Cantons de Crest

Crest

8 100 hab. (Crestois) dont 340 à part, 2 338 ha dont 605 de bois, chef-lieu de canton du département de la Drôme dans l’arrondissement de Die, 36 km à l’ouest de Die et 29 km au SE de Valence, sur la rive droite de la Drôme. C’est un bourg de commerces et de services actif, au rayonnement étendu. Le centre-ville a des maisons et ruelles anciennes, et une tour héritée d’un gros donjon, qui offre à son sommet une large vue; musée de minéralogie et paléontologie. Crest a deux collèges et deux lycées publics, un collège et deux lycées privés, un centre hospitalier (62 lits médicaux, 230 en tout), maison d’accueil spécialisée.

Les principaux établissements industriels sont un abattage de volailles Bernard (Royal Dauphiné, 150 sal., au groupe Gastronome), une cartonnerie du groupe irlandais Smurfit (130 sal.), des ateliers de plasturgie Astic (55 sal.) et Iplast (45 sal., groupe états-unien Emerson), d’articles métalliques Barthélemy Bronze (35 sal.), de mécanique (Salmson, 20 sal.), d’aliments du bétail (Ucab, 20 sal.). Crest a aussi deux supermarchés Champion (40 sal.) et Casino (30 sal.), un négoce de matériel agricole (Faure, 30 sal.), une maçonnerie (Reynier, 30 sal.). La commune a eu constamment entre 5 000 et 5 800 hab. de 1845 à 1954, puis sa population a augmenté jusqu’en 1975 et s’est à peu près stabilisée. Elle est le siège de la communauté de communes du Val de Drôme (35 communes, 26 800 hab.).

Les 2 cantons ont 22 400 hab., 26 communes et couvrent 52 702 ha, dont 20 310 de bois, au cœur du département. Aouste-sur-Sye complète Crest, 3 km en amont. Le canton sud est dans les basses collines boisées qui séparent la vallée de la Drôme de la plaine de Montélimar. Divajeu (630 Divajois dont 70 à part, 1 325 ha dont 578 de bois), commune aux portes de Crest, accueille la maison familiale rurale de la Coméane; elle n’avait que 300 hab. dans les années 1950 et 1960 et a gagné des habitants ensuite, mais seulement une vingtaine de 1999 à 2006.

Grane (1 600 Granois, 4 484 ha dont 800 de bois), 8 km à l’ouest de Crest, arbore un vieux beffroi et abrite un institut médico-éducatif. Son finage longe au nord la réserve naturelle des Ramiers de la Drôme, et s’enfonce au sud dans les bois qui prolongent la forêt de Marsanne; Bernard (Royal Dauphiné) emploie 25 personnes au traitement des volailles et appartient au groupe Gastronome. La population communale croît depuis 1975, où elle n’était que de 1 000 hab., contre 2 000 en 1851.

Chabrillan (620 Chabrillanais, 1 775 ha dont 385 de bois), 6 km à l’ouest de Crest, «village de caractère», montre des restes de l’enceinte, du donjon et d’une tour de l’époque médiévale. Autichamp (120 Autrichampais, 625 ha dont 215 de bois), 9 km SSO de Crest, est un joli village un peu perché aux calades séduisantes.

À l’extrême sud du canton, le village de Soyans (300 Soyanais, 2 564 ha dont 1 220 de bois), 14 km au sud de Crest, se tient au bord de la vallée encaissée du Roubion, dominé par les ruines d’un château du 16e s. succédant à un château féodal; un musée y est consacré à l’œuf sous tous ses aspects. Puy-Saint-Martin (650 Puy-Saint-Martinois, 1 165 ha dont 450 de bois), à 18 km SSO de Crest, est au pied des premiers reliefs; elle a une métallerie (Lamande et Ponce, 20 sal.); sa population a augmenté de 170 hab. de 1999 à 2006, soit de +26%.

