Canton du Touvet

Touvet (Le)

2 800 hab., 1 156 ha dont 475 de bois, chef-lieu de canton du département de l’Isère dans l’arrondissement de Grenoble, 30 km au NE de la préfecture du côté droit de l’Isère en Grésivaudan, où passe la N 90. L’ A 41 suit la rive de l’Isère; échangeur au Touvet. La commune est dominée à l’ouest par le balcon de la Chartreuse (crête de Sans Bec); le bourg s’orne d’un château du 18e s. et dispose d’un collège public et d’un Intermarché (60 sal.). Le Touvet a eu 1 000 hab. de 1920 à 1950 (1 700 en 1846) et sa population augmente depuis; elle s’est accrue de 100 hab. entre 1999 et 2004.

Le canton a 23 300 hab., 14 communes, 16 565 ha dont 5 707 de bois. Limitrophe du département de la Savoie, bordé à l’est par le cours de l’Isère, il s’étire dans le Grésivaudan et sur le rebord oriental de la Chartreuse, jusqu’aux portes de Grenoble. Il est le plus viticole de l’Isère, mais avec 170 ha de vignes seulement. Crolles, au sud, est sa commune de loin la plus peuplée. Toute sa partie occidentale est marquée par la présence du grand balcon de la Chartreuse, dit des Petites Roches et qui s’étire sur plus de 20 km, pour à peine 1 km de large; il est dû à l’affleurement d’une épaisse couche de calcaire tithonique, qui borde la Chartreuse par un large replat vers 1 000 m, et qui est surmontée par la corniche de l’urgonien; entre les deux, les marnes du barrémien offrent des terroirs doucement mamelonnés et relativement fertiles. Plusieurs villages se sont juchés sur cet étroit plateau, parcouru par une route.

Le plus méridional, à 15 km SSO du Touvet, est Saint-Pancrasse (410 Pancrassiens, 671 ha dont 245 de bois), juste sous la Dent de Crolles (2 062 m) à 1 000 m, qui n’avait plus que 140 hab. en 1968 et croît depuis (+40 hab. de 1999 à 2007). Saint-Hilaire (1 300 Saint-Hilairois dont 65 à part, 861 ha dont 285 de bois), sans autre précision quoique souvent dite «du Touvet», lui succède au nord-est, à 1 000 m aussi, dominée par la Dent de Crolles et les rochers de Bellefond. Son finage est un peu plus ample, et réputé pour ses établissements de cure, succédant à d’anciens établissements antituberculeux pour mineurs et pour étudiants; un funiculaire lui donne un accès direct depuis la N 90 à Crolles; lycée public, centre médico-chirurgical des Petites Roches (260 lits), centre de santé D. Douady (depuis 1933, Fondation Santé des Étudiants de France; 200 lits), centre médical Rocheplane (depuis 1929, Fondation minière et métallurgique, 200 lits); l’ensemble hospitalier dépend du CHU de Grenoble. La commune accueille aussi la station de ski des Petites Roches (9 pistes, 6 remontées); la coupe Icare permet une rencontre internationale de vol libre; école de parapente. Saint-Hilaire a connu de sensibles variations démographiques: 480 hab. en 1836, 220 en 1921; 2 300 en 1954 mais seulement 990 en 1968, et un second maximum en 1990 (1 400 hab.) avant un recul à 1 250 en 1999, puis un gain de près de 500 hab. de 1999 à 2004, soit +39%! Ces variations tiennent à la fluctuation de la population des centres de cure et à leurs méthodes d’enregistrement, ainsi qu’à la diffusion du périurbain grenoblois. La commune est le siège de la communauté de communes du Plateau des Petites Roches, qui réunit 3 communes (2 100 hab.), les deux autres étant Saint-Pancrasse et Saint-Bernard.

