200 sal.), services funéraires Rébillon-Schmitt-Prévot (100 à 200 sal., boulevard de l’Hôpital) et constructions Paris-Ouest (250 à 500 sal.).

L’arrondissement avait 97 000 hab. en 1875 et sa population a culminé à 121 400 hab. en 1911. Elle a régulièrement décliné ensuite, passant à 107 100 hab. en 1936, 67 700 en 1975, 58 800 en 1999. Le dépeuplement serait arrêté, un faible solde naturel positif (+0,3% par an) se combinant avec un solde migratoire légèrement positif, exceptionnel à Paris (avec le 1er arrondissement). La proportion de retraités est plutôt forte (19%), comme celle des professions supérieures (32%).

L’arrondissement accueille 54 000 emplois mais ne loge que 28 900 travailleurs; il offre les emplois les plus qualifiés de Paris (38% de cadres et professions dites supérieures) et le plus bas pourcentage d’emplois d’ouvriers (8%), avec les 6e, 7e, 8e et 9e arrondissements; il est l’avant-dernier de Paris pour les emplois dans l’industrie et le bâtiment, devant le 4e arrondissement. Le pourcentage de ménages d’une seule personne est élevé, quoique légèrement moins que dans les quatre premiers arrondissements.

Il est le sixième de Paris pour les revenus moyens des ménages et le 4e pour le prix des logements après les 6e, 7e et 8e arrondissements. Il est le deuxième de Paris pour le pourcentage de personnes diplômées de l’enseignement supérieur, juste après le 6e arrondissement. Il compte 30 hôtels mais de taille modérée (800 chambres en tout) dont seulement cinq de haut niveau, mais de nombreuses résidences universitaires et chambres d’étudiants. La mairie reste tenue par la droite, dirigée par Jean Tiberi depuis 1983 (sauf quand cette personnalité a remplacé J. Chirac comme maire de Paris de 1995 à 2001). Le maire est également député UMP.


Jardin-des-Plantes

18 000 hab., quartier du 5e arrondissement de Paris, au sud-est. Il atteint à l’est le bord de la Seine par le quai Saint-Bernard, est limité au nord par les rues Cuvier et Lacépède, à l’ouest par les rues Pascal et Mouffetard, et les boulevards Saint-Marcel et de l’Hôpital le bornent au sud-est. Le quart nord-est du quartier est occupé par le Jardin des Plantes sur 26 ha et 500 m de long. Ce jardin botanique de haut niveau, héritier d’un jardin royal des plantes médicinales de 1635, contient aussi un vivarium, une ménagerie créée dès 1793 et riche de 1 100 animaux sur plus de 5 ha, un jardin d’hiver, une zoothèque, une roseraie, un jardin alpin, de vastes serres, ainsi que le musée d’Histoire naturelle, des bureaux et institutions scientifiques et notamment l’Institut Émilie-du-Châtelet sur les relations des genres, créé en 2006 et associant de nombreux organismes de recherche de sciences naturelles et humaines.

Le Muséum national d’histoire naturelle a été créé en 1793, sur proposition de Lakanal, à partir des collections rassemblées par Buffon, mort en 1788, et par Daubenton. Il possède d’immenses collections d’animaux et de plantes naturalisés, de fossiles, de roches et d’objets préhistoriques. Il comporte sur place de prestigieux bâtiments de collections comme la Grande Galerie de l’Évolution de 1889, naguère nommée Galerie zoologique, la Galerie d’anatomie comparée et de paléontologie de 1898, et la Galerie de géologie et de minéralogie, dont les fondements remontent au 17e siècle et que complète une galerie virtuelle (http://www.museum-mineral.fr/home.php); l’institution possède également de nombreux autres sites hors de Paris, ainsi que le parc zoologique de Vincennes et le musée de l’Homme à Paris.

Le jardin est encadré au nord par la rue Cuvier (530 m), au sud par la rue Buffon (620 m), nommées en hommage à deux grands savants naturalistes, le côté occidental étant longé par la rue Geoffroy-Saint-Hilaire (570 m), autre zoologiste (mort en 1844). Des annexes du Jardin des Plantes sont au sud de la rue Buffon, où se trouvent aussi le lycée professionnel catholique Louise-de-Marillac associé au collège Sœur-Rosalie et, sur le boulevard Saint-Marcel, la clinique du sport Moventis ou Centre médico-chirurgical de l’Université Paris-V (100 à 200 sal.), ainsi que le collège public Raymond-Queneau (500 élèves). Un peu à l’ouest a été installé le Centre Censier, dépendance de l’Université Paris-III (études littéraires). Rue Scipion, l’Espace Scipion de l’Assistance publique occupe un bel hôtel de 1565.

