Canton de Limay

Limay

16 000 hab. dont 230 à part, 1 148 ha, chef-lieu de canton des Yvelines dans l’arrondissement de Mantes-la-Jolie, sur la rive droite de la Seine, face à Mantes. La ville, fleurie (trois fleurs), s’orne d’un haut clocher du 12e s. restauré en 1906, d’un vieux pont et ses portes (10e et 12e s.), et du château des Célestins (18e s.) avec parc. Au total, la commune enregistre 224 ha d’habitations dont 192 en individuel, plus de 600 ha «verts» dont 185 de bois, 181 de cultures, 97 de jardins et 152 d’«autre rural», 106 ha pour les usines et 47 pour les transports. Elle a deux collèges et un lycée publics, une maison de retraite. Limay avait 1 700 hab. au début du 20e s., 3 600 en 1954 et poursuit sa croissance: 9 000 hab. en 1975, 12 700 en 1990.

Le territoire communal est partagé entre trois secteurs de taille comparable: une partie centrale et occidentale urbanisée en bord de Seine autour du vieux noyau dense; un ensemble industriel à l’est et au sud encadrant un port doté d’une grande darse perpendiculaire au fleuve, et traversé par la voie ferrée, qui y a une gare; un espace boisé et cultivé au nord et à l’est sur le coteau et le plateau (bois de Saint-Sauveur et des Bouleaux), que les lotissements ont commencé à occuper dans la partie centrale et qui est troué de carrières un peu plus à l’est. Une étroite île de Limay est peuplée de parcs, jardins et cultures entre Seine et canal; un port de plaisance est près du centre-ville.

Les emplois sont nombreux dans la commune et l’industrie chimique y est spécialement bien représentée: traitement de déchets Sarp (300 sal., groupe Veolia, 300 000 t/an dont des déchets dangereux, un broyage cryogénique, recyclage de tubes fluorescents); médicaments Nextpharma (130 sal.), produits chimiques PCAS (120 sal.), mousses Dunlopillo (110 sal.), gaz industriels de L’Air Liquide (60 sal.), bétons Stardal (50 sal.); Ingénierie Creed (100 sal.), installations électriques Emile Dufour (30 sal.), nettoyage public Sita (40 sal.). Le secteur tertiaire se signale notamment par un hypermarché Carrefour (210 sal.), un grand garage Citroën (120 sal.), la location de véhicules industriels Mazet-Mercier (140 sal.), l’entrepôt de vitrages pour automobiles Pilkington (40 sal.), le nettoyage MNP (230 sal.), les travaux publics Colas (50 sal.).

Le canton a 43 400 hab., 17 communes, 12 980 ha. Il est entièrement en Vexin, sur la rive droite de la Seine, et dans le parc régional du Vexin à l’exception des principales communes des bords de Seine en amont de Limay. Une ligne de crête le barre d’ESE en ONO, séparant un versant vers la Seine du petit bassin de ses affluents le Bernon et la Montcient, qui coulent au nord-est du canton parallèlement à cette crête qui monte à 196 m. Juziers, Gargenville, Issou et Porcheville sont des communes peuplées à l’est de Limay en bord de Seine.

Le bassin du Bernon est divisé en sept petites communes. Lainville-en-Vexin (800 Lainvillois, 767 ha dont 250 de bois) est la plus septentrionale, 11 km au NE de Limay. Elle a une église inscrite des 12e et 15e s. à clocher carré fortifié, un château au village et celui du Matéra à l’est. Le village est encadré au nord-ouest et au nord-est par les reliefs du haut plateau, qui portent les bois des Fréneaux et de Galluis et atteignent le point le plus haut du Vexin en Yvelines, à 201 m. Il est appuyé vers l’ouest par le lotissement boisé du prieuré et les hameaux des Bonnes Joies et de Maigremont. Lainville n’est «en Vexin» que depuis 1997; elle n’avait que 200 hab. en 1954 et croît depuis. Montalet-le-Bois (330 Montalboisiens, 301 ha) est dans le creux du val du Bernon au sud de la précédente; elle n’avait que 130 hab. en 1975; son territoire incorpore au sud la moitié du hameau de Damply, dont le reste est à Jambville, également au bord du Bernon; au nord-est, le finage s’élève sur la butte du bois de Jambville.

