Canton de Fontainebleau

Fontainebleau

16 200 hab. (Bellifontains) dont 550 à part, 17 205 ha dont 16 843 de bois (98%!), sous-préfecture de Seine-et-Marne, 15 km au sud de la préfecture. La ville est au milieu de sa forêt, au fond d’un vallon qui s’ouvre vers le nord-est en direction de la Seine et qui est drainé par la Coudre, couverte sur presque tout son parcours. Le vaste château du 16e s., ou palais de Fontainebleau, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et musée national, en est le centre. Il a été construit pour François Ier à l’emplacement d’un ancien château féodal remontant au 11e siècle, dans le style renaissance des années 1530. Il a conservé des éléments de douves et un plan d’eau (étang des Carpes), et le canal rectiligne de 2 km qui suit le creux du vallon vers le nord-est, entouré d’un parc; il comprend le musée Napoléon et le musée Chinois.

Le développement du site de Fontainebleau autour du palais l’a amené à se séparer d’Avon en 1661, devenant une paroisse distincte avec toute la forêt. Au sud-ouest, le carrefour de l’Obélisque organisait la circulation sur six radiales, à la fois au sein de la forêt et à l’échelle régionale. La N 7 vient du nord-ouest et va ensuite vers le sud; la N 5 vient du nord et repart vers l’est; la N 152 se dirige vers Malesherbes au sud-ouest tandis que la D 58 au sud-est n’a qu’un intérêt local. Le centre-ville s’est étendu au nord du château et à l’ouest, au sein d’un polygone d’axe SO-NE, dans l’angle des N 5 et 7. L’habitat a progressé en direction de l’est et donc de la Seine, dans le quartier de la Cave Coinard. Au sud du parc, l’espace a été occupé jusqu’à la N 5 par les installations militaires de l’École d’artillerie, du camp du Bréau, du camp Guynemer, puis par des habitations. Cet espace urbanisé, fermé à l’est par la voie ferrée, est partagé avec la commune d’Avon.

Le reste du territoire, beaucoup plus étendu, est dans la forêt. Celle-ci s’étend sur deux plateaux étagés, l’un vers 85 m d’altitude, l’autre vers 125 m, les deux modelés dans des roches de l’oligocène. Le premier correspond à la plate-forme du calcaire de Brie (sannoisien); il apparaît dans la partie septentrionale de la forêt et vers le sud-est, ainsi qu’au fond des dépressions. Il est recouvert en partie par une couche de sables de Fontainebleau (stampien), d’origine marine et épais de 40 m, eux-mêmes armés de concrétions de grès que l’érosion a ravinés en roches aux formes souvent spectaculaires, et parfois de dalles calcaires. Certaines parties du haut plateau sont recouvertes par une couche peu épaisse de calcaire de Beauce, spécialement ici de calcaire d’Étampes, également d’âge stampien conformément à son nom.

Les rochers de grès apparaissent principalement sur les talus que l’érosion a modelés dans le plateau supérieur, et aussi en alignements dont l’origine est liée au jeu de failles et de courants de la nappe phréatique. Le plus long de ces alignements, au sud de la ville, traverse toute la forêt et le territoire communal, de Veneux-les-Sablons à l’est à Arbonne-la-Forêt à l’ouest, sur 17 km. Il commence par le Rocher Brûlé à l’est, continue par le Rocher de Bouligny et le Rocher du Mont Morillon, puis le Rocher de la Salamandre, enfin le Rocher de Milly, et il est longé côté sud par l’aqueduc de la Vanne, de 1869. Juste au sud-ouest, les alignements du Rocher de la Reine et de la Roche aux Archers sont séparés du Rocher de Milly par la plaine de Chanfroy. Tout le sud-ouest de la commune est sur le plateau supérieur et la forêt y est organisée autour de plusieurs carrefours, dont le plus connu est celui des Grands Feuillards.

Vers le centre, l’érosion du plateau supérieur donne les reliefs pittoresques du Mont Enflammé, du Rocher de la Combe, du Rocher du Mauvais Passage, du mont aux Biques, du Rocher des Demoiselles et du Mont Morillon qui dominent un champ de manœuvres ouvert en contrebas. Puis vient vers l’est le massif du Rocher Fourceau et du mont Merle. Au sud-est, s’isolent les buttes témoins de la Malmontagne, du mont Aiveu et du Haut Mont, qui montent à 132 ou 133 m. La limite communale et forestière s’appuie à l’extrême sud-est sur le grand alignement du Long Rocher et du Rocher des Étroitures, qui dominent la vallée du Loing au sud, la gorge aux Loups au nord.