La partie nord-ouest du quartier est plus animée, faite de rues serrées et étroites autour de la place Monge; elle va jusqu’à la rue Mouffetard, de 600 m de long et étroite (7 m), connue pour ses magasins et son marché coloré, et jusqu’à la jolie place de la Contrescarpe, bordée de cafés et dotée d’un minuscule jardin. Cette partie contient le petit square Jaillot, le théâtre Mouffetard (230 places), une caserne de la Garde républicaine qui donne sur la place Monge.

Plus à l’est, proche du Jardin des Plantes, la grande mosquée de Paris, ouverte en 1928 en partie en hommage aux nombreux morts maghrébins de la bataille de Verdun, occupe un hectare et porte un minaret carré de 33 m de haut; elle s’accompagne de l’Institut musulman, d’un hammam très orné. Elle voisine avec les cliniques Colliard et Geoffroy-Saint-Hilaire (200 à 500 sal.), une école privée laïque Claude-Bernard (200 élèves du primaire au lycée) et le petit théâtre de la Vieille-Grille (50 places). Au sud-ouest sont l’église Saint-Médard (15e-18e s.) et le début de l’avenue des Gobelins. Le quartier est desservi par les stations de métro Place Monge et Censier-Daubenton à l’ouest, Gare d’Austerlitz à l’est, les Gobelins au sud-ouest.


Saint-Victor

11 700 hab., quartier du 5e arrondissement de Paris, au nord-est. Il donne au nord sur les quais de la Tournelle et Montebello le long de la rive gauche de la Seine, au sud sur les rues Cuvier et Lacépède; à l’ouest, sa limite suit l’alignement de voies allant du Haut-Pavé à la Contrescarpe par les rues de la Montagne-Sainte-Geneviève et Descartes. Il bénéficie de trois ponts sur la Seine: de Sully en amont et de la Tournelle au centre vers l’île Saint-Louis, de l’Archevêché vers l’île de la Cité en aval, prolongé par les ponts Saint-Louis et Louis-Philippe vers la rive droite de la Seine en passant par l’ile Saint-Louis.

La rue Monge, de direction méridienne, et les extrémités orientales du boulevard Saint-Germain et de la rue des Écoles, est-ouest, traversent le quartier. Celui-ci englobe à l’est le vaste domaine de Jussieu, d’une douzaine d’hectares; longé au sud par la rue et la place Jussieu, nommées en 1838 pour honorer la famille de botanistes de ce nom et tout spécialement Antoine de Jussieu (1746-1836), qui fut directeur du Muséum voisin. La station de métro Jussieu est sur les lignes 7 et 10, depuis 1931. Initialement occupé par l’abbaye Saint-Victor, fondée par des augustins dans les années 1110 et supprimée en 1790, le domaine fut investi à partir de 1810 par les négociants en vins de Paris et connu sous le nom de Halle aux vins, puis délaissé par ce commerce à partir de 1954. Grâce à l’initiative d’un groupe de scientifiques menés par le doyen Zamansky, l’espace put être attribué à l’Université de Paris et ouvert aux enseignements de sciences à partir de 1957, les bâtiments universitaires chevauchant momentanément ce qui restait des entrepôts vinicoles.

La structure définitive, élaborée par Édouard Albert, réunit un quadrillage de 37 barres d’immeubles et 24 rotondes offrant 240 000 m2. Cet espace, attribué aux universités Paris-6 (Pierre-et-Marie-Curie) et Paris-7 (Denis-Diderot) lors de l’éclatement de l’Université de Paris en 1970, comprend de nombreux laboratoires de recherche, et le musée de Minéralogie et l’Institut de Physique du Globe. Au milieu se dresse une tour de 26 étages montant à 90 m, à laquelle on a coutume de donner le nom de tour Zamansky et qui est l’une des deux seules tours-repères du centre de Paris avec la tour Montparnasse, nettement plus haute toutefois. Le site était conçu pour 20 000 étudiants; ce nombre étant largement dépassé, l’université Diderot prépare son déménagement dans le 13e arrondissement, toujours en bord de Seine mais sur le site des Grands Moulins, troquant donc l’ancienne halle aux vins contre l’ancienne halle aux farines… L’université Curie devrait récupérer l’ensemble des locaux, en partie rénovés.

