Cantons de Vienne

Vienne

30 700 hab. (Viennois) dont 780 à part, 2 265 ha dont 400 de bois, sous-préfecture du département de l’Isère, sur la rive gauche du Rhône à 28 km au sud de Lyon. Elle fut une grande cité gallo-romaine, occupant alors environ 300 ha. Le Rhône pouvait y être traversé, et la ville s’étendait des deux côtés comme le montrent les fouilles de Saint-Romain-en-Gal juste en face. Le fleuve s’enfonce ici dans un bloc de terrains cristallins du Massif Central et sa vallée y est étroite et encaissée. Cependant, sa traversée fut dépourvue de pont entre 1619 et le premier pont suspendu de 1829.

La vieille ville est juste au sud du confluent de la Gère; elle dessine un rectangle, au sein duquel les restes romains, portique, thermes et jardin archéologique, temple, voisinent avec la belle cathédrale remaniée du 10e au 16e s., l’hôtel de ville et le palais de justice, nombre d’hôtels bourgeois, et le grand carré du musée des beaux-arts. Au NO, cloître et musée d’art chrétien; au sud-ouest, musée lapidaire de l’église Saint-Pierre. À l’est, le relief s’élève vers le plateau du mont Pipet, où subsistent des restes du castrum et du grand théâtre romains; vers le sud-est, espaces verts et fort Saint-Just. La rive droite de la Gère, au nord, est tout aussi accidentée et porte le fort de la Bâtie.

La ville des 19e et 20e s. s’est développée au sud de la vieille ville tout le long du Rhône, sur 4 km entre le fleuve longé par la N 7, et la voie ferrée qui rase le pied du versant; le contact se fait par la gare et la grande place des Allobroges, assortie d’un jardin public. L’autoroute A 7 évite Vienne en franchissant par deux fois le Rhône en amont et en aval. Vienne est connue aussi pour un musée du drap, un festival de jazz et pour La Pyramide (45 sal.), un célèbre restaurant au sud de la ville, encore auréolé de la gloire de Fernand Point (1897-1955). Elle a deux collèges et deux lycées publics, 3 collèges et 3 lycées privés; gros centre hospitalier public (450 lits médicaux, 630 en tout).

Curieusement, les principaux établissements industriels de la ville sont en agro-alimentaire, par les deux laiteries de la Sodiaal, l’une pour les yaourts et fromages frais (Yoplait, 320 sal.), l’autre pour le lait (Cedilac-Candia, 180 sal.), auxquels s’ajoutent la coopérative La Dauphinoise (Cad, 240 sal.), la coopérative laitière Orlac (55 sal.) et le négoce agricole Agri-Sud-Est (110 sal.). Celette (190 sal.) fabrique de l’outillage pour la réparation d’automobile, Saint-Gobain fait des vitrages (Gobba, 90 sal.), Hélioscopie du matériel médical (implants, 50 sal.); fonderie de fonte Two Cast (65 sal.), chaudronnerie Silti (50), cordes d’alpinisme Béal (50 sal.), métallerie Bonneau (40 sal.), Placoplâtre (BPB, 35 sal.).

Le secteur tertiaire est représenté notamment par les services aux entreprises Rhonalpservices (80 sal.), conseils et gestion comptable Magnat (35 sal.) et Homerider (35 sal.), agence de voyages Faure (45 sal.); gardiennage Securifrance (240 sal.), nettoyages (Sovinet 120 sal., Clairnet, 50 sal., Girard, 45 sal.), blanchisserie et location de linge Elis (90 sal.); hypermarché Leclerc de 220 sal., magasin Monoprix (50 sal.), supermarchés Champion (35 sal.) et Intermarché (35 et 30 sal.), Mr.Bricolage (35 sal.); travaux publics Dumas (50 sal.). EdF compte 600 salariés, la Compagnie nationale du Rhône 80, Ingerop autant en ingénierie. En fait, une grande part des industries viennoises sont dans la commune voisine de Pont-Évêque, à l’est, voire jusqu’à Estrablin.

Vienne avait 20 000 hab. vers 1850, 25 000 autour de 1900 comme vers 1950; sa population a augmenté dans les années 1960, puis dans les années 1980. La municipalité a une majorité de droite; le maire de Vienne est Jacques Remiller, député UMP, ancien cadre de banque et ancien maire de Jardin, qui fut aussi conseiller général. La communauté d’agglomération du pays Viennois siège à Vienne et groupe 18 communes (64 400 hab.); Vienne héberge en outre la Maison de pays du territoire de l’Isère rhodanienne. L’unité urbaine serait de 45 000 hab., l’aire urbaine de 53 800. L’arrondissement a 184 700 hab., 8 cantons, 99 communes, 123 734 ha.