Au nord-ouest de l’alignement principal et à l’ouest de la ville de Fontainebleau, l’érosion du rebord du plateau supérieur donne les sites appréciés des Rochers des Sablons, de la butte de Franchard, des gorges de Franchard et du Houx, le Rocher du Long Boyau et le Mont Aigu (135 m); le prieuré de Franchard date du 12e s. D’autres alignements se distinguent plus au nord. L’un passe par les Rochers du mont Ussy, qui dominent l’agglomération de Fontainebleau-Avon au-delà du mont Pierreux et se terminent à l’est près de la Seine à la Roche Éponge, l’altitude montant à 144 m; il se retrouve à l’ouest dans l’ensemble des reliefs des gorges et platières d’Apremont, où est la caverne des Brigands. Un autre, plus au nord, se signale à l’est par le Rocher Cassepot, qui porte à son extrémité orientale la tour Denecour, édifiée en 1852 et qui a dû être reconstruite et plusieurs fois restaurée; au centre, par le Rocher Saint-Germain; à l’ouest, par le Rocher Cuvier-Châtillon, aux sites d’escalade particulièrement accidentés

Entre ces deux alignements sont des restes du plateau supérieur, qui forment le mont Ussy et les hauteurs de la Solle, et deux grandes dépressions, l’une occupée par l’hippodrome de la Solle, l’autre par la plaine qui s’ouvre à l’ouest sur Barbizon. Enfin, encore plus au nord, le mont des Fays est le dernier élément de plateau supérieur, tombant au-dessus des Longues Vallées et du plateau inférieur par le Rocher Canon. La forêt et le territoire communal de Fontainebleau se déploient au nord sur le bas plateau et atteignent les bords de la Seine, mais en laissant place aux deux grandes clairières des communes de Samois-sur-Seine et Bois-le-Roi. La mare aux Évées se remarque près des carrefours de l’Épine Foreuse et de la Table du Roi, tout au nord-ouest, reconnaissable à son dessin de canaux de drainage rayonnant, qui date des environs de 1840 et s’étend sur 15 ha.

La forêt domaniale de Fontainebleau occupe 17 080 ha; en fait, le domaine public englobe 21 600 des 25 000 ha de forêt, qui débordent largement du territoire communal vers l’ouest, mais sous la forme de la forêt domaniale des Trois-Pignons (3 300 ha), située dans les communes d’Arbonne-la-Forêt, Milly-la-Forêt, Noisy-sur-École et Le Vaudoué, ces trois dernières étant en même temps dans le parc régional du Gâtinais français; s’y ajoute encore la forêt domaniale de la Commanderie (1 300 ha) au sud, surtout à Larchant, Grez-la-Forêt et Villiers-sous-Grez. Le massif boisé est composé principalement de chênes et de pins sylvestres, à peu près à égalité, et d’un dixième de hêtres; il a fait partie du domaine royal dès le 11e siècle, mais les bois n’occupaient guère qu’un cinquième de la surface avant la réformation de Colbert et les travaux ultérieurs, le reste étant en landes de bruyère.

La forêt dans son ensemble est l’un des trois sites les plus visités de France avec Eurodisney et la cathédrale de Paris, sa fréquentation étant évaluée entre 13 et 17 millions de personnes par an. Une «route ronde» traverse toute la forêt, de l’ouest de Bois-le-Roi à Thomery en contournant la ville de Fontainebleau à 4 km de distance environ; 350 km de sentiers de promenade y sont balisés, dont 65 km pour le TMF (tour du massif de Fontainebleau, depuis 1975), ainsi que de nombreux parcours d’escalade selon leur degré de difficulté. L’intérêt des artistes peintres pour la forêt proche de Paris avait conduit à créer une réserve artistique de 1900 ha en 1861. Une société des Amis de la Forêt de Fontainebleau, créée en 1907, veille à l’entretien des sites. Toute une série de secteurs y ont été délimités: zones de silence, réserves biologiques de différents statuts, terrains militaires. La réserve de biosphère de la forêt de Fontainebleau, reconnue en 1998 par l’Unesco, est bien plus étendue que la forêt puisqu’elle couvre 70 000 ha; le siège est à la Maison de l’Environnement d’Écuelles. Elle a été étendue sous le nom de réserve de Fontainebleau-Gâtinais, à 108 000 ha dans 88 communes, dont une partie en Essonne.