Juste au nord du bloc de Jussieu, au carrefour du boulevard Saint-Germain, des quais et du pont Sully, l’architecte Jean Nouvel a réussi à trouver une place et une forme originale pour l’Institut du Monde Arabe, lieu de culture et musée aux expositions soignées, ouvert en 1987; de nombreux États arabes participent à la fondation qui en a la charge. Le square Tino-Rossi, au pied du quai Saint-Bernard, est décoré d’un musée de sculptures en plain air.

Vers l’ouest, le quartier Saint-Victor partage avec le quartier de la Sorbonne le vieux foyer de vie centré sur la place Maubert, où la rue Monge atteint le boulevard Saint-Germain. Il contient le Palais de la Mutualité, où se réunissent traditionnellement les mouvements syndicaux ou politiques de gauche, et tout à côté l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, achevée en 1703 dans le style classique néo-romain, qui s’est signalée comme refuge des catholiques les plus traditionalistes. La station de métro Maubert-Mutualité est sur la ligne 10 (1930), place Maubert.

Au sud et plus haut, les anciens bâtiments rénovés de l’École polytechnique, un temps affectés à un Institut Auguste-Comte aux objectifs assez mal définis, ont été transformés après 1981 en ministère de la Recherche, autour d’un jardin ouvert au public et dominant côté rue Monge le square Paul-Langevin. Vers le sud-est et de l’autre côté de la rue Monge, encore un peu plus haut, les restes des arènes de Lutèce sont mis en valeur par un square de plus d’un hectare.

Le quartier est traversé par le boulevard Saint-Germain, la rue Monge et la rue du Cardinal-Lemoine qui, avec celle des Fossés-Saint-Bernard, est une trace de l’ancienne enceinte dite de Philippe-Auguste, passant au milieu de son territoire. Il accueille le collège Rognoni, dit aussi École des enfants du spectacle (200 élèves); un musée de l’Assistance Publique sur le quai de la Tournelle où sont aussi le célèbre restaurant de la Tour d’Argent, le théâtre de magie Metamorphosis et le cabaret Paradis Latin (700 places avec couverts). Il est desservi par les stations de métro Cardinal-Lemoine et Jussieu, mais les stations Maubert-Mutualité au nord-ouest et Place Monge au sud sont proches de ses limites.


Sorbonne

9 700 hab., quartier du 5e arrondissement de Paris; il est situé entre le boulevard Saint-Michel à l’est, la rive gauche de la Seine au nord (quai Saint-Michel), à l’est l’alignement de rues allant du Haut-Pavé à la Contrescarpe par les rues de la Montagne-Sainte-Geneviève et Descartes, au sud les rues Malebranche, des Fossés-Saint-Jacques et de l’Estrapade. Il est traversé du nord au sud par la rue Saint-Jacques et d’est en ouest par le boulevard Saint-Germain et la rue des Écoles. Il communique avec l’île de la Cité par le pont au Double, le Petit Pont et le pont Saint-Michel.

Il est composé de trois parties assez distinctes. Au nord, près de la Seine, un ensemble de rues animées par les touristes accompagne les églises Saint-Séverin et Saint-Julien-le-Pauvre (rite grec melchite); il contient le square René-Viviani, la rue de la Huchette où est le théâtre de même nom (90 places). Il bénéficie de la station de métro Saint-Michel en bord de Seine, sur la ligne 4 de 1910, où se croisent en outre, au niveau inférieur, les RER A et C de la gare Saint-Michel-Notre-Dame, et qui dispose d’un couloir de correspondance avec la station de métro Cluny-la Sorbonne de la ligne 10, ouverte en 1930 mais qui avait été fermée de 1939 à 1988.

Au centre de ce «quartier Sorbonne» officiel, l’axe du boulevard Saint-Germain rassemble plusieurs centres d’intérêt. L’ancien hôtel parisien utilisé par les abbés bourguignons de Cluny dès le 13e siècle et agrandi au 15e s. abrite le musée de Cluny, musée national du Moyen Âge; le site contient aussi des thermes romains convenablement restaurés. Non loin sont l’École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP) et le musée de la Préfecture de Police.

Plus à l’est s’ouvre autour de la place Maubert la «Maub’», ou quartier Maubert, animé par son marché et ses boutiques, et l’un des plus connus de Paris; mais ce foyer déborde à l’est sur le quartier officiel voisin (Saint-Victor). Une église orthodoxe roumaine est près de la place Maubert, et l’église Saint-Ephrem, de rite araméen-syriaque, juste un peu plus haut. Les métros Maubert-Mutualité et Cluny-la Sorbonne donnent accès à cette partie centrale, le dernier communiquant par souterrain avec le métro et le RER de la station Saint-Michel.

