Paris 20e arrondissement

Paris-20e

Highslide JS

193 200 hab., 598 ha, arrondissement de l’est de Paris. Il va de la rue Belleville au nord au cours de Vincennes au sud et associe donc les portes des Lilas, de Ménilmontant, de Bagnolet, de Montreuil et de Vincennes. Il a été formé en 1860 en réunissant la moitié sud de la commune de Belleville, la quasi-totalité de celle de Charonne, une fraction de Saint-Mandé et, du côté du périphérique au nord-est, quelques terrains de Pantin (avant la création de la commune des Lilas) et Bagnolet. Ménilmontant, Saint-Fargeau et le Père-Lachaise font ainsi partie de l’arrondissement, dont le territoire accidenté fut jadis grand fournisseur de carrières de gypse et d’eau de source et qui a reçu de nombreuses industries après l’ouverture du chemin de fer de Petite Ceinture.

Sa limite occidentale suit la ligne des boulevards de Belleville, de Ménilmontant et de Charonne, sur le site de l’ancienne enceinte des Fermiers généraux qui fut celui de l’octroi de Paris. Il se rétrécit ainsi progressivement vers le sud. À l’est, il déborde légèrement du périphérique, jusqu’à atteindre la rue des Frères Fabien à la limite de Bagnolet. Il est traversé par la rue de Ménilmontant que prolonge la rue Saint-Fargeau, par l’avenue Gambetta d’où part, de la place Gambetta, la rue Belgrand vers la porte de Bagnolet, et au sud par les rues d’Avron et de Lagny.

Dans le sens nord-sud, il est traversé en son milieu par la longue rue des Pyrénées, qui croise l’avenue Gambetta place Gambetta. Il contient le cimetière du Père-Lachaise et, au nord-ouest, le parc de Belleville. Le boulevard des Maréchaux y porte les noms de Mortier au nord, Davout au sud; le périphérique est chargé d’un gros échangeur à la Porte de Bagnolet, d’où sort l’autoroute A 3. Toute la partie septentrionale est sur les hauteurs de Belleville-Bagnolet et sur les pentes qui descendent vers le sud.

L’arrondissement est divisé en sept quartiers: Belleville au nord-ouest et Télégraphe-Pelleport-Saint-Fargeau au nord-est, Amandiers au centre-nord-ouest et Gambetta au centre-nord-est; Père-Lachaise-Réunion au centre sud-ouest et Saint-Blaise au centre-sud-est; Plaine au sud. Il a été l’un des foyers populaires de la Commune de Paris en 1871, qui lui valut le surnom de «Colline Rouge», et il contient le Mur des Fédérés à la limite méridionale du Père-Lachaise.

L’arrondissement a douze collèges et 5 lycées publics, 11 théâtres et huit salles d spectacles. Il fut un haut lieu de l’industrie du bois, du meuble et du jouet jusque vers 1960, ainsi que des industries alimentaires et métallurgiques; le long des Grands Boulevards, s’étaient ouvertes à Belleville et Charonne de nombreuses guinguettes hors les murs dont le souvenir est maintenu par les références folkloriques à Belleville et Ménilmontant. Une zone urbaine sensible de 22 ha et 1 800 hab. a été délimitée au nord-ouest dans le quartier de Belleville, qui fait partie d’un plus grand ensemble de rénovation urbaine dénommé Belleville-Amandiers (37 200 hab.). Quatre autres secteurs sont l’objet d’un plan de rénovation: Saint-Blaise au sud-est (11 900 hab.), Fougères, Python-Duvernois (autour de la Porte de Bagnolet) et Porte de Montreuil au nord et au sud de l’ancienne Zone (13 500 hab. ensemble).