La commune la plus originale est certainement Saou (420 Saôniens, 4 160 ha dont 2 456 de bois), 14 km SSE de Crest; son territoire est largement occupé par le synclinal perché de la forêt de Saou, de direction est-ouest, long de 13 km et étroit de 2 km, auquel les puissants crêts tournés vers l’extérieur donnent une belle forme de carène. Il se termine à l’est par les Trois Becs, dont le plus élevé est le Veyou (1 589 m); il est à peu près entièrement boisé (2 000 ha de forêt), en partie sous l’effet de reboisements du début du 20e siècle encouragés par Maurice Burrus (1882-1959), industriel du tabac issu d’une famille d’origine milanaise devenue alsacienne au 15e s., qui fut député du Haut-Rhin et mécène de Vaison-la-Romaine; on voit encore les restes d’un vaste château à la mode du Petit Trianon construit au creux du val en 1930. Saou, «village de caractère», est dans l’échancrure de la Vèbre qui draine le val et descend vers le Roubion, qui borde la commune au sud. Il propose un site de vol libre aux rochers de Graville, un musée du moulin de l’huile de noix, une spécialité de picodons (fromages de chèvre); refuge de la Poupoune au NO du village, sous la Roche Colombe (886 m). Supérieure à 1 600 hab. au début du 19e s., la population communale est descendue jusqu’à 350 hab. en 1975 et remonte légèrement depuis.

De l’autre côté de la forêt de Saou au nord, la commune de Piégros-la-Clastre (760 Clastrois, 2 476 ha dont 983 de bois), 8 km ESE de Crest, est bordée au nord par la vallée de la Drôme et son couloir de circulation vers Die, où la Clastre réunit la majorité des habitants. Au sud sous le crêt de Saou, le vieux château ruiné de Piégros, dans un hameau quasi abandonné, est en cours de restauration. Les deux communes avaient été réunies en 1872; leur population a augmenté depuis le minimum de 1975 (490 hab.), et a encore gagné une centaine d’habitants de 1999 à 2005.

Le canton Nord de Crest est plus étendu, approchant les 40 km dans le sens SO-NE. À l’ouest, Montoison (1 500 Montoisonnais, 1 611 ha), 11 km au NO de Crest sur la route de Valence, proche d’Allex, a un élevage de cailles Béranger (Drom’Alp, 50 sal.). La commune n’avait pas 800 hab. en 1975 et croît vigoureusement depuis; elle a gagné 200 hab. de 1999 à 2005. À Eurre (1 000 Eurrois, 1 806 ha dont 459 de bois), 5 km au NO de Crest, l’entreprise de graines Gondian (50 sal.) appartient au groupe Vivadour; élevage de volailles Val d’Eurre (40 sal.). Eurre n’avait que 640 hab. en 1975, mais plus de 1 000 au 19e s.; elle a gagné 60 hab. de 1999 à 2004. Vaunaveys-la-Rochette (560 Vaunaveysiens, 2 193 ha) est un petit village perché pittoresque à 5 km au nord de Crest; la commune résulte d’une fusion de 1972 entre Vaunaveys (280 hab.) et La Rochette-sur-Crest (120 hab.), et a gagné des habitants depuis. Dans la commune dispersée de Suze (230 hab., 1 443 ha dont 713 de bois), 12 km au NE de Crest, subsistent les ruines d’un donjon carré.

À Mirabel-et-Blacons (820 Blaconnais, 1 748 ha dont 752 de bois), commune d’habitat très dispersé 8 km ESE de Crest, au confluent de la Drôme et de la Gervanne, on s’efforce de restaurer le château féodal ruiné de Mirabel; centre naturiste à Blacons. Dans la vallée de la Gervanne au nord de la commune, subsiste un moulinage (Gervatex, 30 sal.) et a été ouvert un musée agricole, industriel et artisanal de la Gervanne. La commune avait moins de 600 hab. en 1982. Un peu en amont, Montclar-sur-Gervanne (160 Montclarois, 2 963 ha dont 1 950 de bois) a une église romane au hameau de Vaugelas; son finage monte vers l’est jusqu’à 798 m dans la forêt domaniale du Grand Barry. La commune, simplement Montclar avant 1920, avait plus de 500 hab. vers 1900; mais elle a regagné quelques habitants depuis 1990.

