Paris 19e arrondissement

Paris-19e

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186 200 hab., 679 ha, arrondissement au nord-est de Paris, bordé à l’ouest par le boulevard de La Villette et dépassant un peu à l’est et au nord le boulevard périphérique, où il voisine avec les communes de Saint-Denis, Aubervilliers, Pantin et Le Pré-Saint-Gervais. Extérieur à l’ancienne enceinte des Fermiers généraux et donc de la commune de Paris de 1859, il a été constitué par la réunion de l’ancienne commune de La Villette et de la moitié septentrionale de celle de Belleville, plus quelques éléments pris à Aubervilliers, Pantin et Le Pré-Saint-Gervais.

Il va de la rue d’Aubervilliers au nord-ouest à la rue de Belleville au sud-est, en montant donc au sud sur les hauteurs de Belleville; il inclut ainsi les portes d’Aubervilliers, de La Villette, de Pantin, Chaumont, Brunet, du Pré-Saint-Gervais et des Lilas. Au bas des reliefs, il est traversé par le canal de l’Ourcq, qui s’élargit dans le bassin de La Villette, et sur lequel se branchent le canal de Saint-Denis au nord, le canal Saint-Martin au sud; il est également traversé par les longues avenues de Flandre et Jean-Jaurès, qui divergent à partir de la place de la Bataille-de-Stalingrad. Le boulevard des Maréchaux y porte successivement, du nord au sud-est, les noms de Macdonald et Sérurier, celui-ci doublé entre le périphérique et lui-même par les boulevards d’Indochine et d’Algérie.

Ainsi délimité, l’arrondissement englobe de grandes étendues d’espaces ferroviaires et d’entrepôts (mais pas de gare), la fin du canal de l’Ourcq, sa jonction avec le canal de Saint-Denis et le bassin de la Villette, ainsi que le parc de la Villette et celui des Buttes-Chaumont. Il est divisé en dix quartiers: Bas-Belleville à l’angle sud-ouest, Buttes-Chaumont au centre sud-ouest, Place-des-Fêtes au centre-sud-est, Porte-des-Lilas à l’angle sud-est; Secrétan au centre-ouest, Manin-Jaurès au centre, Danube au centre-est; Bassin-de-La-Villette au centre-nord; Flandre-Aubervilliers au nord-ouest et Pont-de-Flandre au nord.

Le 19e arrondissement fait partie du Paris relativement pauvre et diversifié de la partie orientale de la capitale et son habitat est également diversifié, mêlant de grands ensembles de logements sociaux à quelques îlots de pavillons et à de grandes tours d’appartements. Il offre onze collèges et sept lycées publics, quinze institutions privées; neuf lieux de culte catholique, un orthodoxe, un protestant, seize israélites et une mosquée, six bibliothèques, douze théâtres et quatre péniches de spectacles, trois lieux de cinéma tous à La Villette (Cinaxe et Géode, MK2). Au nord-ouest, il comporte une zone urbaine sensible Curial-Cambrai-Alphonse Karr de 17 ha et 11 600 hab. De grands travaux de rénovation sont en cours ou envisagés au nord-ouest (zone Flandre, 40 900 hab.), ainsi qu’à l’est du périphérique (stade Ladoumègue et port Sérurier sur le canal de l’Ourcq, en partie en raison de l’arrivée future du tramway des Maréchaux, et dans un secteur de 7 800 hab. dit Danube-Porte de Chaumont.

Peuplé de 160 000 hab. en 1962, l’arrondissement était descendu à 144 400 hab. en 1975; sa population augmente depuis, en partie grâce à la construction de grands immeubles sociaux. Elle a atteint 162 600 hab. en 1982, 165 100 en 1990, 172 700 en 1999. Cela tient à un fort excédent naturel, le plus élevé de Paris (1,3% par an) en raison de la jeunesse et de la fécondité relatives de la population, alors que le solde migratoire reste légèrement négatif (-0,2%); la proportion de ménages d’une seule personne y est la plus faible de Paris (43% contre une moyenne de 52%).

C’est l’arrondissement dont le revenu moyen des ménages est le plus bas de Paris (21 600 euros par an) et la proportion de ménages non imposés la plus élevée (46%) — au point que le revenu moyen des ménages imposés (33 400 euros) est un peu plus élevé que dans le 20e arrondissement. Corrélativement, l’arrondissement est celui de Paris qui a la plus faible proportion de cadres et professions supérieures (17%) et de diplômés d’enseignement supérieur (24%); il fait partie des trois arrondissements dont les logements sont les moins chers en moyenne, mais les ménages y ont nettement plus de voitures que chez les deux voisins (43% des ménages contre 32%).