L’arrondissement avait 99 800 hab. en 1872; sa population a atteint un maximum en 1936 avec 208 100 hab.; descendue à 172 000 hab. en 1982, elle augmente depuis. Cela tient à un fort excédent de naissances sur les décès (+0,9% par an), alors que le solde migratoire n’est que très faiblement négatif (-0,1%); la population y est l’une des plus stables de Paris (2e pour le pourcentage de ménages qui étaient dans le même logement cinq ans avant). Le 20e est l’un des trois arrondissements les plus pauvres de Paris, et même celui qui a les plus bas revenus pour les ménages payant l’impôt (32 500 euros par an, moyenne parisienne 53 300); toutefois, le pourcentage de cadres et professions supérieures y est un peu moins bas que dans le 19e, ainsi que celui des diplômés de l’enseignement supérieur.

La majorité politique est à gauche; le maire a été le député Michel Charzat de 1995 à 2008; quoique tous deux socialistes, il a été battu en 2008 par Frédérique Calandra, militante des milieux associatifs et médiatrice, qui avait été désignée tête de liste de l’union de la gauche. L’arrondissement enregistre 76 300 emplois, alors que les résidants ayant un emploi sont au nombre de 91 600: c’est le taux de couverture le plus faible de Paris (75%); ces emplois sont parmi les moins qualifiés de la capitale, avec les deux autres arrondissements du nord-est (19e et 18e) et le 4e. La proportion de résidences secondaires y est la plus faible de Paris, celle des logements vacants l’une des deux plus faibles. Le potentiel hôtelier est modéré, avec 21 hôtels (1 200 chambres) dont aucun de luxe.

Si l’artisanat reste actif, les établissements de plus de 100 emplois sont peu nombreux. Se signalent une fabrique de matériel de distribution ECE (250 à 500 sal.), l’ingénierie Studec (100 à 200 sal.), la banque BNP (100 à 200 sal.), la gestion immobilière Logis Transports (100 à 200 sal.), les constructions Pradeau et Morin (100 à 200 sal.) et CMP (Construction Moderne Parisienne, 500 à 1 000 sal.), et surtout les nettoyages DMMS (1 000 à 2 000 sal.), Audacieuse (500 à 1 000 sal.), Essi Corail (200 à 500 sal.) et Essi Jade (200 à 500 sal.), Veolia (200 à 500 sal.), Maintenance Industrielle (200 à 500 sal.), Utile et Agréable (100 à 200 sal.), Action Technique ATN (200 à 500 sal.), Clean (100 à 200 sal.). EDF indique 100 à 200 emplois, la RATP 500 à 1 000, Air France 1 000 à 2 000 sur l’avenue périphérique Léon-Gaumont à la limite de Montreuil. Dans le commerce apparaissent le magasin du Printemps-Nation (200 à 500 sal.) sur le cours de Vincennes, deux Monoprix (100 à 200 sal. chacun); arts du spectacle Art Com (100 à 200 sal.), restauration L’Alsacienne (groupe Elior, 100 à 200 sal.).


Amandiers

quartier du 20e arrondissement de Paris, juste au nord du Père-Lachaise. Il est limité par le boulevard de Belleville à l’ouest, la rue de Ménilmontant au nord, l’avenue Gambetta au sud, la rue de la Bidassoa à l’est. Il contient le square des Amandiers, orné d’un mur d’eau, et accueille les collèges publics Colette-Besson (260 élèves) et Robert-Doisneau (500 élèves), le lycée professionnel Martin-Nadaud à l’est (550 élèves, secrétariat et comptabilité), le Vingtième-Théâtre (250 places) au nord; à l’ouest, le lycée juif Heikhal Menahem Elhaï (150 élèves). Il est desservi par les stations de métro Ménilmontant et Père-Lachaise; le métro Gambetta est proche de l’angle oriental du quartier, mais dans le quartier Gambetta. La rue des Amandiers (620 m) a donné son nom au quartier; il lui vient d’un ancien lieu-dit des Amandiers, où devaient fleurir des amandiers sur les pentes méridionales des collines de Belleville. Le quartier est englobé dans la zone de rénovation urbaine Belleville-Amandiers (37 200 hab.); la partie hors de la zone urbaine sensible de Belleville rassemble 27 400 personnes sur 62 ha mais comprend aussi la moitié orientale du quartier de Belleville.


