Canton de la Mure5 400 hab. (Murois) dont 210 à part, 833 ha, chef-lieu de canton du département de l’Isère dans l’arrondissement de Grenoble, 38 km au sud de la préfecture sur le plateau de Matheysine à 886 m. La ville est au passage de la N 85 (route Napoléon) et au bord de la Jonche, qui descend vers le Drac au sud. Ce fut un gros bourg, disputé lors des guerres de religion, et pourvu d’un solide noyau huguenot. Son nom est surtout attaché à l’exploitation d’anthracite, active au 19e s., culminant en 1966 (près de 800 000 t dans l’année) et arrêtée en 1997 au Villaret dans la commune voisine de Susville. Une voie ferrée héroïque avait été tracée en 1888 par la vallée du Drac, depuis la gare de Saint-Georges-de-Commiers; elle sert à présent à un train touristique, d’où l’on peut admirer les eaux des barrages de Commiers et de Monteynard sur le Drac. La ville a un musée de la Matheysine, des halles du 19e s., le château de Beaumont, du 15e s., refait au 19e. Elle est dotée d’un collège et un lycée publics, un collège privé, un lycée rural privé, ainsi que d’un centre hospitalier public (64 lits médicaux, 200 en tout); menuiserie métallique Dinac (180 sal.), appareillages électriques Ferraz Date (25 sal.), horlogerie Gorgy (20 sal.); travaux publics Carron (140 sal.), trasports de déchets Trans Déchets (Gros, 40 sal.); supermarchés U (45 sal.) et Intermarché (60 sal.). Au-dessus de la ville, le mont Cimont (1 233 m) offre une belle vue. La commune avait atteint 3 000 hab. en 1836, est restée longtemps autour de 3 500, puis a crû de 1910 à 1968 (6 200 hab.) avant de se dépeupler quelque peu; lle a perdu une centaine d’habitants de 1999 à 2007. La Mure est le siège de la communauté de communes de la Matheysine, qui réunit 9 communes (11 200 hab.), et accueille la Maison de pays du territoire de la Matheysine, nettement plus étendu. Le canton a 13 600 hab., 19 communes, 17 531 ha dont 3 957 de bois; il correspond à peu près à l’ancien pays de la Matheysine. Au sud de La Mure, trois petites communes regardent vers le Drac: Prunières (310 Pruniérans, 820 ha) à 820 m et Cognet (36 Cognetons, 180 ha) à 714 m, de part et d’autre des gorges de la Jonche; Ponsonnas (230 Ponsonnaraux, 290 ha) au-dessus du confluent du Drac et de la Bonne, à 860 m; un haut pont sur le Drac (103 m au-dessus du torrent) sert de site pour le saut à l’élastique, et serait à cet égard le plus fréquenté d’Europe. Leur population augmente un peu. Au nord de La Mure à 3 km, Susville (1 500 Susvillois, 991 ha dont 450 de bois), à 910 m, fut un centre minier et en conserve une cité ouvrière; sa population, de 670 hab. en 1900, était montée à 2 400 en 1954 puis s’est abaissée à 1 300 en 1975 consécutivement à l’arrêt des charbonnages; mais elle a repris ensuite, jusqu’en 1999, avant de perdre 30 hab. de 1999 à 2005. Susville a un lycée professionnel public, un supermarché Casino (30 sal.), quelques ateliers: charpentes Merle (20 sal.), plastiques Mairym (20 sal.) La Motte-d’Aveillans (1 500 Mottois, 978 ha dont 300 de bois), 7 km au NNO du chef-lieu, à 872 m, participa également à l’activité minière et a ouvert un musée de la Mine; collège public, génie thermique Date (25 sal.). Plus précoce que Susville, elle avait atteint 3 600 hab. en 1911 et n’a pas cessé de se dépeupler depuis; mais inversement à Susville, elle vient de regagner 225 ha. entre 1999 et 2006. La commune, qui s’étire du nord au sud sur le relief, est flanquée à l’ouest par celle de La Motte-Saint-Martin (350 Saint-Martinois, 1 464 ha dont 548 de bois, à 