La population y est la plus stable de la capitale (65% des habitants dans le même appartement depuis cinq ans). La municipalité a une majorité de gauche; le maire est Roger Madec, socialiste, également sénateur. L’arrondissement enregistre 85 900 emplois, légèrement moins que le nombre de résidants ayant un emploi (93 500); ces emplois sont parmi les moins qualifiés de la ville, avec toutefois légèrement plus d’employés (32%) et moins d’ouvriers (13%) que ses deux voisins. Il a très peu de résidences secondaires et de logements vacants et il est le dernier de Paris pour le nombre d’hôtels (18, dont un seul de luxe) mais non pour le nombre de chambres (1 800).

Dans le domaine financier et des services aux entreprises, l’arrondissement accueille le Crédit du Nord (500 à 1 000 sal.), la BNP (100 à 200 sal.), les assurances Civis (100 à 200 sal.), le courtage Oddo (100 à 200 sal.), les aides au secrétariat ASC (100 à 200 sal.) et AG2R (200 à 500 sal.); informatique CNTP Extelia (100 à 200 sal.), CIEL (200 à 500 sal.), Axys (100 à 200 sal.), Prodware (200 à 500 sal.), Sage (200 à 500 sal.); ingénierie MCA (100 à 200 sal.,) Bureau Veritas (200 à 500 sal.); sondages Millward Brown (200 à 500 sal.); gestion et promotion immobilières Fiac HLM (100 à 200 sal.), Icade (200 à 500 sal.), Immobilière 3F (200 à 500 sal.). L’arrondissement accueille aussi les entreprises de travail temporaire Bref Service (200 à 500 sal.) et GIE Belleville (100 à 200 sal.); un centre d’appels Acticall (200 à 500 sal.); les nettoyages La Rayonnante (500 à 1 000 sal.), Onet (500 à 1 000 sal.), Aux Nettoyeurs-Encaustiqueurs Réunis (500 à 1 000 sal.), La Maintenance Paris (500 à 1 000 sal.), Safen (200 à 500 sal.), Comanet (200 à 500 sal.), PPB (200 à 500 sal.), Sonnet Neuilléenne (200 à 500 sal.), TFN (200 à 500 sal.), Comm-9 (100 à 200 sal.); les gardiennages SOS Sécurité (100 à 200 sal.), Brinks (200 à 500 sal.), Lancry (groupe TFN, 1 000 à 2 000 sal.), Main Sécurité (groupe Onet, 200 à 500 sal.).

Dans le commerce, se signalent encore le grand magasin du BHV Flandre (100 à 200 sal.), un Monoprix (100 à 200 sal.), un Castorama (100 à 200 sal.), Semine (100 à 200 sal.), la centrale d’achats du groupe Point P (1 000 à 2 000 sal.), les négoces de produits intermédiaires Antalis (500 à 1 000 sal.), de boissons Bertrand (200 à 500 sal.), de produits chimiques Arnaud (100 à 200 sal.), de bois La Plateforme (100 à 200 sal.) et Point P Développement (200 à 500 sal.), de chaussures et vêtements du groupe Vivarte (ex-André, 200 à 500 sal.) avec La Halle (même groupe, prêt-à-porter, 200 à 500 sal.) et la Compagnie européenne de la chaussure (même groupe, 200 à 500 sal.), les négoces de matériels et services de bureau Xerox (500 à 1 000 sal.) et de distributeurs automatiques Selecta (suisse, 200 à 500 sal.), un dépôt des pétroles Total (200 à 500 sal., sur le quai de la Loire).

Dans l’édition et les spectacles ou loisirs apparaissent les journaux Pressimmo (Se Loger, 100 à 200 sal.), la Cité des Sciences et de l’Industrie (500 à 1 000 sal.), le Club Med (1 000 à 2 000 sal.), Center Parcs (100 à 200 sal.), Pierre et Vacances (Maeva, 500 à 1 000 sal.), l’EPIC de la Grande Halle de La Villette (200 à 500 sal.), la Cité de la Musique (200 à 500 sal.), les enregistrements Musiwave (100 à 200 sal.), les spectacles Victor Gabriel Productions (100 à 200 sal.), France-Télécom (200 à 500 sal.) et Neuf Assistance (200 à 500 sal.). L’arrondissement accueille aussi les cliniques Clinalliance Buttes-Chaumont (100 à 200 sal.) et Maussins-Nollet (100 à 200 sal.) et les services funéraires OGF (200 à 500 sal.), dont le siège est rue de Cambrai.


