Canton de Thueyts

Thueyts

1 000 hab. (Athogiens), 2 178 ha dont 689 de bois, chef-lieu de canton du département de l’Ardèche dans l’arrondissement de Largentière, 22 km au NO d’Aubenas sur la rive gauche de l’Ardèche à 468 m. Son curieux nom pourrait venir du celte attegia désignant des huttes, comme les divers Athis ou Athée. Le village, très ancien, est sur le site d’un barrage volcanique de la vallée, scié ensuite par la rivière, avec cascades, prismes basaltiques et même une «chaussée des géants». Les Romains y bâtirent une Villa Vindicatis. Il fait partie des «villages de caractère» ardéchois et conserve de beaux restes, certains d’origine médiévale.

Son territoire offre plusieurs «échelles» ou couloirs d’ascension; manoir de Blou du 18e s., avec parc, sur un ancien site castral du 12e s.; hôpital privé avec soins de convalescence (Chapuis, 30 sal.); moulinage ITA (Industrie textile athogienne, 30 sal.). En amont, subsistent les ruines du château fort de Chapdenac. La commune monte à 1 100 m au nord en adret, 1 061 m au sud en ubac. Thueyts a gagné 120 hab. de 1999 à 2006; mais sa population stagnait depuis 1950 autour du millier d’habitants, alors qu’elle était encore de 2 500 en 1911 (plus de 3 000 dans les années 1850). Elle forme avec Montpezat-sous-Bouzon une communauté de communes de 1 600 hab. dite des Grands Serres.

Le canton a 8 700 hab., 13 communes, 21 554 ha dont 6 882 de bois; il s’allonge d’ouest en est sur plus de 30 km et il est divisé en deux grandes vallées par la longue serre de la Chavade, celle du Lignon au sud, celle de l’Ardèche, plus ample et plus longue, au nord. Celle-ci est suivie par un très ancien chemin de muletiers entre Aubenas et Le Puy, réaménagé en N 102. Trois communes se partagent cette vallée en amont de Thueyts: Barnas (210 Barnassiens, 2 651 ha dont 963 de bois, à 464 m) à 5 km, Mayres (260 Mayrois, 3 007 ha dont 618 de bois, à 573 m) 5 km au-delà, Astet (50 Asténiens, 3 445 ha dont 1 994 de bois) en fond de vallée à 890 m. Barnas n’a été créée qu’en 1913, à partir du finage de Thueyts, avec 700 hab. Mayres, qui eut jusqu’à 2 600 hab. vers 1870, et encore 1 500 en 1911 après le détachement d’Astet, conserve les restes d’un ancien château fort de Montlaur et de mines de plomb argentifère; les altitudes montent à 1 548 m au Valadois sur la serre de Chavade, sommet partagé avec Astet. Celle-ci, dont le village est à 16 km de Thueyts, a été créée en 1907 à partir de Mayres, avec 500 hab.; son finage dépasse à l’ouest le col de la Chavade (1 246 m) pour s’approprier une fraction du haut plateau, couverte par la forêt de Bauzon; la source de l’Ardèche est près du col et la vallée proprement dite débute en coup de cuiller autour du village.

La vallée du Lignon s’enfonce entre la serre de Chavade et le Tanargue et commence à l’ouest sous le col de la Croix de Bauzon (1 308 m); la route qui la suit est bien plus petite que la N 102 et mène à Langogne par Saint-Étienne-de-Lugdarès. Toute la haute vallée est dans la commune de La Souche (300 hab., 3 152 ha dont 1 026 de bois), dont le centre est à 530 m, 7 km à l’ouest de Jaujac, le gros village de la vallée. La Souche a eu plus de 1 800 hab. en 1851 et n’a cessé de se dépeupler jusqu’en 1990; mais elle vient de reprendre 45 hab. de 1999 à 2005; elle a 230 résidences secondaires pour 160 résidences principales.

