Canton de Rochemaure

Rochemaure

1 900 hab. (Rupismauriens), 2 433 ha, chef-lieu de canton du département de l’Ardèche dans l’arrondissement de Privas, 28 km au SE de la préfecture. Le village est au pied de l’escarpement de rive droite du Rhône que couronne la coulée basaltique du Coiron, à peu près face à Montélimar; il reste du vieux villages quelques maisons renaissance, une porte et les hautes ruines du château médiéval; le barrage sur le Rhône est au NE du village. Le pont suspendu sur le Rhône, inauguré en 1824, a été plusieurs fois refait; la dernière version est de 1946, mais à l’abandon et condamnée; un nouveau pont en dur au SE du village mène directement à Montélimar. Le village abrite la chaudronnerie Durand (35 sal.); il n’avait pas 1 000 hab. en 1968 et croît depuis; il a gagné une centaine d’habitants de 1999 à 2005. Au sud de la commune, le château de Joviac, du 17e s., est connu pour son parc et son système hydraulique. Au NO, le pic de Chenavari est un ancien volcan qui monte à 507 m et d’où la vue est très étendue.

Le canton a 6 500 hab., 7 communes, 12 616 ha dont 2 143 de bois; il est limitrophe du département de la Drôme par le Rhône. Sa ville principale, à l’angle NE, est maintenant Cruas. Meysse (1 100 Meyssois, 1 918 ha dont 794 de bois), 3 km au NE de Rochemaure, est au débouché du Lavezon, strictement endigué. L’ancien village est un lacis de ruelles et de placettes, flanqué au sud par la cité du barrage, où logèrent les employés de la Compagnie nationale du Rhône; équipe de maintenance industrielle GADS du groupe Areva (120 sal.), menuiserie métallique Tyco (portes coupe-feu, 50 sal., états-unien), transports Ciberval (45 sal.). La population communale, de 1 300 hab. dans les années 1860, était tombée à 590 en 1975; elle augmente depuis.

À 9 km au NNO de Meysse sur la route de Privas, séparé du Rhône par les reliefs qui portent la forêt domaniale de Barrès et dominent Cruas, le village de Saint-Vincent-de-Barrès (610 Vincenois, 1 910 ha) se signale par l’abondance de ses vieilles pierres, en particulier des restes de fortifications, qui en font un village visité, dans un paysage marqué par le volcanisme; carrières de sables pour filtres (kieselgur). La commune a eu 1 000 hab. en 1851 et seulement 310 en 1975; la population augmente depuis, de plus de 160 hab. entre 1999 et 2007 (+27%). À l’ouest du canton, Sceautres (100 hab., 1 464 ha) est un autre village pittoresque, qui s’isole dans une grande échancrure du plateau du Coiron; il communique plus aisément avec Alba et Villeneuve-de-Berg qu’avec Rochemaure.


Cruas

2 400 hab. (Cruassiens), 1 545 ha dont 766 de bois, commune du département de l’Ardèche dans le canton de Rochemaure, 9 km au NE du chef-lieu. Le Rhône y retrouve son ampleur à la sortie du bief de Baix-Logis-Neuf. Au sud de la commune au bord du Rhône, à la limite du territoire de Meysse, la centrale nucléaire de Cruas concentre quatre réacteurs de 950 MW chacun, installés en 1978 et 1979, et emploie 1 250 personnes; usines des ciments Calcia (Italcementi, 100 sal.) et Lafarge (35 sal.), constructions Berthouly (75 sal.) et travaux publics du même groupe (150 sal.); chaudronnerie Espo (35 sal.), nettoyage Dam (35 sal.).

La ville conserve des restes de l’ancien village fortifié et une église issue de l’abbaye créée au 9e siècle; musée d’art contemporain et centre d’art et d’histoire André Auclair, collège public. Elle est le siège de la communauté de communes Barrès-Coiron (10 communes, 8 800 hab.). Sa population est montée de 1 000 à 2 000 hab. dans la seconde moitié du 19e s. et a souvent fluctué au 20e s., en partie au rythme des chantiers: 1 700 en 1936, 2 100 en 1962, 1 600 en 1975, 2 400 en 1982; elle est restée au même niveau ensuite mais a gagné 265 hab. de 1999 à 2007.