Jambville (770 Jambvillois, 481 ha) est un peu à l’est sur le relief, et s’éparpille en plusieurs hameaux en dépit de sa petite taille, dont les Noquets au sud dans la vallée encaissée du Bernon, le Bout Guyon au nord sur le flanc oriental de la butte boisée qui porte jusqu’à 190 m le bois de Jambville. Un grand château des 16e-17e-18e s. dans un parc de 52 ha abrite le centre national de formation des Scouts de France. Le village a un haut clocher et un portail d’église protégés (12e et 14e s.). La commune n’avait plus guère que 200 hab. au cours des années 1920, 280 en 1962, et croît depuis.

Oinville-sur-Montcient (1 200 Oinvillois, 387 ha) lui fait face un peu au sud, dans la vallée encaissée de la Montcient; le village a un château avec parc, et une église des 12e-13e s. Son habitat s’éparpille dans la vallée et grimpe sur les versants, y compris par lotissements. Au sud-est, le hameau et le château de Dalibray sont dans le fond d’un vallon affluent. Le nom était simplement Oinville jusqu’en 1938. La commune avait alors 420 hab. et croît depuis, avec quelques fluctuations; elle avait 750 hab. en 1975.

Brueil-en-Vexin (660 Brueillois, 734 ha dont 220 de bois) est juste en amont dans la même vallée, 9 km au nord-est de Limay; elle conserve plusieurs anciens moulins à eau et s’orne de l’allée couverte sépulcrale de la Cave aux Fées, d’un ancien logis seigneurial (16e-17e s.), des parcs des châteaux de Brueil et Marais (19e s.); elle accueille un stockage de déchets ultimes de la Sita dans une ancienne carrière du bois de la Malmaison, tout au sud. Le finage comprend au sud-est le hameau et le château de la Chartre. À l’ouest, la ferme Saint-Laurent, isolée sur une butte à l’orée des bois, est un reste d’une abbaye dont subsistent des murs du 11e siècle. Le nom de la commune a été complété en 1890; la population était à son minimum vers 260 hab. de 1930 à 1960 et croît depuis.

Sailly (370 Saulois, 545 ha) est juste en amont; à Montcient au nord-ouest du finage sont les restes d’un ancien prieuré du 12e s., restauré en 1897, avec un golf de 36 trous sur 140 ha des deux côtés de la vallée, et une hôtellerie; un château du 17e s. a été très remanié vers 1850. Sailly n’avait que 130 hab. en 1975. Enfin Drocourt (480 Drocourtois, 384 ha) est sur une haute butte du plateau du Vexin montant à 175 m, à la limite de la région, sur la route de Mantes à Magny-en-Vexin; elle avait fusionné avec Fontenay-Saint-Père de 1972 à 1982; sa population croît depuis le minimum des années 1920 (180 hab.).

Sur le plateau qui est immédiatement au nord-est de Limay se tiennent Guitrancourt (630 Guitrancourtois, 732 ha) au nord-est et Fontenay-Saint-Père (1 000 Fontenaisiens, 1 306 ha dont 436 de bois) au nord. Guitrancourt conserve le menhir de la Pierre-Drette (2,4 m de haut). Le finage est défoncé par de grandes carrières à l’est, d’où le groupe Calcia achemine par bande souterraine ses matériaux jusqu’à Gargenville, et où a été aménagé un site d’enfouissement de déchets ultimes Emta (groupe de la Sarp). Il va au sud-est jusqu’à la Côte aux Ânes et la D 190, où il participe ainsi à la zone d’activités de l’est de Limay. La commune accueille la serrurerie Fermatic (65 sal.) et une éolienne. Jacques Lacan y a habité et y est enterré. Fontenay-Saint-Père disperse ses maisons sur les deux versants d’un vallon où le château du Mesnil (18e-19e s.) se mire dans un étang. La butte Marisis, au nord, est le point culminant de la barre de relief transversale du canton (196 m). Le château de Mélier (ou Meslier, 19e s. avec parc) est au contraire à la pointe sud du finage. Le bois de Moussus, que Guitracourt partage avec Brueil, est un «espace naturel sensible» départemental (93 ha, dont 48 à Guitrancourt). La population communale croît lentement depuis les 510 hab. de 1954; elle était de 800 hab. au début du 19e siècle.

