Cantons de Saint-Germain-en-Laye

Saint-Germain-en-Laye

43 000 hab. (Saint-Germanois), dont 1 700 à part, 4 827 ha dont 3 526 de bois, sous-préfecture des Yvelines, 11 km au NNO de la préfecture. Elle fut nommée La Montagne du Bon-Air en 1793. La commune, étendue, occupe la plus grande partie d’un grand lobe de méandre de la Seine qui accueille aussi Maisons-Laffitte, Achères et Poissy et qui est principalement occupé par la forêt domaniale de Saint-Germain, ancienne forêt de Laye, jadis forêt de chasses royales, qui occupe encore 3 500 ha. Elle fut enclose d’un mur percé de dix portes, mais a été l’objet de nombreuses atteintes au 19e s.: ouverture de la Maison d’éducation de la Légion d’honneur à l’emplacement du couvent des Loges, champ de tir, camp militaire des Loges de 1644 (où s’entraîne le club de football Paris-Saint-Germain), route nationale 184, voies ferrées de grande ceinture et gare de triage dite d’Achères (1882). Les champs d’épandage dits d’Achères ont fait reculer la limite nord-est de la forêt à la fin du siècle; par la suite y furent ouverts des cimetières et des installations de sports, et l’A 14 traverse en souterrain la partie sud de la forêt, où a été ouvert également un vaste terrain de golf au sud-ouest.

La ville est à l’extrémité sud-est de la commune, traversée par la N 13. Elle domine à l’est un coteau de rive concave de la Seine qui appartient à la commune du Pecq: nulle part la commune n’est riveraine de la Seine. Là s’est dressé le grand château de Saint-Germain, par Philibert Delorme (années 1550); résidence royale jusqu’en 1689, il fut détrôné par Versailles; largement modifié aux 18e et 19e s., il abrite le musée des Antiquités nationales; il fut aussi le site de la signature de six traités internationaux (cinq au 17e s., un en 1919 avec la nouvelle république d’Autriche) et devint un grand centre des forces d’occupation en 1940-1944. Il est assorti d’un parc à la française et d’un jardin anglais, et d’une très longue allée vers le NNE jusqu’à la Grille Royale sur la Terrasse de Le Nôtre (1675).

La ville est fleurie (trois fleurs) et s’agrémente de la Fête des Loges. Le château du Val (17e s.) par Hardouin-Mansart est à la lisière orientale près de Carrières-sous-Bois, le pavillon de la Muette (1775) par Gabriel au nord, près de la gare de triage. Saint-Germain abrite aussi le musée départemental du Prieuré dans un beau parc, avec des œuvres de Maurice Denis; elle a de nombreux hôtels particuliers des 17e et 18e s., un hôtel de ville du 18e s., le musée Claude Debussy, un théâtre; sur son territoire sont aussi le dolmen de Valmore et l’aqueduc de Retz. Elle est dotée de quatre collèges et quatre lycées publics dont le lycée international au château d’Hennemont, quatre collèges et trois lycées privés; un centre hospitalier de 560 lits (400 médicaux), deux cliniques privées de 70 lits (90 sal.) et 30 lits, dix maisons de retraite, un centre d’aide par le travail et un institut médico-éducatif; et une caserne de la Garde républicaine.

Hormis une fabrique d’équipements aérauliques (dépoussiérage) Solios (80 sal.), elle n’a guère que des activités tertiaires: BNP (150 sal.), Société Générale (90 sal.), crédit du groupe Ford (FCE Bank, 100 sal.) et siège de Ford France (500 sal.), gestion immobilière I3F (150 sal.), Monoprix (130 sal.), négoces de produits chimiques Pall (270 sal.), de produits pour l’agriculture Cargill (130 sal.) et pharmaceutiques Genzyme (100 sal.), d’équipements de comptage France-Espèces (50 sal.), hôtel La Forestière Cazaudehore (50 sal.); travaux publics SRBG (130 sal.). La gare terminus du RER est l’héritière du terminus de l’un des tout premiers chemins de fer français (Saint-Lazare-Le Pecq, 1837 puis Saint-Germain, 1848).

La ville avait 10 000 hab. au début du 19e s., 17 000 à la fin, 22 500 en 1936; elle est montée à 29 400 en 1954, 38 300 en 1968 puis est restée à ce niveau jusqu’en 1999. Le maire est Emmanuel Lamy, UMP, énarque et haut fonctionnaire. L’arrondissement a 556 900 hab., 16 cantons, 45 communes, 34 066 ha. Les 2 cantons, divisés en 1997, ont 70 100 hab., 4 communes, 6 858 ha.

Le canton nord inclut Achères, le canton sud Chambourcy et Aigremont (1 100 hab., 300 ha dont 152 de bois), qui est à 6 km ONO du chef-lieu, entre Chambourcy et Poissy; elle a un château du 18e s. avec parc (centre éducatif privé); la partie sud-ouest de la commune est sur le haut plateau dans la forêt de Marly (Tailles d’Herblay) et traversée par l’A 13. La N 13 frôle la commune au nord. Aigremont avait 160 hab. en 1925, 260 en 1968 et croît depuis.


