Canton de Morestel

Morestel

3 100 hab. (Morestellois), 803 ha, chef-lieu de canton du département de l’Isère dans l’arrondissement de La Tour-du-Pin, 15 km au nord de celle-ci, sur la N 75 et à 7 km du Rhône. La Save, qui draine des fonds marécageux des environs, passe à 1 500 m du bourg. Celui-ci est un «village de caractère» encore dominé par les restes de son château fort, un donjon carré du 12e s.; il accueillit de nombreux peintres et plusieurs galeries rivalisent auprès des visiteurs. Quoique peu étendue, la commune accueille une fabrique d’aliments du bétail Gaic (Le Père François-Les Grands Moulins, 130 sal.), à Thuile au nord du bourg, et quelques ateliers, comme la Somep (Société métallurgique de précision, 75 sal., tubes en acier) et Mécatiss (tissus antifeu, 75 sal.), les bétons Perrin (50 sal.); travaux publics Favier (85 sal.), gardiennage (Main, 45 sal.), nettoyage (Heps, 35 sal.), négoce alimentaire Ter Alp (45 sal.).

Morestel a un collège et un lycée publics, un hôpital local (280 lits, non médicaux); un aérodrome, au NO du bourg, est partagé avec Passins et offre une piste gazonnée de 800 m, avec aéroclub et vol à voile. Stable autour de 1 400 hab. au 19e s. et dans la première moitié du 20e s., sa population a augmenté ensuite. Elle a encore gagné plus de 800 hab. de 1999 à 2006 (+27%!) et approche ainsi des 4 000 hab. La ville est le siège de la communauté de communes du pays des Couleurs, qui correspond au canton et tire son nom de la présence des peintres.

Le canton a 21 600 hab., 18 communes, 26 672 ha dont 4 999 de bois. Limitrophe du département de l’Ain, il longe la rive gauche du Rhône sur 35 km du SE au NO, face aux reliefs jurassiens du Bugey. Son relief est marqué le long du Rhône par les traces d’anciens bras et des épanchements alluviaux du fleuve et de son glacier quaternaire, au sud par les collines fluvio-glaciaires des Terres Froides, à l’ouest par les premiers reliefs de l’Île Crémieu. C’est ainsi que, de la Bièvre près d’Aoste jusqu’à Arandon et même à L’Isle-d’Abeau, se suit un couloir humide aux nombreux canaux; sa partie orientale est drainée vers la Save par le canal des Avenières, tandis que la Save elle-même passe par un lac près d’Arandon, et débouche sur la rive gauche du Rhône à Brangues; une branche s’en détache à Arandon et va vers le nord, se divisant en direction de Bouvesse-Quirieu et de Porcieu-Amblagnieu. Un autre couloir plus méridional forme la flèche de cette grande courbe, par Vézeronce et Vasselin. Les Avenières est la commune la plus en amont sur le Rhône. Elle est suivie au nord par Le Bouchage (470 Boucharants, 1 120 ha), qui tient le confluent de l’Huart et du Rhône, puis Brangues (480 Branguois, 1 167 ha), beau village dont le territoire s’avance en direction de Groslée (Ain) et abrite le château acheté par Paul Claudel, qui y fut enterré en 1955. Chacune des deux communes a gagné une centaine d’habitants de 1999 à 2007.

Passé Saint-Victor-de-Morestel (870 Saint-Victoriens, 1 313 ha dont 310 de bois), 3 km au NE du chef-lieu, qui conserve un petit tissage de soiries (Gauthier, 20 sal.) et a gagné 250 hab. de 1999 à 2007 (+29%), la commune de Creys-Mépieu (1 100 Creypieulans, 2 899 ha dont 444 de bois) a été rendue célèbre par la construction de la grosse centrale nucléaire expérimentale de surgénération Superphénix de Malville (dite souvent de Creys-Malville), dans la plaine du bord du Rhône. La commune est née en 1989 de la fusion de Malville, village sur la rive du fleuve et de Creys-et-Pusignieu, deux villages des collines associés dès 1790. La centrale, équipée d’un réacteur à neutrons rapides de 1 200 MW, a été arrêtée en 1998, et finalement vidée de son combustible en 2003, puis officiellement mise hors service depuis 2004; son démantèlement devrait être achevé en 2025. En tout, 350 personnes travaillent encore sur le site dont 100 pour le compte d’EdF. La commune abrite aussi les ateliers de mécanique Volvo Compact (45 sal.) et SMC (35 sal.); ses bas-fonds comptent plusieurs étangs. Creys-Mépieu a gagné 330 hab. de 1999 à 2007 (+21%).

Trois communes se partagent les abords du Rhône au nord du canton, en aval de Malville. Montalieu-Vercieu est la plus peuplée. À Bouvesse-Quirieu (990 Bouvessards, 1 751 ha dont 380 de bois), 17 km au NNO de Morestel, la cimenterie Vicat (100 sal.) est au bord du Rhône à la limite du finage de Morestel; la commune est issue d’une fusion de 1845 et abrite un garage des transports Tras (35 sal.); elle a gagné près de 300 hab. de 1999 à 2006 (+30%). Plus en aval, Porcieu-Amblagnieu (1 300 Porciolans, 1 580 ha dont 439 de bois), 21 km NNO de Morestel, issue d’une fusion de 1878, partage avec Sault-Brénaz (Ain) le barrage de Villebois et l’usine hydroélectrique de la Compagnie nationale du Rhône, dite de Sault-Brénaz mais qui est sur le territoire de Porcieu; elle a été mise en service en 1986 avec une hauteur de chute de 9 m et une puissance de 45 MW, et produit 245 GWh par an. La commune, qui a gagné 140 hab. de 1999 à 2004, héberge également une carrière Guinet-Derriaz (40 sal.), les transports Poulet (45 sal.), la marbrerie Rossi (35 sal.).