Belleville

quartier du 20e arrondissement de Paris, à l’angle nord-ouest; il est délimité par la rue de Belleville au nord et la rue de Ménilmontant au sud, le boulevard de Belleville à l’ouest et la rue des Pyrénées à l’est. Le parc de Belleville, créé en 1988, occupe en son centre 4,5 ha sur le flanc sud-ouest de la colline, où il est aménagé en terrasses offrant une belle vue sur Paris; il comprend une vigne et une Maison de l’Air, 1 200 arbres et une grande fontaine en cascades. Il est lui-même dominé au sud par une tour d’appartements de 69 m et 23 étages, achevée en 1980, et comprend d’autres immeubles en hauteur. Au nord-ouest, la rue Ramponeau (310 m) tire son nom d’un célèbre cabaretier du 18e s. établi en ces lieux, si populaire que toute une série de choses furent désignées «à la Ramponeau»; il en est resté, quoique vieillis, des mots (écrits souvent avec deux n) désignant un coup porté ou la trace d’un coup, un poussah, un marteau de tapissier, voire une chaussette à café.

Au sud, l’église Notre-Dame-de-la-Croix, achevée en 1881, est elle-même un grand bâtiment de 97 m de long, à haut clocher-porche de 78 m de haut dans un curieux mélange d’imitation de roman et de gothique à la fois, que l’on avait voulu imposant pour aller à la reconquête des quartiers populaires. Tout près sont le lycée technique public Étienne-Dolet (350 élèves, secteur sanitaire et social) et le collège Jean-Baptiste-Clément (450 élèves); deux synagogues sont au nord-ouest. À l’angle sud-est, le centre culturel du Pavillon Carré de Baudouin occupe une folie du 17e s. judicieusement réaménagée. Côté est, se trouve aussi le collège catholique Sainte-Louise (300 élèves). Toute la partie occidentale du quartier est incluse dans une zone urbaine sensible Belleville de 11 000 hab. sur 22 ha. Le quartier est desservi par les stations de métro Belleville, Couronnes et Ménilmontant à l’ouest, Pyrénées au nord.

Il est loin de rassembler tout ce qui a pour nom Belleville à Paris. En effet, Belleville est un ancien village au statut de commune qui était situé au-delà du mur d’octroi des Fermiers généraux; après avoir été Savies, le nom était apparemment devenu Bellevue au 17e s., compte tenu de sa position élevée et dégagée sur la partie occidentale du relief qui domine Paris à l’est, puis a été déformé en Belleville. La commune avait 4 100 hab. en 1821, 10 700 hab. en 1836, 27 600 en 1946, 57 700 en 1856. Son territoire a été annexé par Paris dans son entier en 1859 et divisé entre le 19e et le 20e arrondissement. La hauteur qu’il occupait est la plus élevée du département de Paris; il s’étendait des Buttes-Chaumont et du Père-Lachaise inclus au boulevard des Maréchaux, et incluait ainsi à l’est Ménilmontant.

De nos jours, un quartier du Bas-Belleville fait pendant à celui de Belleville dans le 19e arrondissement, et un quartier Belleville-Saint-Maur est dans le 11e arrondissement; mais le vieux village et son église principale Saint-Jean-Baptiste-de-Belleville sont dans le quartier des Buttes-Chaumont (19e arrondissement) tandis que la place des Fêtes et la cité du Palais-Royal-de-Belleville sont dans le quartier Place-des-Fêtes du même arrondissement, le cimetière et le réservoir de Belleville dans le quartier Télégraphe-Pelleport-Saint-Fargeau du 20e, ainsi que la villa des Hauts-de-Belleville (132 m).

