Canton de Joyeuse

Joyeuse

1 500 hab. (Joyeusins), 1 304 ha dont 300 de bois, chef-lieu de canton du département de l’Ardèche dans l’arrondissement de Largentière, 11 km au SO de celle-ci. Le village est dans le couloir entre Cévenne et plateaux des Gras, au débouché de la Baume, sur la route d’Aubenas à Alès, mais la voie ferrée a été abandonnée en 1930. Les quelques promesses industrielles du 19e siècle autour de la soie n’ont guère tenu; de 2 200 hab. en 1876, la population s’était abaissée à moins de 1 300 hab. entre 1954 et 1975, pour reprendre légèrement depuis (+90 hab. de 1999 à 2004).

Le village conserve toutefois des activités de service et des commerces, et des arguments touristiques en partie hérités de son ancienne position de chef-lieu de duché, qui en font une «station verte de vacances»: enceinte du 14e s. avec quelques restes de tours et portes et d’un château renaissance de 1555; musée de la Châtaigneraie; festival des arts de la rue (dit de la Joye) en août; village de vacances au hameau de Vinchannes au nord de la commune (145 places). Joyeuse ne compte pas moins de 440 résidences secondaires (700 résidences principales) en 2004. Elle a un hôpital local (15 lits) et un collège public; Intermarché (50 sal.), maçonnerie Latourre (25 sal.). Elle est le siège de la communauté de communes de Beaume-Drobie, qui groupe 14 communes (4 200 hab.).

Le canton a 8 100 hab., 16 communes, 25 280 ha dont 9 439 de bois; il s’étire sur plus de 35 km du NO au SE, à travers les Cévennes et les Gras; le nombre de résidences secondaires augmente fortement depuis 1999. Rosières (1 000 hab., 1 628 ha dont 349 de bois), près de Joyeuse de l’autre côté de la Baume à l’est, a une cave coopérative et cultive 284 ha de vignes; une douzaine d’hectares sont plantés en cépage local chatus, dont les vins rouges sont très prisés mais ne bénéficient pas encore d’une appellation. Rosières a eu près de 1 900 hab. en 1851 et sa population s’est abaissée jusqu’en 1970 (800 hab.), mais remonte un peu depuis; elle a gagné 50 hab. de 1999 à 2005; en outre, Rosières dénombre 440 résidences secondaires (480 résidences principales). Lablachère (1 500 Lablachérois, 2 638 ha dont 826 de bois) a suivi une évolution parallèle: près de 3 000 hab. au milieu du 19e s., 1 250 en 1962. Le village relaie Joyeuse au SO, à moins de 3 km, et a aussi une cave coopérative, et 363 ha de vignes.

Au sud-est de Joyeuse, la Baume s’enfonce en gorges dans le plateau des Gras, valorisant le site de Labeaume (500 Labeaumois, 1 776 ha dont 316 de bois) sur la rive gauche. Labeaume fait partie des «villages de caractère» et des «villages de charme» pour son site, ses grottes et ses vieilles pierres. Elle a 285 résidences secondaires pour 230 résidences principales; elle est proche de Ruoms, dont elle héberge l’aérodrome, doté d’une piste gazonnée de 830 m et d’un aéroclub. Son festival de musique classique est très réputé.

Un peu au sud, Saint-Alban-Auriolles (750 hab., 1 757 ha dont 594 de bois et 220 ha de vignes) réunit depuis 1972 les deux villages de Saint-Alban-sous-Sampzon, peuplé alors de 350 hab., et d’Auriolles qui en avait 150. Leur population augmente depuis, gagnant encore 80 hab. de 1999 à 2004. Il s’y ajoute 590 résidences secondaires, contre 360 résidences principales. Les villages dominent les deux confluents successifs de l’Ardèche avec la Baume et le Chassezac. À Auriolles, un musée a été consacré à Alphonse Daudet, au mas de la Vignasse qui appartenait à sa famille maternelle. Ces deux villages sont beaucoup mieux reliés à Ruoms qu’à Joyeuse, dont les séparent des garrigues accidentées sans route continue.

Au sud du Chassézac, les villages de Grospierres (640 Grospierrois, 2 730 ha dont 1 200 de bois et 164 de vignes), 8 km au SO de Ruoms, et Beaulieu (400 hab., 2 347 ha dont 787 de bois et 332 de vignes), 7 km plus loin, entourés de vergers et de vignes, sont dominés à l’est par la montagne de la Serre, de direction SO-NE, qui barre l’horizon des Gras et monte à 542 m. Grospierres a gagné près de 200 hab. de 1999 à 2007 (+31%), Beaulieu 25 seulement de 1999 à 2005.

Au nord-ouest de Joyeuse, les premiers reliefs dans les grès portent quelques villages, certes dépeuplés mais assez ouverts et agrémentés de vergers, comme Payzac (390 hab., 1 370 ha dont 945 de bois) à 9 km au SO du chef-lieu, qui a un joli clocher-mur, ou Ribes (290 Ribois, 717 ha dont 422 de bois) au-dessus de la Baume à 5 km NNO de Joyeuse. Payzac a 150 résidences secondaires, Ribes 190. Le premier a gagné 40 hab. de 1999 à 2005, le second en a perdu 30. Mais Payzac avait eu 1 300 hab. dans la première moitié du 19e s., Ribes 750.

La Cévenne proprement dite commence au-delà; elle se limite dans le canton aux territoires de Saint-André-Lachamp (130 hab., 1 709 ha dont 1 200 de bois), 12 km au NO de Joyeuse à 750 m, au village orné d’une église romane à toit de lauzes, qui eut 900 hab. en 1846, et compte plus de résidences secondaires (80) que de résidences principales (60); et de Sablières (100 hab., 3 898 ha dont 1 325 de bois, à 480 m), qui en eut plus de 1 000 durant tout le 19e s., n’a cessé de se dépeupler jusqu’en 1999, et pourtant vient de gagner 37 hab., soit plus d’un tiers, entre 1999 et 2006… Mais elle a 130 résidences secondaires, contre 60 résidences principales. Sablières est au fond de la haute vallée de la Drobie, affluent de la Baume, à 24 km au NO de Joyeuse; une petite route permet d’atteindre au sud-ouest la Corniche du Vivarais cévenol. Son territoire scinde le canton de Valgorge et atteint au nord-ouest la forêt domaniale et le massif de Prataubérat, qui culminent à 1 250 m. Sablières est le siège de la communauté de communes des Cévennes vivaroises, qui associe 4 communes et seulement 500 hab.