À 5 km NNO de Morestel, Arandon (410 Arandonnais, 1 222 ha dont 358 de bois) a également une population croissante (+120 hab. de 1999 à 2005) mais a perdu sa fonderie; tissage Saertex (25 sal.), négoce de produits chimiques Dumona (50 sal.), né de l’extraction de tourbe dans les marais partagés avec Courtenay (750 Cortenariauds, 3 208 ha dont 1 055 de bois), 4 km au NO au pied des reliefs de l’Île Crémieu. Passins (710 Passinois, 1 392 ha dont 290 de bois), 3 km à l’ouest de Morestel, a reçu l’Intermarché (65 sal.) de l’agglomération et l’aérodrome de loisirs, doté d’une piste gazonnée de 800 m; aéroclub, vol à voile, modélisme, ULM. La commune a gagné 180 hab. de 1999 à 2005 (+26%).

Vézeronce-Curtin (1 500 Vézerontins, 1 437 ha), 4 km au sud de Morestel, a reçu pour sa part un supermarché Casino (40 sal.); la commune résulte d’une fusion de 1972, Vézeronce ayant alors 650 hab. (1 300 vers 1850) et Curtin 180 (450 vers 1850); la croissance a été surtout sensible autour de 1980, mais se poursuit, ajoutant près de 150 hab. entre 1999 et 2007. Vasselin (300 Vasselinois, 385 ha), 3 km au SSO de la précédente, au pied d’un puissant talus de près de 200 m de commandement, a un atelier des plastiques Sas (Sanitaire Accessoires Services, 40 sal.); la commune, de 520 hab. en 1846, était tombée à 160 hab. en 1968; comme ses voisines, elle croît un peu depuis et a gagné 80 hab. de 1999 à 2006 (+26%). Jusqu’en 1993, elle relevait du canton voisin de La Tour-du-Pin.

À Veyrins-Thuellin (1 500 Veyrlinois, 1 156 ha), 9 km au SE de Morestel près d’Avenières, s’est fixé un petit ensemble industriel avec le tissage de verre Mermet pour protections solaires (150 sal., à l’états-unien Sunscreen), les télécabines Sigma du groupe italien Seeber (55 sal.) dans l’ancien siège de la société Pomagalski, la chaudronnerie CMIV (Chaudronnerie et métallerie industrielle de Veyrins, 50 sal.), les machines d’emballage Rmis (25 sal.), mécanique CMG (Grimaud, 25 sal.). La commune a gagné 210 hab. de 1999 à 2005.


Avenières (Les)

4 400 hab. (Aveniérants), 2 995 ha dont 500 de bois, commune du département de l’Isère dans le canton de Morestel, 10 km au SE du chef-lieu. Son finage occupe 7 km de la rive gauche du Rhône, où le fleuve a multiplié ses bras. Le bourg s’étire sur une longue butte d’alluvions entre marais; un parc d’attractions Walibi s’y est établi et emploie 110 personnes; une grosse usine Hexcel Reinforcements fabrique des fibres de verre et de carbone pour pièces industrielles (400 personnes, firme états-unienne), disposant du plus grand tissage de carbone d’Europe; finitions de bâtiment Borel (25 sal.), négoce de textiles Xiscreen (40 sal.), transports Melin (30 sal.); un collège public. La commune avait déjà dépassé les 4 000 hab. de 1845 à 1905, puis était descendue jusqu’à moins de 3 000 en 1954; sa population augmente depuis et a encore gagné 330 hab. de 1999 à 2004. La plaine des Avenières est un ancien fond de vallée du glacier du Rhône, remblayé d’alluvions et plantée de peupliers; l’«île» des Avenières, qui en émerge, est le reste d’une ancienne moraine de fond.


Montalieu-Vercieu

2 300 hab. (Montaliolands), 866 ha, commune du département de l’Isère dans le canton de Morestel, 19 km NNO du chef-lieu sur la N 75. La commune atteint à l’est la rive gauche du Rhône, où s’est installé le complexe nautique de loisirs de la Vallée Bleue; collège public; atelier d’emballages plastiques Manudo (45 sal.) et cimenterie Vicat de Bouvesse-Quirieu (110 sal.), carrière Satma (20 sal.), transports Aigle (30 sal.), Vagnon (30 sal.) et Primat (30 sal.); supermarché Champion (50 sal.). La commune est issue d’une fusion des années 1790 mais n’a réuni les deux noms qu’en 1848. Sa population a crû durant tout le 19e s., atteignant 2 100 hab. en 1900, puis un peu baissé (1 600 hab. en 1954) avant de reprendre jusqu’en 1982 (2 300 hab.), et elle a gagné plus de 400 hab. de 1999 à 2005 (+19%).