Jaujac (1 100 hab., 2 424 ha dont 511 de bois) est à 11 km SSE de Thueyts et à 16 km ONO d’Aubenas, est le gros village de la vallée du Lignon, qui eut jusqu’à 2 900 hab. en 1856; sa population était à peu près stable depuis 1960, mais vient de s’accroître de 130 hab. entre 1999 et 2007. Il fait partie des «villages de caractère». Son centre d’allure médiévale a été restauré et ses environs sont agrémentés à l’ouest par le château 15e s.-renaissance du Bruget, à l’est par les tours du château médiéval de Castrevieille, au nord-est par des reliefs volcaniques avec cratère et coulées basaltiques à prismes; vieux pont et ancien quartier du Chastelas; transports Touzet (25 sal.). Si à Jaujac le Lignon s’oriente vers le nord, la dépression ouest-est ne s’en prolonge pas moins par le synclinal houiller de Prades, suivi par le petit ruisseau de Salindre et qui conserve des traces de charbonnages. Jaujac accueille en 2008 la Maison du Parc des Montagnes d’Ardèche au château de Rochemure rénové.

Prades (900 Pradois, 979 ha dont 237 de bois) est à 9 km au NO d’Aubenas et des eaux minérales gazeuses y ont également été exploitées par la SGESM sous la marque Le Vernet; moulinage Satex (Ardéchoise de textile, 120 sal.). Tout près, Lalevade-d’Ardèche (1 100 Levadois, 227 ha) s’étire au fond de la vallée de l’Ardèche; un Intermarché (30 sal.) s’y est établi. La bourgade s’est formée comme village industriel au cours du 19e siècle, surtout avec l’arrivée de la voie ferrée en 1882, et la commune n’est apparue qu’en 1903 avec 1 300 hab. - puis l’industrie a décliné et Lalevade a fait un peu figure de musée industriel. Toutefois, elle a gagné une centaine d’habitants entre 1999 et 2004, et elle a un centre d’aide par le travail. Elle héberge le siège de la communauté de communes de la Porte des Hautes Cévennes d’Ardèche, qu’elle forme avec Prades (2 communes, 1 900 hab.).

Lalevade avait été détachée de Niègles, qui a disparu alors en tant que commune. Niègles est un ancien village perché à l’est du confluent de l’Ardèche et de la Fontolière, qui a été victime des attractions industrielles de la vallée au 19e siècle et s’était dépeuplé; mais sa belle église romane du 10e s. est un lieu de restaurations et d’animations. Le reste de l’ancienne commune est devenu, au moment de la séparation de Lalevade, la nouvelle commune de Pont-de-Labeaume (490 Balmipontins, 466 ha), dont le village est juste en aval du confluent, lui-même précédé par celui du Lignon; Pont-de-Labeaume a encore un moulinage de soie (Massebeuf, 45 sal.) et a gagné 75 hab. de 1999 à 2006; mais elle en eut 1 000 au moment de sa création et s’est dépeuplée jusqu’en 1999.

Au sud, se perche à 450 m le petit village de Fabras (280 Fabrajous, 752 ha dont 210 de bois), orné par le château du Pin (16e s.) et par des prismes basaltiques; peuplé de 530 hab. en 1876 et tombé à 180 en 1975, il est en croissance depuis et a gagné une soixantaine d’habitants de 1999 à 2005 (+21%). Au nord, sur le promontoire de rive gauche de l’Ardèche et de rive droite de la Fontolière face à Niègles, se dressent les belles ruines du grand château de Ventadour, orné d’un donjon carré du 13e s., en partie restauré et lieu d’animations culturelles.

Le château est dans la commune de Meyras (780 Meyrassiens, 1 231 ha dont 200 de bois), dont le village est à 5 km à l’est de Thueyts et qui fait partie des «villages de caractère» du Parc régional des Montagnes d’Ardèche. Meyras englobe au sud de l’Ardèche la station thermale de Neyrac-les-Bains, 4 km à l’est de Thueyts sur le versant droit de l’Ardèche, ajoutant ainsi à cet ensemble de villages de confluences proches du piémont d’Aubenas une touche touristique supplémentaire. Les eaux à 17 °C, maintenant captées en profondeur, sont connues et utilisées depuis longtemps; l’établissement thermal et le village-club sont récents; la commune a plus de 300 résidences secondaires. Meyras a eu 2 500 hab. en 1851 et en a conservé 1 600 jusqu’en 1900, après le détachement de Chirols; sa population remonte légèrement depuis 1982. La commune est le siège de la communauté de communes des Sources de l’Ardèche, qui rassemble 8 communes et 3 500 hab. À la hauteur de Meyras mais de l’autre côté de la vallée encaissée de la Fontolière, Chirols (260 hab., 691 ha dont 200 de bois), créée en 1854 à partir de Meyras avec plus de 800 hab., et qui a décliné jusqu’en 1990, propose un écomusée dans un ancien moulinage de soie.