Au sud du quartier Sorbonne, sur les pentes et le sommet de la Montagne Sainte-Geneviève, sont les grands bâtiments universitaires, entre la rue des Écoles au nord et la rue de l’Estrapade au sud. Le Collège de France et la Sorbonne, vieux ennemis des temps jadis, sont proches. Les lycées Louis-le-Grand et Henri-IV, le collège Sainte-Barbe et la bibliothèque Sainte-Geneviève sont un peu plus haut et proches de la place du Panthéon. Le lycée technologique Jacques-Monod (sanitaire et social, 700 élèves) est tout à côté, rue Victor-Cousin.

La Sorbonne tire son nom du collège fondé en 1253 par le théologien Robert de Sorbon au sein de l’Université de Paris, institution cléricale à cette époque. Richelieu, qui en fut proviseur, fit rénover et agrandir les bâtiments et fit construire la chapelle très ornée qui lui sert de sépulture. Le bâtiment actuel a été, hors la chapelle, entièrement édifié de 1885 à 1901. Il fut le siège de l’Université de Paris de 1896 à 1970. À cette date, l’Université a été divisée en treize universités nouvelles, dont seules quelques-unes ont gardé des enseignements dans ce palais, trois d’entre elles ayant tenu à s’appuyer sur le nom: Paris-I (Panthéon-Sorbonne), Paris-III (Sorbonne nouvelle), Paris-IV (Paris-Sorbonne). Il n’y a donc plus d’institution universitaire nommée Sorbonne, ni de «professeur à la Sorbonne», mais seulement un vaste ensemble de bâtiments et le nom d’une rue. Les regroupements en cours des universités parisiennes, Paris-Cité, UniverSud Paris, ParisTech, etc., ne retiennent plus le nom, mais seulement celui de Paris.

Le Collège de France, ainsi nommé depuis 1870 après avoir été royal et impérial, est né des recommandations faites à François Ier par Guillaume Budé, qui souhaitait voir prospérer des enseignements moins figés que ceux de la Sorbonne d’alors. Il occupe un grand bâtiment commencé au début du 17e s. mais achevé seulement dans les années 1780 et repris au milieu du 19e s. Ses enseignements, de haut niveau, sont libres et non diplômants.

Le Panthéon, d’abord édifié en 1771 comme église Sainte-Geneviève en forme de temple antique sur un plan de Soufflot, en croix latine et à vaste et triple dôme, se hausse à 83 m au sommet de la Montagne, et se voit ainsi de très loin; la Révolution l’a très vite transformé en «panthéon» en hommage aux grands hommes du pays; 71 d’entre eux y ont leur dépouille. Sur la place du Panthéon donnent l’ancienne faculté de droit, dans un bâtiment de Soufflot (université Paris-II Panthéon-Assas) et la bibliothèque Sainte-Geneviève, œuvre d’Henri Labrouste en 1851, qui en dépit de son nom est publique et interuniversitaire mais a recueilli les collections de l’abbaye génovéfaine.

L’ancien collège Sainte-Barbe, ouvert en 1460, privé mais non clérical, refait aux 17e-18e s. puis deux fois au 19e s., a été fermé en 1998 et abrite désormais une bibliothèque universitaire publique. Le lycée Louis-le-Grand est le lointain successeur d’un collège ouvert par les jésuites en 1563 dans l’ancien hôtel de la Cour de Langres rue Saint-Jacques, nommé ensuite collège de Clermont, puis Louis-le-Grand du vivant de Louis XIV en 1682, avant de devenir le collège Égalité en 1792 et Prytanée français en 1798 et de changer ensuite plusieurs fois de nom; il a été entièrement reconstruit de 1885 à 1893, accueille 1 800 élèves (dont 940 en classes préparatoires) et abrite un musée scientifique Pierre-Provost.

Son rival le lycée Henri-IV occupe l’emplacement de l’ancienne abbaye fondée par Clovis et Clotilde et siège des génovéfains; comme il se doit, il est encadré par les rues Clovis et Clotilde juste à l’est du Panthéon, et il conserve la tour Clovis du 13e s. L’abbaye, devenue bien national, fut transformée en école centrale en 1796, puis en lycée Napoléon, Corneille, enfin Henri-IV. Très demandé, le lycée accueille près de 2 000 élèves, dont 1 100 en classes préparatoires, plus 660 collégiens.