Bas-Belleville

quartier du 19e arrondissement de Paris, à l’angle sud-ouest où il voisine avec les 10e et 11e arrondissements. Limité par le boulevard de La Villette à l’ouest et la rue de Belleville au sud, il s’arrête au nord à la place du Colonel-Fabien et à l’avenue Mathurin-Moreau et suit à l’est la courbe du boulevard Simon-Bolivar. Il inclut au nord-ouest l’ensemble immobilier conçu en 1965 par Oscar Niemeyer pour le siège du Parti Communiste, que celui-ci vend ou loue peu à peu par portions et qui est désormais nommé Espace Oscar-Niemeyer. À l’angle sud-ouest est le siège de la CFDT. Le quartier accueille le collège public Charles-Péguy (540 élèves) et un établissement juif d’enseignement (N’r Hatorah), le théâtre de la Providence (60 places), le square et la rue de Rebeval, et la haute tour Atlas de 70 m (19 étages) de 1980. Il est desservi par les stations de métro Colonel-Fabien, Belleville et Pyrénées. Il est légèrement en contrebas des hauteurs de Belleville.


Bassin-de-La-Villette

quartier du 19e arrondissement de Paris, au centre-nord. Il traverse tout l’arrondissement, avec pour axe le canal de l’Ourcq et le bassin de La Villette. Il est limité au sud par l’avenue Jean-Jaurès, au nord par l’avenue de Flandre puis la rue de l’Ourcq, le quai de la Marne et la galerie de l’Ourcq. Il va à l’est jusqu’à la rue des Petits-Ponts, au-delà du boulevard périphérique à la limite de Pantin, où des terrains de sports et le stade Ladoumègue bordent le périphérique.

La partie orientale du quartier contient la moitié sud du Parc de La Villette dont la Grande Halle, la cité de la Musique et leurs annexes: Conservatoire de Paris, Philharmonie de Paris, théâtre Paris-Villette dans l’ancienne Bourse aux Cuirs (200 places plus deux petites salles), Tarmac (ancien Théâtre International de langue française, 160 places), Hall de la Chanson, pavillons Tusquets, Delouvrier, de Janvier et des Maquettes, place de la Fontaine-aux-Lions et cité administrative, ainsi que le Zénith à l’angle nord-est.

La Grande Halle, de 1867, est un legs direct des abattoirs, de 245 m sur 85, et 19 m de haut, réaménagé en 1985 en centre d’exposition et de manifestations culturelles et rénové en 2007. La cité de la Musique, conçue par Christian de Portzamparc, a été achevée en 1995; elle comporte des salles de concert dont une de 980 places, un musée, une médiathèque et accueille l’Ensemble Contemporain; la salle Pleyel (8e arrondissement) lui a été rattachée; elle se complète en 2012, au nord, de la Philharmonie de Paris, de Jean Nouvel, où résidera en permanence l’Orchestre de Paris et qui disposera d’une salle de 2 400 places. Le parc de La Villette est divisé en dix jardins à thèmes et une prairie du Triangle, et parsemé de «folies». Le Zénith a été installé en 1984 par la société Coker (Colling et Keravec), détentrice du nom; il peut offrir jusqu’à 6 300 places.

À l’ouest du parc sont le collège public Edgar-Varèse (420 élèves); l’étroite darse du Fond de Rouvray, longue de 250 m, face au canal de Saint-Denis; le lycée juif Ohr Joseph; le studio Musiwave; trois hauts blocs de logements formant la cité de l’Ourcq. Vers le sud-ouest sont le théâtre des Deux Rêves (50 places) et le théâtre des Artisans (50 places), le collège public Sonia-Delaunay (460 élèves). Les salles de cinéma Marin Karmitz (MK2) sont des deux côtés du bassin de La Villette (quais de Loire et de Seine), reliées par bateau électrique; une péniche-opéra se tient devant le quai de la Loire. Le quartier se termine à l’ouest par la place de la Bataille-de-Stalingrad, sur laquelle est la rotonde de La Villette, œuvre de Claude-Nicolas Ledoux achevée en 1789 affectée depuis 1960 à des services archéologiques et qui devrait devenir un espace culturel.

Le bassin de La Villette lui-même date de 1808 et a 700 m de long pour 70 de large; il est traversé en son milieu par la passerelle de la Moselle, de 1966, succédant à une ancienne passerelle de 1882. Il accueille en été des péniches proposant des spectacles et le quai de la Seine a été intégré à l’opération Paris-Plage. Entre le bassin proprement dit et le rond-point des canaux, le canal de l’Ourcq est élargi en un second bassin bien plus étroit (30 m) mais aussi long. Entre les deux subsiste un pont-levant de 1885 (pont de Crimée), le seul de Paris, encadré au sud par une résidence universitaire, au nord par un complexe hôtelier, la place de Bitche et l’église Saint-Jacques-Saint-Christophe néoclassique de 1844 à deux bas clochers de façade.

