Saint-Louis

50 000 hab. (Saint-Louisiens) dont 500 à part, 9 890 ha, commune du Sud de la Réunion, divisée en trois cantons. Sa population croît: elle était de 37 800 hab. en 1990, 44 100 en 1999. Le centre-ville est proche de l’océan, dans la plaine traversée par la rivière Saint-Étienne et par la voie rapide, à 10 km ONO de Saint-Pierre. La chapelle du Rosaire (1732), classée depuis 1996, passe pour le plus ancien édifice religieux subsistant dans l’île; une Maison de l’Inde est consacrée à la culture et au culte tamouls. L’ancien domaine de Maison-Rouge se visite et a reçu récemment un musée du mobilier local (Maison française du meuble créole).

La commune mesure 17 km du sud au nord. Elle n’a qu’une petite fraction du littoral, sur environ 2 km; le lotissement balnéaire Bel Air s’y est établi entre l’étang du Gol et le débouché de la rivière. La plaine est le domaine des cultures de cannes sur le bas plateau ou plaine du Gol, à l’ouest, et le périmètre irrigué des Aloès, à l’est. Au nord de celui-ci, la Rivière forme une deuxième agglomération étalée sur les pentes au-dessus de la rivière de Cilaos, affluent de la précédente.

La sucrerie du Gol (200 sal., plus 220 saisonniers), héritière d’une usine installée en 1816, est l’une des deux usines à sucre de l’île; elle traite près d’un million de tonnes de cannes par an venant de 14 000 ha et en tire 83 000 t de sucre, et distille également du rhum. Elle appartient à la Sucrière de la Réunion, qui associe le groupe coopératif métropolitain Téréos et le Groupe Quartier Français, et possède elle-même 39% de la sucrerie de Bois-Rouge sur la côte au Vent. Elle alimente aussi une centrale thermique à bagasse et charbon d’une puissance de 110 MW (deux tranches de 1996, une de 2006), jumelle de celle de Saint-André; en pleine campagne sucrière, les deux centrales réunies fournissent 70% des besoins de la Réunion — 22% sur l’ensemble de l’année.

Au-delà de la route des Hauts (D 3) qui serpente vers 400 m, la forêt et la crête dite «chaîne» du Bois de Nèfles enserrent le cirque des Makes. Au fond de celui-ci, dont le nom vient des lémuriens makis, se dispersent les maisons du village des Makes, qui est classé «village créole». Un observatoire astronomique y a été installé, ainsi qu’un centre de vacances des Postes. Une route forestière très sinueuse monte à la Fenêtre, d’où l’on a une belle vue sur le cirque de Cilaos; la limite septentrionale de la commune suit le rebord du cirque, qui dépasse 2 000 m d’altitude et va jusqu’au Petit Bénaré au nord-ouest (2 755 m). À l’est, la commune englobe l’étroite et profonde vallée de Cilaos; au fond se trouvent deux hameaux, l’îlet Furcy et le Petit Serré et la route de Cilaos (N 5).

Les premiers établissements coloniaux remontent au milieu du 17e siècle, à partir de Saint-Paul; la paroisse est constituée dans les années 1720, mais la colonisation ne démarre vraiment qu’ensuite, avec les plantations de café, relayé au 19e siècle par la canne à sucre. Saint-Louis est officiellement créée en 1815; le nom, adopté dès1722, vient du prénom de l’héritier de la famille Cadet, qui fournit alors le terrain de l’église. La commune a un complexe sportif et un établissement du centre médical et hospitalier du Sud de la Réunion au centre-ville, 4 lycées (dont deux professionnels) et 5 collèges, 32 écoles, ainsi qu’un institut d’éducation motrice pour handicapés moteurs, plus un dispensaire à la Rivière, et une maison de retraite.

Saint-Louis compterait 900 exploitations agricoles pour 2 150 ha, et a équipé trois zones d’activité. Le nombre d’emplois équilibre celui des habitants ayant un emploi (environ 8 500), mais les «actifs» sans emploi sont en plus grand nombre (10 000). On visite le domaine agricole historique de Maison Rouge au nord de la ville, un temple indien (Pandiali) construit en 1852 pour les ouvriers agricoles des propriétés de Kerveguen, et la Rivière Saint-Louis est un haut lieu de l’artisanat du bois. Une grande mosquée au minaret bleu a été récemment ouverte. Des projets hôteliers sont en cours aux Makes et à l’étang du Gol. Le maire de la ville est Claude Hoarau, communiste, ancien député, professeur, qui a repris en 2008 un siège qu’il avait déjà occupé de 1983 à 1995. www.mairie-stlouis.fr