Canton de Die

Die

4 700 hab. (Diois) dont 220 à part, 5 728 ha dont 3 049 de bois, sous-préfecture du département de la Drôme. La ville est à 410 m sur la rive droite de la Drôme, au pied des hauts reliefs du Vercors dans un assez grand bassin dégagé dans les terres noires jurassiques à la faveur d’un bombement tectonique, la Combe de Die. Elle fut une cité romaine active, mais dont il reste peu de chose, et un évêché dès le 4e siècle. Son centre conserve d’intéressantes vieilles rues, une porte fortifiée, et la cathédrale constamment remaniée depuis le 11e siècle; mosaïque de l’Univers dans la chapelle Saint-Nicolas (13e s.), musée municipal.

La commune est entourée par la forêt domaniale de Justin; son territoire s’étend au sud-ouest sur les reliefs de Justin, et au sud-est dans un vallon où se cachent les bâtiments de l’ancienne abbaye cistercienne de Valcroissant (1188), dominée à l’est par la corniche des falaises de Glandasse. À l’entrée du vallon, Sallières-les-Bains a exploité un établissement thermal du milieu du 19e s. à 1970.

Outre le tourisme, l’activité principale de la commune est dominée par le vignoble; la commune n’a pas elle-même beaucoup de vignes (55 ha), mais le vignoble d’appellation couvre en tout 1 100 ha, d’Aouste-sur-Sye à Luc-en-Diois; l’aoc clairette de die, obtenue dès 1942 et plusieurs fois reprécisée, fournit un vin blanc pétillant à partir de 75 à 80% de muscat à petits grains et le reste seulement en clairette, selon la méthode dite ancestrale (environ 65 000 hl); elle s’est complétée en 1993 d’une aoc crémant-de-die, portant exclusivement sur la clairette, en méthode dite traditionnelle (deux fermentations, environ 8 000 hl). La coopérative de Die, qui a pris le nom de Jaillance, en produit la plus grande partie et emploie une soixantaine de personnes.

Die n’a guère que de petites entreprises: articles métalliques (Puillet, 25 sal.), viandes de boucherie (Grillon, 40 sal.), aliments du bétail (Fytosan, 30 sal.); travaux publics (Grisal, 30 sal.); Intermarché (40 sal.), négoce de boissons (Jalliance, 130 sal.). Elle offre enseignement agricole public, lycée et collège publics, un centre hospitalier (45 lits médicaux, 240 en tout). Le conseil municipal a une majorité de gauche sans interruption depuis 1947; le maire est Isabelle Bizouard, divers gauche, géographe. La population a peu varié en deux siècles: 4 000 hab. dans les deux premiers tiers du 19e s., une légère diminution ensuite jusque vers 3 200 dans les années 1930 et 1940, 4 000 de 1968 à 1982 et une légère augmentation ensuite, mais une perte de 75 hab. entre 1999 et 2005. Die est à la tête d’une très vaste communauté de communes du Diois, rassemblant 52 communes mais n’atteignant que 10 300 hab. L’arrondissement a 37 700 hab., 9 cantons, 104 communes, 228 686 ha.

Le canton a 6 000 hab., 15 communes, 31 621 ha dont 15 102 de bois. Il est limitrophe du département de l’Isère et mord un peu sur le sud-est du plateau du Vercors; la plus grande partie, y compris Die, est incluse dans le Parc régional du Vercors. Au nord-ouest, l’ancien nom de contrée du pays de Quint subsiste dans celui de deux villages; Saint-Julien-en-Quint (140 Quintous, 4 735 ha dont 2 929 de bois) est la commune la plus septentrionale du canton, à 565 m, dans le haut bassin de la Sure à 15 km NO de Die. Elle est accidentée au nord par la puissante corniche de l’urgonien du plateau de la Font d’Urfé et monte à 1 692 m au Pas de l’Infernet, et encore à 1 642 m au SE du village au promontoire du But Saint-Genix. Au nord de Die à 7 km, Chamaloc (100 Chamalocois, 2 189 ha dont 1 570 de bois, à 648 m) occupe le petit bassin de la Comane, également dominé au nord par la corniche de l’urgonien (1 619 m au But Sapiau) d’où la route dévale depuis le col de Rousset (1 254 m); maison du Parc et de la flore en aval du village.

Au NE de Die, la commune de Romeyer (160 Romeyais, 4 146 ha dont 3 000 de bois, à 520 m) disperse ses maisons dans les vallées de la Meyrasse et du Rays; la première vient du nord et naît sous la Tête du Faisan (1 734 m); la seconde sort d’une puissante source au pied de la corniche de Glandasse, qui atteint 2 016 m au roc de Peyrole et qui est protégée par la réserve naturelle des Hauts Plateaux du Vercors. La minuscule commune de Molières-Glandaz (110 Moliérois, 287 ha), 6 km au SSE de Die sur la rive droite de la Drôme, porte avec une autre orthographe le nom de la montagne de Glandasse qui la domine à l’est. Le petit village de Laval-d’Aix (90 Lavalaixois, 2 005 ha dont 947 de bois) est à 9 km au SE de Die, à 483 m; mais son territoire, très étroit, s’étire sur 10 km vers le NNE et occupe la plus grande partie de cette montagne de Glandasse, dernier haut lambeau du Vercors vers le sud, qui y atteint 2 041 m au Pié Ferré, point culminant du canton de Die.

À Montmaur-en-Diois (80 Montmaurois, 1 280 ha dont 561 de bois, à 640 m), commune la plus méridionale du canton à 11 km au sud de Die sur le versant gauche de la Drôme, la grotte de Solaure s’ouvre en altitude près de la Serre Chauvière (1 262 m), dans la forêt domaniale de Solaure; la mention «en Diois» date de 1936. Pontaix (140 Pontaisons, 1 968 ha dont 1 100 de bois), sur la Drôme à 10 km en aval de Die, au passage d’une cluse, «village de caractère», se signale par son donjon ruiné et son temple orné; forêt domaniale du Grand Barry sur le versant ouest. La plupart de ces villages ont gagné une poignée d’habitants depuis 1999, mais avaient trois à quatre fois plus d’habitants dans la première moitié du 19e s.