Canton de Gex

Gex

7 800 hab. (Gessiens), 3 202 ha dont 1 765 de bois, sous-préfecture du département de l’Ain, 17 km au NNE de Genève, au pied des monts Jura, à 617 m. La ville est depuis longtemps un chef-lieu local, seigneurie dès le 12e siècle, ensuite au sein de la Savoie (1353) puis intégrée au royaume de France en 1601. Il lui en reste un vieux quartier central avec hôtels particuliers et fontaines. La ville a un hôpital local (13 lits médicaux, 220 en tout), deux collèges et un lycée publics, un collège privé. L’expansion récente, liée à la pression de Genève, s’est portée sur les activités tertiaires et la mise en valeur du site. Gex n’a pas d’usine et, hors des services publics, son principal établissement est un supermarché Champion (55 sal.), suivi par un Intermarché (30 sal.) et un Bricomarché (30 sal.); les autocars de la Régie départementale des transports de l’Ain y emploient 35 personnes.

Mais son territoire est très complexe et offre de nombreuses ressources. La ville s’appuie sur le puissant anticlinal des monts Jura proprement dits, qui dans la commune monte à 1 596 au Montrond, et à 1 534 m au Petit Montrond; celui-ci est plus accessible et offre un vaste panorama, près du col de la Faucille que la N 5 franchit à 1 320 m. Le sommet du Jura est défoncé par la grande combe du Creux de l’Envers, dominée au nord par le Montrond, au sud-ouest par le crêt proche du Colomby de Gex, au sud-est par le crêt du mont Chanois (1 446 m).

La montagne est incluse dans le parc régional du Haut-Jura et en partie dans la réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura, étendue sur 10 909 ha. Une station de ski fonctionne sous le Montrond, et le ski de fond se pratique au site de la Vattay. La population communale, d’environ 2 800 hab. au 19e s., est descendue à 2 000 dans les années 1931 puis a augmenté, passant par 4 300 hab. en 1975; elle a gagné plus de 1 100 hab. de 1999 à 2004 (+15%) et atteint à présent les 9 000 hab. L’arrondissement a 59 300 hab., 3 cantons, 29 communes, 42 617 ha.

Le canton a 22 500 hab., 11 communes, 18 311 ha dont 7 931 de bois; frontalier de la Suisse et limitrophe du département du Jura, il forme la partie septentrionale du Pays de Gex, pointe avancée du département de l’Ain vers le nord-est, entre Jura et lac Léman. Il se divise en trois parties distinctes. Au nord-est, Divonne-les-Bains se tient à part. À l’ouest, le canton s’arrête sur la rive gauche de la Valserine, au creux d’une longue gouttière qui sépare les monts Jura des hauts plateaux de Lajoux. Deux communes, incluses dans le Parc régional du Haut-Jura, occupent cette gouttière.

Celle de Mijoux (320 Mijolands, 2 200 ha dont 1 221 de bois) s’étire au nord sur 16 km de long, et guère plus d’un kilomètre de large, car elle se limite à l’escarpement qui domine la Valserine, de sa source à la frontière suisse. Le village, à 1 000 m, est au pied du col de la Faucille à 12 km ONO de Gex, et sous le Montrond. Un atelier-musée des pierres fines (Trabbia-Vuillermoz) y maintient une petite tradition de l’ancien artisanat des pierres précieuses et fines; Mijoux a plusieurs hôtels dont celui de la Mainaz (25 sal.). Sur les pentes du mont Jura a été aménagée une station de ski, qui déborde largement sur le territoire de Gex, et dont l’équipement est associé à celui de Lélex dans une «station des Monts Jura»; elle dispose à Mijoux-la Faucille de 15 pistes et 12 remontées. Mijoux est devenue indépendante de Gex en 1910, avec 660 hab., mais s’est d’abord dépeuplée (190 hab. en 1975); sa population augmente depuis et a gagné plus de 60 hab. de 1999 à 2005 (+20%). Elle enregistre une forte majorité de résidences secondaires: 480 contre 160 résidences principales en 2005.

Lélex (230 Lélerands, 1 763 ha dont 1 113 de bois) est aussi dans la vallée de la Valserine à 8 km SSO de Mijoux, à 900 m, mais s’étend davantage en montagne, où elle atteint au SE le Crêt de la Neige (1 718 m). Deux refuges y ont été équipés, le Ratou et la Loge, et un espace de ski est partagé avec la commune de Crozet: 23 pistes dont 15 à Lélex, 18 remontées mécaniques dont 11 à Lélex. Les hauteurs sont protégées par la réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura. Vers l’ouest, le finage de Lélex déborde sur la rive droite de la Valserine et le rebord du haut plateau, où il monte à 1 253 m. La commune a 550 résidences secondaires pour 100 résidences principales, un record dans le département.

Le reste du canton correspond aux villages du piémont oriental des monts Jura. Crozet (1 400 Crozatis, 2 747 ha dont 1 005 de bois) est le plus méridional, 8 km SSO de Gex à 537 m. La commune s’étend sur les deux versants des monts Jura, où son finage monte à 1 657 m au Montoisey; elle n’avait que 360 hab. en 1954 et croît activement depuis 1970. Échenevex (1 200 Chenevessiens, 1 644 ha dont 488 de bois), dont le village est à 3 km SSO de Gex, à 590 m, sépare les finages de Crozet et de Gex et occupe les deux versants du Colomby de Gex (1 689 m), protégés par la réserve naturelle. Créée en 1833 à partir de Cessey, la commune avait alors 450 hab., réduits à 250 dans l’entre-deux-guerres; elle connaît une croissance soutenue depuis 1975 où elle n’atteignait encore que 370 hab. Ces deux communes sont dans le Parc régional.

