Cantons de Saint-Denis

Saint-Denis

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SAINT-DENIS ET SES QUARTIERS

98 900 hab. dont 1 100 à part, 1 236 ha, sous-préfecture de la Seine-Saint-Denis. La ville ancienne est au nord du territoire communal, à la hauteur de la courbe extrême du méandre de la Seine vers l’est, traversée par le pont de l’île Saint-Denis. Vieux centre historique de la royauté française, et toujours très visitée, elle a pour centre la basilique Saint-Denis, héritière d’un ancien lieu de pèlerinages, qui fut l’église de l’abbaye de Saint-Denis et servit de sépultures aux rois et reines de France depuis le 6e siècle; son architecture actuelle remonte au 12e siècle. Elle a un statut de cathédrale et elle est bordée par la Maison d’Éducation de la Légion d’honneur et le parc de la Légion d’honneur, ancien site de l’abbaye de Saint-Denis.

La mairie, la sous-préfecture et la station de métro Basilique-Saint-Denis de la ligne 13 sont tout près de la basilique, le cimetière communal l’avoisine au nord-est. L’ancienne route principale, qui porte le nom de Gabriel-Péri, court du sud au nord un peu à l’ouest de cet hypercentre. Elle est bordée au sud par le théâtre et le tribunal et passe par la station de métro Saint-Denis-Porte de Paris. Une ceinture de boulevards, qui longe à l’est le parc et passe entre celui-ci et le cimetière, délimite à l’ouest (boulevards Marcel-Sembat et Jules-Guesde) et au nord (Carnot-Félix Faure) ce centre historique; elle correspond au tracé des anciennes murailles de la ville, encore visibles au début du 19e s.

L’axe sud-nord, qui n’est autre que la N 1 à sa sortie de Paris, croise ces boulevards au marché Saint-Denis (place du 8 mai 1945) et se poursuit rectiligne vers le nord. Un peu plus loin, elle prend le nom de Roger-Salengro à partir de la place du Général-Leclerc, où elle croise la traversée ouest-est formée par la N 214 (avenue du Colonel Fabien) et la D 29 (avenue de Stalingrad), qui était déjà présente au milieu du 18e s. Un vaste dépôt de la RATP et l’Auberge municipale sont au croisement. Des bâtiments de l’Université Paris-XIII se voient un peu à l’est sur l’avenue de Stalingrad et bénéficient du métro Saint-Denis-Université, actuel terminus de la ligne 13.

Entre cet axe transversal et la vieille ville s’étend tout un ensemble très peuplé, où se voient la trace d’une seconde enceinte et de l’ancien cours du Crould près de son confluent avec la Seine, et où ont pris place de nombreuses institutions, cliniques, la maison des Petites Sœurs des Pauvres, etc. La limite nord-ouest de la commune est marquée par la voie ferrée principale Paris-Nord, qui y déploie un triage. La partie septentrionale de la commune est desservie par la ligne de tramway n° 1, qui y a sept stations entre le port et La Courneuve, en passant par le Marché de Saint-Denis; elle devrait être prolongée vers l’ouest en direction de Gennevilliers au-delà de la Seine. Une patte d’oie apparaît là où la N 214 franchit les voies, à la limite de Villetaneuse et d’Épinay-sur-Seine. Le fort de la Briche (1845) occupe la pointe nord-ouest de la commune.

Les Bords de Seine sont encombrés par les voies ferrées et par l’ancien port, au débouché du canal de Saint-Denis. La voie ferrée de Paris vers le Nord a ici une station du RER D (Saint-Denis). Toute la pointe entre fleuve et canal, au sud des ponts, est occupée par les zones d’activité Charles Michels et le Slough Business Park des Portes de France, aménagé par le groupe britannique Segro, où est le musée d’orfèvrerie Bouilhet-Christofle.

Vers l’est, la ville ancienne est bornée par le boulevard Paul-Vaillant-Couturier; elle est contournée un peu plus loin par l’ancienne dérivation de la N 1: l’A 1 au sud, et l’embranchement N 401 qui alimente à la fois la D 28 vers le nord (rue Henri-Barbusse) et la suite de la N 1 vers le nord-ouest (avenue Lénine). Le fort de l’Est, érigé en 1843, flanqué à l’est d’une caserne de gendarmerie, est juste au sud du gros échangeur A 1-N 401-N 186, celle-ci courant vers le sud-est et longeant le petit quartier des Hauts Noëlles. Un grand ensemble d’immeubles, Franc-Moisin, est au sud du fort. De vastes quartiers d’habitation, dont la Mutualité, occupent la partie nord-est de la commune, au nord de l’A 1. Près de celle-ci, sont le centre hospitalier intercommunal Delafontaine et le parc interdépartemental des sports, qui est pour moitié à La Courneuve.