La rue de Belleville court des Grands Boulevards à la Porte des Lilas sur 2 250 m, le boulevard de Belleville de la rue de Belleville à la rue de Ménilmontant sur 680 m (et 42 de large) et a pour annexe dans le quartier un square (privé) du Nouveau-Belleville. La station de métro Belleville est au croisement des lignes 2 (1903) et 11 (1935), en un lieu très fréquenté sous le carrefour des boulevards de La Villette et de Belleville, des rues de Belleville et du Faubourg-du-Temple, à l’angle des 10e, 11e, 19e et 20e arrondissements; elle y a cinq accès.


Gambetta

quartier du 20e arrondissement de Paris, au centre-nord-est. Il va de la rue de la Bidassoa et du cimetière du Père-Lachaise (rue des Rondeaux), à l’ouest, au périphérique à l’est, qu’il déborde très légèrement. Ses limites sud et nord sont très sinueuses: au nord, rue de l’Isle-Adam, rue Pelleport et place Signac, l’avenue Gambetta jusqu’à la place Saint-Fargeau, la rue Haxo et la rue du Surmelin, un tronçon du boulevard Mortier, puis la rue de Guébriant et la rue Léon-Frapié; au sud, par les petites rues Charles-Renouvier, Villa Stendhal, rue de l’Indre, rue Pelleport, un tronçon de la rue de Bagnolet jusqu’à la place de la Porte-de-Bagnolet, puis vers le sud un fragment du boulevard Davout jusqu’à la rue Serpollet.

Le quartier, qui était dans la commune de Charonne, contient la mairie du 20e, la place Gambetta et le square Édouard-Vaillant. Le théâtre national de la Colline, successeur du théâtre de l’Est parisien parti plus à l’est, est tout près avec deux salles, l’une de 500 à 750 places et l’autre de 200 places, dans un bâtiment nouveau de 1988; il emploie 80 permanents et 500 intermittents. Le théâtre de Ménilmontant est un peu plus au nord; il offre trois salles de 350, 100 et 90 places. Un centre culturel privé a repris les locaux de la vieille coopérative ouvrière la Bellevilloise rue Boyer (fondée en 1877), qui étaient devenus des bureaux de 1950 à 2000; la Maroquinerie y dispose d’une salle de concerts de 500 places, avec restaurant. La même rue avait abrité le Centre de documentation scientifique du CNRS, décentralisé à Vendœuvre-lès-Nancy en 1988.

Le centre hospitalier public Tenon, lié à l’Université Pierre-et-Marie-Curie, est au milieu du quartier; il dispose de 600 lits. Non loin est le lycée juif Beth Yacov (100 élèves). Près de la Porte de Bagnolet, le petit ensemble de maisons à jardinets, dénommé La Campagne à Paris, a été construit par une coopérative ouvrière de 1907 à 1926. Un grand atelier de la RATP est proche de la Porte de Bagnolet. À l’est, au-delà du boulevard des Maréchaux, sont des blocs d’immeubles d’appartements, le grand square Séverine (2,4 ha), de 1933, le collège Pierre-Mendès-France (550 élèves) et des espaces verts s’élargissant dans le square Emmanuel-Fleury (2,3 ha), une caserne de gendarmerie, le centre sportif Davout et le stade de Bagnolet.

Le quartier est desservi par les stations de métro Gambetta, Saint-Fargeau et Porte-de-Bagnolet. Il porte le nom de sa principale artère, l’avenue Gambetta, longue de 2 280 m et qui a été créée à partir de 1887 et nommée en 1893; Léon Gambetta a été député de l’arrondissement, et ministre (1838-1882). La place Gambetta est au croisement de l’avenue et de la rue des Pyrénées, et sert d’esplanade à la mairie. La station de métro Gambetta est place Gambetta devant la mairie, où elle offre cinq accès; elle fut terminus de ligne en 1903, puis la ligne a été prolongée jusqu’à la Porte-de-Bagnolet et à la station Galliéni (à Bagnolet) en 1971; la même année, la station Gambetta s’est complétée de la ligne 3 bis vers la Porte-des-Lilas.

