Canton de Joinville-le-Pont

Joinville-le-Pont

17 300 hab. (Joinvillais), 230 ha, chef-lieu de canton du Val-de-Marne dans l’arrondissement de Nogent-sur-Marne, juste au sud de celle-ci. Le centre-ville est sur la rive droite de la Marne peu avant son arrivée à Saint-Maur et près du pont de Joinville, par lequel la N 4 franchit la Marne. Elle n’était qu’un quartier de Saint-Maur, laborieusement nommé la Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, quand le prince de Joinville, fils du roi Louis-Philippe, obtint en 1831 d’en faire une commune à part entière en lui donnant son titre pour nom, et pour déterminant le pont, qui est un passage d’origine très ancienne, attesté au 13e siècle.

Joinville fut au 19e s. un lieu de guinguettes et de villas apprécié des Parisiens. Le territoire était alors plus étendu: l’annexion du bois de Vincennes par Paris en 1929 l’a amputé de l’hippodrome de Vincennes et de l’école des sports et du gymnase militaire par lesquels la ville fut aussi connue. La N 4 et la N 186 qui va vers Créteil s’y croisent. La commune s’étend un peu le long de la rive droite en amont, où passe le viaduc de l’A 4, et au sud-ouest du centre, où le territoire communal traverse tout le pédoncule du méandre de Saint-Maur, retrouvant la rive droite au pont de Maisons-Alfort.

Il y englobe l’usine des eaux de Paris et l’écluse dite de Saint-Maur, à l’extrémité du canal de Saint-Maur qui coupe ce pédoncule, en partie en tunnel, évitant la grande boucle; le canal mesure 4 km et a été construit en 1821 avec son tunnel de 600 m; reconstruits en 1877 au gabarit Freyssinet, ils permettent de gagner 13 km sur le trajet de Paris à Bonneuil, l’écluse rattrapant 3 m de chute. Toute cette partie de la commune est traversée du nord au sud en viaducs successifs par une voie ferrée du RER A, dotée de la gare Joinville-le-Pont. Elle est longée au nord-ouest par le bois de Vincennes.

À l’est, Joinville contient aussi l’île Fanac, sur laquelle s’appuie le pont de Joinville. De l’autre côté de la Marne, la commune occupe toute l’extrémité convexe du lobe de méandre de Champigny, touchant presque au parc départemental du Tremblay. La N 4 traverse en son centre cette extension, l’A 4 passe à son extrémité septentrionale. Ce secteur de rive gauche comprend les quartiers Palissy au sud, Polangis au nord, et va jusqu’au pont de la D 45 à l’extrémité sud-est, juste en aval du barrage de Joinville, qui ferme l’accès à la boucle de Saint-Maur. Un port de plaisance sur la Marne a été aménagé rive gauche en aval du pont; il reste deux guinguettes, avec une fête des Guinguettes et un festival de l’Oh!. Le château départemental du Parangon (17e s.) est près du centre-ville.

Joinville a deux collèges publics et deux privés plus un lycée privé, cinq maisons de retraite, un centre d’aide par le travail; elle a hébergé les studios de cinéma Pathé puis SFP, de 1921 à 1987, avant leur transfert à Bry-sur-Marne. Les principales entreprises sont une fabrique de lunettes Luxury Eyewear (170 sal.), issue d’Essilor mais passée au groupe de luxe suisse Richemont-Cartier; plus petite, la lunetterie de luxe Logo (55 sal.), également issue d’Essilor, a fermé en 2009 à la suite d’un changement d’actionnaires; éditions Edipub (50 à 100 sal.), postproduction de cinéma et télévision GTC (50 à 100 sal.); traitement des eaux Sagep (50 à 100 sal.); RATP (100 à 200 sal.).

Joinville a eu 850 hab. en 1851, et a sensiblement progressé dans la seconde partie du 19e s., sa population atteignant 6 000 hab. en 1901; elle est montée à 14 200 hab. en 1936 et n’a pas beaucoup augmenté depuis, atteignant un premier maximum en 1962 avec 17 800 hab. Elle a perdu une partie de son territoire en 1929, quand le Bois de Boulogne a été incorporé à Paris. La majorité municipale a connu plusieurs appartenances depuis 1944, dont trois maires communistes, mais se trouve à droite depuis 1983: le maire est Olivier Dosne, UMP, pharmacien, qui fut député durant quinze mois comme suppléant d’un secrétaire d’État. Le canton correspond à la commune; son conseiller est également UMP.