Follainville-Dennemont (1 900 Follainvillois, 969 ha dont 360 de bois) est à 3 km au NO du chef-lieu. Son habitat est double: un village de plateau vers 130 m, doté d’une église du 12e s. et cerné par le bois Gassot, qui occupe tout le nord du finage; l’alignement de maisons du bord de Seine qui forme le quartier en L de Dennemont, au pied du coteau de Seine et dans un vallon perpendiculaire au rivage. On appelle île de Dennemont une longue bande alluviale qui est en réalité soudée au coteau en aval, à l’ouest du quartier. Le sentier GR 2 fait le tour du promontoire qui domine Dennemont.La commune se nommait seulement Follainville jusqu’en 1949. Elle abrite une communauté d’Emmaüs, et deux maisons de retraite. Sa population était de 690 hab. en 1936 et croît depuis.

Guernes (910 Guernois, 854 ha) est un village de bord de Seine 7 km en aval de Limay, juste face à Rosny; il se signale par une église en béton de 1954 à vitraux contemporains de J. Degusseau et un retable de 1530. La commune englobe les îles de Guernes et d’Herville.Son territoire s’étend sur le glacis du lobe de méandre de la Seine, où le relief monte doucement vers le nord-est jusqu’à 75 m. Le site de Flicourt, à l’ouest, correspond à une réserve ornithologique aménagée sur 36 ha d’anciennes sablières et formant un domaine régional. Guernes avait 350 hab. à son minimum de 1926 et croît depuis.

Saint-Martin-la-Garenne (830 Saint-Martinois, 1 575 ha dont 610 de bois) est à 6 km au nord-ouest de Limay, près de la rive de la Seine mais 8 km plus en aval que Guernes, vers la fin du méandre qui fait face à Rosny. Le finage comprend une partie de plateau au nord, couverte par le bois de Chénay, et la plus grande partie du glacis du lobe de méandre, portant le bois de la Garenne et à l’est, au pied du plateau, le hameau du Coudray; vers l’ouest, le hameau de Sandrancourt s’isole au milieu des étangs de sablières. Le finage inclut devant le village l’île qui porte son nom. Le groupe Lafarge exploite les alluvions de la Seine sur 300 ha, extrayant 800 000 t/an; c’est de là que viennent les sables de Paris-Plage (2 000 t/an), transportés par péniches. Les anciennes parties font l’objet d’un reboisement et une base nautique a été aménagée, avec un petit port de plaisance, sur la rive méridionale du plus grand étang. La commune n’avait que 330 hab. en 1954.


Gargenville

6 800 hab. (Gargenvillois), 867 ha, commune des Yvelines dans le canton de Limay, 6 km à l’est du chef-lieu sur la rive droite de la Seine. Le territoire s’étage en quatre niveaux. En bord de Seine, la commune contient l’île de Rangiport, qui soutient le pont vers Épône, et même une fraction de la rive gauche en amont. Sur la rive droite du fleuve a pris place le château de Rangiport (19e s.); juste en amont, une cimenterie a ouvert une vaste carrière dans le plus bas plateau; apparue en 1921, appartenant à la société italienne Calcia et employant 120 salariés, elle est reliée aux carrières de Guitrancourt depuis 1965 par une bande souterraine qui débite 4 000 t/j; traitant en tout 2 Mt/an, la cimenterie serait la plus grande de France.

Un bas plateau vers 50-60 m porte la voie ferrée et la gare, la route principale (D 190), le quartier de Montalet près du fleuve et la plus grande partie de l’urbanisation et des usines; et, à l’est, le château d’Hanneucourt au pied du coteau (18e s.), avec parc et maison de retraite des Cadres. Au-dessus, le moyen plateau vers 120 m est agricole. Tout au nord, le relief s’élève sur un reste de plateau supérieur en forme de longue butte, montant dans les bois d’Hanneucourt à 192 m.

