Canton de Montmélian

Montmélian

4 000 hab. (Montmélianais), 569 ha, chef-lieu de canton du département de la Savoie dans l’arrondissement de Chambéry, 18 km au SE de la préfecture. Montmélian est une commune de la Combe de Savoie, à la porte de la cluse de Chambéry et animée par le grand carrefour routier et ferroviaire intra-alpin, desservi notamment par la N 6, les A 43 et 41. La ville est dans la plaine de l’Isère, au pied de la roche du Guet (1 209 m), qui forme l’angle sud du massif des Bauges. Elle ne forme qu’un avec ses deux voisines Francin (700 Francignerains, 693 ha) à l’ouest et Arbin (730 Arbinois, 171 ha) à l’est. Montmélian avait 850 hab. en 1926, 1 200 en 1954 et sa population a fortement augmenté jusqu’en 1982 où elle a dépassé 4 000 hab. (sdc), puis s’est stabilisée; elle est encore restée étale de 1999 à 2007. Arbin avait 320 hab. en 1968 et a crû jusqu’en 1990, puis a gagné 46 hab. de 1999 à 2007. Francin croît modérément mais continûment depuis 1954 (420 hab.); elle a gagné 120 hab. de 1999 à 2004.

L’activité de l’agglomération est très marquée par les deux usines d’électricité du groupe Schneider: Merlin-Gérin (470 sal., à Francin), qui fabrique des tableaux de distribution, Prodipact (340 sal., à Montmélian), qui fait des disjoncteurs et à quoi s’ajoute l’ingénierie du groupe Schneider (170 sal.) à Montmélian aussi. À Montmélian encore la Sacmi, au groupe italien Seeber, s’occupe de transports par câble (60 sal.) et Altea Mso (65 sal.) fabrique des outillages mécaniques; bétons Sobemo (40 sal.); fromagerie Dominici (Fromager Savoyard, 35 sal.); analyses et contrôles Alpa (40 sal.), lignes électriques Etde (30 sal.), transports par autocars Sat (40 sal.); Intermarché (50 sal.).

Arbin accueille aussi les connexions électriques ACS (Alpes Connectique Services, 50 sal.), la diffusion à domicile Maximo (30 sal.), les négoces de matériel de travaux publics Frist (Gm-Btp, 25 sal.) et de matériel agricole CES (25 sal.). Francin héberge un entrepôt des transports Jacquemmoz (50 sal.), la société de services Skidata (35 sal., logiciels de billetterie du groupe suisse Kudelski), les négoces de matériel agricole Monod (45 sal.) et de matériel de damage de pistes Primoth (30 sal.), un supermarché U (35 sal.). Le parc d’activités Alpespace (110 ha) compte 1 800 emplois et s’efforce d’en attirer de nouveaux; l’agglomération soutient des expériences en matière d’énergie solaire.

Montmélian fut jadis une place forte, mais démantelée en 1706; il en reste une colline au nom de Fort, qui domine la vieille ville, et un musée historique; elle a un petit hôpital local (5 lits médicaux, 175 en tout) et un collège public. La ville a aussi un musée de la vigne et du vin, mais la commune elle-même n’a guère de vignes, bien qu’elle fût le site de la première cave coopérative en 1949, qui reste l’une des trois caves coopératives savoyardes, et qu’elle soit titulaire d’une aoc vins-de-savoie-montmélian, mais dont les 500 hl de blanc viennent surtout de Francin. L’aoc vins-de-savoie-arbin fournit environ 2 000 hl/an de mondeuse (rouge). Les viticulteurs de Francin déclarent 10 ha de vignes, ceux d’Arbin 30. Montmélian et Albin sont incluses dans le parc régional des Bauges, mais non Arbin.

Le canton a 13 000 hab., 15 communes, 10 277 ha dont 2 166 de bois; il est limitrophe du département de l’Isère et fait le lien entre Bauges et Chartreuse, réunissant sur leurs basses pentes les principales surfaces viticoles du département. Apremont (900 Apremolins, 1 776 ha dont 600 de bois) est sur celles de la Chartreuse, 8 km à l’ouest de Montmélian. Le finage y monte à 1 556 m au mont Joigny; en hauteur passe la route d’Entremont à Chambéry par le col du Granier (1 134 m) et le tunnel du Pas de la Fosse (961 m). Vers le bas, la commune cultive 245 ha de vignes, record de Savoie; l’aoc vins-de-savoie-apremont porte sur environ 300 ha dans trois communes (20 000 hl/an, en blanc). Apremont gagne des habitants depuis la guerre (560 hab. en 1954) et en a ajouté 40 entre 1999 et 2004.