La ville de Fontainebleau est dotée d’un centre hospitalier de 500 lits dont 260 médicaux, d’une polyclinique (160 sal., 130 lits). Elle a un tribunal de grande instance, quatre collèges et deux lycées publics, un collège et un lycée privés, un IUT, deux centres de formation en apprentissage; deux maisons de retraite publiques et deux maisons de retraite privées, un centre d’aide par le travail, un institut médico-éducatif. Elle offre, outre le musée national du château, un musée national des prisons, le musée napoléonien d’art et d’histoire militaires, un musée d’art figuratif; on y visite aussi les hôtels particuliers de Pompadour et d’Estrées.

La ville, qui avait hébergé jusqu’en 1966 le quartier général des forces de l’Otan, accueille le centre de recherche de l’École des Mines, la station de biologie végétale et d’écologie forestière de l’Université Diderot (Paris-VII), les Archives nationales contemporaines, l’École interarmée des sports au camp Guynemer, issue de l’ancien centre de Joinville, et le Centre sportif d’équitation militaire (CSEM) au château. L’Insead, à l’origine Institut européen d’administration des affaires, mais qui ne communique qu’en anglais, est une école de commerce privée, créée en 1957, également implantée à Singapour et Abu Dhabi, et associée à l’école Wharton de l’université de Pennsylvanie; elle est la principale entreprise de la ville. Les autres établissements de commerce et de service sont le nettoyage EGN (100 et 75 sal.), un Monoprix (55 sal.), les surgelés Picard (80 sal.), les hôtels le Beau Harnais (55 sal.) et Napoléon (40 sal.); traitement des eaux Veolia (40 sal.). Le maire de la commune est Frédéric Valletoux, UMP, cadre de presse. Fontainebleau avait 8 000 hab. au début du 19e s., 14 000 en 1900, et a culminé à 20 600 hab. en 1962, puis a perdu des habitants jusqu’en 1980 et s’est stabilisée ensuite.

La communauté de communes de Fontainebleau-Avon est un groupement intercommunal de la Seine-et-Marne associant les deux communes seules et siégeant à Fontainebleau (29 900 hab.). L’arrondissement a 151 100 hab., 6 cantons, 87 communes, 122 674 ha. Le canton a 46 700 hab., 7 communes, 20 987 ha. La commune de Fontainebleau en occupe la plus grande partie. Elle ne laisse place, sur la rive gauche de la Seine à l’orée de la forêt, qu’à Avon, Samois-sur-Seine et Bois-le-Roi. Sur la rive droite de la Seine, le canton comprend trois autres communes, d’amont en aval Samoreau, Vulaines-sur-Seine et Héricy.


Avon

14 500 hab. dont 340 à part, 383 ha, commune de Seine-et-Marne dans le canton de Fontainebleau, juste à l’est du chef-lieu et formant avec lui une même agglomération. Son territoire atteint la rive gauche de la Seine face à Samoreau par un coteau portant le Bois Gauthier. Le principal de l’habitat est dans la vallée de Changis, drainée par la Coudre et traversée par un long viaduc de 1847 assorti d’une gare, mais un grand ensemble a été édifié sur le plateau que domine la butte Montceau (167 m) entre la plaine et la Seine; le bois aux Moines couvre le coteau occidental de la butte. Un couvent des carmes est installé dans un hôpital de 1662; ancien prieuré des Basses Loges, manoir de Bel Ébat (17e et 19e s.), port de plaisance sur la Seine.

La ville a un collège et deux lycées publics dont un professionnel, un centre de formation en apprentissage, et elle accueille l’institut privé Esigetel (École supérieure d’informatique et de génie des télécommunications) issu de la Chambre de commerce de Seine-et-Marne (120 places en première année). Avon a le siège, les bureaux et le centre européen de recherche du verrier états-unien Corning (600 sal.); informatique Acces (80 sal.), travaux publics Goulard (100 sal.); supermarché Carrefour (40 sal.), négoce d’optique Cooptique (45 sal.), gardiennage Guard (40 sal.), centre d’appels TMS (50 sal.), garages; centre de soins de suite et rééducation de l’Ugecam, maison de retraite médicalisée Eleusis (80 sal.). Avon avait 2 000 hab. en 1875, 4 000 en 1930, 7 500 en 1962; sa population a plafonné à 15 400 hab. en 1973 et était tombée à 13 900 en 1990; elle augmente à nouveau depuis. La ville forme une communauté de communes avec Fontainebleau.