Les 2 cantons de Vienne ont 64 800 hab., 18 communes, 26 286 ha dont 5 693 de bois. Ils sont limitrophes du département du Rhône et bordent le fleuve à l’ouest. La Sevenne, la Septème, la Vésonne et la Gère cheminent sur le plateau recouvert de sédiments tertiaires et quaternaires, notamment de moraines et de lœss, découpé en collines, et convergent toutes sur Vienne. Les bordures sont boisées, notamment au sud dans les forêts domaniales des Révollets et des Blaches. Pont-Évêque prolonge vers l’est l’agglomération de Vienne, au confluent de la Gère et de la Septème.

À Septème (1 500 Septémois, 2 155 ha dont 644 de bois), 12 km ENE de Vienne, le château des 15e-16e s. accueille un festival de musique; cloisons Dumas (45 sal.), mécanique ESM (45 sal., usinage de pièces pour automobiles). Son ancien territoire a été amputé par l’indépendance de Pierre-Évêque (1867) puis de Serpaize (1926); de 3 200 hab. en 1861, sa population était descendue à 790 dans les années 1960; elle augmente depuis et a gagné plus de 200 hab. de 1999 à 2004.

Serpaize (1 300 Serpaizans, 1 171 ha) est plus proche de Vienne (5 km NE) mais sur les collines au nord de la vallée de la Septème; elle avait 410 hab. au moment de sa création, 480 en 1975; sa population a sensiblement augmenté jusqu’en 1999, puis n’a gagné que 70 hab. de 1999 à 2006. Plus au nord, la vallée de la Sévenne est partagée par trois villages. Luzinay est la plus éloignée de Vienne, Chuzelles la plus proche. Entre les deux, Villette-de-Vienne (1 200 Villettois, 1 103 ha), à 9 km NNE de Vienne, est sur le tracé du faisceau d’oléoducs remontant de Fos, la SPMR (Société de transports pétroliers par pipelines) emploie 85 personnes; travaux publics Serpollet (35 sal.). Au nord de Vienne, la pointe NO du canton est tenue par Chasse-sur-Rhône et Seyssuel.

La partie sud-est du canton comprend les grosses communes de Jardin, Estrablin, Eyzin-Pinet, et Moidieu-Détourbe (Moidillards), qui est au bord de la large plaine de l’Ambalon à 13 km ESE de Vienne. Cette commune se nommait seulement Moidieu jusqu’en 1924. Elle a eu 1 100 hab. au milieu du 19e s., seulement 640 en 1975 et sa population croît depuis; elle a gagné 270 hab. de 1999 à 2005 mais a très peu d’emplois sur place. Saint-Sorlin-de-Vienne (720 Saint-Sorlinois, 994 ha), 11 km au SE de Vienne, est la commune la moins peuplée du canton; elle se nommait Saint-Sorlin tout court jusqu’en 1955; elle n’avait que 310 hab. en 1968 et croît depuis (+77 hab. de 1999 à 2006).

Au sud-ouest du canton, la commune de Reventin-Vaugris (1 600 Reventinois, 1 840 ha dont 412 de bois), dont le village est à 9 km SSO du centre de Vienne, est traversée par la N 7 et l’A 7 parallèles. La commune résulte d’une fusion de 1847; elle avait alors 1 400 hab., puis elle s’est dépeuplée jusqu’à 800 hab. dans les années 1930 et 1940 et n’était encore qu’à 900 hab. en 1975; sa population a sensiblement augmenté depuis; elle n’a toutefois gagné qu’une cinquantaine d’habitants de 1999 à 2005. Vaugris-Gare forme une petite agglomération au bout de l’urbanisation viennoise, à 5 km du centre de Vienne, où ont été fixés le pont de l’autoroute et un échangeur complexe.

La commune a ainsi reçu de nombreuses entreprises, surtout tertiaires, comme les plates-formes de distribution Easydis du groupe Casino (220 sal.), Gineys (85 sal., surgelés) et Gediralp (matériaux du groupe Gedimat, 65 sal.); négoce de matériaux Samse (35 sal.), Adrexo (publicité, 85 sal.); transports Scandex (50 sal.) et Allamanche (30 sal.), péage des autoroutes ASF (45 sal.); travaux publics DTP (40 sal.). Les principales fabrications sont celles d’une métallerie (Lyonnaise de tuyauterie, 45 sal.), les produits pharmaceutiques Jarmat (40 sal.), les cordes de raquettes et de harpes Sofracob (20 sal.). La CNR a établi à Vaugris son dernier barrage sur le Rhône, en 1980; la centrale, d’une puissance de 72 MW, fournit annuellement 335 GWh. L’ancien village de Vaugris, absorbé en 1847, est un peu au sud sur le plateau de l’Amballan qui domine le Rhône.