Le reste de la commune, au sud et jusqu’à la limite de Paris, est d’une nature différente. Il est surtout fait de grands espaces, jadis industriels ou en friche d’attente, en cours de réaffectation et de rénovation et qui sont l’objet de réalisations de masse et de grands projets. L’ancienne N 1, élargie en A 1, en forme l’axe sud-nord à partir de la Porte de la Chapelle. L’énorme faisceau de voies ferrées sorti de la gare du Nord flanque à l’ouest cet axe et sert d’abord de limite sud-occidentale à la commune, qu’il sépare de Saint-Ouen. Il en sort une diagonale vers l’est, en direction de Soissons, qui franchit l’A 1 puis le canal de Saint-Denis avant d’accompagner l’A 86 à La Courneuve.

L’A 86 traverse tout le territoire de Saint-Denis d’ouest en est. Au nord-ouest, entre la Seine et les voies ferrées du Nord, s’étendent des zones d’activité jusqu’à la Seine, autour du pivot que forme le carrefour Pleyel. Celui-ci est au croisement de la N 14 qui vient de la porte de Clignancourt, la N 410 issue des portes de Clichy et de Saint-Ouen, et leur échangeur avec la A 86; ce carrefour est desservi par la station de métro du Carrefour Pleyel (ligne 13).

Juste à l’est, le triangle délimité par la bifurcation des voies ferrées et le canal de Saint-Denis, ou Plaine Saulnier, est marqué par le croisement stratégique de l’A 1 et de l’A 86. C’est ce site qui a été choisi pour l’implantation du Stade de France, entre le canal et le croisement. La double station La Plaine-Stade de France le dessert au sud-est, par le RER B, sur la branche de Soissons. Une autre station, mais du RER D, est plus à l’ouest; des cheminements piétons ont été aménagés entre ces stations et le stade. L’apparition du stade a déclenché les nouvelles urbanisations des zac (zones d’aménagement concerté) de Cornillon à l’est et au sud, et le remaniement du quartier de peuplement espagnol Cristino Garcia, tandis qu’à l’ouest de l’A 1 s’étendent encore des zones d’activité (Porte de Paris, Plaine Saulnier, Landy Fret).

Le sud-est de la commune forme un rectangle d’un kilomètre de large et 2 km sud-nord, traversé au nord par la rue de Landy dont le nom rappelle un ancien site de foire; il est dénommé la Plaine (ou la Plaine Saint-Denis) à l’est, le Landy à l’ouest. C’est un vaste espace d’entrepôts et anciennes usines en cours de transformation radicale, au profit de bureaux plus que de logements, dont les opérations sont parmi les principales de l’agglomération parisienne. Le Conservatoire national des arts et métiers et la Maison des Sciences de l’Homme de Paris-Nord y ont pris place. Le campus Condorcet l’avoisinera au sud-est, mais sur le territoire d’Aubervilliers.

Saint-Denis est officiellement divisée en quatorze quartiers: Centre Ville-Basilique; République-Gare à l’ouest du précédent; Porte de Paris-Stade de France comprenant le centre hospitalier; Franc Moisin-Bel Air, «zone urbaine sensible» de 42 ha et 8 600 hab. au sud du fort, où un grand ensemble de logements avait été édifié à la place des anciens bidonvilles, dont l’apparition avait été en partie liée aux travaux de l’autoroute du Nord; Cosmonautes-Hauts Noëlles entre le fort de l’Est et le parc des sports à la limite de La Courneuve; Saint-Remy, Joliot-Curie, Champ de Courses entre le centre-ville et le contournement de la N 401. Mutuelle, ou Mutualité, est un quartier populaire de pavillons et de jardins en construction mutualisée du début du 20e siècle sur les anciens terrains maraîchers du nord-est; Floréal, La Saussaie, La Courtille l’accompagne tout à l’est, associant plusieurs cités de grands immeubles au nord du parc interdépartemental des sports; elles sont classées en «zone urbaine sensible» et «zone de rénovation urbaine» sur 28 ha pour 6 400 hab.

Péri, Langevin, Stalingrad, Politzer est le nom d’un quartier juste au nord du centre. Allende et le Barrage sont au nord du précédent, autour du carrefour D 29-N 1; la cité Allende est classée en «zone urbaine sensible» de 9 ha et 3 700 hab. Le quartier Sémard-Delaune est au nord-ouest de la commune entre la N 1 et les voies ferrées. Delaunay-Belleville est à l’ouest, et porte le nom de l’ancienne usine d’automobiles; il comprend la gare et le port, où se préparent l’extension de la ligne de tramway vers l’ouest, le futur quartier de la Confluence et un port de plaisance.