Saint-Hilaire est suivie au nord par la commune de Saint-Bernard (480 Bernardins, 2 159 ha dont 750 de bois), à 1 050 m, qui a gagné 100 hab. de 1999 à 2005, puis par celle de Sainte-Marie-du-Mont (210 Marie-Montois, 2 387 ha dont 1 161 de bois), à 900 m. Toutes deux sont d’habitat très dispersé et, débordant la crête orientale de la Chartreuse vers l’ouest, se partagent le synclinal perché du Seuil. Celui-ci est en son entier inclus dans la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse et se termine en proue de bateau, au sud, par les Lances de Malissard (2 045 m). Les grottes et la source du Guiers Vif sont à la limite des deux communes et de celle de Saint-Pierre-d’Entremont. Saint-Bernard a une petite station de ski alpin au col de Marcieu (5 pistes et 3 remontées), plus deux pistes de ski nordique; Sainte-Marie a des possibilités de ski nordique aux Prés.

À l’extrême nord du canton, Chapareillan, quoique dans la plaine, possède aussi une partie de la montagne et de sa réserve naturelle. Barraux (1 500 Barolins, 1 113 ha dont 326 de bois) est dans la plaine de l’Isère à 10 km au NNE du Touvet, face à Pontcharra. Le fort Barraux y gardait la frontière avant 1860; il a été construit à la fin du 16e s., en forme d’étoile allongée, et repris dans la même forme par Vauban. Barraux a quelques entreprises: une coopérative viticole; fonderie Giroud (90 sal.), passée au suisse Von Roll; surfaceuses Serfi (20 sal.), bétons Cdlp (25 sal.); centre JET (Jeunes en équipe au travail) pour jeunes délinquants. La commune de Barraux, en croissance depuis 1975 (800 hab.), a gagné 240 hab. de 1999 à 2005. La Buissière (570 Buisserans, 771 ha) est une commune d’habitat dispersé juste au sud de Barraux, qui a gagné 60 hab. de 1999 à 2005; le château du Fayet y conserve des éléments du 12e s. et l’artisanat local s’y expose.

Sainte-Marie-d’Alloix (570 Maloux, 304 ha) et Saint-Vincent-de-Mercuze (1 400 Rutissons, 785 ha) au sud sont proches du Touvet, et leurs maisons jouxtent celles du chef-lieu. Saint-Vincent a une fabrique de barquettes et feuilles d’aluminium Ecopla (100 sal., groupe britannique Ekco, jadis à Pechiney) et une fabrique de maillots de bain (Sofaditex, 55 sal.); équipements sportifs et murs d’escalade Entre Prises (35 sal.). La commune n’avait que 430 hab. en 1968; sa population n’a pas varié de 1999 à 2007. Elle a fusionné avec Sainte-Marie-du-Mont en 1972, mais celle-ci a repris son indépendance en 1983.

Au sud du canton dans la plaine, Lumbin (1 500 Lumbinois, 677 ha dont 350 de bois) sépare La Terrasse et Crolles, plus peuplées; toute proche du funiculaire de Saint-Hilaire, elle sert de site d’atterrissage aux concurrents de la coupe Icare; panneaux de signalisation Farcor (25 sal.). La commune, qui n’avait pas 400 hab. dans les années 1960, croît depuis; elle a gagné 200 hab. de 1999 à 2004. Sainte-Marie-du-Mont, Saint-Vincent-de-Mercuze et Le Touvet forment ensemble une «station verte de vacances».


Chapareillan

2 200 hab. (Chapareillanais), 3 028 ha dont 1 368 de bois, commune du département de l’Isère dans le canton du Touvet, 13 km NNE du chef-lieu dans la plaine de l’Isère à l’ouverture de la cluse de Chambéry. Limitrophe du département de la Savoie, la commune participe activement au vignoble savoyard et se veut «station verte de vacances». Elle héberge aussi une grosse usine Tyco de connexions électriques pour automobiles (240 sal.) du groupe états-unien Connexelec; bétons Truchon (30 sal.). La compagnie Allibert y fournit des guides de randonnée, surtout de montagne (70 sal.). Le ban communal s’étend aussi en montagne dans la Chartreuse, où il atteint 1 933 m au mont Granier, empiétant ainsi sur la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse; le nouveau tunnel ferroviaire de la Transalpine à travers la Chartreuse (23 km) aura son extrémité orientale dans la commune. Le nom fut jadis Campania Riolentis, la plaine de Riolande. Chapareillan avait 2 500 hab. dans la première moitié du 19e s., 1 300 seulement dans les années 1960, et croît depuis; elle a gagné 300 hab. de 1999 à 2005.