Quatre communes encore accompagnent la Gervanne vers le nord-est sur les contreforts du Vercors, toutes dans le Parc régional du Vercors. Beaufort-sur-Gervanne (320 Beaufortois, 948 ha) est la moins étendue et la plus en aval, à 16 km NE de Crest. Gigors-et-Lozeron (160 Gigorois, 3 527 ha dont 1 500 de bois), 4 km au NO de Beaufort à 669 m, est issue de deux communes réunies en 1920; elle offre les ruines d’un château féodal et une église romane au petit village de Gigors, le golf de Sagnol plus au nord. Son territoire monte à 927 m au mont Lozeron et, au-delà, il atteint par une étroite bande la barre de la Côte Blanche (1 142 m). La population diminuait régulièrement depuis le début du 19e siècle, où elle frôlait les 700 habitants, mais a repris un peu depuis 1982, où elle n’atteignait pas 130 hab.; le laboratoire de cosmétiques Sanoflore emploie 150 personnes.

Plan-de-Baix (130 Planarudolphiens, 1 939 ha dont 1 102 de bois) est déjà à 24 km au NE de Crest, à 720 m, traversée par la route qui mène à Léoncel en Vercors par le col de Bacchus (980 m), près duquel a été aménagé un aérodrome d’altitude. La commune est bordée à l’est par les gorges de la Gervanne, qu’elle partage avec sa voisine Omblèze.

Omblèze (67 Ombléziens, 4 492 ha dont 1 960 de bois) est la commune la plus montagnarde du canton, à sa pointe nord-est. Son habitat est très dispersé, son centre approximatif se situant à 10 km au-delà de Plan-de-Baix, à 725 m, dans le haut et large bassin des sources de la Gervanne, dominé par le plateau d’Ambel. Celui-ci, soutenu par la puissante table de l’urgonien, domine de haut le Diois par la montagne d’Ambel (1 492 m) et la Tête de la Dame (1 506 m). Au nord sinue la route du col de la Bataille (1 313 m), sur la crête de partage des eaux entre Drôme et Isère. Les gorges d’Omblèze, par lesquelles la Gervanne dévale du plateau du Vercors, isolent quelque peu la commune, qui avait près de 500 hab. en 1806 et encore près de 300 en 1906; on visite les cascades de la Pissoire et de la Druise (72 m de chute), assorties de grottes et qui unissent Omblèze et Plan-de-Baix. Omblèze a eu 450 hab. au milieu du 19e s. La communauté de communes du Crestois n’associe que les trois communes d’Aouste-sur-Sye (siège), Mirabel-et-Blacons et Piégros-la-Clastre, soit 3 600 hab. (sans doubles comptes).


Allex

2 100 (Allexois) dont 120 hab., 2 017 ha, commune du département de la Drôme dans le canton de Crest-Nord, 10 km ONO sur la route de Livron. Le village, intéressant, a de belles maisons anciennes et un château du 17e siècle. La commune est bordée au sud par la vallée de la Drôme, protégée par la réserve naturelle des Ramiers; aquarium tropical au village; lycée agricole privé au château de Ramières. La principale activité est la fabrique de compotes et desserts fruités Hero (230 sal., suisse), qui tire parti des nombreux vergers d’alentour; mécanique Dimmap (Durand, 45 sal.). La population communale croît depuis 1975, où elle était au-dessous de 1 200 hab., contre 1 700 au milieu du 19e s.


Aouste-sur-Sye

2 000 hab. (Aoustois), 1 798 ha dont 528 de bois, commune du département de la Drôme dans le canton de Crest-Nord, 3 km à l’ESE de Crest sur la même rive droite de la Drôme; institut médico-éducatif; Intermarché (50 sal.), transports Perrenot (170 hab.); plasturgie Poli-Film (40 sal.), conserveries du Crestois (20 sal.), huilerie Richard (25 sal.); ingénierie Norisko (30 sal.). En outre, la cartonnerie de Crest est en fait à Aouste, à la limite des deux communes (emballages en papier Smurfit Kappa Lembacel, 45 sal.). Aouste porte le nom de l’empereur Auguste, comme Aoste. La Sye est un petit affluent de la Drôme qui vient du nord, où elle naît près de Gigors; «sur Sye» date de 1920. La ville est associée à deux communes voisines dans la communauté de communes du Crestois (v. Crest). Sa population augmente depuis 1968, où elle était de 1 300 hab.