Canton de Mitry-Mory

Mitry-Mory

18 000 hab. (Mitryens), 2 995 ha, chef-lieu de canton de Seine-et-Marne dans l’arrondissement de Meaux, 22 km à l’ouest de Meaux et 28 km au NE de Paris. La commune résulte d’une fusion de 1839. Mais elle comporte en fait plusieurs éléments. Au nord, l’aéroport Charles-de-Gaulle empiète largement sur la commune. La N 2 traverse le territoire communal un peu au nord de Mitry. Au centre et au sud, un vaste espace agricole est encombré d’infrastructures de communication et divise la commune en deux parties; bordé au sud par le canal de l’Ourcq, il accueille la Francilienne et la ligne de TGV entre Marne-la-Vallée et l’aéroport, ainsi qu’un centre d’interconnexion électrique.

Le centre de la commune, avec les deux anciens villages de Mitry et de Mory, qui sont à 2 km l’un de l’autre, est un peu à l’est de cette coupure. Il est flanqué vers l’est d’une vaste zone industrielle, partagée avec la commune de Compans; ouverte en 1972, elle est la plus étendue du département, et occupe 240 ha d’un ancien aérodrome, pour 200 entreprises et 6 500 salariés. Elle accueille notamment des industries chimiques comme les peintures et vernis Sun Chemical (125 sal.), les gaz industriels Messer (110 sal.) et Air Liquide (90 et 80 sal.); médicaments Cephalon (70 sal.), polyuréthanes BASF Elastogran (60 sal.), détergents Predene Klint (55 sal.), encres Dubuit (90 sal.); matériels électriques Serimax (65 sal.). La commune a également un incinérateur de déchets dangereux du Gerep. Un autre grand domaine est celui de la logistique avec des entreprises de transport comme Mory (150 sal.), FDE (100 sal.), STRI (70 sal.), et de distribution tels les entrepôts Kuehne-Nagel (140 sal.), L’Oréal (120 sal.), les cuisines Bonnet (50 sal.), les négoces d’habillement Cuirco (95 sal.), de métaux et outillages Bohler Uddeholm (80 sal.), de produits d’emballage Soretrac (75 sal.), et surtout Darty qui y a depuis 1975 son principal entrepôt (450 sal.); nettoyage GSF (190 sal.), foires et salons GL (80 sal.), travaux publics Eurovia (85 sal.).

La gare RER de Mitry-Claye, à Mory, donne accès à la zone industrielle et aux quartiers d’habitation, qui se prolongent vers l’est par le grand lotissement des Acacias. Près de celui-ci, une zac (zone d’aménagement concerté) accueille d’autres entreprises, dont Cegetel (télécommunications). À l’ouest de la coupure près de Paris, se loge au nord du canal de l’Ourcq le grand ensemble de lotissements de Mitry-le-Neuf, desservi par la gare RER de Mitry-le-Neuf-Villeparisis. Au nord, l’ancien village-rue de la Villette-aux-Aulnes est submergé par une zac (zone d’aménagement concerté) qui accueille également des établissements industriels et l’imprimerie des quotidiens L’Équipe et Aujourd’hui en France, du groupe Amaury (imprimerie de presse du Centre d’impression Nord de Paris, 130 sal.). Mitry-Mory a donc deux stations du RER B, des accès à la Francilienne et à la N 2 qui traversent son territoire; elle a deux collèges et un lycée publics, un orgue remarquable à l’église. La commune avait déjà plus de 7 000 hab. en 1946, 13 700 en 1975.

Le canton a 25 900 hab., 13 communes, 10 211 ha; limitrophe de la Seine-Saint-Denis, il s’étire en direction de l’est dans la plaine agricole de Goële: Mitry-Mory marque de ce côté la limite de l’agglomération urbaine parisienne, et l’on ne trouve plus au-delà que de petits villages, même si leur population continue de croître. Compans (790 Companais, 530 ha), à l’est de Mitry-Mory, a une part de la zone industrielle de Mitry; gare, échangeur de la N 2; espaces verts Frasnier (100 sal.), négoce d’articles de papeterie Spicers (100 sal.), transports Alloin (110 sal.), DIF (110 sal.), Géodis (70 sal.), Kuehne-Nagel (70 sal.), entrepôt de peintures pour automobiles BASF (90 sal.), entrepôts Etam (85 sal.), ateliers de réparation du groupe Darty (60 sal.); laiterie Nestlé (55 sal.), travail temporaire Adecco (80 sal.). Compans avait 200 hab. en 1936 et croît depuis.