Le quartier Pleyel est bien délimité au sud-ouest, et signalé par la haute tour Pleyel de bureaux d’affaires, dressée en 1973 jusqu’à 129 m de haut et dont l’enseigne rotative de 5 m sur 34, visible de loin, a porté les noms de Bayer, puis Philips, actuellement Siemens; le quartier comprend aussi un gros site de recherche d’EDF, près duquel une Cité du Cinéma va prendre la place de l’ancienne centrale électrique. La Plaine, enfin, désigne ici toute la partie méridionale.

Saint-Denis, outre l’ensemble de prestige sur le site de son ancienne abbaye royale, a dans son patrimoine un musée d’art et d’histoire, le couvent des ursulines (17e s.), la maison des Arbalétriers, et même l’immeuble Niemeyer qui abrita le journal L’Humanité de 1989 à 2008 près de la basilique; il a été racheté en 2010 par l’État, qui pourrait y installer la sous-préfecture; le journal a déménagé à l’ouest, près de la gare. Elle accueille les théâtres Gérard-Philipe et de la Belle-Étoile et la compagnie de danse Decouflé (DCA), six collèges publics et un privé, trois lycées publics dont un professionnel (Enna, ancienne École normale nationale d’apprentissage), un lycée privé, quatre instituts médico-éducatifs, quatre centres d’aide par le travail. Le centre hospitalier dispose de 540 lits, et deux institutions de santé privées, le Centre de cardiologie du Nord (140 lits, 250 à 400 sal.) et la clinique de la Porte de Paris (70 lits).

Il reste dans les diverses zones d’activité de la ville, en bord de Seine, au carrefour Pleyel et à la Plaine, quelques industries: matériel électrique Siemens (1 000 à 2 000 sal.) et Schneider (100-200 sal.), la tôlerie Industeel-Loire (250-400 sal.) à la Plaine (groupe Arcelor-Mittal) accompagnée du siège d’Arcelor Mittal (500-1 000 sal.), les machines de traitement des eaux BWT (100-200 sal.), les tabacs Seita Altadis (100-200 sal.), l’imprimerie de journaux CIPP (100-200 sal.), les chauffe-eau Chaffoteaux (100-200 sal.), Photomaton (250-400 sal.), ainsi que les informaticiens SQLI (500-1 000 sal.) et Panoranet (100-200 sal.), l’ingénierie Coteba (200-500 sal.) et les postproducteurs de cinéma et télévision TSF (200-500 sal.) et AB Télévision (1 000-2 000 sal.).

Dans les finances se signalent la Société Générale (250-400 sal.), la BNP (100-200 sal.) et LCL (250-400 sal.), les assurances Generali-Iard (500-1 000 sal.), Generali-Vie (1 000-2 000 sal.) et L’Équité (100-200 sal.) du même groupe, les conseils Locarchives (100-200 sal.) et Aventi (100-200 sal.), la Générale d’affacturage CGA (200-500 sal., filiale de la Société Générale), la gestion immobilière OPH (250-400 sal.).

Dans les commerces, un hypermarché Carrefour (250-400 sal.) et un supermarché Ed (100-200 sal.), des magasins Leroy-Merlin (100-200 sal.) et Décathlon (100-200 sal.), le négoce d’appareils de bureau et le siège de Xerox (500-1 000 sal.), le siège de MTS (Ariston Chaffoteaux, 100-200 sal.), les négoces de matériel de levage Aprolis (1 000-2 000 sal.), de pièces pour automobiles Valeo (250-400 sal.), de produits audio-vidéo DEG Multimedia (100-200 sal.), d’appareils Panasonic (100-200 sal.), de fournitures Siemens Medical (200-500 sal.) et d’appareils d’acoustique Siemens (100-200 sal.), de cosmétiques Selective Beauty (100-200 sal.), de produits chimiques IMCD (plus de 200 sal. avec le siège) et Dow (100-200 sal.), le siège des matériels Bergerat-Monnoyeur (200-500 sal.) et leur location de matériel (200-500 sal.), les locations de matériel de bureau et d’informatique Pitney Bowes (Secap, 100-200 sal.) et Fiducial Bureautique (100-200 sal.), de systèmes de communication Nextiraone (500-1 000 sal.), la vente par correspondance Vente Privée Com (250-400 sal.).