La partie du quartier au nord-ouest du bassin accueille une haute tour d’appartements Paris-Seine (à cause du quai de Seine); elle monte à 99 m pour 33 étages et date de 1976. Aux environs sont le collège public W.-A. Mozart (290 élèves), un lycée-collège juif Yechiva Torah Werahamim (120 élèves) et un minuscule cimetière israélite jadis affecté aux sépharades portugais. Au nord, la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV) occupe de vastes bâtiments. Le quartier est desservi par les stations de métro Stalingrad, Jaurès, Laumière, Ourcq, Porte-de-Pantin et, au nord, Riquet et Crimée.

Le grand aménagement Paris-Pantin va affecter la partie orientale du quartier en installant la gare et l’atelier d’entretien du tramway des Maréchaux sur les terrains du stade Ladoumègue, qui doivent être restructurés, ainsi que le port Sérurier, qui est le premier sur le canal de l’Ourcq. La rue de l’Ourcq traverse le quartier et le canal de l’Ourcq, entre l’avenue Jean-Jaurès et l’avenue de Flandre, sur 1 450 m; elle a porté les noms de rue Royale, Saint-Denis et de Saint-Ouen dans la commune de La Villette et a reçu son nom actuel en 1868. La station de métro Ourcq est sur la ligne 5, avenue Jean-Jaurès un peu à l’est du début de la rue de l’Ourcq; elle date de 1947.


Buttes-Chaumont

quartier du 19e arrondissement de Paris, au centre-sud-ouest. Bordé au nord par la rue Manin, il atteint au sud la rue de Belleville; il est limité à l’ouest par l’avenue Simon-Bolivar et au nord-est par la rue de Crimée, au sud-est par la rue Arthur-Rozier, la rue des Solitaires et la rue de Palestine.

Toute la partie nord du quartier est occupée par le parc des Buttes-Chaumont, en forme de corne d’abondance et bordé au sud par la rue Botzaris. Aménagé dans le cadre des travaux haussmanniens (1864-1867), très riche en oiseaux, le parc occupe presque 25 ha sur d’anciennes carrières de gypse, s’étage en terrasses sur les pentes du relief et s’orne d’un plan d’eau de 1,5 ha, entourant l’île du Belvédère accessible par une passerelle, ainsi que d’une grotte à stalactites, d’une falaise de 30 m et d’une cascade, d’un temple de la Sybille, de plusieurs pavillons et restaurants et de deux théâtres de Guignol — et même d’un tronçon de la voie ferrée de Petite Ceinture.

Au sud, la rue Fessard et la rue de La Villette traversent la partie habitée du quartier, qui accueille le collège public Claude-Chappe (430 élèves), l’erea (établissement régional d’enseignement adapté) Jean-Jaurès, le lycée professionnel privé Jules-Richard des microtechniques, laïque sans but lucratif créé en 1923 (250 élèves), le Centre d’art contemporain le Plateau et l’atelier du Plateau (théâtre de 80 places) et le théâtre Clavel (120 places). Au sud-est se dresse la grande église néogothique Saint-Jean-Baptiste-de-Belleville, édifiée en 1859 par Lassus et dotée de deux flèches en façade de 70 m de haut. Le quartier bénéficie des stations de métro Pyrénées, Jourdain, Botzaris et des Buttes-Chaumont, les deux dernières donnant directement sur le parc. Le nom est d’origine ancienne et fait allusion au relief, qui correspond à la retombée septentrionale des hauteurs de Belleville à Romainville, Chaumont signifiant habituellement mont Chauve. La station de métro Buttes-Chaumont est sur la ligne 7 B, ouverte en 1912, est rue Botzaris juste au sud-est du parc, et l’une des plus profondes du réseau (25 m, 150 marches).


Danube

quartier du 19e arrondissement de Paris, au centre-est. Il est limité à l’ouest par la rue de Crimée, qui longe le parc des Buttes-Chaumont. Au nord, la limite suit la rue Manin, emprunte une fraction du boulevard Sérurier et suit l’avenue de la Porte-de-Pantin. Au sud, elle longe la rue Bellevue, la rue Janssen et une fraction du boulevard Sérurier. À l’est, le quartier dépasse la rue Sigmund-Freud et atteint les petites rues du Progrès et Marceau au-delà du périphérique.

Il est traversé par le boulevard Sérurier et la rue David-d’Angers, et à l’est par le périphérique et les boulevards d’Indochine et d’Algérie, ce dernier serpentant au milieu du parc situé entre les portes Brunet et du Pré-Saint-Gervais. Ce parc de la Butte-du-Chapeau-Rouge (4 ha), dont le nom viendrait d’une ancienne guinguette, a été réaménagé en buttes et gradins en 1939 sur un ancien domaine de carrières qui relevait du Pré-Saint-Gervais avant 1860 et fut un haut lieu de manifestations pacifistes à la veille de la guerre de 1914.