700 m), encore plus étirée et également en progrès (+60 hab. de 1999 à 2006); son finage monte au sud au Sénépy (1 769 m), point culminant du massif de la Mure, qui domine un large cirque et qui correspond à un crêt de calcaires liasiques chevauchant le massif de La Mure, dont le revers forme à l’ouest la corniche du Drac. Monteynard (400 Monteynardons, 1 072 ha dont 250 de bois) est une petite commune à 13 km au NO de La Mure, dont la mairie est à à 780 m sur le flanc ouest de la montagne du Conest (ou Connex), crêt semblable à celui du Sénépy, qui monte à 1 710 m à la Peyrouse. Elle est formée par trois hameaux sur un replat qui domine les gorges du Drac et au pied duquel a été édifié le grand barrage de Monteynard en 1962; elle a gagné une soixantaine d’habitants de 1999 à 2007. En forme de voûte de 153 m de haut, il retient une masse de 275 Mm3 d’eau, formant un lac qui s’étire sur 20 km en amont le long du Drac, jusqu’à la hauteur de La Mure, et dans la vallée de son affluent l’Ébron; la surface du plan d’eau est estimée à 700 ha; la centrale électrique a une puissance de 360 MW (3e en Isère) et une production annuelle de 480 GWh. Cinq communes se partagent le quart nord-oriental du canton. Pierre-Châtel (1 200 Pierre-Châtelois, 1 148 ha), sur la N 85 à 6 km au nord de La Mure, à 916 m, possède la moitié du lac de même nom, qui s’étend sur 110 ha à 930 m; travaux publics Allouard (30 sal.). La population communale est stable depuis 1975 (+30 hab. de 1999 à 2007), mais avait atteint 1 600 hab. en 1962. La Pierre Percée, sur le talus qui domine le lac, est un rocher naturel qui passa pour l’une des «sept merveilles du Dauphiné». L’autre moitié du lac est dans la commune de Saint-Théoffrey (350 Saint-Théoffreydois, 575 ha dont 200 de bois), 3 km plus au nord à 940 m, qui englobe aussi le lac de Petichet (en entier) et celui de Laffrey (en partie); le lac de Petichet occupe 80 ha et a reçu une base de loisirs. La commune a gagné près de 80 hab. de 1999 à 2006 (+23%). Cholonge (230 Cholongeards, 892 ha dont 219 de bois) est la commune la plus septrionale du canton, 12 km au nord de La Mure à 990 m, et possède une moitié du lac de Laffrey. Sa population progresse aussi: +60 hab. de 1999 à 2005, soit +21%. Vers l’est, son relief monte à 2 141 m au crêt liasique du Grand Serre sur les premières pentes du massif du Taillefer. Au sud de ce pic et sous le Tabor, sommet cristallin qui est au sud-est à 2 390 m, s’est établie sur plus de 500 ha la station de ski du Grand-Serre (35 pistes et 20 remontées), partagée entre les deux communes de Villard-Saint-Christophe (280 Villardois, 1 422 ha, à 1 070 m) et de Saint-Honoré (790 Saint-Honorois, 1 458 ha dont 280 de bois, à 1 030 m); des pistes de ski nordique sont également offertes. Le village de Saint-Honoré est à 5 km seulement au NE de La Mure, celui de Villard à 9 km. À Saint-Honoré, travaille une fabrique de compresseurs pour frigorifiques Tecumseh (états-unien, 230 sal.); mais la fabrique de meubles de jardin Sauvagnat (170 sal.), héritière des plastiques Allibert, a été fermée en 2002, et le Conseil général a abandonné la station touristique Saint-Honoré-1500 dans laquelle il avait investi pour tenter de compenser les défaillances du bassin charbonnier; il reste toutefois une fabrique de mobilier de jardin Dral (Evolutif, 65 sal.), au groupe espagnol Kettal. Saint-Honoré a une population croissante depuis les 270 hab. de 1975 (mais en avait eu 900 au début du 19e s.); Villard-Saint-Christophe a gagné plus de 60 hab. de 1999 à 2006 (+23%). |