La ville, fleurie (trois fleurs), a un collège public et accueille un centre de recherche-développement pharmaceutique Sanofi-Aventis (220 sal.), une tuyauterie EI-Tem (75 sal.), les ingénieries Fairtec (100 sal.) et Terralys (40 sal.) et un supermarché Carrefour ex-Champion (50 sal.). Au sud-ouest, Gargenville partage avec Issou le site d’une ancienne raffinerie de pétrole Elf, qui a fonctionné de 1967 à 1983; il y reste un dépôt de 24 réservoirs de 700 000 m3 et une production de carburants pour avions à réacteurs des aéroports parisiens (60 sal.). En outre, le consortium Géovexin gère un réservoir souterrain de gaz d’une capacité de 130 000 m3, à 140 m de profondeur, au profit des firmes Total, Butagaz et Mobil. Le nombre d’habitants de Gargenville a connu une belle progression au 20e siècle: il était de 700 hab. en 1911, 1 800 en 1936, 3 100 en 1962, 5 500 en 1982; il continue de croître, plus lentement.


Issou

4 500 hab. (Issoussois), 480 ha, commune des Yvelines dans le canton de Limay, 4 km à l’est du chef-lieu. Le bourg est au pied du talus du plateau qui domine la vallée de la Seine, juste à l’ouest de Gargenville. Le sol descend en glacis vers le fleuve; en bord de Seine au sud s’étend le site de l’ancienne raffinerie de pétrole dite de Gargenville, précédée au nord par un triage qui dessert les réservoirs: le site sert encore au stockage de produits pétroliers. Issou a un collège public, et un château ancien mais refait en 1903 dans le style du 18e s., avec un parc classé de 11 ha. La commune avait 260 hab. au début du 20e s., 640 en 1954, 1 700 en 1982 et poursuit sa croissance.


Juziers

3 700 hab. (Juziérois), 988 ha dont 424 de bois, commune des Yvelines dans le canton de Limay, 9 km à l’est du chef-lieu. La ville est sur la rive droite de la Seine, face à l’usine Renault de Flins, et dispose d’une gare sur la voie ferrée Paris-Rouen. Au nord, le relief s’élève (jusqu’à 182 m) et se couvre de bois sur les hauteurs du Vexin. En bord de Seine, la commune s’avance en coin vers le sud-ouest, englobant ainsi les silos du port de Gargenville juste en amont de la cimenterie qui occupa jusqu’à 600 personnes vers 1950. Sur la Seine, la commune contient l’île de Juziers, qui est habitée mais n’est accessible que par bac, et qui prolonge vers l’aval l’île Belle de Mézy-sur-Seine. La commune associe plusieurs anciens villages ou hameaux, dont ceux d’Ablemont, Apremont et Aumont sur le coteau; il s’orne des châteaux du Bourg et de la Sergenterie, du 19e s., le premier succédant à un ancien prieuré dont subsiste l’ancienne église, en partie du 11e s., classée mais généralement fermée. L’espace bâti occupe environ 200 ha, les cultures 240 ha. La commune avait un millier d’habitants dans les années 1830, était descendue à moins de 700 en 1866 mais sa population augmente depuis; elle a passé les 1 000 hab. en 1926, les 2 000 en 1970, les 3 000 en 1988. Elle est surtout résidentielle, avec un supermarché U, la seule autre entreprise notable est une maçonnerie ENP (45 sal.).


Porcheville

2 500 hab. (Porchevillois), 462 ha, commune des Yvelines dans le canton de Limay, 3 km au sud-est en bordure de Seine. Elle forme avec Limay un élément du port autonome de Paris, manipulant environ 300 000 t/an, moitié en trafic maritime et moitié en trafic fluvial. Une centrale thermique EdF de 4x600 MW au fioul est implantée depuis 1952 dans le quart sud-ouest de la commune et occupe 200 salariés. L’habitat est principalement au sud-est, où est l’ancien village, proche de l’ex-raffinerie de pétrole de Gargenville-Issou, et au centre de part et d’autre de la D 146. la ville a un lycée public depuis 1988 (450 élèves, formations techniques), et une zone industrielle au nord-ouest au-delà de la voie ferrée, dont la gare de voyageurs est à Issou. La principale entreprise est l’aciérie Alpa (300 sal.) du groupe Riva, assortie à un négoce d’acier (Riva, 40 sal.): métallerie AB-Industrie (découpage-emboutissage, 120 sal.), gaz industriels Linde (80 sal.). Porcheville n’avait que 170 hab. en 1900; sa population est passée à 590 en 1954, 2 500 en 1975, puis est restée à ce niveau.