À l’ouest et au sud, entre les rues Bellevue, du Général-Brunet et David-d’Angers, des séries de rues et «villas» parallèles et piétonnes signalent un lotissement de maisons individuelles qui comporte les (petites) rues de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité et que traversent la rue de Mouzaïa et la rue du Général-Brunet. Ce secteur de la Mouzaïa, parfois dit de Beauregard, porte depuis 1899 le nom d’une crête d’Algérie traversée par les gorges de la Chiffa, où eut lieu une bataille de la conquête de l’Algérie en 1830. Il a été aménagé de 1890 à 1910 en maisons ouvrières de brique limitées à un étage en raison de la fragilité d’un sous-sol truffé d’anciennes carrières, s’est agrandi du lotissement du Danube (1924) et n’a que peu évolué depuis. Il est dominé au sud par une série de cinq grands blocs d’appartements identiques donnant sur la rue de Bellevue, et doté à l’ouest de l’église Saint-François-d’Assise, à l’élégant clocher de brique de 1928.

Le quartier contient le grand et moderne lycée technique public Diderot (850 élèves dont 310 post-bac, électronique, automatismes, microtechniques), construit en 1995 en forme de vaisseau sur le site de l’ancien hôpital Hérold selon des plans de J.-L. Laurent, et le lycée public Georges-Brassens (290 élèves). Au nord-est, le collège Georges-Rouault (420 élèves) est hors les murs, séparé du périphérique par la rue et le square de la Marseillaise. Les stations de métro Botzaris et Pré-Saint-Gervais sont en bordure du quartier, la station de métro Danube est au milieu (ligne 7 B) et a été construite en 1911 sur pilotis supportant un viaduc souterrain, en raison de l’instabilité des terrains. Le nom du quartier vient de l’ancienne place du Danube, ouverte en 1875 en accord avec la Compagnie des marchés aux chevaux et fourrages, en même temps que les rues David-d’Angers et du Général-Brunet, et rebaptisée place Rhin-et-Danube en 1951 en hommage à la Première Armée (1943-1945). La station de métro Pré-Saint-Gervais de la ligne 7 B, à sens unique, est sur le boulevard Sérurier au bout de la rue de la Mouzaïa, depuis 1911.


Flandre-Aubervilliers

quartier du 19e arrondissement de Paris, au nord-ouest. Le quartier est limité par la rue d’Aubervilliers à l’ouest, la rue de l’Ourcq au nord, l’avenue de Flandre à l’est et la fin du boulevard de La Villette au sud-ouest. Il est séparé des voies ferrées, à l’ouest, par le nouvel aménagement des jardins d’Éole, qui relève du 18e arrondissement. Il a pour axe la rue de Tanger, d’où divergent vers le nord et le nord-est les rues Curial et Archereau; il est traversé par la rue de Crimée.

De son centre émergent de hautes tours de logements. Le grand ensemble des Orgues de Flandre est contenu entre les rues Archereau, Riquet, de Crimée et l’avenue de Flandre. Il comporte trois très hauts immeubles de Schutz van Treeck, construits de 1970 à 1979: la tour Cantate (101 m, 31 étages), la tour Fugue (108 m, 33 étages) et la tour Prélude (123 m, 39 étages) qui est à ce jour le plus haut immeuble d’habitation de Paris; plus une tour n°4 de 90 m et 26 étages et deux immeubles plus bas, n°5 et 6, de 48 m et 16 étages. Un peu plus au nord est une tour ou résidence Artois-Flandre de 80 m (28 étages); une autre, au 75 de la rue de l’Ourcq (63 m, 21 étages) a été achevée dès 1970. Vers l’ouest se dressent, rue Riquet, deux tours de 62 et 61 m (19 étages), l’une de 1965 et l’autre de 1975.

Elles dominent les anciens bâtiments des Pompes Funèbres de Paris, transformés récemment en un vaste complexe culturel dit le Cent-Quatre, du nom de son numéro sur la rue d’Aubervilliers. Le quartier accueille en outre le lycée public professionnel du bâtiment Hector-Guimard (410 élèves) et le collège public Georges-Méliès (540 élèves), le marché Riquet et l’ex-grand magasin du BHV Flandre avenue de Flandre, qui a fermé en 2008 et laissé la place à un Monoprix et un Castorama; la mosquée Ed-Dawa (ou Addawa) face à l’église moderne Notre-Dame-des-Foyers, la synagogue de la Villa Curial.