Achères

20 000 hab. (Achérois), 944 ha, commune des Yvelines dans le canton de Saint-Germain-en-Laye-Nord, 9 km au NNO du chef-lieu. Son finage est extrêmement étiré le long d’une grande boucle de la Seine mais il est séparé du fleuve par des terrains des communes de rive droite, en raison du déplacement du fleuve vers l’extérieur du méandre: d’aval en amont Andrésy, Conflans-Sainte-Honorine, Herblay et La Frette-sur-Seine. Il n’atteint le fleuve qu’aux deux extrémités. L’essentiel de l’habitat est dans la partie sud-ouest, tout en aval, à l’ouest de la forêt de Saint-Germain-en-Laye et à la limite de Poissy. Une digue de protection contre les crues de la Seine a été édifiée autour de 1850 entre le confluent de l’Oise et Poissy sur 6 km.

La plaine alluviale, qui fut à partir de 1899 et jusqu’en 1940 le lieu de champs d’épandage des eaux usées parisiennes, qui engraissaient des cultures maraîchères, reste assez vide mais contient une zone d’activités près du centre, une autre face au confluent de l’Oise. Une gare du RER A est à la limite nord-est de la partie urbanisée, sur le chemin de fer de grande ceinture; un triage installé en 1882 avait donné à Achères une population de cheminots, mais l’activité a été supprimée. Au-delà vers l’est, le territoire communal se réduit à un étroit ruban, mais long de 8 km jusqu’à la limite aval de Maisons-Laffitte. La station d’épuration d’Achères (Seine-Aval), créée en 1940, et qui occupe 800 ha, est à cheval sur la limite communale, et bien plus sur le territoire de Saint-Germain-en-Laye que sur celui d’Achères.

La ville a une église en partie du 12e s., un collège et un lycée publics, une maison de retraite de 70 studios; centre culturel et bibliothèque, base de loisirs de l’étang des Bauches avec plage, juste à l’ouest du centre-ville. Achères accueille un centre Leclerc (100 sal.), les matériaux Bonna Sabla (120 sal.), les installations électriques Ineo (140 sal.), un nettoyage des Laveurs de l’Ouest (160 sal.); la municipalité occupe 400 personnes. La population de la commune n’a pas cessé d’augmenter au cours des deux derniers siècles: 500 hab. vers 1840, 1 100 en 1900, 3 600 en 1936, 5 400 en 1962, 15 200 en 1975; mais le rythme a ralenti depuis. L’ensemble des grands immeubles d’habitation qui borde la ville du côté ouest et nord forme la «zone urbaine sensible» du Champ de Villars, la Barricade, le Plateau d’Hennemont, au statut de «zone de rénovation urbaine». Le maire est Alain Outreman, communiste.


Chambourcy

6 000 hab. (Camboriciens), 787 ha dont 280 de bois, commune des Yvelines dans le canton Sud de Saint-Germain-en-Laye, 4 km ONO du chef-lieu. Au sud, la commune s’avance dans la forêt de Marly et abrite des ruines de l’abbaye de Joyenval (13e s.), l’aqueduc de Retz (17e-18e s.), le parc et les fabriques du Désert de Retz, créé de 1774 à 1784 sur 40 ha à l’emplacement d’un village abandonné, et en cours de réhabilitation; plus le très vaste golf du Désert et de la ferme de Retz, dit de Joyenval (36 trous).

L’A 13 écorne le sud-ouest de la commune à travers les bois. L’A 14 passe tout au nord de la commune, également traversée par la N 13 (route de Quarante Sous), le long de laquelle se sont développées des zones d’activités. Seule une très petite partie de la forêt de Saint-Germain est dans la commune. Le centre-ville est au sud de ces deux axes et comprend quelques barres d’immeubles collectifs, la maison-musée et le jardin du peintre André Derain (17e au 19e s., roseraie) dans la Grande Rue; un collège public, maison de retraite (MDF Château de Chambourcy, 55 sal.). Les quartiers de la Bretonnière et de Montaigu prolongent le centre au sud-est, au-dessus de la vallée du ru de Buzot qui s’écoule vers Saint-Germain-en-Laye à l’est.

La commune fut le siège de la laiterie ALB en 1934, qui lança le «Petit Chambourcy» en 1948; la marque est passée au groupe Nestlé, puis a été revendue en 1998 à une petite société (CBSA) de produits dits bio, mais n’a plus rien à voir avec la commune.Celle-ci accueille notamment les études de marché TNS (Secodip) devenu Iri-France (540 sal.), filiale de l’états-unien IRI; un hypermarché Carrefour (570 sal.) et des magasins Castorama (100 sal.), Decathlon (75 sal.). Chambourcy avait 1 100 hab. en 1954 puis est passée à 4 800 en 1975 et n’a que modérément progressé jusqu’en 1999, mais aurait gagné 750 hab. entre cette date et 2006.