La mairie de l’arrondissement donne sur la place du Panthéon, ainsi que l’église Saint-Étienne-du-Mont, très ornée, du 17e s.; le théâtre du Triomphe (100 places) est au sud-est. La place du Panthéon est une ancienne place Sainte-Geneviève, qui a changé de nom sous la Révolution. La large rue Soufflot (265 m de long, 31 de large), a été ouverte et nommée en 1807, du nom de l’architecte (1713-1780), puis réaménagée en 1845-1846. Elle descend du Panthéon au jardin du Luxembourg; le forum de Lutèce semble avoir été dans les parages.


Val-de-Grâce

19 500 hab., quartier du 5e arrondissement de Paris, délimité à l’ouest et au sud par les boulevards Saint-Michel et de Port-Royal, au nord par les rues Malebranche, des Fossés-Saint-Jacques et de l’Estrapade, à l’est par les rues Pascal et Mouffetard. Il est traversé par la rue Saint-Jacques du nord au sud, et par l’alignement des grandes rues Gay-Lussac et Claude-Bernard. Moins pittoresque et attractif que ses trois voisins, il contient de nombreuses institutions.

L’hôpital du Val-de-Grâce y tient au sud une grande place; officiellement hôpital militaire d’instruction des armées, il accueille aussi éventuellement des civils, et notamment de hautes personnalités. Il est établi depuis la Révolution sur les terrains de l’ancienne abbaye royale du Val-de-Grâce, construite de 1624 à 1669 et dont il a reçu le nom, mais ses bâtiments actuels sont de 1979; ils offrent 350 lits médicaux. Le lieu contient aussi le Musée et la bibliothèque centrale du Service de santé des Armées, ainsi qu’une église de F. Mansart (1667) à dôme, baroque et néoclassique.

Le reste du quartier est largement occupé par de puissants ensembles de recherche et d’enseignement supérieur: École normale supérieure (ENS) rue d’Ulm, École nationale supérieure de Chimie de Paris (ENSCP, rue Pierre-et-Marie-Curie), École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI, rue Vauquelin), Institut Curie (des deux côtés de la rue d’Ulm) et musée Curie (rue Pierre-et-Marie-Curie) avec l’hôpital Claudius-Regaud, Institut d’Océanographie et Institut de Géographie (rue Saint-Jacques), Institut National Agronomique (rue Claude-Bernard), École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD, rue d’Ulm), Institut national de recherches pédagogiques (INRP, même rue).

Sont aussi dans ce quartier le lycée public Lavoisier (800 élèves plus 360 au collège associé) et le lycée professionnel public Lucas de Nehou (220 élèves) consacré au verre et aux structures; le cours ou collège Sévigné, privé mais affichant sa laïcité, créé en 1880 pour favoriser l’instruction des filles, qui réunit 1 400 élèves de la maternelle aux classes préparatoires; l’Institut National des Jeunes Sourds (public) rue Saint-Jacques, le long de la rue de l’Abbé-de-l’Épée, créé en 1791, et la Schola Cantorum, école privée de musique et d’art dramatique, créée en 1896, dans l’ancienne abbaye des bénédictins anglais rue Saint-Jacques.

Le quartier offre encore un musée Pierre-et-Marie-Curie et le musée-aquarium du Centre de la Mer (à l’Institut d’Océanographie), un musée de l’éclairage rue Flatters, le théâtre de la Comédie Saint-Michel (140 places); les églises Saint-Jacques du Haut-Pas (16e-17e s.) et Notre-Dame du Liban (rite maronite), deux synagogues et le Séminaire israélite, l’église réformée La Maison fraternelle et le temple Saint-Marcel. Il est desservi par les stations du RER B Luxembourg et Port-Royal, et par la station de métro Port-Royal, celle des Gobelins n’étant pas très éloignée de l’angle sud-est.

Le boulevard de Port-Royal (1 150 m) va du boulevard Saint-Marcel (avenue des Gobelins) au boulevard du Montparnasse (avenue de l’Observatoire) et porte le nom de l’ancienne abbaye depuis 1864; il longe le Val-de-Grâce et, en face, l’hôpital Cochin, séparant le 5e arrondissement des 13e et 14e. La gare Port-Royal du RER B est à son extrémité occidentale, sur l’axe Denfert-Rochereau-boulevard Saint-Michel, dans le quartier Val-de-Grâce. Elle existe depuis 1895 sur la ligne de Sceaux, a été adaptée pour le nouveau RER en 1977 et a connu un grave attentat islamiste à la bombe en décembre 1996 (4 morts et 170 blessés). La rue Pierre-et-Marie-Curie a été ouverte et nommée rue Pierre-Curie en 1909, après la mort du savant physicien (1859-1906), puis a reçu son actuel en 1967 seulement; c’est une petite voie de 200 m de long.