Gressy (900 Gressiaques, 334 ha), qui jouxte Mitry-Mory au sud-est, est au bord de la Beuvronne qui descend vers la Marne; manoir-hôtellerie (60 sal.) et domaine de Clairefontaine, du 18e s., avec un jardin d’agrément et des arbres vénérables, formant un espace naturel classé sur 6 ha; espaces verts Mabillon (50 sal.); le TGV passe au sud de la commune. Gressy, qui n’a atteint les 100 hab. qu’en 1906, n’en avait plus que 57 en 1962; mais la population croît depuis. La Beuvronne la sépare de Messy (1 100 Messiens, 1 033 ha), dont le village est au milieu d’une plaine de grande culture; église romane du 12e s., château de la Dîmeresse (17e s.). Messy avait 500 hab. environ de 1830 à 1965, puis sa population a commencé d’augmenter, passant 800 hab. en 1991.

Saint-Mesmes (520 Maximois, 769 ha) est plus au nord, à 6 km à l’est de Mitry-Mory et également sur la Beuvronne; église classée du 13e s.; atelier de moules et modèles SET (25 sal.); 210 hab. seulement de 1965 à 1985. Nantouillet (270 Nantoletains, 515 ha), 7 km ENE de Mitry également au bord de la Beuvronne, a un beau et ample château en brique de la première renaissance, construit pour un chancelier de François Ier en 1525; l’église est juste un peu plus tardive et fort décorée. La commune n’avait que 180 hab. en 1990.

Charny (1 200 Charnicois, 1 234 ha) est la principale commune à l’est, à 10 km de Meaux; transports Trans Val de France (70 sal.) et Vitrans (50 sal.). De niveau assez constant entre 1820 et 1930 autour de 450 hab., sa population a fluctué ensuite et finalement pris son essor après 1970. Elle a pour voisins au nord Le Plessis-aux-Bois (250 Plessisboisiens, 341 ha), qui n’a plus de bois mais contient le hameau de la Basle; au nord-est Le Plessis-l’Évêque (240 Plessiépiscopiens, 353 ha) et Iverny (590 hab., 176 ha); à l’est Villeroy (660 hab., 571 ha), où Charles Péguy a été tué le 5 septembre 1914 pendant la bataille de la Marne; travaux publics Charier (35 sal.) et transports Pascali (35 sal.). Iverny n’avait que 220 hab. en 1962, Villeroy 230. Toutes ces communes sont en croissance depuis cette époque. Au SE, Charmentray (260 Carmentraciens, 467 ha) est au bord du canal de l’Ourcq, qui ici frôle la Marne, et non loin de la N 3; 130 hab. en 1960. Le plan d’eau des Olivettes, partagé avec Trilbardou, est l’objet d’un arrêté de protection de biotope sur 103 ha.

Un peu en aval, les villages de Précy-sur-Marne (700 hab., 481 ha) et Fresnes-sur-Marne (630 Fresnois, 746 ha) se situent entre la rive droite de la Marne et le canal de l’Ourcq, que leurs finages débordent largement au nord, où ils supportent le passage de la N 3. La première avait 130 hab. en 1962 et a crû ensuite rapidement, tandis que Fresnes en avait 410 et n’avait guère changé jusqu’en 1999 (440 hab.). Précy fut un lieu de résidence de la chanteuse Barbara et son maire est le chanteur Yves Duteil depuis 1989. Fresnes a un château du 17e s. avec parc. Charmentray et Précy ont un fragment de finage de l’autre côté de la Marne, dont le cours a glissé vers le nord. La Beuvronne, qui passe à Nantouillet et frôle Compans où elle reçoit du nord-ouest la Biberonne, deux noms qui viennent tout droit des castors, rejoint la rive droite de la Marne à Fresnes. Une très grande décharge, réputée la plus vaste de France, est exploitée par Veolia au nord-ouest, à la limite de Claye-Souilly et en débordant sur la commune de Charny, au ras de la nouvelle ligne à grande vitesse vers Strasbourg; elle s’étend sur 200 ha (en augmentation) et accueille chaque jour 3 600 t de déchets «ultimes non dangereux». Aux environs, Pétrorep continue à extraire un peu de pétrole du gisement de l’île du Gord (5 700 t en 2008).