Dans le bâtiment s’ajoutent la fourniture de chaleur Ciec (200-500 sal., groupe Suez par Elyo), les installations électriques Amec Spie (1 000-2 000 sal.), Elmo (100-200 sal.), Prunevieille (100-200 sal.) et Snef (500-1 000 sal.), les constructions CTP Thermique (200-500 sal.), les ascenseurs Thyssenkrupp (100-200 sal.), les travaux publics Eiffage (250-400 sal.) et Dubrac (200-500 sal.), les nettoyages Reinier (250-400 sal.) et Veolia Propreté (250-400 sal.), les gardiennages Mayday (Gomes Fernandes, 500-1 000 sal.) et S3G (100-200 sal.), les constructions Asertec (100-200 sal.).

Saint-Denis abrite encore la société du Stade de France (200-500 sal.), le travail temporaire Vedior (250-400 sal.) et Sept Accueil (100-200 sal.), les publicités Saatchi-Saatchi (100-200 sal.) et Landimat (250-400 sal.), le groupe de presse de L’Humanité (200-500 sal.), le siège du 39 Champs-Élysées (100-200 sal., restauration), les transports Ducros (100-200 sal.), ainsi que des sites d’EDF (1 000-2 000 sal.) et RTE (200-500 sal.), GDF Suez (500-1 000 sal.), RATP (500-1 000 sal.).

La commune avait déjà 13 700 hab. en 1851; elle s’est agrandie d’une partie de l’ancienne commune de La Chapelle en 1859 et avait atteint 35 000 hab. en 1876, 60 800 en 1901, 82 400 en 1931; sa population a culminé à 99 300 en 1968. Le recensement de 1999 ne lui en avait trouvé que 85 800, l’estimation de 2006 lui en donne 12 000 de plus... La majorité municipale est traditionnellement communiste; le maire est Didier Paillard, ancien ouvrier chimiste. L’arrondissement a 387 400 hab., 10 cantons, 9 communes. Les 3 cantons de Saint-Denis ont 120 300 hab. et 3 communes, avec L’Île-Saint-Denis et une fraction de la commune de Saint-Ouen. Deux conseillers sont communistes, un socialiste (Saint-Denis-Sud). Saint-Denis est le siège de la communauté d’agglomération Plaine Commune, groupement intercommunal de la Seine-Saint-Denis formé de 8 communes; 341 000 hab., 4 270 ha.


Île-Saint-Denis (L’)

7 300 hab. (Ilodyonisiens), 177 ha, commune de la Seine-Saint-Denis dans le canton de Saint-Denis-Sud. Son territoire se limite strictement à l’île, étirée dans le fleuve en un arc allant de Saint-Ouen à la limite d’Argenteuil, sur 9 km. Elle est traversée par le pont d’Épinay en aval, le pont de Saint-Ouen en amont, le pont de l’Île-Saint-Denis au centre, et également par le viaduc de l’A 86 entre ces deux derniers. L’île résulte de la réunion de quatre îles primitives au 19e s. mais forme une commune ancienne, qui fut nommée Franciade en 1793.

L’habitat est au centre de l’île; des entrepôts du Printemps et des Galeries Lafayette avaient trouvé place au sud, la partie amont de l’île accueillant des terrains de sports et un petit quartier d’habitation entre les ponts de Saint-Ouen. Les entrepôts ont été en partie reconvertis en un magasin d’usines Marques Avenue (300 sal.) et ce secteur fait l’objet d’un projet d’écoquartier sur 22 ha, avec 1 000 logements et peut-être un parc nautique et une cité des Arts vivants. À l’aval de la ville s’étire le parc départemental de l’Île-Saint-Denis (23 ha), suivi par la réserve naturelle fermée du Pâtis d’Hautefeuille. Une route suit toute la rive orientale de l’île, sous les noms de quai des Châteliers au sud, quai de la Marine au nord. Trois quartiers ont été définis, Nord, Centre et Sud. La gare la plus proche est celle de Saint-Denis.

La commune a un collège public. Les entreprises sont presque toutes dans le bâtiment: cloisons Partena (50-100 sal.), pierre Rocamat (50-100 sal.), béton Unibeton (50-100 sal.), travaux publics Colas (200 sal.), Viamark (100-200 sal.) et Aximum (100-200 sal.). La population communale était de 360 hab. en 1851 et a crû peu après, passant à 2 900 dès 1901; elle a atteint 3 700 hab. en 1926 puis a stagné, et a repris sa croissance après la guerre jusqu’à 7 400 hab. en 1982. La municipalité était traditionnellement communiste, mais la majorité a été conquise en 2001 par Michel Bourgain, des Verts.