Le boulevard Mortier est un tronçon du boulevard des Maréchaux qui va de la Porte de Bagnolet à la Porte des Lilas, sur 1 350 m; Édouard Mortier (1768-1835) fut général en 1799, maréchal en 1804 et duc de Trévise, plus tard député, ambassadeur et ministre, tué lors de l’attentat de Fieschi. Il est flanqué à l’est par la rue Le Vau, tracée en 1957 sur 550 m dans l’ancienne Zone entre la Porte de Bagnolet et la Porte de Ménilmontant et nommée d’après l’architecte et décorateur (1612-1670). La rue Belgrand, qui va de la place Gambetta à la Porte de Bagnolet sur 700 m, porte depuis 1879 le nom d’un ingénieur des Ponts et Chaussées, qui dirigea le service des eaux et aqueducs de Paris (1810-1878). La rue du Surmelin, qui va de l’avenue Gambetta et de la rue Pelleport à la Porte de Ménilmontant sur 550 m, évoque également l’adduction et la proximité de l’aqueduc de la Dhuis: le Surmelin est une rivière de la Brie champenoise, dont la Dhuis est un affluent. La rue a été nommée en 1877 à partir d’un ancien Chemin Neuf de Ménilmontant.


Père-Lachaise-Réunion

quartier du 20e arrondissement de Paris, au centre sud-ouest. Toute sa partie septentrionale est occupée par le célèbre cimetière du Père-Lachaise. Les limites sont au nord l’avenue Gambetta et au sud la rue d’Avron, à l’ouest les boulevards de Ménilmontant et de Charonne, à l’est la rue des Rondeaux et la rue des Pyrénées.

Le cimetière du Père-Lachaise s’étend sur 44 ha, compte 5 300 arbres et un grand columbarium. Il porte le nom d’un jésuite, qui fut confesseur de Louis XIV. Ancienne propriété des jésuites qui durent le revendre, le domaine fut ensuite abandonné, puis devint en 1804 l’un des trois grands cimetières parisiens, sur 17 ha; il fut promu en 1815 par le transfert des dépouilles d’Héloïse et Abélard, de Molière et de La Fontaine; il avait déjà 33 000 tombes en 1833 et s’est encore étendu, devenant le plus vaste de Paris; 69 000 tombes y sont actuellement recensées. Il a connu les derniers combats de la Commune à la fin de la Semaine Sanglante et l’exécution de 148 Communards devant le Mur des Fédérés, au sud-est, devenu un lieu de commémorations régulières; un Jardin du Souvenir a été aménagé depuis 1985 pour la dispersion des cendres, le grand columbarium a déjà un siècle; la fréquentation est de deux millions de visiteurs par an.

Au sud du Père-Lachaise, le relief descend dans des quartiers peuplés, où sont le petit lycée professionnel public Charles-de-Gaulle (250 élèves, tertiaire), le collège public Henri-Matisse (410 élèves) et l’École supérieure de techniciens en biologie appliquée (ESTBA), institution privée laïque sans but lucratif qui reçoit 480 élèves. Le théâtre Confluences-Maison des arts urbains est à l’ouest du cimetière sur le boulevard de Charonne, le théâtre de l’Écho (50 places) rue des Orteaux. L’église Saint-Jean-Bosco, de 1937 en béton, s’orne d’un haut clocher carré aux allures de minaret; le temple de Béthanie (1904) de l’Église réformée est à l’angle sud-est du cimetière du Père-Lachaise.