Le quartier est desservi par les stations de métro Stalingrad, Riquet et Crimée. Son nom vient de deux longues rues. L’avenue de Flandre (1 500 m) va du boulevard de La Villette à la Porte de La Villette et correspond à une partie rectiligne de la route nationale 2, nommée avenue en 1944. Elle a pour annexe un passage de Flandre. Elle était prolongée par l’avenue du Pont-de-Flandre, mais celle-ci a été rebaptisée avenue Corentin-Cariou en 1944, du nom d’un conseiller municipal de l’arrondissement, tué par les Allemands en mars 1942 comme otage. L’allée des Orgues de Flandre est une voie de desserte locale de 1975.

La rue d’Aubervilliers commence sur les boulevards extérieurs au contact des boulevards de La Chapelle et de La Villette et court sur 1 800 m jusqu’à la Porte d’Aubervilliers; elle a repris le tracé un peu sinueux d’un ancien chemin d’Aubervilliers et longe le jardin d’Éole et les voies ferrées de la gare de l’Est, qu’elle traverse en souterrain en changeant de direction au carrefour de la rue de Crimée. Elle est prolongée par l’avenue de la Porte-d’Aubervilliers jusqu’au périphérique; celle-ci passe au contraire au-dessus de voies ferrées du réseau de la Petite Ceinture.


Manin-Jaurès

quartier du 19e arrondissement de Paris, au centre. Il est compris entre l’avenue Jean-Jaurès au nord et le parc des Buttes-Chaumont au sud-ouest; il est limité à l’ouest par l’avenue Laumière, et sa limite méridionale suit la rue Manin, que doublent juste au nord les allées Darius-Milhaud, piétonnières, puis un tronçon du boulevard Sérurier jusqu’à la place de la Porte-de-Pantin. Il est traversé par la rue Petit, qui se dirige vers la Porte Chaumont.

Il comprend à l’angle sud-ouest la mairie du 19e, au centre le petit cimetière de La Villette ouvert en 1828 (1,01 ha, 2 500 concessions), le lycée Georges-Brassens (290 élèves) et le collège de même nom (560 élèves), le théâtre Darius-Milhaud (80 places) et, à l’est, le lycée professionnel d’Alembert (métiers du cuir, 600 élèves dont 160 post-bac), voisin de l’hôpital Jean-Jaurès (150 lits, privé à but non lucratif) et du centre d’imagerie médicale de la Sente des Dorées.

Il contient une église orthodoxe Saint-Serge et deux catholiques, Sainte-Colette au sud-ouest et Sainte-Claire à la pointe orientale, toutes deux très modernes d’aspect; une maison d’accueil spécialisée (80 polyhandicapés) de l’ordre de Malte, un collège juif Beth Hanna (470 élèves). Une haute tour d’appartements Belvédère de 82 m et 28 étages (1969) s’élève au nord-ouest.

Les stations de métro Laumière, Ourcq et Porte-de-Pantin jouxtent le quartier côté nord. Le quartier tire son nom des deux voies qui l’encadrent. La rue Manin, antérieurement rue de Mexico, a été nommée en 1880 en mémoire de Daniel Manin (1804-1857), homme d’État italien qui présida la République de Venise en 1848-1849. L’avenue Jean-Jaurès a reçu son nom dès août 1914, juste après la mort du professeur, député et tribun socialiste (1859-1914); longue de 1 900 m, c’est une ancienne route de Meaux (et même rue et route d’Allemagne) et avenue de la Porte de Pantin, aménagée par étapes à partir de 1863 à partir de l’ancienne barrière de Pantin. Elle va de la place de la Bataille-de-Stalingrad à la place de la Porte-de-Pantin en longeant l’entrée du parc de la Villette et la Cité de la Musique. La station de métro Jaurès est à la limite des 10e et 19e arrondissements de Paris au début de l’avenue Jean-Jaurès, près du boulevard de la Villette et du canal Saint-Martin. Elle fut ouverte en 1903 sur la ligne 2, sous le nom de Rue d’Allemagne, et rebaptisée aussi en août 1914. Elle est également sur la ligne 7 (1911), la ligne 5 (1942) et la ligne 7 bis (1967) et dispose de trois accès.

L’avenue Laumière limite le quartier à l’ouest, allant de l’avenue Jean-Jaurès à la rue Manin et donc au parc des Buttes-Chaumont, en passant devant la mairie; son nom, attribué en 1867, est celui d’un général (1812-1863) tué lors de la guerre du Mexique. La station de métro Laumière de la ligne 5 est à l’angle Laumière-Jaurès; elle a été ouverte en 1942 et offre trois accès. La station de métro Porte-de-Pantin est sur l’avenue Jean-Jaurès au bout de la Sente-des-Dorées, sur la ligne 5 depuis 1942; elle a pour sous-titre Parc de la Villette. La place de la Porte-de-Pantin, aménagée et nommée en 1930, sépare les boulevards Sérurier et d’Indochine; elle est prolongée à l’est par la courte avenue de la Porte-de-Pantin (130 m), nommée en 1936, à la source de la nationale 3.


