Canton de Grignan

Grignan

1 400 hab. (Grignanais), 4 343 ha dont 2 292 de bois, chef-lieu de canton du département de la Drôme dans l’arrondissement de Nyons, 24 km à l’ONO de Nyons et 30 km au SE de Montélimar. Le village est situé à 2 km du Lez, sous la butte qui porte son célèbre et vaste château renaissance, où Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, séjourna entre 1672 et 1696; le château est à présent propriété départementale, et lieu de manifestations culturelles. Il reçoit 130 000 visiteurs par an, à peu près comme le Palais Idéal du facteur Cheval…

Grignan, qui fut réputée comme marché de la truffe, a de vieilles maisons du 13e au 18e s., une collégiale du 16e, un atelier-musée du livre et de la typographie; mais ce «village de caractère» n’est qu’un petit centre de commerce, sans collège, avec quelques petites entreprises: cartonnages Bès (35 sal.), parfums Durance (Le Lavandin, 35 sal.), sirops et pâtes de fruits Eyguebelle (20 sal.). La commune, où se cultivent 213 ha de vignes, s’étend assez loin au nord dans le Bois de Grignan; au sud du village se cache la grotte de Rochecourbière. Grignan a eu 2 000 hab. en 1831 et sa population, supérieure à 1 900 hab. jusqu’en 1866, s’est abaissée jusqu’à moins de 1 100 hab. entre 1935 et 1965; elle progresse lentement depuis (+75 hab. de 1999 à 2005).

Le canton a 6 900 hab., 14 communes, 22 357 ha dont 10 565 de bois; situé dans le Tricastin, traversé par le Lez et barré au nord par des reliefs montant à plus de 1 000 m, il est limitrophe du Vaucluse par l’enclave de Valréas. À l’est de Grignan, plusieurs communes ont des vignobles étendus. Au pied des hauts crêts de la Lance, Rousset-les-Vignes (260 Roussettois, 1 545 ha dont 797 de bois), 15 km à l’est de Grignan à 460 m, en cultive 307 ha; la mention «les Vignes» date de 1958. Le village figure parmi les «villages de caractère» avec château et prieuré renaissance, et il est classé monument historique. La commune avait plus de 800 hab. au début du 19e s. Son finage atteint au nord le sommet de la Lance, à 1338 m, ainsi que celui de sa voisine Le Pègue (380 hab., 1 112 ha dont 762 de bois), 2 km au NO, dont le village est un peu plus bas (401 m) mais dont le paysage est toutefois plus montagnard et qui se contente de 68 ha de vignes dans le peu de plaine qu’elle contient; musée archéologique au village. La population des deux communes est assez stable depuis les années 1960.

Entièrement dans la plaine à 4 km ENE de Valréas et donc 13 km à l’est de Grignan, Saint-Pantaléon-les-Vignes (310 hab., 831 ha) ajoute 534 ha de vignes, record cantonal. Saint-Pantaléon et Rousset ont droit à l’AOC côtes-du-rhône-villages. Montbrison (320 hab., 1 283 ha dont 475 de bois), 11 km ENE de Grignan, est au pied des mêmes reliefs, mais près de la cluse du Lez; la commune cultive 360 ha de vignes; ruines d’une chapelle de prieuré, en voie de restauration.

Taulignan (1 600 hab., 3 465 ha dont 1 757 de bois), à 7 km ENE de Grignan, est de longue tradition à un niveau de bourg; la commune a 386 ha de vignes et une bonne base de commerces et de services. Elle a dépassé les 2 000 hab. pendant tout le 19e s., montant même à plus de 2 300 en 1851 et en 1886, mais n’en avait plus que 1 000 en 1954 et a crû ensuite jusqu’en 1990. Le village se distingue par sa construction en rond et son enceinte, où ne subsistent pas moins de onze tours et une porte; musée de la Soie, robinetterie plastique Safi (70 sal.); un centre d’aide par le travail; lavandes et bois truffiers, grand Bois de Taulignan sur le relief, qui monte à 700 m.

La partie occidentale du canton est un peu moins ouverte, et moins viticole. Cependant, Roussas (360 Roussassiens, 1 607 ha), 9 km à l’ouest de Grignan, affiche 156 ha de vignes et a une entreprise de traitement de déchets (Coved, 75 sal.); ruines d’un château féodal, grand parc de douze éoliennes (21 MW). Chantemerle-lès-Grignan (180 Chantemerlais, 982 ha dont 381 de bois), 6 km OSO du chef-lieu, a 120 ha de vignes. Chamaret (500 Chamaretois, 779 ha dont 392 de bois), 3 km SO de Grignan, n’en a que 94 mais est plus connue pour son gros donjon du 13e s. et ses vieilles maisons étagées au-dessus du Lez; sa population augmente depuis le creux de 1975 à 275 hab. Colonzelle (440 Colonzellois, 606 ha), juste à l’est, conserve une chapelle du 12e s. et cultive 89 ha de vignes; elle a gagné 44 hab. de 1999 à 2006.

Tout au nord du canton à 10 km NO de Grignan, Montjoyer (220 Montjoyeriens, 1 802 ha dont 1 188 de bois) dessine une petite clairière dans les collines, mais sans vigne. Elle a gagné 50 hab. de 1999 à 2005, presque un quart. Elle accueille treize éoliennes (9,8 MW). Dans un fond de vallée proche, se cache le monastère de la Trappe d’Aiguebelle, qui donne volontiers dans l’artisanat pour touristes. La distillerie d’Eyguebelle, à l’orthographe plus ornée, qui produit 3 millions de bouteilles de sirops et 300 000 bouteilles de liqueurs par an, a cependant quitté Montjoyer pour Valaurie (520 Valauriens, 1 230 ha dont 557 de bois), moins isolée à 8 km à l’ouest de Grignan dans la vallée de la Berre sur la route du Rhône, tout près de Roussas; installations thermiques Projisol (30 sal.). Réauville (340 Réauvillois, 1 822 ha dont 1 135 de bois), commune de bois et de garrigues entre Grignan, Montjoyer et Valaurie, a un atelier de meubles (Boissier, 35 sal.). Ces deux communes ont aussi gagné une trentaine d’habitants chacune entre 1999 et 2005.