Le quartier comprend de hauts immeubles, dont deux tours de 70 m et 18 ou 19 étages, l’une rue des Orteaux (1980) et l’autre aux abords du boulevard de Charonne (1975). Il est desservi par les métros Père-Lachaise et Gambetta au nord, Alexandre-Dumas, Avron, Buzenval et Maraîchers au sud. La station de métro Père-Lachaise est à l’angle nord-ouest du cimetière, au carrefour du boulevard de Ménilmontant, des avenues Gambetta et de la République, et de la rue du Chemin-Vert. Là se croisent les lignes 2 (1903) et 3 (1904). La Réunion est le nom attribué en 1850 à une rue de Charonne (800 m de long) réunissant alors le Grand et le Petit Charonne; la place de la Réunion a la même origine; celle-ci n’a donc rien à voir avec l’île de la Réunion, à laquelle est consacrée la place de l’Île-de-la-Réunion dans le 12e arrondissement. La rue des Orteaux va de la rue de Bagnolet au boulevard Davout et croise la rue des Pyrénées; son nom, qui vient d’un lieu-dit évoquant des jardins, a été substitué en 1869 à celui de la rue Madame de la commune de Charonne, ancienne allée du château de Bagnolet.


Plaine

quartier du 20e arrondissement de Paris au sud, entre la rue d’Avron au nord et le cours de Vincennes au sud, et sur toute la largeur de l’arrondissement entre le boulevard de Charonne à l’ouest et, au-delà du périphérique, les rues du Commandant-L’Herminier et l’avenue Léon-Gaumont, entre la porte de Vincennes et la porte de Montreuil — celle-ci date de 1970 et accueille des bureaux d’Air-France, celle-là, ouverte en 1961, porte le nom de l’officier de marine qui assura les missions du sous-marin Casablanca pendant la dernière guerre. Le quartier est traversé du sud au nord par le boulevard Davout, le chemin de fer de Petite Ceinture et la rue des Pyrénées. Il a l’originalité de contenir une rue du Volga, nommée en 1877, le nom du fleuve ayant en effet été au masculin au 19e siècle.

Au sud, le quartier est aéré par les squares Sarah-Bernhardt et Réjane; au nord, par le jardin de la Gare de Charonne; à l’est, par les vastes pelouses du stade Maryse-Hilsz. Il accueille dans sa partie centrale le collège public Lucie-Faure (350 élèves) et les grands lycées publics Hélène-Boucher (1 300 élèves dont 170 post-bac, plus 570 au collège) et Maurice-Ravel (1 500 élèves dont 230 post-bac, plus 350 au collège). Un grand magasin du Printemps-Nation donne aussi sur le cours de Vincennes. La petite église Saint-Gabriel est de 1935.

Au sud-ouest, le quartier atteint la place des Antilles, tout près de la place de la Nation; à l’angle sud-est, le quartier touche à la station de métro et à la gare du RER A Saint-Mandé-Tourelles. Les autres accès sont les stations de métro Avron, Buzenval, Maraîchers et Porte-de-Montreuil au nord, Porte-de-Vincennes au sud. Le nom du quartier vient de la plaine de Charonne, dont une rue de 600 m porte le nom, et n’a rien à voir avec la Porte de la Plaine, qui est dans le 15e arrondissement, ni avec la route de la Plaine qui est dans le bois de Vincennes (Paris-12e).

La rue des Maraîchers longe la rue des Pyrénées un peu à l’est; elle va du cours de Vincennes à la rue des Pyrénées, qu’elle rejoint au carrefour de la rue Vitruve, après 1 100 m; elle eut d’abord pour nom rue des Quatre-Jardiniers et elle existait au 18e s., au milieu des jardins potagers de Saint-Mandé et de Charonne. La station de métro Maraîchers est sur la ligne 9 au croisement de la rue des Pyrénées et de la rue d’Avron; ouverte en 1933, elle a été refaite en 2006 et dispose de trois entrées.

La station de métro Porte-de-Montreuil de la ligne 9 est depuis 1933 boulevard Davout, à l’angle de la rue d’Avron; elle fut le terminus de la ligne jusqu’en 1937. L’avenue de la Porte-de-Montreuil a 150 m de long et aboutit à la place de la Porte-de-Montreuil; toutes deux ont été aménagées et nommées en 1932. La rue de Lagny va du boulevard de Charonne à la limite orientale de Paris un peu au-delà du périphérique, sur 1 140 m, et conserve le même nom ensuite; c’est l’ancien chemin menant de Paris à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne).