Les Côtes-d’Arey (1 600 Côtarins, 2 431 ha dont 797 de bois) ont un finage qui prolonge vers l’est les habitations de Reventin et va jusqu’à la forêt domaniale des Révollets. La commune a eu 630 hab. à son minimum de 1962, 710 en 1975; elle croît depuis et a gagné 200 hab. de 1999 à 2007; chapelle Saint-Mamert, du 11e s. Le reste du plateau est à Chonas-l’Amballan (1 200 Chonarins, 741 ha), 2 km à l’ouest de Reventin, qui partage avec celle-ci l’aérodrome de Vienne-Reventin, doté d’une piste gazonnée de 600 m et d’un aéroclub; la commune se nommait seulement Chonas avant 1924; elle n’avait à cette date que 400 hab., et 700 en 1975; elle a gagné 160 hab. de 1999 à 2005. Au centre du village, subsiste un château remanié depuis le 12e s.; mécanique Novat et Bey (30 sal.), finitions de bâtiment Siaux (45 sal.).


Chasse-sur-Rhône

4 900 hab. (Chassères), 791 ha, commune du département de l’Isère dans le canton de Vienne-Nord, 10 km au NO de Vienne sur la rive gauche du Rhône, à la limite du département du Rhône face à Givors, près du nœud autoroutier A 7-A 46-A 47 de Ternay. Elle a été créée en 1853 à partir de Seyssuel, avec 950 hab., et se nomme «sur Rhône» depuis 1932. Sa population est passée à 2 000 hab. en 1921, 3 000 en 1957, et poursuit sa croissance.

Depuis la fermeture des hauts fourneaux en 1966, la ville est surtout orientée vers la chimie. Finorga, au groupe états-unien Rockwood, fabrique des bases chimiques pour la pharmacie (230 sal.), Condat des lubrifiants (320 sal.) et Cecil, du même groupe Condat (famille Didier Boussault), des produits pour la préservation du bois (80 sal.); adjuvants chimiques pour le béton Fosroc (britannique, 55 sal.); cartonnerie Smurfit-Socar (120 sal., groupe irlandais); maintenance industrielle Endel (120 sal.), chaudronnerie nucléaire Stecmi (50 sal.) et chaudronnerie Segem (30 sal.) et Valorel (20 sal.), aéraulique Martinon (20 sal.); recherche médicale Biomatech du groupe états-unien Namsa (85 sal.), ingénierie chimique Ingenica (Retma, 55 sal.), au groupe finlandais Jaako Poyry. À cet ensemble s’ajoutent les transports Citaix (160 sal.), Gael (40 sal.) et Jury (20 sal.); maçonnerie PB-Constructions (70 sal.), les travaux publics Bonnard (40 sal.); traitement des eaux usées Sarp (60 sal., groupe Veolia), nettoyage Azur (40 sal.), transports. Chasse a également un gros complexe de magasins avec un Géant Casino (230 sal.), Conforama (35 sal.), un hôtel Mercure (30 sal.).


Chuzelles

2 000 hab. (Chuzellois), 1 303 ha dont 212 de bois, commune du département de l’Isère, dans le canton de Vienne 8 km au nord du chef-lieu. Le village éparpille ses maisons dans les collines qui dominent la plaine de la Sévenne. La rivière fait au sud du village un coude brusque en s’enfonçant vers le sud dans les terrains cristallins de la rive gauche du Rhône. La commune, résidentielle, a été créée à partir de Villette-de-Vienne en 1875, avec 620 hab.; elle en avait 520 en 1936 et sa population croît depuis; mais elle n’a gagné que 70 hab. de 1999 à 2005.


Estrablin

3 300 hab. (Estrablinois), 2 069 ha, commune du département de l’Isère dans le canton de Vienne-Sud, 8 km à l’est de Vienne dans la vallée de l’Ambalon; installations électriques Sdel (groupe Vinci, 100 sal.), mécanique Gonzalez (45 sal.), menuiserie Jullien (35 sal.); transports PSL (35 sal.), messageries Colivit (20 sal.), carrières Roche (25 sal.); complexe de loisirs avec discothèque Bahia (Tdj, 35 sal.). La commune n’avait pas 1 000 hab. en 1968 et sa croissance est continue depuis, mais très ralentie après 1999 (+65 hab. de 1999 à 2005).