Bois-le-Roi

5 400 hab. (Bacots) dont 200 à part, 691 ha, commune de Seine-et-Marne dans le canton de Fontainebleau, 9 km au nord du chef-lieu. Le gentilé vient d’un ancien bac sur la Seine. La ville occupe sur la rive gauche de la Seine une échancrure de la forêt; elle a une église inscrite, plusieurs villas et jardins d’agrément sont également inscrits. La gare est desservie par le Transilien, un pont donne accès à Chartrettes. La ville a un collège public, une maison de retraite, une base de loisirs UCPA sur 73 ha, et un port de plaisance. La D 138, ex-route de Bourgogne, marque la limite sud-ouest du territoire. Bois-le-Roi héberge un centre de rééducation infantile de l’Ugecam, une clinique psychiatrique (55 sal.); négoce de lunettes Filtral (55 sal.), centre de formation Fontainebleau Langues (50 sal.), imprimerie Siep (90 sal.), métallerie Gillard (35 sal.). La commune a eu 1 000 hab. en 1875, 2 000 vers 1938, 3 000 en 1975, puis le rythme de croissance a un peu augmenté avant d’être freiné (5 300 hab. en 1999).


Héricy

2 700 hab. (Héricéens) dont 100 à part, 1 068 ha, commune de Seine-et-Marne dans le canton de Fontainebleau, 9 km au NE du chef-lieu sur la rive droite de la Seine. Elle a pour attraits une église classée (12e s.), les jardins et terrasses de la mairie, qui est un ancien château du 17e s.; une gare, une maison de formation d’adultes (Institut François Bocquet), une maison de retraite publique et deux maisons de retraite privées. Le finage comprend au nord le hameau de la Brosse et s’étend assez largement vers l’est où sont le château de l’Épinard et une ancienne chapelle de prieuré, le hameau de Fontaineroux et son lycée professionnel de 1 000 élèves. En bord de Seine, l’ancienne île de Térouanne est l’objet d’un arrêté de protection de biotope (1 ha). Héricy a eu environ mille habitants de 1830 à 1930, puis sa population a peu à peu augmenté, passant par 1 300 hab. en 1954, 1 900 en 1952.


Samois-sur-Seine

2 100 hab. (Samoisiens), 633 ha dont 305 de bois, commune de Seine-et-Marne dans le canton de Fontainebleau, 8 km NNE du chef-lieu, sur la rive gauche de la Seine au pied d’une butte isolée. Le territoire communal s’étire le long de la rive gauche de la Seine. Il est réduit à un étroit cordon au nord comme au sud. À l’extrême sud, toutefois, il s’écarte du fleuve pour englober les maisons de Valvins au pied du coteau. Sannois eut jadis un pont sur la Seine menant à Héricy; elle a une église inscrite, une tour-observatoire de 1880, un port fluvial; un festival de jazz se tient en mémoire de Django Reinhardt, qui a résidé à Samois et y est enterré; de nombreuses villas et jardins d’agrément inscrits; maison de retraite publique. Le nom était seulement Samois jusqu’en 1903. La population s’est maintenue un peu au-dessus de 1 000 hab. de 1830 à 1930 puis a crû lentement jusqu’en 1999 (2 200 hab.).


Samoreau

2 300 hab. (Samoréens), 565 ha dont 295 de bois, commune de Seine-et-Marne dans le canton de Fontainebleau, 5 km ENE du chef-lieu sur la rive droite de la Seine et la D 210. Le relief, accidenté, domine le méandre de Thomery au sud. Samoreau a deux châteaux sur le coteau de Seine, un port de plaisance, une église inscrite (12e s.), une grange dîmière du 13e s. La demeure des Pressoirs du Roi est une ancienne gentilhommière de François Ier, devenue maison d’enfants. La ville accueille des fabriques de mélangeurs Milton Roy (50 sal.) et d’étiquettes Haas (45 sal.), les négoces de sanitaires et matériaux Leda (150 sal.) et Allia (100 sal.), les transports par autocars Connex (Veolia, 85 sal.). Elle avait 400 hab. vers 1900, 680 en 1954, 1 300 en 1975 et poursuit sa croissance.


Vulaines-sur-Seine

2 500 hab. (Vulaignots), 442 ha, commune de Seine-et-Marne dans le canton de Fontainebleau, 7 km au nord-est du chef-lieu sur la rive droite de la Seine. Son finage s’étire vers l’est jusqu’à la forêt de Champagne; elle a une gare, la maison-musée départemental de Mallarmé avec un jardin classé, une maison de retraite publique et une privée; château des Brulys (1907), parc d’Erceville; menuiserie (35 sal.). Sa population, de 400 hab. en 1926, n’a pas cessé de croître depuis: 680 hab. en 1954, 1 100 en 1975, 2 000 en 1990.