Crolles

8 500 hab. (Crollois), 1 421 ha dont 400 de bois, commune du département de l’Isère dans le canton du Touvet, 11 km SSO du chef-lieu et 18 km au NE de Grenoble, dans le Grésivaudan au pied du massif de la Grande Chartreuse. Son territoire culmine à 1 053 m au bec du Bergain, au-dessus duquel s’étend celui de Saint-Hilaire. Crolles conserve une ancienne abbaye, et le château de Bernis (14e-17e s.); elle a un collège public et une maison familiale rurale; échangeur de l’A 41, gare du funiculaire de Saint-Hilaire à Montfort, qui gravit 700 m avec des pentes allant jusqu’à 83%. La commune a eu 1 600 hab. dans les années 1840, seulement 1 100 dans la première moitié du 20e s.; sa population croît depuis les années 1950, surtout depuis 1975; elle n’a toutefois augmenté que de 180 hab. entre 1999 et 2007. Crolles est le siège de la communauté de communes du Moyen Grésivaudan (10 communes, 30 800 hab.).

Le groupe franco-italien STMicroelectronics y emploie 4 200 personnes en deux unités. Philips a une installation de recherche-développement en électronique (Nxp Semiconductors, 185 sal.). Freescale Semiconductor, au groupe états-unien Motorola, entretient un laboratoire de recherche de 90 personnes sur les puces et le silicium. Ces trois groupes se sont associés en 2002 pour créer un nouveau centre de développement Crolles2 Alliance; ils ont signé un accord de coopération en 2004 avec le LETI de Grenoble, filiale du Commissariat à l’énergie atomique, et son programme Nanotec-300. L’allemand Hager détient à Crolles une fabrique de systèmes de sécurité (290 sal.), après reprise de la société Atral. La fabrique de jus de fruits Teisseire (250 sal.) a été acquise en 2004 par le groupe Fruité.

Crolles a aussi des fabriques d’équipements de sports pour la montagne Petzl (marque Big-Bang, 80 sal. plus 55 pour la distribution et 50 au nom de Zedel), de produits chimiques pour le traitement des eaux Nalco (50 sal., états-unien), de menuiserie métallique Caratelli (45 sal.), de mécanique de précision Techméca (Micro Technic, 40 sal.), de matériel électronique Tronic S Microsystems (45 sal.) et Applied Materials (40 sal.), d’appareils orthopédiques Sober (35 sal.), de systèmes automatisés médicaux Ecrin (25 sal.), d’appareils de contrôle 40.30 (25 sal.); métallerie Edm (25 sal.), maintenance mécanique Endel (40 sal.), ingénierie mécanique Parall Axe (30 sal.); régie départementale de transports de voyageurs (VFD, 90 sal.), travaux publics Colas (65 sal.); supermarché Casino (90 sal.).


Terrasse (La)

2 000 hab. (Terrassons), 947 ha, commune du département de l’Isère dans le canton du Touvet, 4 km SSO du chef-lieu sur la N 90; une route à nombreux lacets la relie à Saint-Hilaire. Au bord de l’Isère, plan d’eau et base de loisirs; château du Carré (15e-17e s.), d’allure plutôt austère; collège public pour handicapés; entrepôt pharmaceutique (RBP Pharma, 35 sal.). La commune avait 600 hab. dans les années 1930, 830 en 1975, et a crû ensuite. Elle a gagné 280 hab. de 1999 à 2005.