Saint-Blaise

quartier du 20e arrondissement de Paris au centre-sud-est, entre la rue des Pyrénées à l’ouest et l’avenue André-Lemierre à l’est, à la limite de Bagnolet. La rue d’Avron et l’avenue de la Porte de Montreuil fixent sa limite méridionale; celle du nord passe par les petites rues Charles-Renouvier, Villa Stendhal, rue de l’Indre, rue Pelleport, un tronçon de la rue de Bagnolet jusqu’à la place de la Porte-de-Bagnolet, puis vers le sud un fragment du boulevard Davout jusqu’à la rue Serpollet.

Au nord, le pavillon de l’Ermitage est issu de l’ancien domaine du château de Bagnolet. La Fondation Alquier-Debrousse, créée pour un hospice de vieillards, a été transformée en un vaste ehpad (établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes) de 570 places; elle bénéficie d’un grand jardin. Non loin des réservoirs d’eau de Charonne, le petit cimetière de Charonne et l’église Saint-Germain-de-Charonne, exceptionnellement ancienne (12e et 15e s.), voisinent avec le collège catholique Saint-Germain-de-Charonne (470 élèves), une petite église orthodoxe de 1933 consacrée à Cyrille et Méthode, une synagogue et le théâtre de l’Ogresse (80 places).

Au centre du quartier sont le collège public Flora-Tristan (440 élèves) et le théâtre de marionnettes Aux Mains Nues. Un groupe de trois hautes tours longe le boulevard Davout et domine le square Vitruve; la plus élevée est la Giralda, de 105 m et 36 étages, achevée en 1975; la tour Saint-Blaise et la HT1, du même âge, atteignent 90 m et 31 étages. Au sud, le quartier accueille le collège public Jean-Perrin (390 élèves) et l’hôpital de la Croix-Simon (130 lits) du groupe hospitalier protestant des Diaconesses. Une large opération de rénovation et restructuration urbaine est menée sur 19 ha au centre du quartier, comprenant les tours et en liaison avec l’arrivée programmée du tramway (2012).

Le chemin de fer de la Petite Ceinture court à l’ouest du quartier. À l’est du boulevard des Maréchaux, la rue Louis-Lumière sépare d’un côté des blocs de HLM, de l’autre des terrains de sports divisés entre le stade Louis-Lumière, doté d’un centre handisports, et le stade du Docteur-Dejanne. La rue Louis-Lumière a été tracée dans l’ancienne zone et nommée en 1956 d’après le savant inventeur du cinématographe (1864-1948). Le quartier est desservi par les stations de métro Avron, Buzenval, Maraîchers et Porte-de-Montreuil au sud; au nord, la station de la Porte-de-Bagnolet est proche.

Le boulevard Davout, qui traverse tout le quartier, et mesure 1 900 m de la Porte de Vincennes à la Porte de Bagnolet, est un élément du boulevard des Maréchaux en hommage à Louis Davout (1770-1823), qui fut maréchal dès 1804, duc d’Auerstædt et prince d’Eckmühl et gouverneur du grand-duché de Varsovie et finit maire de Savigny-sur-Orge. La rue Vitruve, au milieu du quartier, va de la place de la Réunion au boulevard Davout sur 810 m et porte le nom d’un architecte romain du 1er siècle avant notre ère. Le quartier est nommé d’après la rue Saint-Blaise qui le traverse du NO au SE sur 600 m, et qui a été baptisée en 1867 en référence à une chapelle de l’église de Charonne.


Télégraphe-Pelleport-Saint-Fargeau

quartier du 20e arrondissement de Paris, au nord-est. Il est bordé au nord par la rue de Belleville, à l’ouest par la rue des Pyrénées, à l’est par la rue des Frères-Flavien au-delà du périphérique. Sa limite sud zigzague par la rue de l’Isle-Adam, la rue Pelleport et la place Signac, l’avenue Gambetta jusqu’à la place Saint-Fargeau, la rue Haxo et la rue du Surmelin, un tronçon du boulevard Mortier, puis la rue de Guébriant et la rue Léon-Frapié. Le quartier est traversé par la rue de Saint-Fargeau dans le sens OSO-ENE, la rue de Pelleport dans le sens NNO-SSE et va au nord-est jusqu’à la Porte des Lilas.