Place-des-Fêtes

quartier du 19e arrondissement de Paris, au centre-sud-est. Centré sur la place des Fêtes, il est limité au sud par la rue de Belleville, à l’ouest par la rue Arthur-Rozier, la rue des Solitaires et la rue de Palestine, à l’est par la rue de l’Orme et le début de la rue de Romainville, au nord par la rue Bellevue, la rue Janssen et une fraction du boulevard Sérurier.

Il comprend au nord plusieurs grosses tours d’appartements des années 1970, dont la tour Occident de 82 m de haut (28 étages), la tour Orient de 65 m (22 niveaux), les cinq tours de la rue Compans (60 m, 20 niveaux) et de la rue Eugénie-Cotton (51 m, 17 niveaux). La place des Fêtes et le square Monseigneur-Maillet attenant ont été réaménagés; la place s’orne d’une fontaine-labyrinthe et accueille un marché, un magasin Monoprix, un centre culturel et centre d’animation, des magasins et une station de métro. Une autre tour d’appartements de 69 m et 23 étages se dresse juste à l’est sous le nom de la Place des Fêtes.

Tout près au sud, le jardin du Regard de la Lanterne donne accès à une ouverture datant du 16e s., par laquelle on peut surveiller le niveau d’eau d’un réservoir souterrain. Trois autres tours de moindre hauteur et une longue barre de logements s’alignent juste à l’est, en bordure de la rue de Belleville. Le quartier accueille le collège Guillaume-Budé (470 élèves) et bénéficie des stations de métro Place-des-Fêtes, Télégraphe et Pré-Saint-Gervais. Le nom date de 1879 et rappelle que c’était là le lieu des fêtes de Belleville. La rue des Fêtes (150 m) est à côté. La station de métro Place-des-Fêtes a été ouverte sur la ligne 7 en 1911, sur la ligne 11 en 1935 sur un dessin en courbe; la modification de la ligne 7 en 1987 en a fait une station à sens unique sur la ligne 7 B.


Pont-de-Flandre

quartier du 19e arrondissement de Paris, occupant le nord de l’arrondissement. Il est limité au sud par la rue de l’Ourcq et le canal de l’Ourcq, et déborde assez largement au nord du périphérique le long de la limite d’Aubervilliers. L’avenue de Flandre, prolongée par les avenues Corentin-Cariou et de la Porte-de-la-Villette, forme un axe SO-NE du quartier. Le quartier comporte au nord de larges emprises ferroviaires, qui isolent le boulevard Macdonald et ses abords.

Il contient la partie méridionale du canal de Saint-Denis et, tout au nord, une grande partie du bassin des Entrepôts, qui est partagé avec la commune d’Aubervilliers. Ce secteur du nord-ouest est en travaux sous la conduite de l’entreprise Icade dans le cadre de la zac (zone d’aménagement concerté) Canal-Porte d’Aubervilliers de Plaine-Commune. La zone urbaine sensible Curial-Cambrai-Alphonse-Karr y a été définie sur 17 ha et a 11 600 habitants. À l’ouest du canal de Saint-Denis, une série de seize tours nommées de Curial A à Curial P bordent les voies ferrées de la gare de l’Est, toutes de 1975 et semblables, de 60 m et 20 étages. Ce secteur comprend le collège public Edmond-Michelet (520 élèves).

Le nord-est du quartier contient la partie septentrionale du parc de La Villette, avec la Cité des Sciences et de l’Industrie ouverte en 1986 et qui reçoit plus de trois millions de visiteurs par an dont de nombreux écoliers, la Géode (salle de spectacle sphérique de 36 m de diamètre) et la Maison de la Villette, le sous-marin l’Argonaute (1989) et la salle de cinéma Cinaxe pour des effets spéciaux, un centre équestre, le Cabaret Sauvage et la péniche-cinéma du Baruda, plus l’École nationale du Cirque Annie-Fratellini (privée) et la Halle aux Cuirs au nord-est, de part et d’autre du périphérique; la cheminée du chauffage urbain y monte à 90 m.

La Porte de La Villette a un marché couvert, des ateliers de la RATP et une salle de concerts, spectacles et expositions GlazArt (300 places) dans une ancienne gare routière. Le quartier, dont le nom vient du pont sur le canal de Saint-Denis au bout de l’avenue de Flandre, est desservi par les stations de métro Porte-de-la-Villette et Corentin-Cariou, toutes deux sur la ligne 7 (1910). La première fut le terminus de la ligne jusqu’en 1979, date à laquelle la ligne a été prolongée jusqu’au Fort d’Aubervilliers. Le boulevard Macdonald est un élément du boulevard des Maréchaux, qui va sur 1 800 m du canal de l’Ourcq à la Porte d’Aubervilliers; il porte le nom d’Étienne Macdonald (1765-1840), français d’origine écossaise, général en 1794, maréchal en 1809 et duc de Tarente en 1810. Le nom de Pont-de-Flandre avait été donné à l’avenue prolongeant l’avenue de Flandre jusqu’au boulevard Macdonald, et à sa station de métro; les deux ont été renommés Corentin-Cariou en 1944.


