Désirade (La)

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1 700 hab. (Désiradiens), 2 112 ha, commune de la Guadeloupe et canton dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre. La Désirade est une île à l’est de la Grande-Terre, à moins de 10 km de la pointe des Châteaux. Son nom significatif lui aurait été donné au 16e siècle par des marins espagnols impatients de retrouver la terre après une longue traversée. Elle est intégrée à la Guadeloupe depuis 1648, mais les premiers colons ne sont venus qu’au 18e siècle; elle a même été quelques années un lieu de déportation (1763-1767).

Elle s’étire sur 11,5 km, alors que sa largeur atteint au mieux 2 km, et culmine à 276 m à la Grande Montagne, désignation quelque peu emphatique. Il s’agit d’un grand récif corallien en forme de table sur un volcan en soulèvement lent, basculé et cassé vers le sud-est et offrant ainsi un fort escarpement sur la côte nord, un talus accusé un peu en retrait de la côte méridionale. Les formes sont celles d’un causse, et la végétation est rase sous un climat assez sec, formée de broussailles et de cactées. La pointe Doublé, tout à l’est, extrémité orientale de la Guadeloupe à 61°O et 16°20’N, a les allures d’un finisterre désolé; une station météorologique y a été abandonnée.

La principale agglomération est Beauséjour, au sud-ouest le long de la Grande Anse, exposée au sud; le reste se répartit en deux hameaux assez étoffés à l’est (Baie Mahault) et au centre (Le Souffleur, en forme de village-rue), et de plus petits à l’extrémité occidentale: les Sables, les Galets près de l’extrémité occidentale de l’île et de la pointe des Colibris. Aux Sables, l’étang de la Saline voisine avec la piste de l’aérodrome de l’île. La côte exposée au nord est totalement vide et la seule route longe la côte méridionale. Près de l’extrémité nord-orientale, une ancienne léproserie de 1728 a été détruite par un cyclone en 1928, puis restaurée et finalement abandonnée en 1958.

L’adduction d’eau a été installée en 1991, l’électricité en 1993, soutenue ensuite par un parc éolien de 2,6 MW au-dessus du Souffleur; ce parc comprend à présent trois groupes de 4, 35 et 12 éoliennes équipés en 1998, 2000 et 2005, pouvant assurer 3 GWh/an. La population est stable, l’île a des écoles et même un collège de 120 élèves, trois petits hôtels non classés et des gîtes. Les liaisons avec la Grande-Terre sont assurées par vedette avec Saint-François, mais l’aérodrome peut accueillir de petits avions de tourisme; il dispose d’une piste asphaltée de 600 m (codes DSD et TFFA) et son usage est restreint.

L’île a été très affectée par le cyclone Hugo de 1989. Elle a 470 emplois et 30% de chômeurs, un faible revenu moyen (8 900 € par ménage, dont 15% seulement sont imposés) et accueille 210 résidences secondaires (21% des logements). Une vingtaine d’exploitations agricoles à temps complet se partagent 250 ha, surtout en horticulture.

Les deux îles de la Petite Terre, à 15 km au sud-ouest de Beauséjour, sont rattachées à La Désirade; l’une est minuscule (Terre de Haut, donc la plus à l’est), l’autre a 2 500 m de long, Terre de Bas, flanquée d’un lagon. L’archipel est classé réserve naturelle, et inhabité, mais il est fréquenté par quelques pêcheurs et plongeurs.