Dans la plaine à la limite de Myans (750 Myannerains, 358 ha), les Abîmes (parfois Abymes) de Myans sont les restes chaotiques d’un éboulement de 1248, provoqué par de très fortes pluies et qui aurait fait 5 000 victimes; l’ensemble est couvert de vignes, mais conserve de petits étangs dans les creux. Myans cultive pour sa part 57 ha de vignes, l’aoc vins-de-savoie-abymes porte sur environ 200 ha dans quatre communes (vins blancs). La commune a été créée en 1881 à partir des Marches et sa population croît depuis 1962 (340 hab.); elle a gagné près de 200 hab. de 1999 à 2004 (+26%).

Chignin (770 Chignerains, 832 ha dont 260 de bois), 4 km au NO du chef-lieu face à Apremont, côté Bauges sous la Roche Blanche (1 300 m au Montgelas), est un autre haut lieu de la vigne (202 ha), titulaire d’une aoc originale chignin-bergeron donnant des vins blancs issus du cépage roussette (600 hl/an, en partie aussi à Montmélian et Francin), et d’une aoc vins-de-savoie-chignin qui porte sur environ 8 000 hl de blanc et 1 500 de rouge. La commune est incluse dans le parc régional des Bauges. Elle a eu 1 100 hab. dans la première moitié du 19e s., s’est dépeuplée jusqu’à 530 hab. en 1968 et croît doucement depuis (+30 hab. de 1999 à 2006). Les Marches est une commune plus peuplée, qui complète l’ensemble viticole de la cluse.

La Combe de Savoie à l’est de Montmélian est divisée en une série de petites communes, dominées par la barre du Montraillant (824 m). Sainte-Hélène-du-Lac (610 Saint-Hélénois, 709 ha), 3 km SSE de Montmélian, bénéficie d’un lac de 23 ha et de deux châteaux; elle héberge à l’extrémité ouest de son territoire le puissant poste d’interconnexion électrique de la Grande Île. Dans la commune, Braillon, au groupe états-unien Walker, est spécialiste d’aimants et d’électromagnétique (40 sal.); Skid Wintersteiger (45 sal.) équipe les magasins de sports d’hiver; entreprise de location de linge et vêtements de travail Anett (60 sal.), transports Sogep (40 sal.). De 840 hab. en 1846, sa population était descendue à moins de 300 en 1975 mais a plus que doublé depuis. Sa petite voisine du nord La Chavanne (400 Chavannots, 306 ha), où est l’échangeur autoroutier de Montmélian, loge un chantier Eurovia (60 sal.) et bénéficie de la proximité du chef-lieu: elle a gagné 170 hab. de 1999 à 2005, soit +43%! Saint-Pierre-de-Soucy (330 Saint-Pierrains, 909 ha dont 341 de bois), 3 km en amont, s’orne aussi de plusieurs châteaux, et des deux tours ruinées de Montmayeur à 784 m. La commune a eu plus de 1 000 hab. en 1836, 240 en 1975 et 1982; sa population croît depuis et a gagné 50 hab. de 1999 à 2004. Tout au sud Laissaud (530 Laissautins, 657 ha), qui jouxte Pontcharra à 8 km au sud de Montmélian au pied des reliefs de Belledonne, a un Intermarché (40 sal.). La commune va recevoir un nœud ferroviaire où convergeront la ligne à grande vitesse venant de Lyon et Chambéry, et la nouvelle ligne de fret issue du tunnel de la Chartreuse; de là, partira le tronc commun vers le tunnel de Belledonne, puis Saint-Jean-de-Maurienne et le grand tunnel de base du mont Ambin. Laissaud a gagné 70 hab. de 1999 à 2006.


Marches (Les)

2 200 hab. (Marcherus), 1 535 ha dont 300 de bois, commune du département de la Savoie dans le canton de Montmélian, 5 km à l’ouest du chef-lieu dans la plaine à l’entrée de la cluse de Chambéry, sur la N 90; le village est à 507 m d’altitude. La commune a un beau château du 14e et surtout du 18e s. et cultive 212 ha de vignes (2e du département). Elle héberge plusieurs entreprises de bâtiment: Secorail (groupe Colas, 80 sal.), Locatelli (groupe Vinci, 60 sal.), Gibello (45 sal.); génie thermique Snscs (45 sal.); négoce de boissons A. Vacher (Le Cellier Savoyard, 25 sal.). Curieusement, elle est incluse dans le parc régional de la Chartreuse. La commune a eu 1 900 hab. en 1856, mais a abandonné en 1881 le territoire qui a formé la commune de Myans; elle n’avait plus que 1 100 hab. ensuite, et même 900 hab. en 1954. Mais sa population a augmenté ensuite régulièrement. Elle a gagné 350 hab. de 1999 à 2005 (+16%).