Porte-des-Lilas

quartier du 19e arrondissement de Paris à l’angle sud-est. Limité au sud par la rue de Belleville et l’avenue de la Porte-des-Lilas, il déborde assez nettement à l’est du périphérique où il atteint le centre commercial Babylone dans la commune du Pré-Saint-Gervais. Sa limite occidentale, compliquée, suit l’avenue de la Porte-du-Pré-Saint-Gervais, puis une partie du boulevard d’Algérie, la rue Aulard, une fraction du boulevard Sérurier, la rue de l’Orme et le début de la rue de Romainville. Il est traversé par le périphérique et par le boulevard Sérurier, élément du boulevard des Maréchaux qui sinue sur 2 600 m de la Porte des Lilas au canal de l’Ourcq, qui porte le nom d’un maréchal de France (1742-1819).

Il contient dans l’ancienne «zone» l’hôpital Robert-Debré, construit en 1988 à la suite de la fusion des hôpitaux pour enfants Hérold et Bretonneau des 19e et 18e arrondissements, disposant de 60 lits de jour et spécialisé dans les enfants et adolescents et la maternité. Juste à l’est sont les réservoirs d’eau des Lilas et, au-delà, les bâtiments des Archives de Paris à la Porte des Lilas (1989), laissant un peu de place à trois blocs d’habitation et à la fondation de l’Armée du Salut et à sa résidence maternelle.

Non loin est la clinique des Maussins du groupe Nollet (150 lits en chirurgie). Le théâtre de l’Orme est à la Porte de Pré-Saint-Gervais. L’église de Fatima (1954), longtemps isolée, est maintenant intégrée à l’hôpital Debré. Le quartier est desservi par les stations de métro Porte-des-Lilas et Pré-Saint-Gervais. La première a été ouverte en 1921 sur la ligne 3, sur le tronçon devenu autonome en 1971 sous le nom de ligne 3 B, et sur la ligne 11 depuis 1935. Le nom vient évidemment de la proximité de la commune des Lilas, créée en 1867.


Secrétan

quartier du 19e arrondissement de Paris, au centre-ouest. Il s’appuie à l’ouest sur le boulevard de La Villette, au nord sur l’avenue Jean-Jaurès, à l’est sur l’avenue de Laumière. Sa limite méridionale suit les courbes de la rue Manin puis de l’avenue Simon-Bolivar et s’achève à l’ouest par la première partie de l’avenue Mathurin-Moreau. Il est traversé par l’avenue Secrétan et la rue de Meaux.

Il contient en son centre le marché Secrétan, le grand lycée public Henri-Bergson (450 élèves plus 560 au collège), qui dispose d’une section pour handicapés; le lycée professionnel public Jacquard (590 élèves) pour les métiers de l’électricité; le lycée professionnel Armand-Carrel (250 élèves) en secrétariat et comptabilité; le collège catholique Saint-Georges; le lycée technique privé laïque L’Initiative, spécialisé dans les arts appliqués (céramique et graphique). Un peu plus au nord est l’École privée des métiers de la création (EPMC la Ruche), un peu plus au sud le lycée juif Lucien-de-Hirsch (360 élèves). Le collège public Édouard-Pailleron est vers l’est; il a été reconstruit après le dramatique incendie en 1973 qui fit 20 morts et remit en cause des méthodes de construction exagérément sommaires. L’Espace Pailleron est un complexe sportif avec un grand gymnase, piscine et patinoire de l’UCPA, ouvert en 1933 et complété et rénové depuis.

Le quartier comprend au sud-est le centre ophtalmologique de la Fondation Adolphe de Rothschild, créée en 1905 et disposant de 180 lits, une clinique Jeanne-Garnier, le Bouffon-Théâtre rue de Meaux (50 places), l’église catholique Saint-Georges et une église évangélique luthérienne, deux synagogues. Il est accessible par les stations de métro Colonel-Fabien, Jaurès, Laumière et Bolivar. Le nom du quartier vient de l’avenue Secrétan (700 m), qui rend hommage depuis 1868 à un ancien colonel de la garde napoléonienne blessé aux environs en 1815; elle va droit du boulevard de la Villette au NO au parc des Buttes-Chaumont (rue Manin) au SE, par le métro Bolivar.