Eyzin-Pinet

2 000 hab. (Eyzinois) dont 140 à part, 2 844 ha dont 1 500 de bois, commune du département de l’Isère, dans le canton de Vienne, 13 km ESE de Vienne au bord de la Gère. Sa population, qui dépassait 1 800 hab. en 1851, était descendue au-dessous de 1 000 dans les années 1960; elle remonte depuis à la faveur de l’expansion du périurbain viennois, et s’est accrue de 280 hab. de 1999 à 2007. La commune abrite la maison familiale rurale de Chaumont; maçonnerie Millet Nivon (35 sal.). Elle est bordée au sud par la forêt domaniale des Blaches. Son nom vient d’une fusion de paroisses déjà ancienne.


Jardin

1 950 hab. (Jardinois), 925 ha dont 259 de bois, commune du département de l’Isère, dans le canton de Vienne à 5 km au SE du chef-lieu. Elle participe à l’expansion de l’agglomération viennoise, comme commune résidentielle. Elle n’avait que 450 hab. en 1962; sa population a augmenté d’une cinquantaine d’habitants entre 1999 et 2004: c’est peu, mais suffisant pour lui faire dépasser les 2 000 hab.


Luzinay

2 000 hab. (Luzinaisards), 1 896 ha, commune du département de l’Isère, dans le canton de Vienne-Nord, 11 km au NE du chef-lieu et 21 km au SSE de Lyon. Le village est au pied des collines qui dominent la plaine de la Sévenne. La commune a été formée par l’union de trois paroisses, Illins, Mons et Luzinay et n’a simplifié son nom qu’en 1834. La chapelle d’Illins est du 13e s.Une partie de son territoire a servi à la création de la commune de Serpaize en 1926. Luzinay a eu 1 000 hab. de 1836 à 1866, 800 en 1911, 600 seulement en 1962, et sa population croît surtout depuis 1975. Elle a gagné 200 hab. entre 1999 et 2006, et ses habitants ont leur emploi dans les agglomérations lyonnaise et viennoise.


Pont-Évêque

5 100 hab. (Épiscopontains), 876 ha, commune du département de l’Isère dans le canton de Vienne-Nord, en banlieue de Vienne juste à l’est à la confluence de la Gère et de la Septème; collège public. La commune a été créée en 1867, avec 1 800 hab.; sa population, abaissée à 1 350 hab. vers 1890, a lentement augmenté jusqu’en 1954 (1 700 hab.) puis plus rapidement, sautant à 5 600 hab. en 1975, avant de diminuer peu à peu. L’urbanisation du Plan des Aures, à l’est de la ville, est classée en «zone urbaine sensible».

La commune accueille une part substantielle des industries viennoises dans ces deux vallées, dont les deux grosses unités des fers à repasser Calor, au groupe SEB (860 sal.) et la papeterie Ahlstrom (220 sal., finlandaise), spécialisée dans le support de papiers autoadhésifs (70 000 t/an), avec en outre un centre de recherche-développement de 90 personnes; maintenance industrielle Endel (Suez, 140), chaussures Rodoz du groupe Christian Pellet (110 sal.), emballages plastiques R2R (italien Gerona, 85 sal.) et Deltasacs (60 sal.), machines-outils Cazeneuve (50 sal.), équipements de contrôle Ascorel (55 sal.), charpentes Alpes Bois Construction (45 sal.), métallerie de bâtiment Decortes (35 sal.), appareils de dosage Hasler (25 sal.); supermarché Champion (50 sal.); nettoyage Girard (45 sal.), maçonnerie Petram (35 sal.), installations électriques EEE (35 sal.); transports de voyageurs SEM VFD (40 sal.), foires et salons Square (30 sal.).


Seyssuel

1 900 hab. (Seyssuellois), 975 ha, commune du département de l’Isère, dans le canton de Vienne à 7 km au NO du chef-lieu. La commune avait 1 500 hab. en 1851 et réunissait les habitats de Seyssuel et de Chasse, puis Chasse a obtenu son indépendance en 1853, Seyssuel se trouvant alors à moins de 700 hab. et déclinant jusqu’à 480 hab. en 1911; sa population a augmenté ensuite, mais n’atteignait encore que 800 hab. en 1968; depuis, elle n’a pas cessé de croître. La commune conserve des ruines d’un château médiéval qui domine le versant escarpé de rive gauche du Rhône. Le village s’étale sur le plateau cristallin; il est doté d’un collège public et d’un lycée agricole public; tuilerie Lafarge (60 sal.); transports Rigard (Samat, 430 sal.), maçonnerie Bazin (40 sal.).