Canton de Dieulefit3 200 hab. (Dieulefitois), 2 742 ha dont 1 718 de bois, chef-lieu de canton du département de la Drôme dans l’arrondissement de Valence, 28 km à l’est de Montélimar. La ville est dans la vallée du Jabron, qui s’y élargit en une petite plaine au creux d’un court val synclinal, presque une clairière au pied des versants boisés. Elle se nomma d’ailleurs Montjabron en 1793. Le nom date de 1209 et désignait un château jugé alors audacieux, une construction que l’on dirait aujourd’hui «extraterrestre» mais dont il ne reste rien. Dieulefit fut ensuite un refuge protestant, et elle a gardé de belles maisons anciennes, certaines de la renaissance; tour de l’horloge du 16e s. La ville a un collège public et un hôpital local (12 lits médicaux, 90 en tout); son climat attira des établissements de cure; une maison de convalescence (maladies cardiaques), une maison de santé pour maladies respiratoires et une maison pour enfants spécialisée maintiennent la tradition; il reste un moulinage (BMI, Billion-Mayor, 50 sal.) et un atelier de mécanique (Lufra, 40 sal.) et de poteries (Terre è Provence, 50 sal., terre vernissée); magasin Super-U (20 sal.). La commune a gagné 100 hab. de 1999 à 2004; sa population a fluctué entre un maximum de 4 300 en 1818 et 1886, et un minimum de 2 400 en 1936 et encore en 1962. La communauté de communes du pays de Dieulefit siège dans la ville et groupe 16 communes (7 300 hab.). Le canton a 7 200 hab., 15 communes, 26 926 ha dont 16 645 de bois; axé sur le Jabron, il occupe l’emplacement d’un grand synclinal ouest-est. Les argiles et les sables récents du fond avaient contribué à un artisanat de la poterie et du verre, qui subsiste modérément, en particulier à Poët-Laval (850 Poetlavaliens dont 40 à part, 3 122 ha dont 2 285 de bois), 4 km à l’ouest de Dieulefit; le nom de la commune signifie «le puy d’aval»; elle conserve aussi une grosse commanderie de chevaliers de Saint-Jean avec donjon, château (12e-16e s.) et remparts, et propose un musée du Protestantisme dauphinois et un centre d’art et d’animation. Le village est classé parmi les «plus beaux villages de France» et a un institut médico-éducatif. Au nord de Dieulefit, la commune de Comps (120 Compsois, 1 188 ha dont 700 de bois), à 6 km NNE à 660 m, conserve église romane et château dans une petite plaine en position d’évidement du grand anticlinal du Roubion; elle est séparée du chef-lieu par le puissant crêt des montagnes Saint-Maurice (936 m) et des Ventes (939 m), que le Jabron tranche en cluse. Vesc (280 hab., 4 048 ha dont 2 402 de bois), 11 km à l’est de Dieulefit dans la même étroite plaine que Comps, a un territoire fort accidenté qui monte à 1 451 m à la Montagne de Miélandre; la commune a une maison familiale rurale au domaine de Garreaux et le département y dispose du domaine de Damian, qui héberge groupes, stages et rencontres. Vesc avait plus de 1 100 hab. dans la première moitié du 19e s. La commune la plus reculée du canton est la plus méridionale: Teyssières (67 Teyssiérois, 2 809 ha dont 2 010 de bois) est à 15 km SE de Dieulefit en bout de route, à 782 m, mais aux sources du Lez, au pied du puissant anticlinal de la montagne de la Lance, qui monte à 1 338 m; une petite route par le col de Valouse (735 m) à l’est permet toutefois d’accéder à l’Eygues et à Nyons. Dans la vallée du Lez à 12 km SSO de Dieulefit, Roche-Saint-Secret-Béconne (380 Rochois, 3 323 ha dont 2 530 de bois) tourne un peu le dos au chef-lieu et regarde vers la proche plaine de Valréas, au-delà de la belle cluse en entonnoir par laquelle le Lez tranche le crêt du Rozier. Le nom complexe de la commune tient à ce que Roche-Saint-Secret, associée à trois autres paroisses en 1790, et dont le nom apparu au 13e siècle fait allusion à une roche parée de vertus magiques, a absorbé Béconne en 1972, village alors abandonné au-dessus de la rive gauche du Lez, qui conserve quelques ruines de l’ancien château de Béconne. En face sur la rive droite, la tour médiévale d’Alençon est en voie de restauration; un abri préhistorique a été exploré aux Aures. La commune cultive 159 ha de vignes. La partie nord-ouest du canton de Dieulefit est très différente car elle s’ouvre sur la plaine de Montélimar. La Bégude-de-Mazenc (1 200 Bégudiens, 2 363 ha dont 543 de bois), 12 km à l’ouest du chef-lieu, est sur la rive droite du Jabron, qui sort des reliefs par un défilé, et la commune s’étend surtout en plaine. Selon un processus significatif de l’évolution de l’habitat, elle a changé de nom en 1892, abandonnant celui de Châteauneuf-de-Mazenc, conservé par le village originel d’en haut devenu un simple hameau, 1 500 m au nord, pour celui de l’ancien relais routier avec auberge (la bégude, là où l’on boit) d’en bas, devenu le village principal au fil du 19e siècle. La commune prise dans son ensemble a eu plus de 1 900 hab. de 1846 à 1872, et un minimum de 900 hab. en 1975; sa population croît depuis. À 11 km au NE de La Bégude, Pont-de-Barret (470 Pontois, 1 660 ha dont 833 de bois) est dans une position voisine, mais au sortir d’un défilé du Roubion qui la sépare de Soyans, et après lequel le Roubion reçoit sur sa gauche la Rimandoule, bref cours d’eau de 11 km; un établissement thermal a fonctionné jadis dans la gorge. La commune a eu 820 hab. en 1866 et un minimum de 380 hab. en 1982. |