Il contient le petit cimetière de Belleville, à l’est les casernes des Tourelles et Mortier dévolues à la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure); le siège des Tourelles a été parfois surnommé la Piscine car il est voisin de la grande piscine Georges-Vallerey, dont un square triangulaire agrémente les abords vers la Porte des Lilas. Vers l’angle nord-est sont aussi l’établissement d’enseignement adapté (erea) Edith-Piaf (100 élèves en serrurerie-chaudronnerie) et le Centre des Formations Industrielles (CFI) de la Chambre de Commerce de Paris.

Du côté occidental, le quartier contient le square de Ménilmontant et un ensemble de tours d’habitation; il accueille l’École dentaire française, créée en 1886 et dont les promotions sont de 140 élèves par an; le collège catholique Notre-Dame-de-Lourdes (330 élèves); à la pointe nord-ouest, le collège public Françoise-Dolto (460 élèves) et le théâtre-école des Enfants-terribles. La station de métro Jourdain de la ligne 11 (1935), sur la rue de Belleville, est au carrefour de la petite rue du Jourdain (140 m) et a été nommée en 1867 et conduit à l’église Saint-Jean-Baptiste-de-Belleville. Au sud de la ligne Ménilmontant-Saint-Fargeau, le quartier abrite le collège public Léon-Gambetta (600 élèves) et le théâtre de l’Est Parisien (deux salles de 750 et 200 places); un grand îlot est désigné comme zone urbaine sensible des HBM de Ménilmontant; il loge 2 800 personnes sur 5 ha. Au sud-est sont les grands réservoirs d’eau de Ménilmontant.

Le quartier est desservi par les stations de métro Pyrénées, Jourdain, Télégraphe et Porte-des-Lilas au nord, Pelleport et Saint-Fargeau au sud. Le nom du quartier vient de trois rues. Celle de Saint-Fargeau (700 m) est sa principale artère et tire son nom d’un lieu-dit de la commune de Belleville, correspondant au parc de l’ancien château des Lepeletier de Saint-Fargeau, dit aussi château de Ménilmontant; Saint-Fargeau est une commune et ancienne seigneurie de Puisaye, dans l’ Yonne. Il existe également une place et une villa du même nom sur le tracé de cette rue. Celle du Télégraphe (510 m) va de la précédente à la rue de Belleville en rasant le cimetière de Belleville, et tire son nom de l’ancien télégraphe aérien qui s’y trouvait, juché sur les hauteurs de Ménilmontant au point culminant de la commune de Paris (128 m); elle a pour annexe un passage du Télégraphe.

La rue Pelleport est une longue voie (1 650 m) montant de la rue Bagnolet à la rue de Belleville, juste à l’ouest de la précédente: elle a été nommée en 1868 en l’honneur du général Pierre de Pelleport (1773-1855). La station de métro Télégraphe est à la fin de la rue, à l’angle de celle de Belleville, sur la ligne11; profonde, elle a été ouverte en 1935. La station de métro Saint-Fargeau est au croisement de la rue de ce nom et de l’avenue Gambetta, sur la ligne 3 B; elle date de 1921. La station de métro Pelleport est sa voisine plus au sud, sur la même ligne, avenue Gambetta et à l’angle nord de l’hôpital Tenon. La rue Haxo court sur 1 060 m du sud au nord, de la rue du Surmelin dans le quartier Gambetta jusqu’à la Porte de Saint-Gervais, en traversant la rue Saint-Fargeau par la place de Saint-Fargeau; ancienne rue de Vincennes et de Pantin en partie, elle a été tracée sur une allée de l’ancien château de Ménilmontant; elle porte depuis 1865 le nom d’un général et ingénieur du génie (1774-1838).