Ce n’est pas le cas des trois communes de Chevry (830 Chevryziens, 584 ha) à 7 km SSO de Gex à 500 m, Ségny (1 400 Ségnerands, 324 ha) à 6 km SSE de Gex à 487 m sur la N 5, où s’est établi un hypermarché Carrefour (270 sal.) et Cessy, 3 km au SE de Gex également sur la N 5. Leurs finages de taille réduite se limitent à la plaine et leurs habitants sont orientés vers Genève. Chevry n’avait que 310 hab. en 1962 et a gagné 260 hab. de 1999 à 2005 (+32%), Ségny n’avait que 220 hab. en 1954, 760 en 1975 et a gagné 185 hab. de 1999 à 2007.

Grilly (630 hab., 750 ha), 3 km SSO de Divonne à 515 m, est dans une situation comparable mais son territoire est accidenté par la grosse butte avancée du mont Mourex (785 m); sa population a un peu moins progressé (300 hab. en 1968, environ +10% de 1999 à 2005). La dernière commune à l’est des monts Jura est Vesancy (450 hab., 1 070 ha dont 582 de bois), à 630 m, dont le finage sépare ceux de Divonne et de Gex et monte à 1 490 m à la combe Bochard; elle a gagné une cinquantaine d’habitants de 1999 à 2006.

Le Pays de Gex forme une communauté de longue date, incorporée au royaume de France par le traité de Lyon en 1601. Il correspond aux trois cantons de l’arrondissement, et dispose d’un statut de zone franche. La communauté de communes du Pays de Gex rassemble 26 communes (57 500 hab., 39 415 ha) des trois cantons de Gex, Ferney-Voltaire et Collonges, et siège à Saint-Genis-Pouilly. Le pays de Gex a obtenu en 1977 une appellation fromagère (aoc) bleu de gex pour un fromage à pâte persillée non pressée et non cuite, au lait cru de vaches montbéliardes sous la forme d’une meule de 34 cm de diamètre haute de 8 à 10 cm et pesant 7 à 8 kg; l’appellation s’étend à des communes du département du Jura et du Bugey; il est connu également sous les appellations de bleu de septmoncel et bleu du haut-jura, de même définition; la tradition en est rapportée au 13e s. et à l’abbaye de Saint-Claude (Jura). Un contrat de développement semble devoir préfigurer un futur pays officiel Pays de Gex-bassin Bellegardien, associant le pays de Gex proprement dit aux cantons entourant Bellegarde-sur-Valserine, tous deux frontaliers et très liés à Genève.


Cessy

2 300 hab. (Cessiens), 639 ha, commune du département de l’Ain dans le canton de Gex, 3 km au SE de Gex sur la N 5 à 526 m d’altitude. Elle est surtout résidentielle et a un lycée privé. Le nouvel anneau à hadrons du Cern (LHD) passe sous la ville; celle-ci a pour principales entreprises les travaux publics Périchet (40 sal.), un Bricorama (30 sal.), des garages. Cessy n’avait pas 400 hab. en 1954; sa population a augmenté ensuite, surtout après 1975. Elle a gagné près de 1 100 hab. de 1999 à 2007, soit plus de 47%!


Divonne-les-Bains

6 300 hab. (Divonnais), 3 388 ha dont 1 562 de bois, commune du département de l’Ain dans le canton de Gex, 8 km ENE du chef-lieu à 509 m. La ville est dans la plaine à l’est des monts Jura, dominée par la butte du mont Mourex, qui atteint 704 m dans la commune et accroît son attrait. Divonne est la capitale des loisirs à proximité de Genève, dont ses activités dépendent largement. Devenue «les Bains» en 1892, elle est d’abord une ville d’eaux, servie par plusieurs sources froides, à température constante autour de 6-7 °C. La voie ferrée, arrivée en 1900, a contribué à lancer la station, dont le casino a très vite donné le ton, devenant le premier de France grâce à sa situation frontalière. Le château des 18e et 19e s., avec parc, est affecté à l’hôtel de ville; la commune propose théâtre, loisirs nautiques au lac artificiel creusé en 1964, hippodrome, golf. Casino, hôtel et golf occupent 410 salariés du domaine de Divonne; celui-ci, longtemps à Claude Aaron qui fut le promoteur de la Tour Montparnasse, est passé au groupe Didot-Bottin, qui a cédé ses casinos en 2005 au groupe Partouche. L’établissement thermal occupe 35 salariés; Divonne a aussi un magasin Champion (80 sal.), un négoce de fruits et légumes (Divonnaise, 45 sal.), les hôtelleries Vacances Bleues (Villa du Lac, 45 sal.) et Grandes Étapes françaises (Château de Divonne, 45 sal.). La ville, dotée d’un collège public, est à 6 km du lac Léman; le territoire communal est à l’angle de la frontière suisse et monte en triangle sur 10 km dans la forêt des monts Jura, jusqu’à 1 445 m. Sa population s’est maintenue autour de 1 600 hab. entre 1886 et 1954; elle augmente depuis: 3 300 hab. en 1968, 5 000 en 1986. Elle s’est accrue de plus de 1 400 hab. de 1999 à 2007 (+23%), dépassant 7 500 hab. sdc. S’y ajoutent quelque 450 résidences secondaires.