Canton de Saint-Agrève

Saint-Agrève

2 700 hab. (Saint-Agrévois), 4 856 ha dont 280 de bois, chef-lieu de canton du département de l’Ardèche dans l’arrondissement de Tournon-sur-Rhône, 54 km OSO de Tournon (52 km à l’est du Puy) à 1 050 m. C’est une ville d’altitude qui a eu un long passé de foires sur un fort ancien carrefour de routes. Son nom ancien était Chignac, issu du site romain Cinnacum. Le mont Chignac, à l’est de la ville, fut le lieu de la première bourgade; elle fut ravagée par les guerres de religion et la nouvelle ville reconstruite sur le plateau de granite au pied de la butte, qui monte à 1 120 m et d’où l’on découvre un large panorama (table d’orientation). Vers le nord, le château de Clavières (17e s.) dresse ses hautes tours rondes; quelques orgues basaltiques agrémentent le paysage.

Saint-Agrève est restée une ville active, dotée d’un collège public et d’une clinique (18 lits), d’une usine Ardelec (électronique industrielle, 240 sal.) du groupe NCF, d’une fabrique de salaisons Teyssier (80 sal.), d’un atelier de matériel électrique (Mecelec, 35 sal.); travaux publics Faurie (groupe Viviany, 50) et Bouchardon (30 sal.). La voie ferrée avait atteint Saint-Agrève en 1903, à partir de la Haute-Loire par la vallée du Lignon; elle fut abandonnée par le trafic, mais a été reprise en 2002 sous la forme d’un train touristique entre Dunières et Saint-Agrève par Tence et Le Chambon-sur-Lignon.

La commune et ses environs ont abrité des juifs et des résistants pendant la dernière guerre. La population municipale n’a fluctué que modérément au cours des deux derniers siècles; elle a été de 3 300 hab. autour de 1870, 2 300 seulement en 1962; elle a regagné quelques habitants jusqu’en 1980 et en perd un peu depuis (une centaine de 1999 à 2006). Saint-Agrève est depuis 2002 une ville-porte du Parc régional des Monts-d’Ardèche, la plus septentrionale; elle est le siège de la communauté de communes du Haut-Vivarais, qui correspond au canton.

Le canton a 4 100 hab., 7 communes, 17 352 ha dont 5 429 de bois; il est limitrophe de la Haute-Loire; il est formé à l’ouest par le haut plateau granitique, à l’est par les serres et les ravins qui le défoncent. Mars (220 hab., 1 869 ha dont 565 de bois), 7 km ONO du chef-lieu à 1 100 m, est la commune la plus occidentale, très proche du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) et bordée à l’ouest par le Lignon encaissé; château féodal de Maleval. Elle avait encore 900 hab. en 1900, 600 en 1950, mais seulement 180 en 1990; sa population a fortement augmenté entre 1999 et 2005 (près de 60 hab., soit +26%). Devesset (280 Devessets, 2 924 ha dont 1 570 de bois), 8 km au nord de Saint-Agrève à 1 100 m, est aux sources de l’Eyrieux, qui traverse aussi la commune de Saint-Agrève; son cours est barré par un lac de 51 ha équipé d’une base de loisirs sur le plateau au sud du village. Celui-ci a reçu en 1979 une fonderie d’aluminium de la Samov (Mécanique et outillage du Vivarais, 70 sal.) chargée d’approvisionner les usines du groupe Leroy-Sommer alentour. Devesset avait 1 500 hab. en 1911, 1 000 en 1936 et s’est fortement dépeuplée ensuite; elle a regagné 20 hab. de 1999 à 2007. À 8 km au nord de Devesset (16 de Saint-Agrève, la commune de Saint-André-en-Vivarais (240 Andréens, 2 048 ha dont 999 de bois, à 1 046 m), qui avait un millier d’habitants au début du 20e siècle, s’avance dans le département de la Haute-Loire; au sud de la commune, a été aménagé le domaine de ski nordique de Louveton. Rochepaule (350 Rochepaulois, 3 334 ha dont 1 328 de bois) est un village de col à 810 m, entre les vallées du Doux et de son affluent de droite l’Ayguenesse, au sein d’un relief très accidenté à l’est du plateau, desservi par des routes fort sinueuses à 15 km NE du chef-lieu; il abrite néanmoins un atelier de plasturgie, La Semelle moderne (40 sal.). La commune a eu plus de 2 000 hab. à la fin du 19e s. et n’a pas cessé de se dépeupler depuis, perdant encore 25 hab. entre 1999 et 2004. Dans la vallée du Doux à 15 km ENE de Saint-Agrève par de petites routes (7 km à vol d’oiseau), Labatie-d’Andaure (210 Labatinois, 993 ha), juché sur un éperon barré à 528 m, garde quelques aspects de forteresse, avec un haut clocher carré fortifié et des restes de remparts; elle avait 1 000 hab. entre 1840 et 1880 et perd des habitants depuis.