26 600 hab. (Possessionnais) dont 380 à part, 11 835 ha, commune et canton de la Réunion sur la côte sous le Vent, 15 km au sud-ouest de Saint-Denis par la voie rapide du bord de mer, 34 km par l’ancienne route (D 41) en hauteur. La commune a été créée en 1890 à partir de Saint-Paul. L’accroissement de la population est sensible: la commune n’avait que 15 300 hab. en 1990, 22 000 en 1999. En 2006, elle a quitté l’arrondissement de Saint-Denis pour celui de Saint-Paul. Le bourg est sur la côte, à la limite de la commune du Port. Son nom évoque la «prise de possession» de l’île, alors nommée Mascarin, quelque part entre 1638 et 1649 et probablement la troisième en date. La commune est délimitée par la rivière de la Grande Chaloupe au nord et la rivière des Galets au sud, ce qui lui attribue environ 9 km de côte. La Grande Chaloupe fut jusqu’en 1947 le lieu d’implantation des lazarets qui filtraient l’immigration indienne après l’abolition de l’esclavage en 1848; un Chemin des Anglais, pavé, aménagé vers 1730 au-dessus de la falaise par les troupes anglaises dans leur tentative pour s’assurer la maîtrise de l’île, mène vers le sud-ouest à La Possession; un ancien tunnel de 4 km passe encore au-dessous, qui servait à la voie ferrée métrique allant jadis de Saint-Denis à Saint-Paul et dont la construction fit de nombreuses victimes créoles et piémontaises; il en reste un musée et un autorail qui assure des promenades sur un bout de voie. Très étiré du NO au SE, le territoire communal s’étend vers l’intérieur sur 23 km, où il atteint le Gros Morne (3 013 m) au point triple des cirques de Mafate, Salazie et Cilaos. Il occupe ainsi les deux tiers du fond du cirque de Mafate et la crête qui le sépare des communes de Saint-Denis et Salazie, dont les limites se rejoignent à la Roche Écrite (2 277 m); le reste du cirque relève de Saint-Paul. Une dizaine de pauvres îlets, groupant au total environ 600 habitants, s’espacent dans le cirque, que n’atteint aucune route. Le plus fréquenté et le plus peuplé (une vingtaine de familles, 150 habitants), le plus accessible aussi, disposant de quelques commerces à la rencontre des sentiers de grande randonnée, entre le Maïdo et Fourche, est celui de la Nouvelle. Le cirque fut un refuge d’esclaves marrons; il n’est encore accessible qu’à pied ou en hélicoptère, ce qui ne l’empêche pas de recevoir de nombreux visiteurs (90 000 par an selon les évaluations locales, qui incluent sans doute les abords). Son nom, d’origine malgache, évoque le danger, ou la mauvaise odeur, celle des sources sulfurées; mais il pourrait aussi être le patronyme du premier marron établi. Le cirque est séparé du reste de la commune par le haut relief habité du Dos d’Âne, vers 1 000 m, où vivent 1 600 habitants et qui fait figure de station estivale au terminus de la route venant de La Possession et du Port par la Rivière-des-Galets; le site domine d’un côté le cirque, de l’autre la rivière des Galets qui le draine. La forêt de la Grande Montagne occupe une grande partie des pentes au-dessus du bourg de la Possession. Vers le nord, la Ravine à Malheur est une petite agglomération aux abords de la route haute et sinueuse vers Saint-Denis (D 41). La commune de La Possession est dotée de trois collèges publics, un lycée public avec internat (1 100 élèves), un dispensaire, une maison de retraite; on y fête la tangue (le hérisson local) en mars-avril. Elle a bien plus d’habitants au travail (7 000) que d’emplois (5 300) car beaucoup de ses résidants travaillent dans la commune voisine du Port, ou à Saint-Denis. Le quartier de la zac Saint-Laurent, sur le talus au sud du centre-ville, est classé en «zone urbaine sensible» et «zone de rénovation urbaine». Le maire est Roland Robert, du Parti communiste réunionnais, enseignant retraité, maire depuis 1971 et conseiller général depuis 1973. |